Le Gétulo-Capsien : Abri 402 et Aïn Metherchem - article ; n°11 ; vol.46, pg 447-470
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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1949 - Volume 46 - Numéro 11 - Pages 447-470
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1949
Nombre de lectures 10
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

F. Lacorre
Le Gétulo-Capsien : Abri 402 et Aïn Metherchem
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1949, tome 46, N. 11-12. pp. 447-470.
Citer ce document / Cite this document :
Lacorre F. Le Gétulo-Capsien : Abri 402 et Aïn Metherchem. In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1949, tome 46, N.
11-12. pp. 447-470.
doi : 10.3406/bspf.1949.2626
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1949_num_46_11_2626PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 447 SOCIÉTÉ
Le Gétulo-Capsien : Abri 402 et Aïn Metherchem.
PAR
F. LACORRE (1).
Le Capsien de de Morgan, antérieurement le Gétulien de Pallary,
désigne l'industrie à bord abattu des cendrières ou « Roumaïdias »
de l'Afrique du Nord. Il a l'étrange particularité d'être restreint à
une petite zone ellipsoïde s'étendant dans ses lignes générales de
la région de Gafsa à celle de Tjébessa, fait seul qui, vu l'importance
de sa technique, laisse présumer son appartenance à une industrie
plus répandue ailleurs.
Nous sommes allés dans le Sud tunisien durant l'hiver 1947-194ÍT
pour étudier sur place le Capsien et compléter notre documentation
générale sur l'industrie à bord abattu à raison de la préparation de
la monographie du gisement de la Gravette. Nous estimons que l'él
aboration de la monographie d'une station éponyme, comme la
nôtre, comporte en plus de l'examen de l'industrie locale, celui
encore de toute technique étrangère de même style, susceptible»
d'être rapportée à la même origine ou à une évolution semblable;
et tel nous avait paru être, à juste titre, le Capsien ou Gétulien. Au
cours d'une campagne de quatre mois de fouilles nous avons visité,
sondé ou fouillé de Gafsa à Kasserine en passant par Metlaoui et
Moularès douze roumaïdias. En outre nous avons découvert la
cendrière d'OuM El Alègue, dont nous parlerons ultérieurement et
déterminé à peu près l'emplacement d'une autre industrie vraiment
gravettienne, que nous n'avons pas à divulguer.
L'examen général de ces Roumaïdias nous a suggéré les observa
tions essentielles suivantes :
1° Nous constatons d'abord que les cendrières ne sont pas de
consistance ni de couleur identiques. Parfois elles sont uniformé
ment noires dans toute l'étendue de leur épaisseur : ex. El Mekta,
Aïn Metherchem, et leurs cendres sont extrêmement ténues. Plus
souvent elles sont d'un ton grisâtre à la partie inférieure et alors
passablement concrétionnées ou consistantes, alors que la partie
supérieure est composée de cendres charbonneuses. Ces dernières
toujours au-dessus apparaîtraient donc plus récentes. Rarement
enfin les cendres sont uniquement grises. Il semble résulter de la
composition chimique de ces deux sortes de cendres, dont j'ai
envoyé des échantillons à Mrae Laurentiaux en janvier 1948, en la
priant d'avoir la bonté de les analyser, que la fossilisation des os,
faible dans les cendres noires, apparaît bien plus forte dans les#
cendres grises.
2° Le peu de consistance de ces cendres, surtout des noires, a
provoqué habituellement de fortes érosions éoliennes et pluviales
des couches supérieures des roumaïdias. L'effet constant a été d'él
iminer une certaine épaisseur de cendres et de faire apparaître en
surface des pierres de foyer et des silex précédemment inclus dans
les strates supérieures, qui viennent ainsi protéger le reste de la
cendrière. Le fait a été observé par M. Reygasse qui a signalé
(1) Communication lue en novembre Í9U8. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 448
notamment la disparition générale des cendres par suite de ruis
sellement à la roumaïda des Oued Sidi Abid (Nouvelles paléoethno
logiques Maghrébines p. 48). L'érosion est telle qu'on devine d'assez
loin les roumaïdias à l'aspect hérissé par les pierres de foyer — et
que dès l'arrivée sur un gisement vierge, ou même fouillé depuis
peu de temps, on y fait toujours une assez abondante cueillette de
pièces avant toute fouille. Il en résulte que les outils superficiels
peuvent se trouver mélangés à ceux des couches sous-jacentes, d'où
la possibilité de graves erreurs. Ce fait peut avoir été fréquent, les
stations s'étant souvent fixées en des points privilégiés qui ont
attiré aisément des tribus de toutes époques. De plus, il n'est pas
rare que sur ce mélange superficiel de la cendrière dû à une éro
sion antérieure, des intempéries subséquentes aient fixé un léger
manteau de matériaux plus récents, ce qui peut provoquer, chez le
fouilleur non averti, de gros dangers de confusion dans l'étude des
industries.
Enfin il a pu arriver parfois pour les cendrières, surtout à cen
dres charbonneuses situées sur des pentes, comme celle d'El Mekta,
que le ravinement ait creusé des sillons dans lesquels ont été entraî
nés des microlithes de surface, tels que des trapèzes et qu'après leur
fermeture par des intempéries ultérieures, ces microlithes aient pris
définitivement place au milieu des pièces de niveaux inférieurs,
sans que rien ne puisse déceler ce mélange. Ainsi devrait-on rejeter
comme suspects les trapèzes trouvés dans la couche supérieure des
Roumaïdias s'ils ne se retrouvent pas dans la partie inférieure de
la même couche.
Ancienneté des Roumaïdias.
Cette question domine tout le problème du Gétulo-Capsien.
Nous retiendrons les opinions de trois auteurs qui l'ont utilement
étudiée : Reygasse, Passemard et R. Vaufrey. Le premier de tous,
Reygasse a évoqué l'existence d'un capsien ancien : il l'a rencontré
notamment à l'escargotière de Chéria, avec quelques pièces d'aspect
moustérien, mais certainement aussi en mélange avec des formes
capsiennes plus récentes, par suite des remaniements considérables
de ce gisement (Observations sur les techniques paléolithiques du
Nord Africain, pi. II bis et IV). Passemard a relevé dans les trois
couches archéologiques de l'Abri Clarion (Capsien de la Table Ouest
à Moularès, Préhistoire, tome VIII) les deux premier niveaux de
cette industrie à bord abattu, c'est-à-dire l'horizon inférieur et le
moyen, la troisième assise prolongeant seulement typologiquement
la seconde. Et malgré la diversité de l'outillage il n'a pu s'empêcher
d'observer qu'il avait. « eu l'impression », en touchant ces beaux
outils « d'avoir affaire à quelque chose de plus jeune que le Paleolit
e thique de France ». Une impression n'est pas un argument. Quant
à R. Vaufrey qui a bien su déterminer et classer l'ensemble des
industries de l'Afrique, il s'est toujours donné pour but, avec son
école, de « rajeunir la Préhistoire africaine » et, par suite le
Capsien, qu'il veut rattacher au mésolithique ou tout au plus au
paléolithique final, à raison du caractère soi-disant « tardif » du PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 449 SOCIÉTÉ
paléolithique supérieur africain. Il se base sur le fait que contrai
rement au Moustérien le Capsien n'a jamais apparu inclus dans les
alluvions anciennes des oueds.
De cette observation on doit pouvoir uniquement déduire que,
postérieure au Moustérien, l'époque capsienne n'a pas connu le
renouvellement de ces phénomènes d'énorme pluviosité constatés
au Moustérien en Afrique comme en Europe. Mais de tels cata
clysmes n'ont pas réapparu même en Europe depuis cette époque.
Dans un exposé à une séance de la Société Anthropologique du
18 décembre 1948 M. Guillien a démontré en ce sens qu'il n'a plus
existé de grande période pluviale en Europe après le Moustérien.
Nous en avons personnellement pour preuve à la Gravette l'état
resté toujours intact de l'entier éboulis, cependant très friable et
pulvérulent, du niveau gravettien, plongeant à plus d'un mètre
au-dessous du thalweg actuel de la vallée de la Couze. En réalité,

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