La question féminine - article ; n°1 ; vol.13, pg 247-261
16 pages
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Description

Archipel - Année 1977 - Volume 13 - Numéro 1 - Pages 247-261
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1977
Nombre de lectures 11
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Ki Hadjar Dewantara
"La question féminine"
In: Archipel. Volume 13, 1977. pp. 247-261.
Citer ce document / Cite this document :
Hadjar Dewantara Ki. "La question féminine". In: Archipel. Volume 13, 1977. pp. 247-261.
doi : 10.3406/arch.1977.1339
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arch_0044-8613_1977_num_13_1_1339247
LA QUESTION FÉMININE
par KI HADJAR DEWANTARA
présenté et traduit par Monique ZAINI- LAJOUBERT
Ki Hadjar Dewantara (1889-1959) est aux yeux des Indonésiens un héros
national. Le 2 mai, jour de sa naissance, est même une journée nationale, celle de
l'éducation.
L'honneur qui lui est ainsi rendu est, en effet, justifié par les activités qui ont
été les siennes tout au long de sa vie.
Nationaliste militant, ce qui lui a fait goûter à l'exil aux Pays-Bas (de 1913 à
1919), il est aussi un pédagogue, fondateur des Taman Siswa dont le système
d'enseignement veut s'éloigner de l'occidental pour arriver à un système propre à
l'Indonésie et surtout conforme aux valeurs javanaises.
Ki Hadjar, originaire de l'une des deux familles princières de Yogyakarta,
celle du Pakualam (x), a été élevé dans une atmosphère culturelle javanaise dont il
sera profondément imprégné toute sa vie, tant dans ses activités que dans ses
idées. Et bien entendu, ses opinions sur la "question féminine" qui nous intéressent
tout particulièrement dans cet article, n'échapperont pas à cette influence.
C'est un problème qui lui tient à coeur, semble-t-il. Il oeuvrera à l'amélioration
du sort des femmes par l'intermédiaire de l'éducation. Nji Hadjar Dewantara (1890-
1971) devenue sa femme en 1908, jouera un grand rôle dans ce domaine. Elle
sera, par exemple, l'une des instigatrices du premier Congrès des Femmes indoné
siennes qui aura lieu à Yogyakarta du 22 au 26 décembre 1928 (2) et s'occupera
i1) Il a donc droit au titre de Radén Mas. Il s'appelle ainsi Radén Mas Suwardi
Surjadiningrat. Il abandonne cependant ce nom en 1915 pour prendre celui de
Ki Hadjar Dewantara. Pour une information plus complète sur la vie et l'oeuvre
de Ki Hadjar, voir Bénédicte Milcent, "Ki Hadjar Dewantara et l'Association
des Civilisations", Archipel 1, 1971, p. 67.
(2) Cf. Cora Vreede-De Stuers, The Indonesian Woman, Struggles and Achievements,
S'Gravenhage, Mouton & Co, 1960, p. 89. 248
elle des branches dirigera ainsi se rapportant les Wisma plus Rini(s) spécialement et aura aux des fonctions femmes dans dans les l'organisation Taman Siswa; des
femmes ("Wanita Taman Siswa").
Dans son système d'enseignement, Ki Hadjar Dewantara n'oublie donc pas les
femmes ; bien au contraire, elles ont une place dans les Taman Siswa, comme nous
le verrons par la suite, une place bien particulière qui est pour lui en rapport
direct avec ce qu'il considère comme la fonction primordiale de la femme, celle
de "Responsable de la descendance" (Pemangku turunan).
Ses idées sur les femmes, il les a émises dans des articles dont une grande
partie est parue dans la revue dont il est le fondateur Wasita "Informations"^),
dans des conférences et dang des communications (5). Ils seront recueillis plus tard
dans des ouvrages à côté de ceux qui traitent d'autres sujets, et publiés par le
Majelis Luhur Persatuan Taman Siswa "Conseil Supérieur de l'Union des Taman
Siswa" qui, depuis 1961, s'est fixé pour objectif de rééditer toutes ses oeuvres.
Parmi ces ouvrages, il en est un qui est entièrement consacré aux femmes.
C'est une petite brochure de vingt pages, intitulée Soal Wanita "La question
féminine" (6). Celle-ci comprend les points principaux d'une série de conférences
données par Ki Hadjar à Yogyakarta devant le Taman Guru Umum et le Taman
Guru Indrya (7) à l'occasion de la commémoration du 25e anniversaire de l'Union
(3) Sorte de foyer pour les professeurs féminins et les jeunes filles dans lesquels
on pratique toute activité ayant rapport aux femmes. L'équivalent masculin est
le Taman Priya. Dans les classes cependant l'enseignement est mixte ; cf.
"Pengaruh Perempuan Pada Barang dan Tempat Kelilingnya" "L'influence des
femmes sur les choses et l'environnement" Wasita, Décembre 1928, volume, No.
3. cité d'après Karja Ki Hajar Dewantara "L'oeuvre de Ki Hadjar Dewantara",
2e Partie : Kebudajaan "La culture", Jogjakarta, Madjelis Luhur Persatuan
Taman Siswa, 1967, pp. 240 à 242.
(4) Comme par exemple ceux qui sont datés de 1928 et 1935 sur l'enseignement
mixte, les femmes et le sport, le travail féminin et bien d'autres recueillis dans
Karja Ki Hadjar Dewantara "L'oeuvre de Ki Hadjar Dewantara", 1ère partie :
Pendidifcan "L'enseignement", Jogjakarta Madjelis Luhur Persatuan Taman
Siswa, 1962 et dans Karja Ki Hadjar Dewantara, 2e partie, op cit.
(5) Telle celle qu'il a présentée lors de la commémoration du 25e anniversaire de
l'Union du Mouvement des Femmes Indonésiennes (1953) et intitulée: "Wanita
Lambang Keabadian Hidup" "Les femmes symbole de pérénité de vie" in
Buku Peringaian 30 Tahun Kesatuan Pergerakan Wanita Indonesia, 22 Des.
1928 — 22 Des. 1958 "Livre sur la commémoration du Trentième anniversaire
de l'Union du Mouvement des Femmes indonésiennes, 22 Décembre 1928 — 22
désembre 1958", pp. 114-115.
(«) Jogjakarta, 1961, 2e éd.
(7) Les Taman Guru (littéralement "Jardins des professeurs") ont été formés en
1928/1929 dans le cadre des Taman Siswa et dans le but de former des
professeurs. Les Taman Guru Umum sont destinés à former les professeurs de
l'enseignement général, alors que les Taman Guru Indrya forment les
qui ont la tâche d'enseigner aux Indrya (c'est-à-dire aux enfants de
moins de six ans) ; Cf. "Sistim Pendidikan Guru Setjara Integral" "Le système
de formation des Professeurs de manière intégrale", Pusara, Septembre 1953,
XVe vol. No. 6, cité dans Karja Ki Hadjar Dewantara, lèrç Partie, op. cit.,
pp. 214 à 2.21, 249
du Mouvement des Femmes Indonésiennes (Seperempat Abad Kesatuan Pergerak-
an Wanita Indonesia) célébrée le 22 décembre 1953.
Dans cette brochure, Ki Hadjar analyse en dix paragraphes la signification,
la place et les tâches qui incombent aux femmes dans la société, en mettant tout
particulièrement l'accent sur leur fonction de "Responsable de la descendance".
Pour lui, la vie des êtres humains, tout comme celle des plantes, est régie
par un Code naturel (Kodrat alam) qu'ils peuvent cependant adapter à leur avantage
par l'établissement, par exemple, de coutumes et de lois qui ne sont pas poui
autant en contradiction avec ce dernier et qui, tout comme la nature et la religion,
cherchent à faire en sorte que rien n'entrave la "reproduction" et que la race
soit améliorée.
C'est la femme qui assume le rôle principal lors de la reproduction : elle est
la Responsable de la descendance, la plus noble des fonctions, et on la considère
même quelquefois comme le symbole de la pérennité de la vie. Et pourtant, partout
dans le monde, elle a toujours été méprisée et humiliée. On ne voit quel discrimi
nations entre hommes et femmes ! C'est là une situation paradoxale. Pourquoi ?
s'interroge-t-il. Cela tient à ce que la dignité, la douceur et la beauté provoquent
toujours une réaction inverse provenant des instincts animaux, répond-il.
Les hommes donneraient leur vie pour "protéger la pureté des femmes" car
elles assurent leur sécurité, puisqu'à travers leur descendance, ils continueront à
vivre pour toujours (ce qui revient à dire que les hommes sacrifieraient leur vie
non pas par amour des femmes, mais pour eux-mêmes, par pur égoïsme).
Les femmes sont inférieures aux hommes dans les grandes sociétés et pourtant
dans la famille qui est la plus petite des sociétés, elles sont leurs égales, les hommes
parviennent même à se soumettre à elles. La femme a la fonction de Responsable
de la descendance et de ce fait doit accomplir les tâches multiples qui en découlent :
éducatrices, infirmières etc. Elle est la reine de la famille, comme on le voit dans
le système du matriarcat. Il regrette qu'elles soient aujourd'hui obligées de s'absenter
de leur foyer, l'i

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