La place des Chypriotes dans les villes grecques aux époques classique et hellénistique - article ; n°1 ; vol.31, pg 19-31
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Travaux de la Maison de l'Orient méditerranéen - Année 2000 - Volume 31 - Numéro 1 - Pages 19-31
This paper, mainly based on literary and epigraphical evidence, focuses on the presence of Cypriots in the Greek cities during the classical and hellenistic periods. In the first part are treated the different opinions of the ancient authors about the origin and character of the Cypriot population, a matter which has always been a controversial historiographical point. In the second part an analysis of the different aspects is offered concerning Cypriots in the Greek cities, focusing on their economic activities, their social status, the practice of their native cults and also on their gradual cultural assimilation.
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2000
Nombre de lectures 35
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Eustathios Raptou
La place des Chypriotes dans les villes grecques aux époques
classique et hellénistique
In: Chypre et la Méditerranée orientale. Formations identitaires : perspectives historiques et enjeux contemporains.
Actes du colloque tenu à Lyon, 1997, Université Lumière-Lyon 2, Université de Chypre. Lyon : Maison de l'Orient et
de la Méditerranée Jean Pouilloux, 2000. pp. 19-31. (Travaux de la Maison de l'Orient méditerranéen)
Abstract
This paper, mainly based on literary and epigraphical evidence, focuses on the presence of Cypriots in the Greek cities during the
classical and hellenistic periods. In the first part are treated the different opinions of the ancient authors about the origin and
character of the Cypriot population, a matter which has always been a controversial historiographical point. In the second part an
analysis of the different aspects is offered concerning Cypriots in the Greek cities, focusing on their economic activities, their
social status, the practice of their native cults and also on their gradual cultural assimilation.
Citer ce document / Cite this document :
Raptou Eustathios. La place des Chypriotes dans les villes grecques aux époques classique et hellénistique. In: Chypre et la
Méditerranée orientale. Formations identitaires : perspectives historiques et enjeux contemporains. Actes du colloque tenu à
Lyon, 1997, Université Lumière-Lyon 2, Université de Chypre. Lyon : Maison de l'Orient et de la Méditerranée Jean Pouilloux,
2000. pp. 19-31. (Travaux de la Maison de l'Orient méditerranéen)
http://www.persee.fr/web/ouvrages/home/prescript/article/mom_1274-6525_2000_act_31_1_1839.
LA PLACE DES CHYPRIOTES DANS LES VILLES GRECQUES
aux époques classique et hellénistique
Eustathios RAPTOU *
ABSTRACT
This paper, mainly based on literary and epigraphical evidence, focuses on the presence of
Cypriots in the Greek cities during the classical and hellenistic periods. In the first part are treated the
different opinions of the ancient authors about the origin and character of the Cypriot population, a
matter which has always been a controversial historiographical point. In the second part an analysis
of the different aspects is offered concerning Cypriots in the Greek cities, focusing on their economic
activities, their social status, the practice of their native cults and also on their gradual cultural
assimilation.
Le dynamisme des sociétés grecques fut caractérisé par la mobilité des gens, et encouragée
dès la haute période archaïque par le succès de la colonisation, qui a entraîné des mouvements
parallèles d'autres peuples. Les voies de communication alors établies sont restées ouvertes,
suscitant la mobilité des peuples de la Méditerranée pour des motifs économiques, techniques,
politiques, artistiques ou intellectuels. Chypre a tenu une place importante dans ce processus de
mobilité, grâce à sa position cruciale entre trois continents et à ses ressources naturelles qui en ont
fait une escale incontournable lors des voyages des Grecs en Orient. Les données archéologiques,
corroborées par l'analyse des sources écrites, apportent la preuve de relations étroites établies entre
les deux rives, et révèlent même la présence des Chypriotes dans les villes grecques où ils
constituaient des communautés nombreuses et influentes ^ Avant de procéder à la présentation et à
l'analyse de la documentation concernant les Chypriotes en Grèce, il faut comprendre l'image que
l'on avait de Chypre dans la Grèce antique, et l'opinion des Grecs du continent concernant leurs
cousins lointains qui venaient nombreux s'installer dans leurs villes.
L'origine et la composition de la population de Chypre n'ont jamais cessé depuis l'antiquité
jusqu'à nos jours d'attirer le vif intérêt des auteurs, un intérêt qui trahissait, dans la majorité des cas,
des motifs politiques dissimulés derrière l'interprétation des données littéraires et archéologiques 2.
* Département des Antiquités de Chypre.
1 La présente étude est le résultat d'une recherche menée dans le cadre d'un projet de recherche dont les lignes
directrices ont été esquissées lors de la première rencontre organisée par les Universités de Chypre et
Lyon 2, en octobre 1994 à Nicosie ; voir L. Loukopoulou, E. Raptou, 1996, « Mobilité et Migration
dans Chypre antique », Chypre hier et aujourd'hui, entre Orient et Occident, Travaux de la Maison de
l'Orient Méditerranéen 25, Lyon, p. 53-60.
2 . L'historiographie moderne concernant Chypre a commencé sous le régime colonial des Britanniques par des
auteurs étrangers qui, influencés par des idéologies politiques de leur temps, mettaient en marge la substance
du peuple local et sa civilisation en interprétant le plus souvent mal les données archéologiques et
historiques. L'exemple classique d'un tel point de vue est l'œuvre de G. Hill, 1940, A History of Cyprus. Les
théories avaient alors comme points communs la prédominance ou non sur l'île de l'élément grec, la
séparation entre plusieurs groupes ethniques de population locale, ainsi qu'une vue négative de la
civilisation chypriote considérée comme marginale et provinciale. Il semble qu'il soit difficile aujourd'hui
de s'éloigner de ces opinions enracinées dans la science moderne puisque des études récentes reprennent le
Chypre et la Méditerranée orientale,
TMO 31, Lyon 2000. :
.
Ε. RAPTOU 20
II n'est pas dans mon intention d'alimenter la polémique sur cette question délicate, mais
simplement de présenter certains points de vues des auteurs classiques sur la population chypriote,
dans le but de mieux comprendre l'attitude des Grecs du continent envers les Chypriotes, ainsi que
la réaction des Chypriotes face à l'hellénisme et leur comportement dans les poleis grecques.
Un bref regard sur les textes littéraires souligne la position ambiguë des auteurs classiques
concernant l'île. Les opinions sont divergentes et l'image qu'on s'en fait est peu claire. Dans la
poésie archaïque, l'île avait une place particulière, comme le lieu où est né Aphrodite. Elle apparaît
aussi comme une terre fertile 3, un pays doux à vivre mais lointain, vivant en marge de la vie
civilisée, un pays avec des richesses mythiques 4 et également une terre à la fois grecque et
barbare, avec une population très mélangée où l'élément grec est reconnu comme prédominant,
mais qui ne bénéficie pas d'un statut égal à celui des autres Grecs.
Le texte le plus souvent cité par les auteurs qui traitent du caractère mélangé de la population
chypriote est le passage du Périple de Skylax de Karyanda, où le géographe énumère à Chypre les
cités grecques, phéniciennes, dont une qui est habitée par des autochtones, et à la fin mentionne
des villes barbares situées à l'intérieur de l'île5. Malgré son ignorance de la situation véritable telle
que nous l'apprécions aujourd'hui à travers les documents archéologiques 6, l'auteur semble être au
courant du cosmopolitisme chypriote, une réalité ressentie fortement chez les auteurs grecs. Ainsi,
Hérodote dans sa description des équipages des flottes participant à l'expédition de Xerxès contre la
Grèce juge nécessaire d'esquisser quelques traits de la population chypriote, soulignant que celle-ci
se compose de gens ordinaires de l'île de Salamine et d'Athènes, d'Arcadie, de Kythnos, de la
Phénicie et même d'Afrique, donc des gens venant de tous les horizons, de cultures très
différentes 7. D'autres auteurs s'accordent sur ce caractère mélangé, comme Aristote et plus tard
Diodore, qui reconnaissaient parmi les composantes du peuple chypriote des Dryopes venant de
Kythnos mentionnés déjà chez Hérodote 8. Enfin, Théopompe de Chios reconnaît la prédominance
des Grecs qui, sous le commandement d'Agamemnon, ont chassé les autochtones qui se sont
réfugiés à Amathonte 9.
schéma ancien ; voir récemment Reyes 1994, p. 11-12. À propos des différentes prises de position sur
cette question, souvent aventureuses et arbitraires, voir Stylianou 1992, p. 491, qui donne pour la première
fois une réponse chypriote. Sur les problèmes touchant à l'historiographie chypriote moderne, voir aussi
l'introduction de Th. Papadopoulos dans la nouvelle édition de l'histoire de Φ. Ζαννέττος,

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