Le Monachisme irlandais d après un ouvrage récent et le Monachisme britton - article ; n°3 ; vol.40, pg 375-411
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Le Monachisme irlandais d'après un ouvrage récent et le Monachisme britton - article ; n°3 ; vol.40, pg 375-411

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Annales de Bretagne - Année 1932 - Volume 40 - Numéro 3 - Pages 375-411
37 pages

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Publié par
Publié le 01 janvier 1932
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

J. Loth
Le Monachisme irlandais d'après un ouvrage récent et le
Monachisme britton
In: Annales de Bretagne. Tome 40, numéro 3, 1932. pp. 375-411.
Citer ce document / Cite this document :
Loth J. Le Monachisme irlandais d'après un ouvrage récent et le Monachisme britton. In: Annales de Bretagne. Tome 40,
numéro 3, 1932. pp. 375-411.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/abpo_0003-391X_1932_num_40_3_1700J. LOTH
LE MONACHISME IRLANDAIS
D'APRÈS UN OUVRAGE RÉCENT
ET LE MONACHISME BBITTON
PREMIÈRE PARTIE
LE MONACHISME IRLANDAIS
iLe monachisme est la forme qu'a prise de bonne heure le
christianisme chez les Celtes insulaires et par conséquent
chez les Bretons armoricains émigrés de l'île de Bretagne
depuis la seconde moitié du ve siècle jusqu'au vir3 siècle et
peut-être plus tard encore avec leurs mœurs, leurs institu
tions civiles et religieuses et leur langue nationale.
Le monachisme irlandais a attiré tout particulièrement
l'attention, tout d'abord, et surtout à cause du rôle de
première importance qu'ont joué les moines-missionnaires
irlandais, aussi bien au point de vue intellectuel qu'au point
de vue religieux, sur le continent, dès la fin du vi° siècle
avec saint Golomban qui apparaît en Gaule vers 590.
De plus, nous avons sur le monachisme irlandais, sur sa
nature, ses institutions et son histoire depuis saint Patrice
jusqu'au vne siècle, c'est-à-dire sur son organisation défini
tive, des documents plus abondants que sur le monachisme
britton. LE MONACHISME ISLANDAIS 376
II ne manque pas d'ouvrages de détail, dont quelques-uns
de haute valeur, sur les divers problèmes et les questions
variées que soulèvent les origines, l'évolution, l'histoire dans
son ensemble du monachisme irlandais, à commencer par
la vie, l'apostolat de saint Patrice et en particulier sur son
rôle au point de vue monastique. On peut s'en convaincre en
consultant l'excellente Bibliography 0/ the Irish Philology
and Literature, du Dr R. I. Best, conservateur de la
National Library, Dublin (1913), p. 228-230, et le remar
quable et récent répertoire du Dr James Kenney : The
sources of the Early History 0/ Ireland. I. Ecclesiastical1.
Mais aucun ouvrage d'ensemble sur le monachisme irlandais
depuis son origine jusqu'à la fin du vne siècle, qui a été la
période décisive de ses institutions fondamentales, avant
l'apparition de l'ouvrage capital du Père Ryan (Irish Monas-
ticism. Origins and Early Development 2, by Rev. John
Ryan, S. J., M. A.).
L'auteur nous indique les savants irlandais et autres qu'il
a particulièrement étudiés et les savants qui l'ont aidé dans
sa lourde tâche : de 1921 à 1923, il a suivi les leçons de
Monsignor A. Ehrhard, du professeur W. Levison 3 et de
l'éminent celtiste Rudolf Thurneysen à l'Université de
Bonn. Son travail, à la date de 1931, avait été terminé depuis
deux ans.
Il exprime ses regrets de n'avoir pas connu l'ouvrage de
J. Kenney, paru peu après l'impression du sien. Dans sa
préface il passe rapidement en revue les multiples et divers
problèmes qu'il a eu à étudier et ne se flatte pas de les avoir
tous résolus.
1. Fort volume in-8° de 807 pages, avec une carte. J'ai fait un cpmpte rendu
détaillé de cet ouvrage éminemment utile, avec quelques réserves, dans la
revue Le Moyen-Age, en 1930.
2. The Talbot press, Dublin and Cork, 1931. volume grand In 8° de 413 pages,
avec index des noms de lieux et de personnes et des matières (I à XIV).
3. Wilnem Levison a publié, entre autres études, le nïeilleur travail qui
ait paru sur l'œuvre des Irlandais sur le continent : Die Iren und die
Frankische Kirche. (Sonderab&rilck der Historischen Zeitschrift, 1912.) ET LE MONACHISME BRITTON 377
iLe principal auquel se rattache tous les autres, c'est de
préciser les traits caractéristiques du monasticisme irlandais
(terme plus compréhensif que monachisme) et sa réelle
originalité à l'époque de sa stabilisation et de son plein
développement. Il fallait par conséquent rechercher ses
origines depuis l'Orient, suivre l'évolution du monachisme
oriental jusqu'en Gaule où nous pouvons l'étudier dès le
ive siècle et surtout le Ve. Il n'est pas douteux que la Gaule
n'ait été le berceau du monachisme britton sur lequel nous
n'avons que peu de documents, en particulier aux vi6 et
vne siècles — puis, incontestablement, également avec saint
Patrice et ses collaborateurs (réserve faite sur la part dans
son évolution de l'Eglise brittonne), le berceau et l'école prin
cipale du monachisme de l'Irlande.
L'ouvrage du Père Ryan est divisé en trois sections. Dans
la première, il traite du monachisme chrétien en général; il
trouve ses origines en Orient, nous expose clairement ses
différentes étapes; c'est d'abord de l'ascétisme privé dans les
communautés chrétiennes primitives; son développement et
son évolution sous l'influence de saint Antoine dans le désert
en une sorte de semi-monachisme, en groupements d'ascètes
vivant non loin les uns des autres, mais indépendants cepen
dant; ensuite l'évolution inévitable de cette vie semi-monast
ique «en un véritable cénobitisme ou vie monastique, au
sens strict du mot, dont le fondateur a été saint Pachome;
l'expansion du monachisme en Egypte, en Palestine, Syrie
et Mésopotamie, dans les pays de langue grecque: puis dans
l'Ouest : Italie, Afrique, Gaule, d'où il est passé dans les îles
Britanniques.
Nous trouvons ainsi condensée en cinquante-trois pages
une foule de renseignements épars et la substance d'un bon
nombre de travaux sur les différentes questions que le sujet
comporte, nous voyons clairement que de l'ascétisme est
sorti, au bout de trois siècles, la vie monastique proprement
dite; l'ascétisme n'est autre chose que la pratique des plus
hautes et plus difficiles vertus chrétiennes : la continence, LE MONAOHISME IRLANDAIS 378
la virginité, le renoncement aux biens de ce monde allant
jusqu'à la pauvreté et le sacrifice même de la vie; c'est la
lutte contre le vieilhomme suivant l'expression de saint Paul,
chez le nouvel homme, l'homme régénéré par le baptême,
entraînant des privations et pénitences corporelles. L'ascé
tisme a son germe, son principe dans les paroles même du
Christ et l'ascète vise à la perfection; or le Christ a dit :
« Si tu veux être parfait, vends ce que tu as, donne-le aux
pauvres et suis-jnoi4 ». Il a dit aussi : « Si quelqu'un veut
venir après moi, qu'il se renie lui-même, qu'il porte sa croix
chaque jour et qu'il me suive5 »; mais il s'adresse à une
élite. Au jeune homme riche qui l'interrogeait sur la vie
éternelle, il répond qu'il peut se l'assurer en suivant ses
commandements qui consistent à aimer le Seigneur, notre
Dieu, de toutes nos forces et à le prochain comme
nous-mêmes 6.
Les ascètes ne sont qu'une élite tout au début. Par une
série d'étapes, que nous pouvons suivre avec le savant guide
qu'est le Père Ftyan, cet ascétisme aboutit avec saint
Pachome, à la création de véritables monastères.
Tl est essentiel, pour juger du plus ou moins d'originalité
du monachisme en Irlande, de connaître les traits fondament
aux du monachisme en Gaule dès sa naissance. On peut
préjuger aussi par là-même de ses caractères essentiels dans
l'île de Bretagne où il existait avant la conversion de
l'Irlande par les Brittons.
Le premier monastère fondé en Gaule est, semble-t-il, celui
de Ligugé, près de Poitiers, fondé vers l'an 360, par le célèbre
saint Martin, un Pannonien par sa naissance qui, après avoir
servi dans l'armée impériale, alla d'abord vivre en ermite
dans une île de la Méditerranée. Sa renommée semble avoir
attiré autour de lui bon nombre de dïsciples. C'est ainsi que
se forma vraisemblablement la congrégation qu'on a appelé
4. Mathieu, XIX, 16-21.
5. Saint Luc, IX, 23.
6.XXII, 36-40. ET LE MONAOHISME BBITTON 379
monastère et qu'il gouvernait plutôt par ses exemples que
par ses préceptes, absolument comme saint An

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