La musique du nouvel hymne de Delphes (pl. XIII, XIX-XXVII) - article ; n°1 ; vol.18, pg 363-389
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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1894 - Volume 18 - Numéro 1 - Pages 363-389
27 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1894
Nombre de lectures 27
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Théodore Reinach
La musique du nouvel hymne de Delphes (pl. XIII, XIX-XXVII)
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 18, 1894. pp. 363-389.
Citer ce document / Cite this document :
Reinach Théodore. La musique du nouvel hymne de Delphes (pl. XIII, XIX-XXVII). In: Bulletin de correspondance hellénique.
Volume 18, 1894. pp. 363-389.
doi : 10.3406/bch.1894.3705
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1894_num_18_1_3705MUSIQUE DU NOUVEL HYMNE DE DELPHES LA
Le vœu que j'exprimais ici. il y a quelques mois, de voir
bientôt des découvertes nouvelles compléter les premières ré
vélations de la «Bibliothèque musicale de Delphes», ce vœu
vient d'être exaucé plus tôt et plus brillamment que je n'osais
l'espérer. Le nouvel hymne à Apollon, dont les fouilles de
l'École d'Athènes nous ont rendu les fragments, serait, s'il
nous avait été conservé intégralement, le monument le plus
considérable qui nous soit encore parvenu de la musique des
Grecs. Malheureusement les cassures de la pierre, au lieu de
se concentrer, comme dans le premier hymne, sur une seule
partie de l'inscription, sont réparties cette fois sur toute son
étendue : il ne subsiste pas une seule ligne complète du texte
ou de la mélodie, et. en général, deux mesures sur cinq ont
disparu. Aidée par le sens et le mètre, la science divinatoire
de M. Henri Weil a pu restituer tantôt avec certitude, tantôt
avec une haute vraisemblance, le texte poétique de notre
hymne ? il serait imprudent de prétendre aborder la reconsti
tution de la mélodie avec les mêmes chances de succès. Notre
connaissance de l'art musical des Grecs fût-elle beaucoup plus
avancée qu'elle ne l'est, il reste évident que la mélopée est
plus libre et plus variée dans ses combinaisons que la versi
fication, soumise aux règles précises de la syntaxe et du mèt
re. Tout ce qu'on peut espérer, en s'inspirant d'une analyse
minutieuse de la modalité de chaque reprise, des formules
mélodiques habituelles à notre compositeur et de la correspon
dance entre l'accent et la mélodie, — : règle. nouvelle dont le
sens sera défini plus loin, — c'est de découvrir pour chaque LA MUSIQUE DU NOUVEL HYMNE DE DELPHES 364
lacune du chant un supplément possible ; presque jamais on
ne peut affirmer qu'une restitution s'impose avec évidence
ou même avec une grande probabilité.
C'est sous le bénéfice de ces observations que je présente aux
lecteurs du Bulletin la transcription ci-après du nouvel hymne,
complétée par des restitutions conjecturales là où il restait as
sez de notes authentiques pour entrevoir le dessin général de la
mélodie (1). Cette restauration partielle m'a paru nécessaire,
dans un texte aussi* mutilé, pour permettre aux personnes peu
familières avec la musique grecque de se rendre compte, sans
trop d'efforts, du caractère de notre composition ; il va sans dire
<jue dans une publication scientifique comme celle-ci, j'ai pris
soin de distinguer — par l'emploi d'un petit caractère et l'ab
sence de signes musicaux grecs — les notes restituées par con
jecture des notes vraiment lues. Un point placé au dessous du
■signe musical indique une lecture douteuse. Les lectures de ce
genre, sans être encore bien nombreuses, le sont plus que dans
de premier hymne: l'inscription a été gravée avec moins de soin,
la pierre est plus fruste, les notes sont plus petites, et leurs
formes, pour peu qu'elles soient usées, se confondent facil
ement entre elles ou avec des fissures accidentelles du mar-
.bre(2); Chose grave, je dois demander au lecteur, dans plu
sieurs cas, de me croire sur parole ou de préférer mon té-
.tnoign age, fondé à la fois sur l'étude de l'estampage et sur celle
'de photographies directes, aux indications de l'héliogravure,
exécutée d'après l'estampage seul. Même avec ce double se-
r *
Dans ce travail de restauration j'ai eu la bonne fortune d'avoir pour \\)
collaborateur M. Eugène d'Eichlhal, à qui j'adresse ici tous mes renierci-
thent9. Je ne me dissimule nullement que nos suppléments sont souvent timi
des* et d'une allure moins franchement mélodique que les parlies conser
vées: c'est que nous nous sommes fait une règle de n'y jamais faire figurer
que des notes dont l'emploi fût attesté dans la reprise même, et autant que
'possible de reproduire textuellement des formules déjà rencontrées.
• (2) Elles peuvent aussi se confondre avec des signes de la «notation vo
cale»: c'est ce qui explique que le fragment i et la fin du fr. H (BGH,
1893, p. 604 et 609) aient été* indûment attribués, dans notre premier tra
vail, à un hymne à notation vocale; ils appartiennent, en réalité, au ; nouvel MUSIQUE DU NOUVEL HYMNE DE DELPHES 36& LA
cours, je me suis souvent senti embarrassé pour prendre parti
entre plusieurs leçons, et il n'est pas impossible qu'en pré
sence de la pierre mon choix eût parfois été différent.
11 me reste à justifier brièvement, comme je l'ai fait pour
le premier hymne, ma transcription rhythmique et mélodique,'
à définir le caractère musical de cette longue cantilène, enfin
à indiquer les bases de ma restauration.
1° Transcription rhythmique.
Pas plus que dans l'inscription de l'année dernière on ne
trouve dans celle-ci la moindre indication relative à la durée
des sons musicaux. Les Grecs avaient cependant un système
bien combiné de signes pour la notation des valeurs; YAno*
nyme de Bellermann nous les fait connaître (1); l'inscription
de Seikilos, trouvée à Tralles, nous en montre l'emploi pra
tique. Comme cette inscription — publiée pour la première
fois dans ce Bulletin^) — n'a jamais été transcrite tout à fait
correctement, on me permettra d'en donner ici une transcrip
tion nouvelle et, je l'espère, définitive, puisque, à mon avis,
elle est strictement conforme à l'un des estampages pris par
M. Weber, de Smyrne, que M. Grusius a bien voulu me.
communiquer.
L'estampage n'est pas irréprochable ; de là encore quelques
incertitudes de lecture. La principale concerne le signe de du
rée placé au dessus de la note Φ dans les mots λυπου (1. 8) et
£$W (1. 9). M. Crusius l'interprète comme une longue de 3
temps; pour moi, je ne parviens pas à distinguer nettement
le crochet et j'y verrais plutôt le signe ordinaire de la longue
(1) Anonymi scriptio de Musica (Berlin, 1841), § 1=83, p. 17-18. C'est ïa
ρυθμογραφία de l'inscription de Téos, pour laquelle on donnait des prix blu%
écoliers (GIG, 3088, et Crusius, . Delphische Hymnen> p. 143).
(2) DCH, 1883, p. 277. Elle a été rééditée depuis par E. Cougny, Anihol.
Palatine, Didot, III, 595 et 607 ; Wessely, Jahresbericht des k. k. Sladtgym-
nasiums, Vienne, 1890; Wessely et Ruelle, Revue des Études grecques, V,
266 ; 0. Crusius, Philologus, 1893 ( LU, 1 ), p. 160 suiv.; Th. Reinach, Repue
des Et. gr., VI, 203; D. B. Monro, The modes of ancient greek music, p. 89,
133 et note supplémentaire (tirée à part). LA MUSIQUE DU NOUVEL. HYMNE pE DELPHES 366
avec évasement terminal. Au. reste cette variante de lecture
est sans influence sur la transcription. Si par hasard la leçon
de M. Crusius était confirmée, il faudrait en conclure que le.
signe s'applique à la durée totale de la syllabe mélodique-
ment dédoublée et non à celle de la seule note Φ ; en aucun
cas, je n'accepterai de faire de Φ une noire pointée précédée
d'une « acciaccature ». . . . . ,
Dans ce système de notation, on voit que les brèves (cro
ches) ne sont pourvues d'aucun signe de durée, quel -que soit
le nombre des brèves (1,2,3) qui se chantent sur une syllabe.
Le signe — indique une longue (noire), le signe _. (avec un
crochet oblique) une longue «tenue» de trois mores , c'est à
dire une noire pointée. Quand une syllabe longue se chante sur
plusieurs notes dont l'une a la valeur d'une noire, elles sont re
liées à leur base par le signe ^ que les grammairiens appellent
hyphen^ et dont M. J. A. R. Munro a le premier reconnu la
signification. Dans les groupes de 2 brèves |K (1. 7) et Kl
(1. 9) Y hyphen apparent est simplement produit par la ren
contre des fioritures terminales des deux sign

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