La crise des relations entre l Italie et le Brésil : la grande naturalisation (1889-1896) - article ; n°2 ; vol.2, pg 69-90
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La crise des relations entre l'Italie et le Brésil : la grande naturalisation (1889-1896) - article ; n°2 ; vol.2, pg 69-90

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Revue européenne de migrations internationales - Année 1986 - Volume 2 - Numéro 2 - Pages 69-90
La crise des relations entre l'Italie et le Brésil : la grande naturalisation (1889-1896).
Gianfausto ROSOLI
Les relations entre l'Italie et le Brésil sur la question politique et juridique de l'immigration italienne sont devenues épineuses au lendemain de la révolution républicaine du 15 novembre 1889. Le flux migratoire italien constituait 40 % du total de la population étrangère au Brésil dans les années qui suivirent l'abolition de l'esclavage, en 1889, et atteignait le chiffre record de plus de 132 000 entrées en 1891. Le projet de la Constitution brésilienne non seulement établissait le droit du sol en matière de naturalisation (celui qui naissait au Brésil avait la citoyenneté brésilienne), mais stipulait également que tout étranger qui ne faisait pas de déclaration de maintien de sa nationalité dans les six mois de l'entrée en vigueur de la nouvelle Constitution, était considéré comme Brésilien. L'Italie s'opposa à la naturalisation massive des immigrés et réussit même à créer un front commun des pays européens contre ce projet (Portugal, Allemagne, Espagne, France). Malgré ces protestations, le projet brésilien connu sous le nom de « citoyenneté présumée » ou « tacite », fut inscrit dans la Constitution Républicaine du 24 février 1891. De nombreuses questions, telles que les droits électoraux et les garanties de la protection des étrangers, restèrent liées à l'acquisition de la nationalité.
Les rapports déjà difficiles entre l'Italie et le Brésil furent aggravés par les mouvements anti-italiens (les incidents de Santos et de Sao-Paolo, de juin-juillet 1892) qui, sans revêtir un caractère ouvertement xénophobe, alourdirent le contentieux entre les deux pays. Ce fut seulement en 1896 que, par une solution à l'amiable, cette ancienne querelle fut réglée. Les incidents autant que les mesures juridiques prises par le Brésil, firent naître ou renforcèrent chez les émigrés italiens un certain nationalisme populaire. Cette attitude défensive était le succédané à une vie communautaire compromise par l'émigration, le dysfonctionnement et l'arbitraire du pouvoir local.
The crisis in the relations between Italy and Brazil : the great naturalization (1889-1896).
Gianfausto ROSOLI
The relations between Italy and Brazil on the political and legal aspects of Italian immigration became strained at the aftermath of the republican revolution of November 15 1889. The Italian migratory flow constituted 40% of the total foreign population in Brazil during the years following the abolition of slavery in 1889, and reached a peak of more than 132,000 entries in 1891.
The project of the Brazilian Constitution not only established the « right of land » (whoever was born in Brazil had Brazilian nationality), but also stipulated that foreigners who had not declared their intention to keep their nationality within the first six months of the new Constitution's coming into effect were considered as being Brazilian. Italy opposed itself to massive naturalization of immigrants and even succeeded in creating a European common front against the project (Portugal, Germany, Spain and France). Despite these protests, the Brazilian project known as « presumed » or « tacite nationality » was included in the Republican Constitution of February 1891. Numerous questions such as electoral rights and the guarantees of foreigners' protection remained subordinate to the acquisition of the nationality.
The already difficult relations between Italy and Brazil were aggravated by anti-Italian mouvements (the incidents in Santos and Sao Paolo of June-July 1892) which, though not of an openly xenophobic character, embittered the quarrel between the two countries. It was only in 1896, after an agreement was reached, that this dispute was settled. The incidents as well as the judicial measures taken by Brazil brought about or reinforced among the Italian immigrants a feeling of popular nationalism. This defensive attitude was the substitute to a community life jeopardized by emmigration disfunction and arbitrariness of local authorities.
La crisi delle relazioni fra Italia e Brasile : la grande naturalizzazione (1889-1896)
Gianfausto ROSOLI
Il saggio studia le relazioni tra Italia e Brasile e le questioni politico-giuridiche relative all'immigrazione, acuitesi dopo la rivoluzione republicana del 15 novembre 1889. Il flusso migratorio italiano costituiva in quegli anni, dopo l'abolizione della schiavitù nel 1888, il 40 % di tutta popolazione straniera e toccava allora le punte più elevate con ben 132 mila italiani entrati nel 1891.
Nella progettata costituzione brasiliana, non solamente si stabiliva che tutti i nati in Brasile fossero da considerare cittadini brasiliani, ma che tali fossero ritenuti anche gli stranieri che non dichiaravano l'intenzione di conservare la cittadinanza di origine, entro 6 mesi dall'entrata in vigore della nuova costituzione. L'Italia si oppose alla massiccia nazionalizzazione degli emigranti, riuscendo anche a coalizzare il fronte comune dei paesi europei (Portogallo, Spagna, Germania, Francia). Ma nonostante le proteste, il procedimento hrasiliano, chiamato della cittadinanza « presunta » o « tacita », entro nella costituzione repubblicana del 24 febbraio 1891. Numerose erano le questioni connesse all'attribuzione della cittadinanza, quali i diritti elettorali e l'ampiezza della tutela agli stranieri.
I difficili rapporti tra Italia e Brasile sono stati funestati anche da moti antitaliani (gli incidenti di Santos e S. Paulo di giugno-luglio 1892) che, pur non avendo spiccato carattere xenofobo, hanno aggravato il già nutrito contenzioso esistente tra le due nazioni. Solo nel 1896 con una soluzione amichevole, si poneva termine all'annosa questione dei reclami, indennizzando gli italiani che avevano subito danni. Complessivamente, le disposizioni giuridiche del Brasile, non meno che gli incidenti, hanno fatto nascere o rafforzare negli emigrati italiani un certo nazionalismo popolare, corne atteggiamento di difesa e sostituto di una vita comunitaria compromessa dall'emigrazione e dalle disfunzioni e arbitrarietà del potere locale.
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1986
Nombre de lectures 37
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Gianfausto Rosoli
La crise des relations entre l'Italie et le Brésil : la grande
naturalisation (1889-1896)
In: Revue européenne de migrations internationales. Vol. 2 N°2. Novembre. Amériques. pp. 69-90.
Citer ce document / Cite this document :
Rosoli Gianfausto. La crise des relations entre l'Italie et le Brésil : la grande naturalisation (1889-1896). In: Revue européenne
de migrations internationales. Vol. 2 N°2. Novembre. Amériques. pp. 69-90.
doi : 10.3406/remi.1986.1099
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/remi_0765-0752_1986_num_2_2_1099Résumé
La crise des relations entre l'Italie et le Brésil : la grande naturalisation (1889-1896).
Gianfausto ROSOLI
Les relations entre l'Italie et le Brésil sur la question politique et juridique de l'immigration italienne sont
devenues épineuses au lendemain de la révolution républicaine du 15 novembre 1889. Le flux
migratoire italien constituait 40 % du total de la population étrangère au Brésil dans les années qui
suivirent l'abolition de l'esclavage, en 1889, et atteignait le chiffre record de plus de 132 000 entrées en
1891. Le projet de la Constitution brésilienne non seulement établissait le droit du sol en matière de
naturalisation (celui qui naissait au Brésil avait la citoyenneté brésilienne), mais stipulait également que
tout étranger qui ne faisait pas de déclaration de maintien de sa nationalité dans les six mois de l'entrée
en vigueur de la nouvelle Constitution, était considéré comme Brésilien. L'Italie s'opposa à la
naturalisation massive des immigrés et réussit même à créer un front commun des pays européens
contre ce projet (Portugal, Allemagne, Espagne, France). Malgré ces protestations, le projet brésilien
connu sous le nom de « citoyenneté présumée » ou « tacite », fut inscrit dans la Constitution
Républicaine du 24 février 1891. De nombreuses questions, telles que les droits électoraux et les
garanties de la protection des étrangers, restèrent liées à l'acquisition de la nationalité.
Les rapports déjà difficiles entre l'Italie et le Brésil furent aggravés par les mouvements anti-italiens (les
incidents de Santos et de Sao-Paolo, de juin-juillet 1892) qui, sans revêtir un caractère ouvertement
xénophobe, alourdirent le contentieux entre les deux pays. Ce fut seulement en 1896 que, par une
solution à l'amiable, cette ancienne querelle fut réglée. Les incidents autant que les mesures juridiques
prises par le Brésil, firent naître ou renforcèrent chez les émigrés italiens un certain nationalisme
populaire. Cette attitude défensive était le succédané à une vie communautaire compromise par
l'émigration, le dysfonctionnement et l'arbitraire du pouvoir local.
Abstract
The crisis in the relations between Italy and Brazil : the great naturalization (1889-1896).
Gianfausto ROSOLI
The relations between Italy and Brazil on the political and legal aspects of Italian immigration became
strained at the aftermath of the republican revolution of November 15 1889. The Italian migratory flow
constituted 40% of the total foreign population in Brazil during the years following the abolition of slavery
in 1889, and reached a peak of more than 132,000 entries in 1891.
The project of the Brazilian Constitution not only established the « right of land » (whoever was born in
Brazil had Brazilian nationality), but also stipulated that foreigners who had not declared their intention
to keep their nationality within the first six months of the new Constitution's coming into effect were
considered as being Brazilian. Italy opposed itself to massive naturalization of immigrants and even
succeeded in creating a European common front against the project (Portugal, Germany, Spain and
France). Despite these protests, the Brazilian project known as « presumed » or « tacite nationality »
was included in the Republican Constitution of February 1891. Numerous questions such as electoral
rights and the guarantees of foreigners' protection remained subordinate to the acquisition of the
nationality.
The already difficult relations between Italy and Brazil were aggravated by anti-Italian mouvements (the
incidents in Santos and Sao Paolo of June-July 1892) which, though not of an openly xenophobic
character, embittered the quarrel between the two countries. It was only in 1896, after an agreement
was reached, that this dispute was settled. The incidents as well as the judicial measures taken by
Brazil brought about or reinforced among the Italian immigrants a feeling of popular nationalism. This
defensive attitude was the substitute to a community life jeopardized by emmigration disfunction and
arbitrariness of local authorities.
Riassunto
La crisi delle relazioni fra Italia e Brasile : la grande naturalizzazione (1889-1896)
Gianfausto ROSOLI
Il saggio studia le relazioni tra Italia e Brasile e le questioni politico-giuridiche relative all'immigrazione,
acuitesi dopo la rivoluzione republicana del 15 novembre 1889. Il flusso migratorio italiano costituiva in
quegli anni, dopo l'abolizione della schiavitù nel 1888, il 40 % di tutta popolazione straniera e toccavaallora le punte più elevate con ben 132 mila italiani entrati nel 1891.
Nella progettata costituzione brasiliana, non solamente si stabiliva che tutti i nati in Brasile fossero da
considerare cittadini brasiliani, ma che tali fossero ritenuti anche gli stranieri che non dichiaravano
l'intenzione di conservare la cittadinanza di origine, entro 6 mesi dall'entrata in vigore della nuova
costituzione. L'Italia si oppose alla massiccia nazionalizzazione degli emigranti, riuscendo anche a
coalizzare il fronte comune dei paesi europei (Portogallo, Spagna, Germania, Francia). Ma nonostante
le proteste, il procedimento hrasiliano, chiamato della cittadinanza « presunta » o « tacita », entro nella
costituzione repubblicana del 24 febbraio 1891. Numerose erano le questioni connesse all'attribuzione
della cittadinanza, quali i diritti elettorali e l'ampiezza della tutela agli stranieri.
I difficili rapporti tra Italia e Brasile sono stati funestati anche da moti antitaliani (gli incidenti di Santos e
S. Paulo di giugno-luglio 1892) che, pur non avendo spiccato carattere xenofobo, hanno aggravato il già
nutrito contenzioso esistente tra le due nazioni. Solo nel 1896 con una soluzione amichevole, si poneva
termine all'annosa questione dei reclami, indennizzando gli italiani che avevano subito danni.
Complessivamente, le disposizioni giuridiche del Brasile, non meno che gli incidenti, hanno fatto
nascere o rafforzare negli emigrati italiani un certo nazionalismo popolare, corne atteggiamento di
difesa e sostituto di una vita comunitaria compromessa dall'emigrazione e dalle disfunzioni e arbitrarietà
del potere locale.Revue Européenne
des Migrations Internationales
Volume 2 - N" 2
Novembre 1986
La crise des relations
entre l'Italie et le Brésil
la grande naturalisation
(1889-1896)
Gianfausto ROSOLI
Nous nous proposons d'étudier les questions soulevées par
l'émigration italienne au Brésil, au cours des dix années les plus critiques des
rapports traditionnellement amicaux entre les deux pays. La situation intérieure et
internationale de chaque pays explique les raisons profondes du contentieux qui
éclata avec violence et qui se développa sur plusieurs années. Le Brésil, après avoir
déposé l'Empereur et instauré la République le 15 novembre 1889, allait traverser
les dix années les plus difficiles de son histoire, à cause des représailles militaires,
des luttes intestines et de l'instabilité politique. L'Italie, outre ses transformations
sociales et politiques avec la naissance des partis ouvriers, faisait l'expérience de
l'expansionnisme et se lançait dans des aventures impérialistes en Afrique, qui
échouèrent rapidement.
Les nouveaux problèmes, l'inadéquation des institutions et l'affirmation du
sentiment national, avec des excès nationalistes de la part des représentants et des
élites dirigeantes, gâtèrent des rapports traditionnellement bons : une hostilité et
une incompréhension entre deux systèmes différents, que nous pouvons qualifier
d'institutionnelles, se développèrent, juste au moment où les relations devenaient
plus étroites, du fait de l'émigration.
L'IMMIGRATION ITALIENNE ET LE PROBLEME DE LA
NATIONALITE DES IMMIGRANTS
UNE IMMIGRATION DE MASSE
C'est en effet le premier facteur qu'il faut considérer. Aucune immigration
européenne n'avait pris, en si peu de temps, la même ampleur que l'immigration
italienne. La communauté italienne, qui ne comptait que 10 000 personnes en Gianfausto Rosoli
1870, atteignit

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