Le catholicisme matériel : les objets de la piété privée dans la  France des XVIè et XVIIè siècles, Material Catholicism : personal piety objects in France of the 16th and 17th centuries
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Le catholicisme matériel : les objets de la piété privée dans la France des XVIè et XVIIè siècles, Material Catholicism : personal piety objects in France of the 16th and 17th centuries

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Description

Sous la direction de Philippe Martin
Thèse soutenue le 03 juin 2009: Nancy 2
Ce travail s'inscrit au croisement de l'Histoire matérielle et de l'Histoire de l'individu mais emprunte également à la sociologie et à l'ethnologie en plaçant les objets de la piété privée au cœur d'une réflexion sur les pratiques religieuses et culturelles des populations catholiques dans le royaume de France (extensions Outre-Atlantique comprises) jusqu'à l'Édit de Fontainebleau. C'est à la fin du XVe siècle que ces objets commencent à pénétrer l'espace privé des croyants, un processus qui s'accélère au siècle suivant avec l'affirmation de la Réforme protestante et la mise en œuvre de la Réforme Catholique. L'étude de leurs conditions de fabrication et de diffusion montre tout d'abord combien ils sont faciles à se procurer. Accessibles à toutes les bourses, ils font partie de l'univers familier et quotidien des fidèles. C'est leur mode d'appropriation qui transcende cette relative banalité. Ainsi, en tant que signe identitaire, ils participent à la représentation de soi : enjeux de la revendication patriotique lors des périodes de troubles politiques, ils jouent également un rôle important dans la mise en place de stratégies de distinction sociale et religieuse. Signes de reconnaissance et facteurs de cohésion d'une société catholique ébranlée par la Réforme, ces objets constituent enfin, et avant tout, des supports de prière par lesquels, sous l'impulsion des clercs, le fidèle parvient à domestiquer le sacré pour établir une relation intime avec Dieu. Ces pratiques personnelles, parfois déviantes, soulignent le rôle de l'objet comme agent de la construction de l'identité individuelle à l'époque moderne, lequel dépasse largement le cadre strict de la sphère religieuse.
-Catholicisme
-Objets de piété
-France 16 ème et 17 ème siècles
This work is situated at the intersection of material History and the History of Individuals. It also borrows from sociology and ethnology by resorting to personal piety objects as witnesses of the religious and cultural practices of Catholics in modern France (including territories located across the Atlantic) up to the Edict of Fontainebleau. These objects begin appearing in Catholics? private lives as of the end of the 15th century. During the following century, this process speeds up with the impact of the Protestant Reformation and the implementation of the Catholic Reformation. The study of their means of manufacture and distribution first shows how easily they can be obtained. As they are accessible to all classes, they belong to the familiar and daily lives of the faithful. Their relative banality is transcended by the appropriation made by the believer. Thus, as a self-defining sign, they are part of the self-image of the individuals. They represent a stake in patriotic claim during times of political disturbances and also play an essential role in the setting up of strategies of social and religious distinction. Signs of recognition and factors of cohesion of a Catholic society shaken by the Protestant Reformation, these objects constitute above all a medium of prayer. The faithful, following the guidance of the clerics, resort to them to domesticate the sacred in order to establish an intimate relationship with God. These personal practices, sometimes close to superstitious deviances, highlight the role of the object as an agent of the building of individual identity during modern times that widely exceeds the strict frame of religious sphere.
Source: http://www.theses.fr/2009NAN21006/document

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Informations

Publié par
Nombre de lectures 76
Langue Français
Poids de l'ouvrage 47 Mo

Extrait

UNIVERSITE DE NANCY 2

ECOLE DOCTORALE « Langages, Temps, Sociétés »

Doctorat d’Histoire Moderne


Emmanuelle FRIANT


LE CATHOLICISME MATERIEL

Les objets de la piété privée
dans la France
e edes XVI et XVII siècles






Thèse dirigée par M. Philippe MARTIN,
Professeur d’Histoire Moderne à l’Université de Nancy 2

Soutenue le 3 juin 2009





Composition du Jury :

- M. Régis BERTRAND, Professeur émérite d’Histoire Moderne à l’Université de
Provence
- M. Denis BRUNA, Professeur d’Histoire de l’Art à l’Ecole des Beaux-Arts de
Versailles
- M. Louis CHÂTELLIER, Professeur émérite d’Histoire Moderne à l’Université de
Nancy 2, membre de l’Institut Universitaire de France
- Mme Nicole LEMAÎTRE, Professeur d’Histoire Moderne à l’Université de Paris I
(Panthéon-Sorbonne)









« Ce qui nous parle, me semble-t-il, c’est toujours l’événement, l’insolite,
l’extraordinaire […]. Ce qui se passe vraiment, ce que nous vivons, le reste,
tout le reste, où est-il ? Ce qui se passe chaque jour et qui revient chaque jour,
le banal, le quotidien, l'évident, le commun, l'ordinaire, l'infra-ordinaire, le bruit
de fond, l'habituel, comment en rendre compte, comment l'interroger, comment
le décrire ? […] Faites l'inventaire de vos poches, de votre sac. Interrogez-vous
sur la provenance, l'usage et le devenir de chacun des objets que vous en
retirez. Questionnez vos petites cuillers. »

Georges PEREC, « Approches de quoi ? », Infra-ordinaire, Paris, Seuil, 1989.


Remerciements


Au terme de ce travail, je tiens à remercier M. le Professeur Philippe Martin, pour
m’avoir dirigée et guidée tout au long de mes recherches.

Je souhaite remercier très chaleureusement le personnel des services d’archives et
des bibliothèques, nationales, départementales et municipales, pour leur accueil et leur
aide bienveillante. J’adresse également de vifs remerciements aux conservateurs et
chargés d’études documentaires des musées nationaux et départementaux, qui m’ont
toujours reçue avec amabilité et générosité, mettant à ma disposition leurs dossiers,
leur temps et leur savoir.

Je suis redevable à M. Thierry Pinette, Président de l’Association Trésors de
Ferveur, qui a pris le temps de répondre patiemment à toutes mes questions
concernant les objets de sa collection. Je n’oublie pas les collectionneurs d’objets de
piété qui ont accepté de partager avec moi leur passion. Je désire également exprimer
ma reconnaissance à M. François Colodiet pour la gentillesse avec laquelle il m’a
confié son travail de maîtrise.

Merci aux enseignants, collègues et amis, des universités de Nancy 2 et de Haute-
Alsace, pour leurs encouragements, et pour avoir entretenu en moi le plaisir de la
recherche.

Enfin, toute ma gratitude va à mes proches, famille et amis, pour leur soutien et
leur patience sans limites. Ce travail leur est dédié, et tout particulièrement à Valérie.


Résumé

Ce travail s’inscrit au croisement de l’Histoire matérielle et de l’Histoire de
l’individu mais emprunte également à la sociologie et à l’ethnologie en plaçant les objets
de la piété privée au cœur d’une réflexion sur les pratiques religieuses et culturelles des
populations catholiques dans le royaume de France (extensions Outre-Atlantique
ecomprises) jusqu’à l’Edit de Fontainebleau. C’est à la fin du XV siècle que ces objets
commencent à pénétrer l’espace privé des croyants, un processus qui s’accélère au siècle
suivant avec l’affirmation de la Réforme protestante et la mise en œuvre de la Réforme
Catholique. L’étude de leurs conditions de fabrication et de diffusion montre tout d’abord
combien ils sont faciles à se procurer. Accessibles à toutes les bourses, ils font partie de
l’univers familier et quotidien des fidèles. C’est leur mode d’appropriation qui transcende
cette relative banalité. Ainsi, en tant que signe identitaire, ils participent à la
représentation de soi : enjeux de la revendication patriotique lors des périodes de troubles
politiques, ils jouent également un rôle important dans la mise en place de stratégies de
distinction sociale et religieuse. Signes de reconnaissance et facteurs de cohésion d’une
société catholique ébranlée par la Réforme, ces objets constituent enfin, et avant tout, des
supports de prière par lesquels, sous l’impulsion des clercs, le fidèle parvient à
domestiquer le sacré pour établir une relation intime avec Dieu. Ces pratiques
personnelles, parfois déviantes, soulignent le rôle de l’objet comme agent de la
construction de l’identité individuelle à l’époque moderne, lequel dépasse largement le
cadre strict de la sphère religieuse.

Mots-clés : catholicisme matériel, piété privée, objet de piété, chapelet, crucifix, bénitier,
enseigne de pèlerinage, prière, signe identitaire, superstition, Ligue, Réforme Catholique,
e einventaire après décès, culture matérielle, France, XVI -XVII siècles.






Abstract

Material Catholicism
Personal piety objects in France of the 16th and 17th centuries


This work is situated at the intersection of material History and the History of
Individuals. It also borrows from sociology and ethnology by resorting to personal piety
objects as witnesses of the religious and cultural practices of Catholics in modern France
(including territories located across the Atlantic) up to the Edict of Fontainebleau. These
th
objects begin appearing in Catholics’ private lives as of the end of the 15 century. During the
following century, this process speeds up with the impact of the Protestant Reformation and
the implementation of the Catholic Reformation. The study of their means of manufacture and
distribution first shows how easily they can be obtained. As they are accessible to all classes,
they belong to the familiar and daily lives of the faithful. Their relative banality is transcended
by the appropriation made by the believer. Thus, as a self-defining sign, they are part of the
self-image of the individuals. They represent a stake in patriotic claim during times of
political disturbances and also play an essential role in the setting up of strategies of social
and religious distinction. Signs of recognition and factors of cohesion of a Catholic society
shaken by the Protestant Reformation, these objects constitute above all a medium of prayer.
The faithful, following the guidance of the clerics, resort to them to domesticate the sacred in
order to establish an intimate relationship with God. These personal practices, sometimes
close to superstitious deviances, highlight the role of the object as an agent of the building of
individual identity during modern times that widely exceeds the strict frame of religious
sphere.

Key words: material Catholicism, private piety, piety objects, rosary, crucifix, holy-water
stoup, pilgrim sign, prayer, self-defining sign, superstition, French Catholic League, Catholic
Reformation, inventory after decease, material culture, France, Centuries 16-17.
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