La céramique médiévale du site des Hallettes à Compiègne (Oise) - article ; n°1 ; vol.13, pg 135-168
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Revue archéologique de Picardie - Année 1997 - Volume 13 - Numéro 1 - Pages 135-168
34 pages

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Publié le 01 janvier 1997
Nombre de lectures 37
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Marie Christine Lacroix
La céramique médiévale du site des Hallettes à Compiègne
(Oise)
In: Revue archéologique de Picardie. Numéro spécial 13, 1997. pp. 135-168.
Citer ce document / Cite this document :
Lacroix Marie Christine. La céramique médiévale du site des Hallettes à Compiègne (Oise). In: Revue archéologique de
Picardie. Numéro spécial 13, 1997. pp. 135-168.
doi : 10.3406/pica.1997.1945
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pica_1272-6117_1997_hos_13_1_1945archéologique de Picardie N° spécial 13 - 1997 Revue
LA CÉRAMIQUE MÉDIÉVALE DU SITE DES HALLETTES
À COMPIÈGNE (OISE)
Marie-Christine LACROIX *
PRÉSENTATION GÉNÉRALE En définitive, pour le haut Moyen Âge (période I à
IV), les observations sur les pâtes et les formes por
La fouille de la place des Hallettes à Compiègne tent sur l'ensemble de la céramique des Hallettes I
(Oise) s'est déroulée en deux phases en fonction et II mais les résultats statistiques exposés sont
des impératifs immobiliers. Le matériel céramique, exclusivement issus des Hallettes I.
issu de la première phase des fouilles, dénommée
ici Hallettes I, a été étudié dans le cadre d'une maît Le mobilier céramique de l'époque médiévale est
rise de second cycle (Lacroix 1992). présenté dans une cinquième période (période V).
Elle synthétise les données céramologiques prove
Dans ce travail, la céramique a été traitée selon la nant des habitats des Hallettes H. Ce mobilier est
méthode élaborée par l'unité d'archéologie de la apparu plus représentatif que celui, contemporain,
ville de Saint-Denis dans le département de la des niveaux de la place Cour-le-roi fouillés lors de
Seine-Saint-Denis (Collectif 1982; voir aussi note la première phase (Hallettes I).
infrapaginale 1). Cette méthode, à laquelle ont été
apportées quelques modifications, consiste à défi La stratification du site a permis d'établir l'antérior
nir des "productions" (2) grâce à un système de ité ou la postériorité des structures et, ainsi, du
codes. Elle présente le grand avantage de prendre mobilier (voir Étude des structures, 1ère partie, fig.
en compte tous les tessons, lesquels constituent 6). Ensuite, les datations absolues ont été fournies
l'essentiel du corpus. En effet, pour l'époque par les données historiques, les monnaies et les
médiévale, les fosses dépotoirs sont rares et la cér comparaisons avec d'autres sites.
amique est majoritairement issue de niveaux d'occu
pation et de remblais, renfermant des petits frag PRÉSENTATION DES PÉRIODES
ments.
PÉRIODE I
Afin de rendre l'étude lisible et significative, la
céramique a ensuite été répartie en quatre grandes Elle regroupe tous les tessons issus des structures
périodes. Chacune de ces périodes regroupe des suivantes :
tessons supposés contemporains et correspond à deux structures linéaires (fossés?) protègent ou
délimitent des habitats en matériaux périssables. un moment de l'histoire du site. Il est probable que
ce procédé a gommé des phénomènes d'évolution Ces aménagements disparaissent lors de la création
fine et toutes les phases de transition. En dépit de d'un bâtiment rectangulaire, qui renferme des blocs
ses défauts, la division de la céramique en périodes de marbre dans ses fondations. Il est éventuelle
est apparue comme la seule façon de gérer une ment contemporain de quelques sépultures. Ce
étude sur un site aussi stratifié. bâtiment est détruit lorsque deux fossés parallèles
sont creusés. Le site est ensuite occupé à nouveau
La céramique découverte lors de la seconde phase par des habitats en matériaux périssables.
des travaux archéologiques, dénommée ici
Hallettes II, a été étudiée selon les mêmes
(1) - Que l'unité d'archéologie de la ville de Saint-Denis méthodes. Cependant, bien qu'une synthèse
soit ici remerciée pour ses conseils et ses encouragearchéologique ait pu être réalisée pour les Hallettes
ments. I et H, il a semblé préférable de ne pas injecter les
nouvelles données statistiques à l'intérieur des (2) - Ce terme désigne un regroupement de tessons prépériodes précédemment définies. S'appuyant sur sentant les mêmes caractéristiques et non pas la fabrique une petite quantité de céramique (27885 grammes), issue d'un atelier (voir Lefevre 1993, note 1). Dans ce tra
ces données ne sont pas intrinsèquement fiables et vail, groupe et production sont synonymes.
ne sont pas susceptibles de modifier les évolutions
et les caractéristiques générales. *AFAN
21 place de l'Hôtel de Ville
F - 60400 NOYON
135 Six monnaies provenant de ces derniers habitats semble en pierre, se caractérise par un type de
fournissent une datation de la fin du IXe siècle et décor peint qui n'apparaît qu'au cours du
du début du Xe siècle (3). Xle siècle. Cette troisième période peut donc être
datée de cette époque.
La succession des événements archéologiques ra
ssemblés dans cette période couvre donc logique PÉRIODE IV
ment le IXe siècle, voire la fin du Ville siècle. La
présence de céramique lissée-peinte et lissée noire Elle correspond à une phase de réorganisation du
confirme cette datation. La production lissée-peint site. La céramique étudiée est issue de deux aires
e, bien connue sur le site de Saint-Denis, est artisanales. Ces zones de travail sont limitées à
typique de l'époque carolingienne (Lefevre 1993, l'ouest par un mur de 18 mètres et au nord par un
p. 278). Elle est ici associée à une production lissée fossé (8). Elles disparaissent lors de la création de
noire de tradition mérovingienne. latrines doubles. Le mobilier provenant de la fosse
1 515 (9) a également été compris dans cette pério
de. Il est apparu comme contemporain des latrines PÉRIODE H
doubles.
Elle comprend les tessons issus des niveaux de
construction, d'utilisation et d'abandon du premier Les latrines ont livré deux monnaies : une obole du
ensemble en pierre (Hallettes I). Celui-ci est proté Xle siècle et une autre de la fin de ce siècle ou du
début du Xlle siècle (10). Deux autres monnaies ont gé par un fossé (4018, Hallettes H).
été mises au jour dans la fosse 1 515. Il s'agit d'une
Les remblais de nivellement antérieurs au bâtiment obole de la fin du Xle siècle ou du début du
ont livré une monnaie d'Eudes datée entre 887 et Xlle siècle et d'un denier du Xle siècle (11).
898 (4). Un denier de Charles le Chauve (864-875) a
été trouvé dans un sol d'occupation (5). Une obole Cette période de réorganisation correspond au
de la fin du Xe siècle a été découverte dans un des moins en partie à la donation de la place Cour-le-
derniers niveaux d'occupation du bâtiment (6). roi, de ses maisons, dépendances et castrum par
Louis VII en 1150 à l'abbaye Saint-Corneille (12).
L'importante quantité de marbre contenue dans les
remblais et la présence de cet ensemble en pierre Il existe une différence assez nette entre le mobilier
sont peut-être à mettre en relation avec l'une des de cette période et celui de la période précédente.
deux reconstructions du palais, réalisées par Les éléments les plus caractéristiques sont l'appari
Charles le Simple (7). tion du pichet à col haut et d'un nouveau type de
pâte.
Ces données numismatiques et historiques fournis
sent une datation du Xe siècle. Les derniers niveaux En dépit des données numismatiques, il semble
de la période I étant datés au plus tard du début du que cette période corresponde essentiellement au
Xe siècle, l'ensemble en pierre qui leur succède ne
peut logiquement pas être daté de la fin du
IXe siècle, et ce, malgré les monnaies de Charles le
Chauve et d'Eudes. (3) - Monnaies de Charles le Chauve après 864 et
d'Eudes, voir couche 1 902.
De plus, l'apparition de la lèvre en bandeau durant
(4) -Couche 1717 cette période correspond à la datation proposée sur
d'autres sites (Gentili 1988, p. 330)

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