La fin de Le Chapelier, député de Rennes à la Constituante - article ; n°2 ; vol.78, pg 345-368
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Annales de Bretagne - Année 1971 - Volume 78 - Numéro 2 - Pages 345-368
24 pages

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Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 37
Langue Français
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Extrait

B.-A. Pocquet Du Haut-Jussé
La fin de Le Chapelier, député de Rennes à la Constituante
In: Annales de Bretagne. Tome 78, numéro 2, 1971. pp. 345-368.
Citer ce document / Cite this document :
Pocquet Du Haut-Jussé B.-A. La fin de Le Chapelier, député de Rennes à la Constituante. In: Annales de Bretagne. Tome 78,
numéro 2, 1971. pp. 345-368.
doi : 10.3406/abpo.1971.2562
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/abpo_0003-391X_1971_num_78_2_2562LA FIN DE LE CHAPELIER
député de Rennes à la Constituante
Le Je Chapelier ne me propose ni d'écrire pas une d'étudier biographie la carrière complète politique de ce perde
sonnage fort connu par le rôle qu'il a joué dans les pro
dromes et dans la première phase de la Révolution. Son
nom a survécu attaché à la loi qui abolit les corporations.
Mon but est seulement de jeter quelques lumières sur les
ultimes années de son existence, laissées dans l'ombre par
les auteurs qui jusqu'à présent se sont occupés de lui. Je
n'apporterai pour le reste que de menus compléments (1).
Isaac-René-Guy Le Chapelier est né à Rennes le 12 juin
1754, inaugurant une vie que la guillotine interrompit pr
ématurément le 22 avril 1794 avant qu'il ait accompli ses
quarante ans.
Il appartenait à une dynastie de juristes jouissant d'une
flatteuse notoriété. Son père Guy-Charles Le Chapelier fut,
pendant trente-sept ans, de 1752 jusqu'à sa mort, substitut
des procureurs généraux syndics des Etats et leur avocat
conseil. Ces fonctions lui laissaient le loisir de plaider pour
les particuliers et il fut bâtonnier de l'ordre des avocats
au parlement de Rennes. Le roi le gratifia de lettres de
noblesse en 1779, faveur déjà sollicitée par les Etats pour
l'un de ses ancêtres, Sébastien Le Chapelier, qui avait été
lui aussi substitut du procureur général syndic et conseil
de l'assemblée provinciale en 1643 et depuis.
Guy-Charles épousa Madeleine-Olive de Chambron de la
Jariays (2) qui lui donna quatre enfants dont deux survé-
(1) Outre les encyclopédies et dictionnaires, voir P. Levot, Biographie
bretonne, t. II (1837), p. 209-211, René Ki:hvilek, Recherches... sur /es
députés... publiées en 1889, t. II, p. 71-101. extrait de la Revue historique
de l'Ouest, et dont un abrégé a paru dans Cent uns de représentation bre
tonne, Ire série, p. 88-91, avec un portrait, extrait de la Revue de Bre
tagne et d'Anjou. Depuis lors, d'importants compléments ont été apport
és par Augustin Cochin, Les Sociétés de pensée et la Révolution en
Bretagne, 1925 ; Armand Rebillon, Les Etats de Bretagne, 1932 ; Jean
Bhical'd, L'Administration... (FHIe-et-V Haine (tu début de la Révolution,
1 1)65 ; et Jean Mcyeh, La Soblesse bretonne au XVIIIe siècle, 1966.
(2) Cette famille ne figure pas dans le Sobiliaire de Potier de Courcy. *U0 LA FIN DE LE CHAPELIEll
curent à leurs parents, celui qui est notre sujet, et sa
sœur, plus jeune que lui de quatre ans, née le 12 avril 1758
et mariée le 19 avril 1779 à Jean-François de Collobel, che
valier, seigneur de Tromeur. Emprisonnée durant la Révo
lution au Bon-Pasteur de Rennes, Mme de Collobel, plus
heureuse que son frère, lui survécut jusqu'au 29 juin
1800 (3).
Le Chapelier, le futur constituant, eut de bonne heure le
pied à l'étrier car il entra du vivant de son père comme
représentant du Tiers dans la commission de la Navigation
des Etats. Il pouvait d'autant plus envisager de succéder à
son père que les charges de celui-ci étaient patrimoniales.
Guy-Charles Le Chapelier décéda le 4 janvier 1789. Sa
femme l'avait précédé dans la tombe le 18 1780.
Député de la sénéchaussée de Rennes aux Etats généraux,
bientôt dénommés Assemblée nationale constituante, Le
Chapelier y tint une place considérable, en fut président
et pendant les deux premières années y exerça une influence
certaine.
Il habitait à Paris « cul-de-sac de la Corderie, en face de
la Sourdière » dans le quartier de Saint-Roch. Son mandat
le retenait si impérieusement à Paris que lorsqu'il se maria
à une Rennaise, au début de 1790, c'est dans la capitale
que le contrat fut signé le 12 avril et c'est là, à Saint-Eus-
tache, que fut baptisé, le 29 novembre 1790, son premier et
unique enfant, Alfred.
Le choix que fit Le Chapelier pour son épouse d'Anne-
Marie-Esther de la Marre n'est pas sans causer quelque
étonnement.
Tandis que le marié, par le rang distingué de sa famille,
par ses talents par l'autorité qui lui était reconnue dans les
hautes sphères politiques, paraissait destiné à l'avenir le
(3) Mme de Collobel fut à Paris en 1792 jusqu'au 3 novembre. Elle
fut arrêtée le 24 avril 1794 car si elle avait déclaré que son mari était
à Ploërmel, elle n'avait pas pu le prouver. M. de Collobel lui envoya
un certificat du 9 juillet 1794 attestant qu'il était lui-même détenu à la
maison d'arrêt de Ploèrmel. Mme de Collobel fut libérée le 27 août 1794
(Arch. dép. I.-et-V., L 1483 et L 1337, p. 344 ) LA FIN DE LE CHAPELIER o47
plus brillant, la mariée, semble-t-il, ne lui apportait pas
des avantages capables d'équilibrer tant de gloire.
Son père François Delamarre (4) et son grand-père Siméon
Delamarre avaient été procureurs au présidial de Rennes.
Le dernier était né en 1714. A cette époque et au-delà en
remontant dans le temps on ne trouve chez les Delamarre
que des marchands de drap et soies et des marchands
gantiers.
Le père de la mariée était mort le 7 juillet 1778. Peu
auparavant il avait cédé son cabinet de procureur pour
devenir receveur des revenus casuels du Roi dans la pro
vince de Bretagne. Sa mère, Anne-Georgine Pasquer survé
cut à la Terreur (5).
Anne-Marie-Esther était née à Rennes le 4 juin 1765, elle
était donc de onze ans plus jeune que son époux. Sa situa
tion de fortune était très bonne. Son contrat de mariage
déclarait qu'elle possédait en propre 12 000 livres « tant en
deniers comptants qu'en bijoux, diamants, habits, linge... »
De plus son frère « Mathurin-Julien-Marie Delamarre,
écuyer, avocat au Parlement, conseiller secrétaire du Roi,
maison et couronne de France et de ses finances et ancien
régisseur général des fournitures de la marine royale » lui
assurait en dot un capital de 100 000 livres à toucher après
sa mort mais dont il lui ferait l'intérêt à raison de 5 % de
60 000 livres, c'est-à-dire 3 000 livres par an (6). Le contrat
conservé au Minutier central des notaires de Paris, apprend
que la demeure de ce frère, qui avait dix ans de plus que
sa sœur (il était né à Rennes le 29 mars 1755), était à
Paris, rue de Menars (près la rue de Richelieu), paroisse
Saint-Roch. C'est là que fut signé le contrat. Le Chapelier
habitait alors rue de Richelieu, hôtel des Princes, paroisse
Saint-Eustache.
(4) Le nom est écrit tantôt en un mot, tantôt en deux, tantôt en trois.
(5) Elle vivait encore le 31 décembre 17flî). Le nom de cette famille
s'icrit quelquefois Pasquet ou Pasquier.
,(6) Arch. nat., minutier central, étude XVI, liasse 882. En cas de
prédécès de son mari et de renonciation à la communauté, Mme Le
Chapelier devait recevoir, indépendamment de ses reprises, tous habits,
linge, diamants, effets à son usage, toilettes et argenterie, un carrosse
et deux chevaux et 2 400 livres pour ses habits de deuil. 348 LA FIN DE LE CHAPELIER
II faut croire que les mérites personnels de la future, lui
valurent d'être remarquée par Le Chapelier. Le peu de
documents qui parlent d'elle montrent une femme de carac
tère décidé, impossible à intimider. On sait que cinq ans
après la disparition de Le Chapelier, elle épousa en secon
des noces, le 31 décembre 1799, Jacques Corbière, alors
simple homme de loi, qui devint un jour ministre de
Louis XVIII. Celle qui fut choisie successivement par deux
hommes de cette valeur ne pouvait être dénuée d'esprit (7).
C'est le lieu d'insérer le signalement de Le Chapelier. Il
concorde avec les portraits qui se sont conservés de lui et
qui ne le font pas plus sédu

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