Le manuscrit syriaque 356 de la Bibliothèque Nationale. Sa date et son lieu de composition - article ; n°3 ; vol.24, pg 194-205
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Le manuscrit syriaque 356 de la Bibliothèque Nationale. Sa date et son lieu de composition - article ; n°3 ; vol.24, pg 194-205

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Description

Syria - Année 1944 - Volume 24 - Numéro 3 - Pages 194-205
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1944
Nombre de lectures 25
Langue Français

Extrait

Abbé Jules Leroy
Le manuscrit syriaque 356 de la Bibliothèque Nationale. Sa date
et son lieu de composition
In: Syria. Tome 24 fascicule 3-4, 1944. pp. 194-205.
Citer ce document / Cite this document :
Leroy Jules. Le manuscrit syriaque 356 de la Bibliothèque Nationale. Sa date et son lieu de composition. In: Syria. Tome 24
fascicule 3-4, 1944. pp. 194-205.
doi : 10.3406/syria.1944.4399
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1944_num_24_3_4399LE MANUSCRIT SYRIAQUE 356 DE LA BIBLIOTHEQUE
NATIONALE *
SA DATE ET SON LIEU DE COMPOSITION
PAR
J. LEROY
La récente exposition, à la Bibliothèque nationale, juste avant la guerre,
des Arts de l'Iran, a rappelé aux amateurs qu'il a existé aux confins de l'empire
gréco-romain, une forme de culture artistique connue jusqu'ici des seuls spé
cialistes. Elle eut pour foyer le vaste empire sassanide. La Perse actuelle,
appelée officiellement l'Iran, en formait le centre, mais ses limites territoriales
étaient beaucoup plus amples, puisqu'elles s'étendaient de la Mésopotamie
jusqu'à l'Indo-Scythie et du golfe Persique au Caucase. Là, sous les rois sas-
sanides, c'est-à-dire du 111e siècle finissant jusqu'au vne, est né et s'est développé
un art qui n'est ni romain ni grec et qui a son génie propre. On en retrouve les
traces jusqu'en Chine et, si la conquête musulmane a mis fin, pour un temps,
à son essor, son empreinte se laisse deviner dans les œuvres arabes produites
à Bagdad, à l'époque des Abbassides. « Jamais plus qu'à cette époque, comme
l'a si justement écrit M. Pelliot, l'âme iranienne n'a vibré d'une inspiration
plus personnelle et plus féconde, en art comme en religion (1). » C'est, en effet,
le moment où le culte du feu reprend vigueur. Mais c'est aussi l'époque où le
christianisme s'implante dans le pays, s'organise, couvre de monastères et
d'églises la Mésopotamie et les terres persanes, constituant là, en marge de
l'empire romano-byzantin, une Église dont l'importance n'a pas échappé aux
historiens modernes. « Par l'étendue de sa juridiction, a écrit Mgr Duchesne,
le Catholicos de Séleucie fait au moins la même figure que les plus grands
patriarches byzantins. On pourrait même aller plus loin : pour autant que
i1) P. Pelliot, Catalogue de l'exposition planches XVI et XVII ont été établies d'après
des Arts de l'Iran, Paris (1938), p. 4. Nos des clichés de la Bibliothèque nationale. MANUSCRIT SYRIAQUE 356 DE LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE 195
l'empire perse est comparable à l'empire romain, l'Église de Perse forme
le pendant de l'ensemble ecclésiastique du grand État occidental (1). »
Cette Église parlait une langue particulière : le syriaque. Son organisation,
sa liturgie, la codification de son droit et surtout les querelles théologiques
qui ont toujours déchiré l'Orient, ont produit une littérature variée, presque
toute chrétienne, qui prend place aussitôt après la grecque et latine.
Depuis le xvne siècle, nos bibliothèques d'Europe ont vu arriver les manusc
rits syriaques, jusqu'alors confinés en Orient. La France fit la première ten
tative de recueillir ces manuscrits. Colbert, aidé du célèbre orientaliste Eusèbe
Renaudot (le fils de Théophraste, le journaliste) réunit dans sa collection
114 volumes, laissant loin derrière elle la Bibliothèque Vaticane qui n'en compt
ait alors que 49. Celle-ci devait bientôt prendre sa revanche et, moins d'un
siècle après, elle en possédait 250. Aujourd'hui elle en a plus de 600. Notre
Bibliothèque nationale, héritière de celle de Colbert, en compte à ce jour 370,
fruits de diverses acquisitions. On en trouve encore dans d'autres dépôts euro
péens, surtout en Angleterre : le British Museum en possède plus de 800 (2).
Ces manuscrits ont de bonne heure suscité un intérêt qui est loin de se
ralentir. C'est naturellement surtout le texte qui a attiré l'attention des savants
orientalistes. Leur apport artistique, au contraire, a été fort négligé. Si l'on
excepte la célèbre Bible de Rabbula, du vie siècle, conservée à la Laurentienne,
dont Assemani a donné une très mauvaise reproduction (3), deux manuscrits
de la Bibliothèque nationale commentés par H. Omont dans les Monuments
Piot (4) et un manuscrit de Jérusalem, étudié par A. Baumstark et J. Reil (5),
on ne voit guère que les historiens de l'art aient beaucoup fait appel au témoi
gnage des manuscrits syriaques pour amener la solution de certains problèmes
f1) L. Duchesne, Eglises séparées, p. 24. — ment dans un Mss. syriaque du vne et vm^siècle
Cité par J. Labourt, Le christianisme dans (Monuments Piot, t. XVII, 1909, p. 85-98). —
ID — , Peintures d'un évangéliaire syriaque du V empire perse sous les Sassanides, Paris, 1904,
p. 11-12. xne ou xme siècle (Monuments Piot, t. XIX,
(2) Ces renseignements sur les bibliothèques 1911, p. 201-210).
sont empruntés à J.-B. Chabot, Littérature (5) A. Baumstark, Oriens Christianus, t. IV$
syriaque, Paris, 1934, p. 10 sv. 1904, p. 409-413.
(3) Assemani, Bibliothecae Mediceae Lauren- J. Reil, Der Bildesschmuck des Evangéliars
tianae et Palatinae codicum Mss. orientalium vom \11\ im syrischen Klôster zu Jerusalem
catalogus, Florence, 1742. (Zeitschr. des deutschen Palâstina-Vereins, 1911,
(4) H. Omont, Peintures de l'ancien t. XXXIV, p. 138-146). SYRIA 196
toujours pendants. Peut-être faut-il voir dans cette sorte de dédain un effet du
jugement sévère de M. Blochet (1) sur les décorateurs de ces manuscrits, « bar
bouilleurs qui- n'avaient aucun sens du coloris, qui ne connaissaient rien des
normes de la perspective, qui ne savaient pas dessiner, dont le goût était fait
d'exagération, d'emphase, qui aux teintes pures et fixes de la peinture de
Constantinople ont substitué la coloration sauvage et dure, lourde et empâtée
comme celle d'un badigeon ».
Un jugement aussi défavorable, et d'ailleurs injuste dans sa rigueur, ne
semble pas toucher beaucoup aujourd'hui les chercheurs plus préoccupés des
thèmes et des influences iconographiques que de l'œuvre d'art elle-même. C'est
en effet à quoi sont consacrés certains travaux parus ces dernières années,
notamment les études de M. W. Hatch (2), de M. Buchthal (3> et du P. de Jer-
phanion <4). Tous ces auteurs se sont surtout attachés à reconnaître les rap
ports de la miniature syriaque soit avec la miniature byzantine, soit avec la
miniature musulmane. D'un autre côté, les découvertes étonnantes de Doura-
Europos, qui reportent bien loin en arrière les origines de l'art chrétien en
l1) M. Blochet, Les peintures des mss. être résolue ^définitivement que par la compar
orientaux de la Bibl. nat., Paris, 1914, p. 51. aison, non seulement avec les manuscrits grecs
et latins, mais encore avec les manuscrits Le manuscrit de la Laurentienne date, selon
son colophon, de l'année 586 et a été écrit au syriaques.
monastère Saint-Jean de Zagba, en Mésopot (2) W. H. P. Hatch, Greek and Syrian miniat
amie. Mais il ne semble pas que les miniatures ures in Jerusalem, Cambridge (Mass.), 1931.
soient aussi anciennes. M. Blochet (Les pein (3) Hugo Buchthal, The painting of the
Syrian Jacobites in its relation to byzantine and tures des manuscrits orientaux de la B. N., 1914,
p. 52, n. 3) a, en effet, noté que le cahier qui islamic art [Syria, 1939, p. 136-150).
les contient a été rapporté et ne fait pas partie (*) G. de Jerphanion, L'influence de la
de l'évangéliaire primitif. L'écriture et la miniature musulmane sur un évangèliaire
syriaque illustré du xme siècle (Vat. Syr. 559). nature du parchemin en font foi. Mais faut-il,
avec le même auteur, affirmer que les enlu (C. R. de l'Acad. des Inscr. et Belles-Lettres,
minures « ne peuvent remonter au delà du 1939, p. 483-514). Sur le même sujet, du même
Xe siècle et qu'elles sont, tout simplement, de auteur, Orientalia Christiana periodica, t. V,
médiocres copies des illustrations d'un évan- 1939, p. 207-222. Le manuscrit a fait l'objet
géliaire grec, exécuté à Rome »? Cette opinion d'un travail d'ensemble :
qui va radicalement à l'encontre de l'opinion G. de Jerphanion, Les miniatures du mss.
syriaque n° 559 de la Bibliothèque Vaticane, un commune, aurait beso

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