Le carrosse aux deux lézards verts
93 pages
Français

Le carrosse aux deux lézards verts

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Description

René Tardiveau, dit René Boylesve, est un écrivain français, né le 14 avril 1867 et mort à Paris le 14 janvier 1926. Extrait : La première fois qu'elle en fit la remarque à son homme, celui-ci n'en fut point du tout si content que vous pourriez croire, et il obligea la malheureuse à recommencer dix et vingt fois ses calculs, et il les fit lui-même. Les piécettes d'argent étaient là

Informations

Publié par
Nombre de lectures 28
EAN13 9782824712765
Licence : Libre de droits
Langue Français

Extrait

REN É BO Y LESV E
LE CARROSSE A UX
DEUX LÉZARDS V ERTS
BI BEBO O KREN É BO Y LESV E
LE CARROSSE A UX
DEUX LÉZARDS V ERTS
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1276-5
BI BEBO OK
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Sour ces :
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Ont contribué à cee é dition :
– Gabriel Cab os
Fontes :
– P hilipp H. Poll
– Christian Spr emb er g
– Manfr e d KleinLicence
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compris à Bib eb o ok.À Gonzague Truc
    aaché sa malé diction à l’immobilité .
Gœthe , Conversations .L
Ils n’ ont p as Vir gile , et on les dit heur eux p ar ce qu’ils ont des ascenseur s.
Anatole France , Le Jardin d’Épicure .
n
1CHAP I T RE I
Une espè ce de dissertation
littér air e sur la meilleur e
manièr e de tr aiter le sujet.
 , ’ mieux bavarder av e c v ous sans fair e
d’ embar ras, que de v ous laisser tomb er , comme la manne , duM haut des cieux, un ré cit qui n’aura p eut-êtr e aucun g oût, mais
se donnera des air s d’av oir été comp osé p ar un êtr e sans âg e , sans se x e ,
insoumis aux lois de la p esanteur et de la vie , et é crivant à la façon de
Moïse , sous la dicté e de l’Éter nel.
Car enfin, si un auteur ne cause p as tout simplement, c’ est bien cee
aitude surhumaine qu’il se donne . Je sais qu’il y a encor e aujourd’hui
nombr e de g ens à qui il ne répugne p as de se laisser dup er p ar une
autorité prétendue ; mais comment se fait-il que les mêmes soient achar nés,
lor squ’ils ont lu un liv r e , à obtenir mille r enseignements sur la p er sonne
2Le car r osse aux deux lézards v erts Chapitr e I
de l’é crivain ? Ce n’ est p as la p eine que celui-ci se soit fait p asser p our un
grand-prêtr e , un initié , un inspiré , si tout aussitôt il doit v ous
communiquer son état civil, sa photographie , le menu de son r ep as, l’av eu de sa
fleur préféré e . Jeu cr uel, qui consiste à se fair e d’un homme , durant une
heur e ou deux, l’imag e d’une espè ce de demi-dieu, et puis à le rabaisser
soudain, v oir e à se déle cter de ses p etitesses !
La vérité est qu’il y a des hommes très grands qui sont plus simples
que le pr emier v enu. Les p ensé es pr ofondes, la haute sag esse , les riches
constr uctions de l’imagination sont l’ap anag e de b onshommes qui r
essemblent à tout le monde , et viv ent comme v ous et moi. Méfiez-v ous de
ceux qui donnent à leur vie une tour nur e e xtravag ante : ce sont pr
obablement des far ceur s, de cr eux comé diens avides de leur r er l’âme cré dule ,
et qui se dég onflent un b e au matin, comme des ballons r emplis de v ent.
Souv enez-v ous que Cor neille p ortait de fort mauvaises chaussur es, que
Racine fut b our g e oisement le pèr e d’une nombr euse famille , et Stendhal
un p etit consul ennuyé , à Civita- V e cchia.
Nous n’é criv ons p as dans les nuag es. Un ang e n’ est p oint app ar u p our
me dir e : « Pr ends ta plume et é cris aux amateur s é clairés qui, depuis
vingt-cinq ans, supp ortent la le ctur e de tes liv r es dénués d’intrigues et
finissant mal. »
Non. V oici comment les choses se sont p assé es.
Je réflé chissais à un sujet de conte , choisi p ar mi ceux qui se rapp ortent
le plus p ossible au temps présent, – on ne cr oit guèr e qu’aux av entur es
du temps présent, je ne sais p as p our quoi, – lor squ’ on vint m’annoncer
la visite d’un jeune homme tout à fait mo der ne . Il v enait me confesser
qu’ayant jusqu’ici ignoré mes ouv rag es, sous préte xte qu’il me tenait p our
un Monsieur « ar rivé », – il p araît qu’il est tout à fait sup erflu de connaîtr e
les auteur s qui se sont fait une réputation, – il avait été p oussé à les lir e
p ar le mal e xtrême que l’ on en disait, et, comme il était lo yal, il désirait
m’av ouer que mes liv r es l’avaient touché ; seulement, et av e c b e aucoup de
p olitesse et un entrain endiablé , il m’ e xprima aussi son r egr et sincèr e que
je n’ eusse p oint coutume de traiter des sujets plus actuels. « ’app
elezv ous donc un sujet « actuel » ? lui demandai-je . – Comment ! monsieur ,
dit-il, mais le monde est r enouv elé p ar les dé couv ertes scientifiques. . . »,
etc. Et le v oilà à m’énumér er les der nièr es mer v eilles : avions, tor pilles,
3Le car r osse aux deux lézards v erts Chapitr e I
sous-marins, sans-fil, et les g az asphy xiants ré comp ensés p ar le prix
Nob el. Br ef, le r oman, p ar e x emple , des « Ondes hertziennes » traité p ar
l’auteur de La jeune fille bien élevée , lui p araissait désirable . Je tr ouvais ce
jeune homme char mant ; il était intellig ent, infor mé , piqué p ar le g oût de
l’inno vation, ce qui n’ est p as p our me déplair e ; et, é videmment, seule lui
é chapp ait une e xp érience pr olong é e de la liératur e . Je song e ais : « A
-til de la chance ! D’ab ord il est très jeune ; et il aache à une dé couv erte
scientifique l’imp ortance que je donnais, de mon temps, au Ré alisme dans
nos p arlotes de débutants ! Le sans-fil va plus loin que le ré , je le
r e connais ; mais que sont ces prétendus p erturbateur s au prix d’une o de
d’Horace , d’un v er s de Ronsard ou d’une de ces nonchalantes réfle xions
de Montaigne qui s’ enlacent autour de v os membr es et v ous p énètr ent
p our la duré e de la vie comme le lier r e la muraille ? Il n’y a jamais eu,
il n’y aura jamais qu’une sorte de liératur e , c’ est celle qui nous entr
etient de l’ esprit et du cœur humains. Les accidents de l’état so cial ou des
mœur s, comme l’ esclavag e antique , la fé o dalité au mo y en âg e , ou le
merv eilleux scientifique de nos jour s, n’ ont v raiment d’intérêt que dans la
mesur e où ils influencent notr e manièr e de p enser ou de sentir ; or les
« Dialogues » de P laton, qui ne datent p as d’hier , n’ ont jamais flaé
davantag e l’intellig ence ; la femme de nos jour s est aussi p erfide que Cir cé ;
et n’aime-t-on p oint encor e comme faisait Didon ? Un monsieur qui nous
eût raconté av e c stup eur les

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