Le Moustérien de tradition acheuléenne de Catigny (Oise) - article ; n°1 ; vol.73, pg 305-320

Alain Tuffreau

Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1976 - Volume 73 - Numéro 1 - Pages 305-320
Résumé. — L'industrie moustérienne de Catigny présente un net faciès levalloisien. L'outillage sur éclat possède, outre de nombreux éclats levallois, des racloirs variés et de nombreux outils de type paléolithique supérieur, dont des couteaux à dos. Les encoches sont nettement mieux représentées que les denticulés. Les bifaces comprennent de nombreuses formes moustériennes (bifaces triangulaires, bifaces cordiformes asymétriques). Certains d'entre eux présentent un méplat à leur base.
Abstract. — The Mousterian industry of Catigny displays a clear Levalloisian faciès. The flake-tools comprise, besides numerous Levallois flakes, varied side-scrappers, numerous tools of Upper Palaeolithic type including backed knives. Notches are more numerous than denticulates. The handaxes include numerous mousterian forms (triangular handaxes, asymetrical cordiform handaxes). Some of them have flat bases.
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: BULLETIN_DE_LA_SOCIETE_PREHISTORIQUE_FRANCAISE
• Publié le: 01 janvier 1976
• Nombre de lectures: 24
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

Alain Tuffreau
Le Moustérien de tradition acheuléenne de Catigny (Oise)
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1976, tome 73, N. 1. pp. 305-320.
Résumé
Résumé. — L'industrie moustérienne de Catigny présente un net faciès levalloisien. L'outillage sur éclat possède, outre de
nombreux éclats levallois, des racloirs variés et de nombreux outils de type paléolithique supérieur, dont des couteaux à dos. Les
encoches sont nettement mieux représentées que les denticulés. Les bifaces comprennent de nombreuses formes
moustériennes (bifaces triangulaires, bifaces cordiformes asymétriques). Certains d'entre eux présentent un méplat à leur base.
Abstract
Abstract. — The Mousterian industry of Catigny displays a clear Levalloisian faciès. The flake-tools comprise, besides numerous
Levallois flakes, varied side-scrappers, numerous tools of Upper Palaeolithic type including backed knives. Notches are more
numerous than denticulates. The handaxes include numerous mousterian forms (triangular handaxes, asymetrical cordiform
handaxes). Some of them have flat bases.
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Tuffreau Alain. Le Moustérien de tradition acheuléenne de Catigny (Oise). In: Bulletin de la Société préhistorique française.
1976, tome 73, N. 1. pp. 305-320.
doi : 10.3406/bspf.1976.8395
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1976_hos_73_1_8395Bulletin de la Société préhistorique française, tome 73, 1976, Etudes et Travaux
Le Moustérien de tradition acheuléenne
de Catigny (Oise)
par Alain Tuffreau (*)
Résumé. — L'industrie moustérienne de Catigny présente un net faciès levalloisien. L'outillage sur éclat
possède, outre de nombreux éclats levallois, des racloirs variés et de nombreux outils de type paléolithique
supérieur, dont des couteaux à dos. Les encoches sont nettement mieux représentées que les denticulés.
Les bifaces comprennent de nombreuses formes moustériennes (bifaces triangulaires, bifaces cordiformes asy
métriques). Certains d'entre eux présentent un méplat à leur base.
Abstract. — The Mousterian industry of Catigny displays a clear Levalloisian faciès. The flake-tools
comprise, besides numerous Levallois flakes, varied side-scrappers, numerous tools of Upper Palaeolithic type
including backed knives. Notches are more numerous than denticulates.
The handaxes include numerous mousterian forms (triangular handaxes, asymetrical cordiform handaxes).
Some of them have flat bases.
I. — INTRODUCTION naître un nouvel outil : le burin-ciseau. La publi
cation classique de V. Commont (1916), qui
étudia particulièrement les collections de E. PerLe gisement paléolithique, localisé dans la nel et de A. Terrade, attira l'attention sur l'indus
trie de cette station, caractéristique du « Moust
érien ancien » de l'époque (Moustérien de
tradition acheuléenne du type A) que E. Patte Catigny dans le vallon de la Mève, petit affluent (1921) voulut dénommer « Catignien ». Ce n'est de la Verse presque complètement remblayé par qu'assez tardivement que E. Vignard (1957) fit des limons weichséliens (Oise, feuille topographi connaître sa collection. que Chauny, n° 1-2, 1/25 000 ; coordonnées Lamb
Les travaux du Canal du Nord furent abanert : x = 643,8 ; y = 215,7 ; z = 54).
donnés lors du déclenchement des hostilités en L'atelier de Catigny fut découvert lors des 1914 et la plupart des collections disparurent premiers travaux du Canal du Nord qui met en durant cette période. Ce n'est qu'en 1962 et 1963 communication les canaux de dérivation de l'Oise que fut achevé le Canal. J.-C. Blanchet et et de la Sensée. De 1909 à 1913, E. Pernel, A. Pré A. Prévost, qui avait suivi les premiers travaux, vost, A. Terrade et E. Vignard surveillèrent les surveillèrent les terrassements et purent sauver terrassements qui mirent au jour, entre Ecuvilly une importante série (R. Agache, 1968). Grâce et Pont-1'Evêque, de nombreux vestiges fauni- à leur compréhension, nous avons eu la possiques et plusieurs stations dont la plus impor bilité d'étudier ces pièces dans le cadre d'une tante est celle située à proximité du chemin thèse de 3e cycle (A. Tuffreau, 1974). reliant Catigny à Chevilly. V. Commont vint à
plusieurs reprises examiner les coupes de la
tranchée du Canal. Dès 1910, il signalait la décou
verte du gisement qui fait l'objet d'une excursion II. — LA STRATIGRAPHIE
de la Société Linnéenne du Nord de la France.
A. Terrade (1912) présenta sa série et crut recon- Aucune coupe ne fut levée lors de l'achèvement
du Canal. La stratigraphie du gisement n'est
connue que par les publications de V. Commont
(1910, 1913 et 1916) et les observations de J.-C. (*) Equipe de recherche associée au C.N.R.S. n° 423. Musée Blanchet en 1963. des Antiquités Nationales, 78103 Saint-Germain-en-Laye.
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2 La couverture limoneuse, peu épaisse (1,5 m III. — L'INDUSTRIE LITHIQUE
à 2,5 m), recouvre directement le substrat
crayeux localement masqué, dans des poches de Des trouvailles anciennes publiées par V. Comdissolution, par des lambeaux de sables tertiaires. mont, il ne reste presque plus rien. Tout au plus L'industrie se trouve dans un cailloutis, local peut-on estimer qu'elles devaient comprendre ement dédoublé, sous-jacent à un « limon rouge plus d'un millier d'outils, si l'on estime que le bieffeux » (sol post-glaciaire) ou repose sur la pourcentage des bifaces découverts à cette épocraie. Un peu plus ou Nord, le cailloutis semble que était comparable à celui de la série que nous disparaître et V. Commont (1916) note que « les avons étudiée. instruments ont été trouvés vers le bas de la Lors de la surveillance des travaux du Canal coupe à diverses hauteurs à partir de la craie ». du Nord en 1962-63 et des labours des parcelles Dans ce secteur, la couverture limoneuse s'épaiss avoisinantes au lieu-dit « Le Plapoty », 623 it. Par contre, plus au Sud, sur la rive gauche pièces furent ramassées, dont 285 outils, 28 de la Mève, le substrat crayeux n'est que très bifaces et 79 nucleus ou débris de nucleus. La faiblement recouvert. En cet endroit, au lieu-dit grande majorité des outils a été débitée dans le « Le Plapoty », des labours profonds ont mis silex, de qualité médiocre, de la craie à belem- au jour depuis quelques années un cailloutis de nites. Quelques rares pièces ont été taillées dans gros rognons de silex prolongeant celui qui a des rognons de silex verdi de la base de l'Eocène. été reconnu dans les berges du Canal. L'industrie Les patines sont très variées, noires, bleutées lithique recueillie en cet endroit est la même que ou blanches, selon que l'industrie se trouvait celle trouvée auparavant. Il apparaît donc que incluse dans des formations caillouteuses ou les travaux du Canal du Nord n'ont mis au jour reposait au contact de la craie remaniée. qu'un secteur réduit du gisement. Des fouilles
seraient nécessaires tant pour connaître l'étendue L'abondance et la qualité médiocre de la mat
du gisement que pour préciser le cadre lithostra- ière première confèrent à l'industrie de Catigny
tigraphique (fig. 1). un aspect particulier.
A. — Caractéristiques techniques.
L'indice levallois est élevé dans ce gisement
paléolithique moyen où la matière première est \ très abondante (IL == 47,6) et où le silex était
taillé sur place. De nombreux éclats levallois
sont de très mauvaise facture. Il est probable que
l'indice levallois s'élèverait à plus de 60, si la
matière première n'était pas aussi médiocre, car
un certain nombre d'éclats présentent une prépa
ration très maladroite, d'aspect protolevallois,
qui empêche de les classer parmi les éclats
levallois, même atypiques (1).
Les talons facettés ne sont pas très nombreux
(IFs = 32,6), ainsi que les dièdres (IF = 36,3).
La faiblesse de l'indice de facettage est surtout
due à la forte proportion atteinte par les talons
lisses sur les éclats non levallois (IF = 26,23).
Pour les seuls et outils à débitage levallois,
l'indice de facettage est nettement plus import
ant, mais demeure très moyen (IF ■= 45,18).
Près des deux tiers des talons facettés sont recti-
lignes et assez épais, alors que les talons facettés
convexes sont, dans l'ensemble, plus minces.
La majeure partie des éclats se classent parmi
les éclats la