Le cadavre marche encore
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Sul Filo del Tempo, no. l, mai 1953.reproduit dans Invariance Série IV, No. Speciaux Juin 1994 : Amadeo Bordiga – Textes 1912-1969

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Langue Français

Extrait

A. Bordiga
Le cadavre marche encore
1953
Sul Filo del Tempo, no. l, mai 1953. reproduit dans Invariance Série IV, No. Spéciaux Juin 1994 : A. Bordiga – Textes 1912-1969
Ce n'est pas pour sacrifier à l'actualité de cet ignoble mois de mai qui est en train de s'écouler, et qui prend une place estimable parmi ses différente prédécesseurs consacrés aux errements de l'« inflexible virago » Liberté, désormais réduite au rôle de vieille trotteuse, que nous nous occuperons encore une fois du thème : prolétariat et électoralisme. C'est pourquoi nous ne donnerons aucune importance au pronostic et à la consultation des statistiques des résultats, dont depuis plus de trente ans nous contestons même le fait qu'elles soient encore utiles, comme on l'affirme, en tant qu'indice quantitatif des forces sociales; et c'est pourquoi donc nous ne tenterons pas une froide esquisse ni n'admirerons la pâle photographie du présent, et du pays italien, au travers de ces chiffres, pour relier à grands traits entre elles les positions d'une période historique dont les immenses leçons sont, à l'heure actuelle, en grande partie inutilisées par les masses qui accourent – mais avec de larges reflux visibles de découragement et de dégoût – vers leurs urnes habituelles.
Le Parti Socialiste Italien se constitue en 1892 lors du Congrès de Gênes à l'occasion de la séparation entre les marxistes et les anarchistes. La polémique et la scission reflètent à une certaine distance de temps la séparation, qui mit fin à la Première Internationale, entre Marx et Bakounine, ou comme on disait, entre autoritaires et libertaires. Superficiellement, la chose est vue de la façon suivante : les marxistes sont, dans la situation de l'époque, pour la participation aux élections des corps publics administratifs et politiques, les libertaires sont contre. Mais le fond véritable de la question est différent (voir les écrits de l'époque de Marx, d'Engels sur l'Espagne, etc..). Il s'agit de combattre la conception révolutionnaire individualiste, pour laquelle on ne doit pas voter afin de « ne pas reconnaître » par cet acte l'Etat des Bourgeois, à l'aide de la conception historique et dialectique selon laquelle l'Etat de classe est un fait réel et non un dogme qu'il suffit, plus ou moins vainement, d'effacer de la « conscience » , et qui ne sera détruit historiquement que par la révolution. Celle-ci est (en avez-vous jamais vu une, disait Engels ?) par excellence un acte de force et non de persuasion (encore moins de décompte des opinions), d'autorité et non de liberté, et elle ne sera pas assez naïve pour lâcher les individus autonomes comme d'une cage à pigeons mais elle construira la puissance et la force d'un nouvel Etat. C'est pourquoi, dans cette querelle entre ceux qui voulaient entrer dans les Parlements et ceux qui ne le voulaient pas (mais avec comme corollaire ce qui constitue des erreurs bien plus graves, d'inciter les prolétaires à nier l'Etat de classe, le parti politique de classe, et jusqu'à l'organisation syndicale),
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