La fosse hallstattienne de l Enfer, à Chartrettes (Seine-et-Marne.) - article ; n°1 ; vol.34, pg 57-94
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Description

Gallia - Année 1976 - Volume 34 - Numéro 1 - Pages 57-94
38 pages

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1976
Nombre de lectures 70
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Jacqueline Degros
Jean Guffroy
Jacques Tarrête
La fosse hallstattienne de l'Enfer, à Chartrettes (Seine-et-
Marne.)
In: Gallia. Tome 34 fascicule 1, 1976. pp. 57-94.
Citer ce document / Cite this document :
Degros Jacqueline, Guffroy Jean, Tarrête Jacques. La fosse hallstattienne de l'Enfer, à Chartrettes (Seine-et-Marne.). In: Gallia.
Tome 34 fascicule 1, 1976. pp. 57-94.
doi : 10.3406/galia.1976.1545
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galia_0016-4119_1976_num_34_1_1545LA FOSSE HALLSTATTIENNE DE L'ENFER, A CHARTRETTES
(Seine-et-Marne)
par Jacqueline DEGROS, Jean GUFFROY et Jacques TARRÊTE1
Située au sud-est de Paris, entre Melun et Fontainebleau (fig. 1), la commune de
Chartrettes s'étend sur la rive droite de la Seine. Plusieurs exploitations de sables et
graviers alluviaux y fonctionnent et occasionnent périodiquement la mise au jour de
vestiges archéologiques : à diverses reprises, des restes de grande faune quaternaire et,
en 1962, une sépulture collective attribuée à la civilisation de Seine-Oise-Marne2.
En mars 1973, la Direction régionale des antiquités préhistoriques fut avisée par
l'un de ses informateurs, M. A. Galoyer, de la présence de nombreux tessons et d'ossements
dans le front de coupe d'une carrière, au lieu-dit /' 'Enfer, à l'ouest de la route de Bois-le-Roi
à Chartrettes (section AE, parcelle 65 ; coordonnées Lambert 626, 425/87, altitude absolue
41 m). Un premier examen des lieux ayant établi l'existence d'une structure en fosse
contenant un abondant matériel, une fouille de sauvetage fut immédiatement effectuée
par la Circonscription3.
La fosse se trouvait sur la paroi nord-sud de la sablière, à l'extrémité la plus proche
de la Seine dont elle n'était séparée que par un champ en culture large d'un peu plus de
100 m. À sa découverte, elle se présentait comme une poche de terre brun noir contrastant
avec le sable caillouteux beige clair du reste de la carrière. Large de quelque 2,30 m et
haute d'1 m en son centre, elle affectait en coupe une forme ellipsoïdale (fig. 2). L'exploi-
1 Équipe de recherche associée du C.N.R.S., n° 52 et Direction des antiquités préhistoriques de la Région
parisienne (Palais de Chaillot, aile Pans, 75116 Paris). L'essentiel de l'illustration graphique a été réalisé par
J.-M. Cointin avec le concours de M. Orliac.
2 Les conditions exactes de gisement demeurent inconnues, aucune fouille scientifique n'en ayant été possible ;
le matériel est inédit. Cf. E. Basse de Menorval, dans le Bulletin du Groupement archéologique de Seine-et-Marne,
n° 3, 1962 (Melun 1963), p. 87 et G. Bailloud, Le Néolithique dans le Bassin parisien, IIe suppl. à Gallia Préhistoire,
1964, p. 303.
3 Exécutée par les cosignataires de l'article, elle se déroula pendant trois jours grâce à la comprehension de
M. Daniel Archambaud, propriétaire et exploitant de la sablière, que nous remercions ici.
Galha, 34, 1976. 58 JACQUELINE DEGROS, J. GUFFROY, J. TARRÊTE
-surface initiale
2 Coupe schématique n.-s. de la fosse, à sa découverte
sur le front de la sablière.
FORÊT
de FONTAINEBLEAU
0 3km
1 Situation de la fosse de l'Enfer, à GhartreUes, entie
Melun et Fontainebleau.
3 Plan schématique de la fosse sous le décapage de la
■surface initiale
4 Coupe schématique n.-s. de la fosse en cours de
fouille : 1, sable beige caillouteux ; 2, blocs de glaise
jaunâtre ; 3, niveau charbonneux ; en non tramé :
sédiment brun foncé avec le matériel archéologique.
iSOcm
tation l'avait légèrement entamée dans son épaisseur et détruite au sommet. La majeure
partie de la fosse subsistait toutefois.
Avant toute fouille, une discontinuité dans le remplissage se distinguait déjà nettement :
dans les cinquante premiers centimètres au centre de la structure et sur environ 1,15 m
de large, la terre brune laissait la place à une inclusion de sables et graviers beige, apparem
ment vide de vestiges. Un nettoyage de la surface montra qu'elle avait, en plan, une forme
sensiblement circulaire (fig. 3). La fouille fut effectuée par décapage horizontal, d'abord
sur une moitié de la fosse afin de ménager une coupe transversale est-ouest permettant
la compréhension du remplissage. LA FOSSE IIALLSTATTIENNE DE CHARTRETTES 59
5 Vue de la fosse une fois vidée de son contenu.
Le sommet primitif de la structure, atteint par les récents décapages de la carrière,
devait se trouver environ 0,25 m au-dessus de la surface actuelle du sable clair caillouteux.
Celui-ci formait, sur une épaisseur de 0,10 m, les bords rentrants de la cavité. Un sédiment
brun foncé, légèrement argileux, constituait la masse du remplissage et contenait les
vestiges archéologiques. Il était remplacé dans la zone médiane par la poche de sable
beige repérée dès le début des travaux. La fouille montra qu'elle dessinait une sorte de
cylindre oblique, large de 1,15 m au sommet et de 0,80 m à la base ; celle-ci, située à environ
0,65 m de profondeur, était déportée vers le bord nord de la fosse. Dans les quinze derniers
centimètres, le sable se raréfiait et se mêlait à des blocs de glaise jaunâtre, très différente
du reste du remplissage par son aspect gras et par les menus débris végétaux qu'elle
renfermait. De part et d'autre, comme en dessous de cette inclusion stérile, le sédiment
brun enrobant le matériel archéologique se retrouvait. Il contenait à toutes hauteurs
de nombreux charbons de bois et une véritable couche brûlée existait entre 0,70 m et
0,80 m, traversant horizontalement la fosse sans en atteindre les extrémités. Vers le sommet
de ce niveau ont été recueillis plusieurs petits blocs de sédiment concrétionné vraisembla
blement sous l'effet de la chaleur. Le remplissage brun se poursuivait encore sous cette
couche brûlée pendant 0,15 m. Il était particulièrement durci sur le fond de la fosse et
les parois (fig. 4). En fin de fouille (fig. 5), la fosse apparaissait de forme circulaire aplatie,
avec un fond sub-horizontal et des bords légèrement rentrants. Son diamètre au sommet
(correspondant au niveau de l'exploitation et non à l'ouverture primitive) et au fond
était d'1,70 m ; son diamètre maximum, à une profondeur de 0,35 m/0,40 m, était de
2,40 m. Sa profondeur sous la surface actuelle atteignait 0,95 m. 60 JACQUELINE DEGROS, J. GUFFROY, J. TARRÊTE
6 Tableau récapitulant de façon schématique (et en poiniillé de façon hypothétique) les principales formes réper
toriées : 1, assiette ; 2, écuelle ; 3, bol ; 4, coupe ; 5, coupelle ; 6, pot ; 7, gobelet ; 8, jatte ; 9, jarre ; 10, urne. Les
pourcentages sont établis à partir des formes partiellement reconstituées et des fragments de bords, soit un total
de 214 récipients.
I. Le matériel archéologique. La céramique.
Les quelque 2 000 tessons qui constituent le matériel céramique ont été recueillis
dans le remplissage brun de la fosse, à tous niveaux et sans répartition spatiale préférentielle
apparente. Si aucun vase entier n'a pu être refait, les remontages ont toutefois permis
la restitution de plusieurs profils et la reconstitution graphique celle d'un bon nombre
de formes plus ou moins complètes, correspondant à des récipients qu'il est possible de LA FOSSE HALLSTATTIENNE DE CHARTRETTES 61
décrire de façon un peu détaillée4. La plupart ne sont représentés que par des fragments
de bords, de fonds ou de panses, ces derniers représentant à eux seuls les trois-quarts
du total des tessons recueillis. Différents types de décor ornent certains de ces tessons.
Ils sont essentiellement composés de lignes incisées ou de cannelures horizontales, parfois
organisées en motifs plus complexes, ainsi que, sur les plus grands récipients, de cordons
rapportés, de formes diverses.
Pour plus de clarté, nous avons regroupé dans un tableau schématique les principales
formes de récipients attestées à Chartrettes (fig. 6). Les caractères généraux qui ont guidé
le classement en différents types peuvent être sommairement exprimés de la façon suivante :
assiette : faible profondeur ; ensemble panse-bord évasé ; pâte peu épaisse, à dégraissant fin ;
polissage ;
écuelle : faible profondeur ; bord légèrement rentrant ; pâte d'aspect variable, souvent peu

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