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Informations
Publié par | Thesee |
Nombre de lectures | 271 |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 10 Mo |
Extrait
Université Nancy 2
Ecole Doctorale « Langages, Temps et Sociétés »
EA 1132 —HISCANT— « Histoire et Cultures de l’Antiquité Grecque et Romaine »
Thèse
Présentée pour l’obtention du titre de
Docteur de l’Université Nancy 2 en Langues et Littérature grecques
Par Maud ETIENNE
Le Livre V des Guerres Civiles d’Appien d’Alexandrie
Edition critique, Traduction et Commentaire
—Volume I—
Composition du jury :
Monsieur Alain BILLAULT,
Professeur de Langues et Littérature Grecques à l’Université Paris IV
Madame Valérie FROMENTIN,
Professeur de Langues et Littérature Grecques à l’Université Bordeaux III
Monsieur Paul GOUKOWSKY,
Professeur émerite de Langues et Littérature Grecques à l’Université Nancy 2 (Directeur)
Monsieur François HINARD,
Professeur d’Histoire à l’Université Paris IV
Madame Bernadette PUECH,
Professeur de Langues et Littérature Grecques à l’Université Nancy 2
—15 décembre 2007—Remerciements
Je tiens tout d’abord à remercier mon Directeur de thèse, Monsieur Paul Goukowsky, qui
m’a formée à la recherche et m’en a transmis le goût, en me faisant régulièrement partager sa riche
expérience et bénéficier de ses précieux conseils. Pour la confiance et la bienveillance qu’il m’a
toujours témoignées, je veux lui exprimer ma profonde gratitude.
Je tiens ensuite à remercier Monsieur Guy Vottéro, Professeur à l’Université Nancy 2,
pour m’avoir admise au sein de l’Equipe d’Accueil 1132 dont il est le Directeur et pour avoir
supporté les déplacements que j’ai effectués dans le cadre de mes recherches. Je le remercie aussi
pour l’attention qu’il a prêtée au déroulement de ma thèse.
J’adresse d’autre part mes remerciements à Madame Bernadette Puech pour m’avoir
proposé un intéressant séminaire. Je lui suis aussi reconnaissante pour sa disponibilité et ses
encouragements.
Je remercie également mes deux rapporteurs, Madame Valérie Fromentin et Monsieur
Alain Billault, pour le temps et l’intérêt qu’ils ont bien voulu accorder à mon travail.
Je souhaite vivement remercier Monsieur le Recteur François Hinard pour m’avoir
accueillie au sein de son séminaire, pour ses aides renouvelées et pour ses critiques stimulantes.
Je le remercie, ainsi que Monsieur Paul Goukowsky, pour m’avoir soutenue dans la
rédaction de mon article paru à la Revue des Etudes Grecques et pour avoir appuyé ma
candidature à l’Ecole Française de Rome, me permettant ainsi d’aller consulter sur place les
manuscrits conservés aux Bibliothèques Vaticane et Laurentienne.
Je remercie encore Monsieur François Hinard, ainsi que Monsieur René Hodot, Professeur
émerite à l’Université Nancy 2, pour avoir accepté d’être mes parrains à l’Association pour
l’Encouragement des Etudes Grecques.
Je remercie d’ailleurs Monsieur René Hodot pour m’avoir suivie avec sollicitude tout au
long de mon parcours universitaire et professionnel.
Je n’oublie pas le soutien considérable que m’a apporté Madame Danièle Goukowsky,
Maître de Conférences à l’Université Nancy 2, dans mon activité d’enseignement et de manière
générale.
Je n’oublie pas non plus la sympathie dont on a pu faire preuve à mon égard au sein de
l’équipe.
Que toutes ces personnes soient ici remerciées pour m’avoir permis de réaliser ma thèse
dans les meilleures conditions.
Enfin, mes pensées vont à mes parents, à mes grand-parents, à ma belle-famille et à tous
ceux qui ont été à mes côtés, notamment Marie-Odile et Marie-Pierre, Benjamin et Nicomène, sans
oublier toute la compagnie branquignolesque. Merci à eux pour leur présence, leur patience, leurs
attentions, leur paroles motivantes et réconfortantes.
Et évidemment un merci tout particulier à toi…PRÉSENTATIONAPPIEN D’ALEXANDRIE : VIE & ŒUVRE
1Vie d’Appien
« Qui je suis, moi l’auteur de ces écrits, beaucoup le savent, et je l’ai déjà dit
moi-même, mais pour parler plus clairement, je suis Appien d’Alexandrie, un homme
qui est parvenu aux plus hautes responsabilités dans sa patrie, qui a plaidé dans des
procès à Rome devant les empereurs, jusqu’à ce que ceux-ci me jugent digne d’être leur
procurateur. Et si quelqu’un est curieux de connaître aussi le reste de mon histoire, j’ai
rédigé un texte sur ce sujet proprement dit » : voilà comment Appien lui-même se
2présente dans la Préface de l’Histoire Romaine . Il est regrettable que l’autobiographie à
3laquelle l’auteur fait allusion à la fin du passage soit aujourd’hui perdue . Rares sont en
effet les informations relatives à son existence, aussi bien dans son œuvre que dans
celles de ses contemporains.
Appien était un Grec d’Alexandrie. Il naquit vers 90 ap. J.-C., probablement
sous Domitien, et mourut après 170. Il connut donc l’âge d’or des Antonins, sous les
règnes heureux de Trajan, d’Hadrien et d’Antonin le Pieux. En témoigne un passage de
la Préface où l’auteur dit que « depuis l’avènement du régime impérial jusqu’à l’époque
4présente, ce ne sont pas loin de deux siècles qui se sont écoulés » . On peut en déduire
que, si Appien compte à partir de 30 av. J.-C., il rédigea la Préface avant 170 de notre
ère. Par ailleurs, au livre II des Guerres Civiles, évoquant la fin de Pompée, l’auteur
raconte que son tombeau et ses statues commémoratives furent retrouvés et réhabilités
5« de [son] temps » par Hadrien . Et ce n’est là qu’une référence parmi d’autres aux
6empereurs de l’époque .
Issu d’un milieu aisé, le jeune Appien fit certainement de bonnes études et acquit
les connaissances historiques et philosophiques des rhéteurs de son temps. Cela
1 E. Gabba, Appiani Bellorum Civilium Liber Primus, Firenze,1958, p. VII-XI.
2 App., Praef., XV.
3 Rares sont les autobiographies anciennes que nous ayons conservées. Citons celle de Flavius Josèphe et
celle de Libanius. Elles sont l’œuvre de personnalités à la vie bien remplie : tel devait être le cas
d’Appien.
4 App., Praef., VII.
5BC, II, LXXXVI, 362.
6 App., Ib., XXXIII (Italica, « ville natale de Trajan et d’Hadrien ») ; Syr., L (Jérusalem détruite à
l’époque d’Hadrien)…II
Le Livre V des Guerres Civiles
transparaît à travers de nombreuses remarques érudites : par exemple, dans le livre V,
les explications relatives à la statue de l’Archégète dans un sanctuaire proche de
Tauromenium donnent à penser qu’Appien connaissait bien l’histoire de la colonisation
grecque de la Sicile, dont il devait parler dans un livre perdu, la Sikéliké). Sa culture
rhétorique et le savoir-faire acquis dans ce domaine aboutissent dans son œuvre à des
morceaux de bravoure, tels que les ekphraseis de bataille (dont le siège de Pérouse et le
récit de la bataille de Myles offrent de beaux exemples) ou les discours prêtés aux
7personnages historiques (celui d’Antoine à Ephèse ou celui de César devant le Sénat) .
A Alexandrie, Appien exerça les « plus hautes responsabilités », ce qui signifie
qu’il appartenait à la haute bourgeoisie et qu’il termina sa carrière en assumant, à ses
8frais, pendant un an, l’onéreuse charge de gymnasiarque . Nous en avons d’ailleurs un
écho dans le livre V. En effet, à propos du séjour d’Antoine auprès de Cléopâtre,
l’auteur précise que le triumvir, qui fut, rappelons-le, gymnasiarque d’Athènes et plus
9tard d’Alexandrie , « portait la sandale blanche attique, que portent aussi les prêtres
10athéniens et alexandrins, et que l’on appelle phaikasion » . Si Appien s’attarde sur le
nom de cette sandale, c’est peut-être parce que lui-même l’avait portée l’année où il
avait été gymnasiarque, cette chaussure particulière étant réservée au plus haut
dignitaire alexandrin. Il apparaît d’ailleurs qu’Appien avait l’expérience des exercices
du stade. Ainsi, pendant le siège de Pérouse, l’auteur compare les soldats de Lucius qui
interrompent le combat par épuisement physique, à « ceux qui font une pause dans les
11compétitions sportives » .
Alors qu’il était encore en Egypte, Appien fut témoin de la révolte des Juifs qui
éclata en 115 ap. J.-C. sous le règne de Trajan. Il en parle dans le livre II des Guerres
Civiles lorsqu’il précise que l’enceinte où César avait fait ensevelir la tê