Le Magdalénien final de la Grotte Auzary (Puy-de-Dôme) - article ; n°10 ; vol.78, pg 342-353
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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1981 - Volume 78 - Numéro 10 - Pages 342-353
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1981
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Marie Perpère
Le Magdalénien final de la Grotte Auzary (Puy-de-Dôme)
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1981, tome 78, N. 10-12. pp. 342-353.
Citer ce document / Cite this document :
Perpère Marie. Le Magdalénien final de la Grotte Auzary (Puy-de-Dôme). In: Bulletin de la Société préhistorique française.
1981, tome 78, N. 10-12. pp. 342-353.
doi : 10.3406/bspf.1981.5287
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1981_hos_78_10_5287Bulletin d. 1. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 1981 /ТОМЕ 78/10-12
Le Magdalénien final
de la grotte Auzary (Puy-de-Dôme)
par Marie Perpère
Quelques années avant la deuxième guerre mondiale,
deux préhistoriens amateurs de Clermont-Ferrand, G.
Desrut et E. Déret, prospectèrent les environs de leur
ville à la recherche de gisements. C'est ainsi que furent
découvertes les grottes du hameau de Thônes-le- Vieux,
sur la commune de Grandeyrolles, et celle du Cheix,
mieux connue grâce au squelette fossile qu'on y trouva
(Desrut et Déret, 1939-1940). Visitant en 1968 la falaise
de Thônes, décrite par G. Desrut, nous retrouvions fac
ilement les diverses grottes qu'il avait découvertes dans
les trois coulées volcaniques superposées. La grotte dite
« de la coulée inférieure » avait fourni aux inventeurs le Fig. 1 - Coupe du talus devant la grotte Auzary, montrant la diffé
rence de niveau du sol à l'intérieur et à l'extérieur ainsi que le matériel archéologique le plus abondant et le plus inté mur en pierres sèches. ressant. Malgré l'épaisse protection végétale que fo
rmaient les prunelles et les ronces, nous avons pu consta
ter une différence de niveau assez nette entre le talus, à
l'aplomb de la falaise et le sol à l'intérieur de cette FOUILLES, STRATIGRAPHIE
grotte : il fallait descendre légèrement pour se mettre à
l'abri de la voûte de la petite caverne. Une sorte de mur
Les travaux comportèrent un sondage en 1968 et trois de pierres sèches semblait d'ailleurs sceller le talus à
campagnes de fouilles en 1969, 1972 et 1973 (fig. 2). Il l'entrée de la grotte (fig. 1). Le propriétaire nous affirma
devint rapidement évident que l'intérieur de la grotte que ce mur était antérieur aux travaux de Desrut dont les était désormais stérile. Quelques objets furent trouvés fouilles s'étaient déroulées uniquement à l'intérieur de la
éparpillés dans la poussière superficielle formant le sol grotte.
actuel, vestiges probables des anciennes fouilles. L'ar
Munie des autorisations de la circonscription préhisto gile jaune constituant le remplissage sous-jacent se ré
rique et du propriétaire (1), nous décidions de recher véla désespérément stérile jusqu'à une profondeur d'un
cher les traces éventuelles d'un niveau préhistorique mètre environ. Par contre, le talus livra quelques outils
dans la grotte et sur le talus, à l'extérieur du mur. en place, assez près de la surface et à une altitude
supérieure à celle du sol intérieur de la grotte.
S'agissait-il des déblais des fouilles de Desrut ou d'un
niveau archéologique intact ? Notre première tâche était (1) Nous remercions très vivement Madame Auzary, propriétaire du terrain sur
lequel se trouve la grotte fouillée. Elle nous accorda non seulement toutes les de répondre à cette question. La fouille commença à
autorisations que nous lui demandions mais aussi son aide et surtout son amitié. l'Est, dans une zone où le mur s'interrompait en partie Nous remercions également C. Perlés et J. Tixier dont les conseils et le soutien pour constituer une sorte d'entrée, et se poursuivit vers nous ont été précieux. 343
Sud et à l'Est, la pente naturelle du talus s'accentue
rapidement et la raréfaction des vestiges suit la même
courbe. Le plan présenté fig. 4 montre la répartition au
sol des principales trouvailles ; il suggère l'existence
d'activités plus importantes dans la partie centrale de la
grotte correspondant aux mètres carrés 16 et 17. On y
observe, en effet, deux îlots de concentration d'objets,
apparents également sur les coupes (fig. 3). L'un, en
I 7, se compose de débitage, d'outils (lamelles à dos,
burin) et d'une plaquette cassée, fortement rougie et
montrant d'importantes traces d'écrasement. L'autre, en
I 6, comprend des lamelles à retouche oblique, du débi
tage et trois pièces équilibrées. Une sagaie en os à base
en biseau simple (fig. 8, n° 8) a été trouvée à son
voisinage. La présence, au même endroit, de gros
fragments d'os brûlés (2), d'un galet de quartz rougi
et éclaté, descendu entre les pierres du mur, associé
à la teinte rougeâtre du sol, nous ont fait interpréter Fig. 2 - Plan de la grotte et emplacement des fouilles : le carroyage est
orienté nord-sud à partir du point 0 scellé dans la paroi. Chaque cette concentration d'objets comme la limite d'un mètre carré est désigné par une lettre variant selon l'axe N-S et foyer dont le centre se serait trouvé en H 6-H 7, un chiffre variant selon l'axe E-O. Les croix désignent les zones
pillées et les traits les mètres carrés fouillés. c'est-à-dire dans la partie centrale de la grotte.
L'important pillage dont le gisement fut victime
dans l'hiver 1971-1972 a malheureusement fait dis
l'Ouest (fig. 2). Une fois enlevées les grosses pierres paraître une partie des renseignements que nous au
formant le mur, une couche d'humus noire, variant de rions pu recueillir. Par chance, beaucoup d'objets
15 à 40 cm d'épaisseur apparut. La zone la plus épaisse ont échappé à l'œil des pillards, préhistoriens d'in
était située vers le Nord-Ouest ; la couche s'amenuisait fortune dont les déblais, laissés sur place, se sont
vers le Sud au fur et à mesure que la pente du talus révélés fort riches en outils et surtout en lamelles. Le
s'accentuait (fig. 1 et 3). A l'Est, la région que nous tamisage du sédiment bouleversé en I 8 devait no
supposions correspondre à une entrée montrait un fl tamment nous livrer une quantité particulièrement
échissement du niveau en même temps qu'un amincisse remarquable de lamelles à retouche oblique. Ces pe
ment de l'humus (fig. 3). En dessous apparaissait un tites lamelles, typologiquement très proches des l
niveau d'argile jaune semblable à celui découvert à l'i amelles à retouche abrupte, généralement appelées
ntérieur de la grotte. La plus grande partie du matériel lamelles à dos, s'en distinguent par la retouche,
archéologique fut recueillie dans la partie supérieure de moins importante et plus oblique, qui ne détermine
la couche d'argile jaune, presqu'au contact de l'humus pas vraiment une arête avec le plan de la surface
superficiel (fig. 3). Les altitudes des objets étaient très qu'elle intéresse.
groupées, sauf dans la zone est, correspondant à l'entrée
de la grotte : on trouve à cet endroit-là quelques objets
dans l'humus tandis que d'autres sont nettement plus DEBITAGE bas, dans la couche d'argile. Ainsi se manifestent sans
doute des remaniements survenus lors de l'aménagement
d'un accès vers l'intérieur. Le niveau d'argile jaune était Les habitants de la petite grotte de Thônes manépais ; il s'éclaircissait en prenant de la profondeur et quaient de matière première pour la confection de-
acquérait rapidement la navrante stérilité archéologique leurs outils. La variété des roches utilisées le montqu'il avait manifestée à l'intérieur de la grotte. Ces re. L'ensemble des pièces brutes et retouchées, soit premières constatations montraient donc que nous avions 1 476 éléments, se répartit en 18 groupes de matière retrouvé une partie du sol préhistorique. première différente (tableau I). Trois de ces groupes
totalisent à eux seuls plus de 50 % du débitage ; ils
correspondent sans doute à des matières premières
REPARTITION DES VESTIGES débitées sur place. Aucun nucleus n'a été retrouvé
dans nos fouilles mais un « ciseau » formé d'un
La zone fouillée est limitée, au Nord, par le mur en fragment de nucleus réutilisé et une pi

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