Le marquis Scipion de Chambonas ministre des Affaires Étrangères de Louis XVI (juin-juillet 1792) - article ; n°1 ; vol.259, pg 25-45
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Le marquis Scipion de Chambonas ministre des Affaires Étrangères de Louis XVI (juin-juillet 1792) - article ; n°1 ; vol.259, pg 25-45

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Annales historiques de la Révolution française - Année 1985 - Volume 259 - Numéro 1 - Pages 25-45
The dismissal of the Girondist government and its replacement by a cabinet of Feuillants was the last self-willed action of the dying Monarchy. What was the echo in the dispatches of the foreign ambassadors ?
To sum up, the nomination of the new government is estimated as a simple change of ministers and not as a prelude of a policy of restoring peace and renewing of the négociations between Paris and Vienna. The likeness with the commentaries of the parisian newspapers is apparent. Indubitably there are some interesting observations about the Marquis de Chambonas, Minister of foreign affairs, intrigues and the situation at Paris, the fear of anarchy in France favoring the ambitions of England, but no hint of comprehension of the events as a whole and nearly any understanding neither of the causes of the revolution in its totality nor of this period.
Gerhard WOLF.
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1985
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Gerhard Wolf
Le marquis Scipion de Chambonas ministre des Affaires
Étrangères de Louis XVI (juin-juillet 1792)
In: Annales historiques de la Révolution française. N°259, 1985. pp. 25-45.
Abstract
The dismissal of the Girondist government and its replacement by a cabinet of Feuillants was the last self-willed action of the
dying Monarchy. What was the echo in the dispatches of the foreign ambassadors ?
To sum up, the nomination of the new government is estimated as a simple change of ministers and not as a prelude of a policy
of restoring peace and renewing of the négociations between Paris and Vienna. The likeness with the commentaries of the
parisian newspapers is apparent. Indubitably there are some interesting observations about the Marquis de Chambonas, Minister
of foreign affairs, intrigues and the situation at Paris, the fear of anarchy in France favoring the ambitions of England, but no hint
of comprehension of the events as a whole and nearly any understanding neither of the causes of the revolution in its totality nor
of this period.
Gerhard WOLF.
Citer ce document / Cite this document :
Wolf Gerhard. Le marquis Scipion de Chambonas ministre des Affaires Étrangères de Louis XVI (juin-juillet 1792). In: Annales
historiques de la Révolution française. N°259, 1985. pp. 25-45.
doi : 10.3406/ahrf.1985.1097
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahrf_0003-4436_1985_num_259_1_1097LE MARQUIS SCIPION DE CHAMBONAS
MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES
DE LOUIS XVI
(juin-juillet 1792)
Le 13 juin 1792 Louis XVI renvoya les ministres Girondins
— Roland, Servan et Clavier e — et les remplaça (Dumouriez s 'étant
démis de sa fonction de ministre de la guerre, le 16 du même mois)
par des partisans des Feuillants.
La Gironde étant connue comme favorable à la guerre ; il n'était
que normal que la substitution des Feuillants au ministère « girondin »
ait suscité des bruits selon lesquels le nouveau aspirait à une
fin des hostilités (1). Cette conjoncture était soulignée par le fait, que
Terrier de Monciel, ministre de l'Intérieur (2), était un confident du
roi (3), que Lajard, de la Guerre (4) et Scipion de Chambonas
aux Affaires étrangères (5) devaient leur nomination à Adrien Duport
(6), qui avant le début du conflit s'était prononcé contre la guerre et
qui avait conseillé, la guerre une fois éclatée, un accord avec Vienne,
(1) Albert Mathiez : La Révolution française, 1928, Tome I, page 206. Sur la
politique extérieure des Feuillants : Georges Michon : Essai sur l'histoire du parti
feuillant, Adrien Duport, Paris 1924, pp. 345-384.
(2) Antoine-Marie-René Terrier de Monciel (1757-1831) était au moment de sa
nomination président de l'administration du Département du Jura. En 1791 il avait
représenté la France auprès de l'Électeur de Mayence.
(3) Bertrand de Molleville : Histoire de la Révolution française, 1802, tome IX,
p. 313.
(4) Pierre-Auguste Lajard (1757-1837) adjudant-général-colonel à la division de
Paris. (Archives de la guerre, 1689 B).
(5) Le Marquis Scipion Charles Auguste Victor de Chambonas (1750-1830) avait
été de 1789-1791, maire de Sens ; promu le 1er mars 1791 maréchal de camp et le
27 mars 1792 commandant de la 17e Division à Paris Arch. Guerre (MC 3735, lre Série).
(6) Mercy d'Argenteau au Prince de Kaunitz en date du 27 juin 1792. in : Hans
Glagau : Die franzôsische Legislative und der Ursprung der revolutionskriege, Berlin
1896, p. 339, Nr. XXVI. GERHARD WOLF 26
afin d'éviter une extension de celle-ci ; il ne cessait pas de mettre en
garde les lecteurs de son journal «L'Indicateur» (7) contre la
poursuite de la guerre.
Deux observations de Scipion de Chambonas devant l'Assemblée
Nationale démontrent qu'il s'alignait sur Adrien Duport (8).
A la suite de la notification de la neutralité de Gênes, Chambonas
ajouta : « J'espère, par mes soins, parvenir à décider beaucoup
d'autres puissances à ne point s'immiscer dans nos affaires. » (9). Dans
son rapport sur la politique étrangère, le 9 juillet, il écrit : « Malgré
la rupture du traité de 1756, il paraît qu'elle [l'Autriche] ne voit de
bon œil cette guerre, et, si nous ne continuons pas à aigrir les esprits,
il sera possible de renouer le fil des négociations, pourvu que ce soit
sur d'autres bases que celles du traité de Versailles. » (10).
Mercy d'Argenteau, l'observateur de l'évolution en France à
Bruxelles, a-t-il compris la nomination d'un ministre feuillant comme
un signe à Vienne pour mettre un terme à la guerre ? Celle-ci
jusqu'alors n'apportait à la France que des revers —
En date du 27 juin, il écrivit au chancellier autrichien, Kaunitz :
« Ce Duport a conservé une correspondance avec le roi et a su le
décider sur le nouveau choix des ministres. Celui des Affaires
étrangères, M. de Chambonas, est un intrigant de la première classe,
Jacobin de nom, patriote très douteux et capable de toutes les bévues
politiques possibles. » (11). Le ministre des Affaires étrangères n'est
pas, c'est le moins qu'on puisse dire, pris au sérieux par l'ambassadeur
autrichien ; les Feuillants en tant que parti politique non plus (12).
De là s'explique son comportement glacé envers un protégé de Duport.
(7) « L 'indicateur ou Journal des causes et des effets » du 20 Mai au 9 août 1 792.
B.N. Le 2/689. Je renvoie à l'analyse de ce journal dans le livre de Michon cité ci-dessus »
n. 1
(8) Louis-Philippe pensait que ce ministre était le successeur de De Lessart, Ministre
des Affaires étrangères jusqu'au 10 mars 1792, et partisan d'une entente avec Vienne,
qui attendait à ce moment dans la prison d'Orléans son procès de haute trahison pour
s'être opposé à la rupture avec l'Autriche. (Louis-Philippe, Mémoires, 1969, tome II,
P. 51).
(9) Moniteur, tome XII, du 23 juin 1792.
(10) Moniteur, tome XII, du 10 juillet 1792.
(11) Glagau, op. cit., Nr. XXVI.
(12) Ibid., Mr. XXII. LE MARQUIS SCIPION DE CHAMBONAS 27
Masson de Saint-Amand, un ami de Duport, eut le 24 juillet un
entretien avec Mercy (13). Bien que le rapport de Masson à Duport
donne l'impression que l'auteur ait voulu se consoler de son insuccès
par un optimisme forcé, il ne put dissimuler que Mercy lui avait fait
savoir sans ambages, que son gouvernement voulait négocier avec le
Roi de France sans intermédiaire — à Paris, La dépêche de Mercy
révèle qu'il s'est lui-même borné au strict minimum de courtoisie (14).
Le fait que le diplomate ait mis une semaine entre l'entretien avec
Masson et son rapport là-dessus le confirme.
Si l'on eût eu à Vienne intérêt à « renouer le fil des négociations »
l'occasion n'aurait pas fait défaut. Le 6 juin, l'ambassadeur de Bavière
près de la Hofburg rapporte : « Ce qui surprendra infiniment V.E.
c'est que l'ambassadeur [de France], le Marquis de Noailles, séjourne
toujours ici, gardant le plus grand incognito. » (15). Il est à supposer
que le Marquis de Noailles espérait toujours des pourparlers jusqu'à
ce que Kaunitz lui eut fait savoir : « Je réitère en même temps à M.
l'Ambassadeur l'assurence que les passe-ports seront délivrés à l'instant
que l'on sera hors d'inquiétude sur la sortie exacte de M. Blumendorf
et des effets de l'ambassade. » (16).
Noailles ne mentionne pas la date de son départ dans son
« Résumé de l'ambassade », mais il dit : « La Cour de Vienne n'a
jamais été sincèrement attachée à la France : elle l'a toujours regardée
au contraire comme le seul obstacle qu'elle rencontrait partout et
surtout dans l'Empire. Son penchant véritable a été pour l'Angleterre,
alliée utile et nullement à craindre pour l'Autriche, puissance purement
continentale et militaire. » (17) A la vérité l'agent de Bade à
(13) Moniteur, tome XIII, du 16 septembre. — II n'est pas exclu qu'il s'agisse de
cet envoyé dont Fersen parle dans une lettre du 18 juin. « Je viens de recevoir l'avis
que les constitutionnels vont envoyer un homme à Vienne pour négocier dans leur sens. »
(R.M. de Klinckerstrôm, Le Comte de Fersen et la Cour de France. Tome II, Paris
1978, Mr. CCVIII, p. 302).
(14) « Mes Réponses à cette ouverture ont été courtes et précises. » Glagau, op.
c

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