La grotte des Planches-près-Arbois (Jura) - article ; n°1 ; vol.24, pg 145-200
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Description

Gallia préhistoire - Année 1981 - Volume 24 - Numéro 1 - Pages 145-200
56 pages

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1981
Nombre de lectures 52
Langue Français
Poids de l'ouvrage 9 Mo

Extrait

Aline Barbier
R.-C. Boudin
Louis Chaix
G. Delibrias
J. Erroux
K. Lundström-Baudais
Madame Françoise Passard
Anne-Marie Pétrequin
Pierre Petrequin
P. Picard
J F Piningre
H. Rutkowski
G. Séné
J. P. Urlacher
Dominique Vuaillat
La grotte des Planches-près-Arbois (Jura)
In: Gallia préhistoire. Tome 24 fascicule 1, 1981. pp. 145-200.
Citer ce document / Cite this document :
Barbier Aline, Boudin R.-C., Chaix Louis, Delibrias G., Erroux J., Lundström-Baudais K., Passard Françoise, Pétrequin Anne-
Marie, Petrequin Pierre, Picard P., Piningre J F, Rutkowski H., Séné G., Urlacher J. P., Vuaillat Dominique. La grotte des
Planches-près-Arbois (Jura). In: Gallia préhistoire. Tome 24 fascicule 1, 1981. pp. 145-200.
doi : 10.3406/galip.1981.1668
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galip_0016-4127_1981_num_24_1_1668LA GROTTE DES PLANCH ES-PRÈS-ARBOIS (Jura)
par
A. BARBIER, R.-C. BOUDIN, L CHAIX, G. DELIBRIAS, J. ERROUX, K. LUNDSTRÔM-
BAUDAIS, F. PASSARD, A.-M. PÉTREQUIN, P. PÉTREQUIN, P. PICARD, J.-F. PININGRE,
H. RUTKOWSKI, G. SÉNÉ, J.-P. URLACHER, D. VUAILLAT
Sans attendre la publication globale de l'étude entreprise par l'un de nous (P. P.),
nous désirons faire connaître brièvement les divers acquis de la fouille de la grotte des
Planches et des études complémentaires des spécialistes qui y ont travaillé. Cette publi
cation sommaire s'inscrit dans le cadre d'une mission imposée puisqu'il s'agit d'une opération
de sauvetage, mais également d'une problématique générale qui, depuis huit ans, a guidé
nos recherches en Franche-Comté : les habitats en grotte et l'organisation des vestiges
au sol1. Que le lecteur ne cherche pas ici la publication monographique des observations;
priorité a été donnée non aux démonstrations, mais aux hypothèses d'interprétation, invitant
ainsi à se référer à la publication globale du gisement, afin de voir quelles sont les obser
vations et les démarches qui ont permis de proposer ou de déboucher sur telle ou telle
hypothèse ou conclusion. On sentira évidemment le danger que présente une telle formule
de présentation d'explications archéologiques2, visant à reconstituer les modes de vie
d'autrefois, sur la base des propriétés que présente un ensemble de vestiges matériels
donné ; le cadre restreint qui nous est ici imparti ne permet pas de détailler la totalité des
hypothèses positives ou négatives qui ont étayé les raisonnements.
I. SITUATION. HISTORIQUE. CONDITIONS DE LA FOUILLE.
La grotte des Planches, située au fond d'un large cirque rocheux, constitue l'amont
de la reculée des Planches-près-Arbois (Jura), qui entaille le premier plateau du Jura
entre Arbois et Salins.
Coordonnées : 865,10x214,68x354 m.
1. P. Pétrequin, Interprétation d'un habitat néolithique en grotte : le niveau XI de Gonvillars (Haute-Saône),
B.S.P.F., t. 71, 1974, Et. et Tr., fasc. 2, p. 489-534.
2. J.-C. Gardin, Une archéologie théorique, Hachette littérature, 1979, p. 55.
Gallia Préhistoire, Tome 24, 1981, 1. Q
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1 La grotte des Planches constitue le débouché du cours souterrain de la Cuisance. Une surface de 228 m8 a été fouillée en la rive droite de la rivière sou
terraine sur la terrasse alluviale limitée au nord par la paroi calcaire, au sud par le lit mineur de la rivière. DES PLANCHES-PRÈS-ARBOIS 147 GROTTE
Avant les premiers travaux d'aménagement et d'exploitation touristique, aux environs
de 1934, la grotte des Planches n'était accessible que pendant quelques semaines chaque
année, lors des longues périodes d'étiage. En effet, le porche de la grotte, qui est un exutoire
de crue de la Guisance souterraine, fonctionnait en galerie noyée en période d'eaux moyennes
ou hautes. C'est en creusant une tranchée au travers de l'éboulis d'entrée que M. Bonnivard
a réussi à abaisser le niveau général de l'eau dans la cavité, ramenant à peu près les condi
tions d'écoulement à ce qu'elles étaient à l'Age du Bronze.
La première observation de vestiges archéologiques dans la grotte remonte à 1813-1815.
Le Dr Dumont3 signale des sépultures à inhumation, avec un mobilier de l'Age du Bronze
final II la dans une galerie supérieure, à 130 m de l'entrée. En 1907, le géologue E. Fournier4
mentionne les fouilles de F. Hétier dans une petite galerie supérieure au-dessus du porche :
là encore, une sépulture à inhumation avec une céramique protohistorique. De 1945 à 1953,
après les travaux d'aménagement touristique de la grotte, des charbons de bois et des
fragments de poterie sont signalés à plusieurs reprises dans le lit mineur de la rivière,
sous le porche de la grotte5. En 1963, un habitat de l'Age du Bronze final est repéré à l'entrée
de la cavité6. Au mois d'avril 1975. la famille Bonnivard, exploitant la grotte, signale à
la Direction des Antiquités préhistoriques de Franche-Comté la découverte de vases de
l'Age du Bronze final, dans un épais niveau de charbons de bois, à quelques centimètres
de profondeur sous le sol du porche, piétiné chaque année par des milliers de visiteurs.
Une intervention d'urgence s'imposait pour étudier ce gisement apparemment bien
conservé, condamné à brève échéance par les dégradations des visiteurs, les périodiques
reprises d'érosion de la rivière et les aménagements touristiques. Grâce à une confortable
subvention de la Sous-Direction des Fouilles7, une fouille ininterrompue a été effectuée
du 15 novembre 1975 au 23 mars 1976, dans le cadre des activités de la Direction régionale
des Antiquités préhistoriques de Franche-Comté.
Les opérations de terrain ont été menées à bien par une équipe composée de deux
conservateurs des fouilles (P. Pétrequin et D. Vuaillat) et de bénévoles, étudiants en
archéologie pour la plupart : A. Billamboz, M. Magny, F. Passard, A. -M. Pétrequin, P. Picard,
H. Rutkowski et J.-P. Urlacher.
La faune a été étudiée par L. Chaix (Centre d'Archéozoologie, Muséum d'Histoire
naturelle, Genève), les charbons de bois par K. Lundstrôm-Baudais (Annexe de Malagnou
du Conservatoire et Jardin Botaniques, Genève), les céréales par J. Erroux (Montpellier),
enfin les pollens par A. Barbier (Auxerre). Nitrates et phosphates ont été dosés par
3. Dr Dumont, La grotte des Planches, Mém. Soc. Émul. Jura, 1827, p. 19-21.
4. E. Fournier, Recherches spéléologiques dans la chaîne du Jura (7e campagne), Spelunca, lre sér., 1907,
p. 25.
5. R. Pelletier, Les grottes des Planches-près-Arbois, Bull. Assoc. spéléo. de VEst, 7, octobre 1947, p. 5-24.
J. Colin, Trouvailles imprévues au congrès de l'ASE, Bull. Assoc. spéléo. de l'Est., 1-2, 1953, p. 16-18.
6. P. Pétrequin, La grotte de la Baume de Gonvillars, Ann. lilt. Univ. Besançon, Archéo. 22, Les Belles Lettres,
Paris.
7. Nous tenons à remercier la Sous-Direction des Fouilles pour l'effort financier consenti pour la fouille de la
grotte des Planches. Un crédit global de 23.000 F a pu être dégagé pour ce sauvetage, permettant de mettre à profit
les conditions excellentes qu'offrait la grotte : cavité sèche, niveaux archéologiques nettement séparés par des sables
d'inondation, bonne conservation du mobilier. 148 GROTTE DES PLANCHES-PRÈS-ARBOIS
R.-G. Boudin (Paris), G. Delibrias a effectué les datages radio-carbone au Centre des faibles
Radioactivités de Gif-sur- Yvette.
IL LE PORCHE DE LA GROTTE. LA STRATIGRAPHIE.
Dans son état actuel, le porche de la grotte représente la section d'une vaste galerie
en interstrate. Sa largeur moyenne varie de 13 à 18 m, pour une hauteur de 2 à 3 m. La
voûte plane est constituée par l'affleurement d'une strate de calcaire compact, affectée
d'un pendage de 15° s.-e. La tranchée où s'écoule aujourd'hui la Cuisance, en rive gauche
du porche, recoupe les lits successifs de la rivière, du Tardiglaciaire au 1er Age du Fer. La
rivière coule sur une largeur de 5 à 9 m (fig. 1); elle a entaillé les remplissages du porche et
dégagé une large terrasse en rive droite, sur 40 m de longueur et 11 m de largeur. Les
différents habitats pré

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