Λάκων Κωμαστής - article ; n°1 ; vol.93, pg 39-55
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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1969 - Volume 93 - Numéro 1 - Pages 39-55
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1969
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Georges Dontas
Λάκων Κωμαστής
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 93, livraison 1, 1969. pp. 39-55.
Citer ce document / Cite this document :
Dontas Georges. Λάκων Κωμαστής. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 93, livraison 1, 1969. pp. 39-55.
doi : 10.3406/bch.1969.2177
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1969_num_93_1_2177DONTAS 39 GEORGES
ΛΑΚΩΝ ΚΩΜΑΣΤΗΣ
(Planches I-II)
« Uber allem aber siehen die Erzwerke » (1). C'est par cette apostrophe
pindarique d'Ernst Buschor qu'il conviendrait, me semble-t-il, d'intro
duire la présentation d'une statuette archaïque en bronze, entrée au
Musée de Gorfou il y a trois ans (N° d'Inv. 1602). Sa qualité exceptionnelle
et l'émotion qu'elle procure justifient le propos de Buschor. C'est lui qui
disait encore : « les grands artistes classiques étaient des bronziers »,
dans la même lettre (2) qui contenait l'exclamation que nous avons citée.
Point de doute que le bronze fut à l'époque classique la matière la plus
expressive dans les mains des artistes grecs. Mais n'est-il pas vrai également
que dès l'époque archaïque le bronze répondait bien souvent mieux que les
autres matières à l'élan plastique de l'artiste ? Et lorsque Buschor s'exprime
à propos d'une tête de griffon de style « monumental » du Musée National
d'Athènes, voici comment il ressent la qualité de l'œuvre archaïque en
bronze : « 1st die Formung nicht einen Grad knapper, gewôlbter, gespannter
als wir es bei einem gleichzeitigen Marmorwerk erwarten wtirden ? » (3).
La statuette du Musée de Corfou (4) provient du Parc Royal de Mon
Repos ; elle a été découverte en 1965, au cours de l'exploration d'un des plus
importants sanctuaires archaïques de Corcyre, qui a commencée en 1962.
(1) Apud H. von Schoenebeck-W. Kraiker, Hellas, Bilder zur Kunst des Griechentums,
p. 86.
(2) Op. cit. p. 87. Cette lettre a été, par la suite, comprise dans un choix d'écrits de Buschor,
Von Griechischer Kunst, Ausgewàhlte Schriften, Munchen 1956, p. 13 s. Sur les bronzes, voir plus
spécialement p. 25 s.
(3) H. von Schoenebeck-W. Kraiker, Hellas, etc., p. 87.
(4) Deux photographies ont déjà été publiées BCH 1968, Chronique... 1967, p. 839, fig. 9-10.
Depuis lors le photographe de l'École française, Mr Emile Séraf, a exécuté un certain nombre de
clichés qui sont reproduits ici, fig. 1-2 et planches I et II. Nous y ajoutons deux clichés plus anciens :
fig. 3-4. Des éclairages différents présentent ainsi cette pièce sous ses aspects les plus divers et
mettent en valeur ses volumes et son mouvement. 40 GEORGES DONTAS
Elle était contenue dans une couche formée par les débris incendiés de la
phase archaïque du sanctuaire (fin ve s. av. J.-C.) et des éclats de pierres
laissés par la construction d'un nouveau temple au début du ive s. av.
J.-G. (1).
Elle est en fonte pleine, haute de 0,118 m (2) et représente un homme
en course agenouillée vers la droite. Il tient de sa main gauche un récipient
à base pointue, tandis que de sa main droite il touche son torse à doigts
tendus. Il a pour tout vêtement un pagne partagé en trois pans : deux
montent devant obliquement vers la ceinture, le troisième descend de la
ceinture entre les jambes. Les deux pans obliques sont ornés d'une bordure
étroite en lignes incisées, longées vers l'intérieur d'une ligne de gros points
creux ; une ligne analogue décore la ceinture.
Le genou gauche est marqué par des incisions en losange. Les doigts du
pied gauche sont indiqués, par conséquent notre homme ne portait pas
de chaussures. Si les doigts ne se distinguent pas sur le pied droit, c'est
parce que l'artiste a voulu simplifier, comme il a simplifié la main gauche
qui tient le récipient. La tête est grande et large, posée presque directement
sur les épaules. Une fine barbe recouvre les joues, mais le menton est
imberbe, l'homme est donc jeune. Le duvet de la barbe est indiqué par
des incisions parallèles, ainsi que ses bords. Les deux côtés de la barbe
ressemblent à des paragnathides de casque. La moustache n'est pas
indiquée. La bouche est petite et étroite, le nez très fin, long et droit,
les sourcils arqués et soulignés par l'addition d'arcs incisés. Les yeux,
assez petits, sont en amande ; ils apparaissent saillants à travers de très
fines paupières ; le regard manque pourtant d'expression. Les oreilles ne
sont pas indiquées. Quant aux cheveux ils ressemblent à une perruque
qui encadre le visage et se termine par une bande ornée de petites lignes
incisées ; leur masse forme un ensemble lisse, sans décor, qui accuse la
forme du crâne et de la nuque avant de tomber sur la nuque.
Le dos de la statuette est d'un travail aussi soigné que celui de la
face ; il était par conséquent visible. La figure n'avait néanmoins qu'une
face principale. Tandis qu'elle court vers la droite, son torse et sa tête sont
presque perpendiculaires à l'axe du mouvement des jambes, à la manière
(1) Sur les fouilles de « Mon Repos » voir : Deltion 18, 1963 Β 2, p. 161 s. ; ibid. 19, 1964 Β 3,
p. 317 s. ; ibid. 20, 1965 Β 2, p. 381 s; BCH 1968, p. 836-839. La statuette fut découverte le
19 juin 1965 dans le secteur III des fouilles, à une profondeur de 84 cm, auprès des racines d'un
olivier.
(2) Détails techniques supplémentaires de la nouvelle statuette :
a) les deux plaques ont 108 mm d'écart ;
b) la plaque du devant a 39 mm de long et 11 mm de largeur max. ; la plaque arrière a
31 mm de long et 12 mm de largeur max. ;
c) le côté extérieur (gauche) de la plaquette du devant est courbe. Les deux angles (arrière et
avant droite, côté intérieur du pied) de la plaquette arrière sont arrondis ;
d) la statuette porte les traces d'un coup de pioche au coude gauche et celles de deux coups
moins importants derrière et sous la masse des cheveux ;
e) la surface est recouverte d'une patine veit foncé à reflets chauds et tendre au toucher. ΚΩΜΑΣΤΗΣ 41 ΛΑΚΩΝ 42 GEORGES DONTAS
des figures en relief : voilà la face principale. Les plaquettes sur lesquelles
reposent les pieds donnent l'explication de ce dispositif spécial. Chacune
d'elles porte des trous à l'avant et à l'arrière ; ils ont servi à fixer la statuette
sur une surface continue ; la plaquette arrière a même gardé la tête d'un
clou. Cette surface n'était autre que le bord d'un lébès en bronze,
analogue à ceux qui furent découverts en Italie méridionale et portent
des statuettes sur le bord ou sur le couvercle (1). Le terme courant de
« dinoi » n'est pas très heureux, « lébès » vaudrait mieux, mais leur nom
ancien semble avoir été « cratères argoliques » (2). Aucun spécimen complet
n'a été découvert jusqu'à ce jour en Grèce propre ; seules des statuettes
isolées de provenances diverses ont été reconnues comme appartenant à des
vases analogues. Certaines sont mentionnées par Kunze, à l'occasion de
la publication de deux statuettes en bronze d'Olympie : vieillard marchant
Β 25 et guerrier en marche Β 5000 (3). Elles sont également posées sur des
plaques, avec la différence qu'il y a une seule plaque pour chaque figure,
vu le petit écart de leurs jambes ; un côté de la est courbe afin de
mieux l'ajuster au bord du vase. La plaquette avant de la statuette de
Corfou a également un côté courbe ; mais il correspond à la face postérieure de
notre statuette ; elle était donc tournée vers l'intérieur du vase, non vers
l'extérieur, et proviendrait de l'arrière d'un lébès. Les figures qui ornaient
le bord (il y en avait plusieurs) n'étaient pas centrifuges, comme sur la
plupart des lébès qui ont conservé leurs statuettes (4) ; elles étaient toutes
(1) Voir P. J. Riis, From the Coll. II, 1938, p. 158 s. K. A. Neugebauer, Antike Bronzesta-
tuetten, p. 62 s. J. Heurgon, Recherches sur l'histoire, la religion et la civilisation de Capoue préro
maine, Paris 1942, p. 395 s. et pi. VIII. G. Hanfmann, Bull. Rhode Island School of Design XXVIII,
1940 I, fig. 12-13. B. van de Walle-P. Lévêque-G. Faider-Feytmans, Les Antiquités du Musée de
Mariemont, Bruxelles 1952, pi. 46 I, 16, p. 126 s. (M. Renard et bibliographie récente). Il est

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