Le Néolithique de tradition campignienne - article ; n°8 ; vol.51, pg 89-95
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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1954 - Volume 51 - Numéro 8 - Pages 89-95
7 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1954
Nombre de lectures 97
Langue Français

Extrait

Louis-René Nougier
Le Néolithique de tradition campignienne
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1954, tome 51, N. 8. pp. 89-95.
Citer ce document / Cite this document :
Nougier Louis-René. Le Néolithique de tradition campignienne. In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1954, tome 51,
N. 8. pp. 89-95.
doi : 10.3406/bspf.1954.12419
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1954_hos_51_8_12419LE NEOLITHIQUE
DE TRADITION CAMPIGNIENNE
Louis-René NOUGIER
Professeur d'Archéologie Préhistorique
a l'Université de Toulouse.
I. LES PREMIERES INFLUENCES MÉDITERRANÉENNES :
LE POST-CAMPIGNIEN
Le contact des Campigniens, autochtones relatifs, possesseurs
du pic, du tranchet, de la hache de silex taillé, avec les Méditerra
néens, porteurs de la hache en roche dure polie et de la céramique
de Cortaillod est le fait majeur du milieu du IIP Millénaire en
Occident.
Ce contact achève la « néolithisation » des Campigniens, uni
formise les genres de vie campignien et néolithique méditerranéen.
Les Campigniens adoptent progressivement la technique du polis
sage des haches de silex; les Méditerranéens adoptent le silex,
matière première abondante, tout en conservant leurs haches tra
ditionnelles, en roches dures, piquetées et polies.
Cette phase d'adaptation, de transition, constitue le « post-cam-
pignien », lequel se place vers le milieu du IIIe millénaire, avec
des avances ou des retards régionaux, selon la région géogra
phique, selon le passage plus ou moins direct des nouvelles
influences remontant le couloir rhodanien, la plaine suisse, la
plaine d'Alsace... La céramique de Cortaillod jalonne avec préci
sion cette « montée ».
La Lorraine est région de contact par excellence.
L'outillage lithique reste le même, mais les haches taillées, tou
jours très nombreuses, connaissent pour des exemplaires de choix,
un polissage partiel. La pointe de flèche, qui se développera
largement au plein néolithique, et sous les formes les plus variées
(avec influence méditerranéenne ou influence tardive autochtone,
comme les pointes de flèche à tranchant transversal) reste incon
nue. L'expansion démographique ne fait que commencer, et le
genre de vie reste encore foncièrement pacifique. Un des objets
les plus caractéristiques du Post-Campignien est le disque perforé
en silex, soit avec perforation naturelle, soit encore avec perfo
ration volontaire biconique. Ces disques, parfois décrits sous le
nom de « casse-tête » sont vraisemblablement des « poids » per
forés pour alourdir les bâtons à fouir. Ce sont des outils agricoles.
Ce disque a joué aussi le rôle utile de « brise-mottes ».
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Ces disques sont actuellement au nombre d'une cinquantaine,
dispersés dans le Bassin Parisien, aire fondamentale campi-
gnienne. Des découvertes récentes marquent une extension s'amor-
çant vers le Sud (Maire et Barrou dans la vallée de la Creuse).
Le commerce du silex apparaît avec la station-atelier de Girolles
(Loiret) qui essaime ses produits entre la Seine et la Loire. Gise
ments d'habitation et d'exploitation se différencient encore :
parmi les premiers, Trivaux (avec une remarquable faucille, côté
armé de dents de silex), Boisrecourt de Montbouy, Pierrefltte-ès-
Bois, Grand-Champ de Boulleret, Bois-Colette, Montières (V. Com-
mont le décrit comme « néolithique ancien » trouvé en strat
igraphie, entre le Campignien classique et une industrie supérieure,
vraisemblablement chalcolithique). Les gisements d'exploitation
réunissent Jablines, Flins, Portes-Rouges de Girolles, Beauvais près
Nogent-le-Rotrou, Claix, Olendon, Fitz-James.
L'aire du Post-Campignien marque un recul dans l'Est (les
Méditerranéens se pressent nombreux déjà, sur le flanc Est de l'aire
campignicnne). Deux grandes avancées méridionales atteignent,
l'une le seuil du Poitou et le Bergeracois, l'autre par l'Allier et
l'Alagnon franchit le col du Lioran et par la vallée de la Cère,
descend s'installer dans le fertile bassin d'Aurillac.
Les Post-Tardenoisiens utilisent la même voie naturelle de
l'Allier et de l'Alagnon, montrant la permanence des suggestions
naturelles du relief.
II. LE NEOLITHIQUE DE TRADITION CAMPIGNIENNE
Le Néolithique récent, de tradition campignienne résulte de la
fusion du vieux fond campignien, autochtone relatif, avec les
nouvelles traditions méditerranéennes. Haches, hachettes et c
iseaux, tranchets et pics, grattoirs et carénés, perçoirs, couteaux
sont les outils du vieux fond campignien. Haches polies, en roches
dures et désormais en silex, polissoirs en grès, outillage en bois
de cerf et en os appartiennent aux populations méditerranéennes.
La pointe de flèche, symbole de conflits nouveaux est un fait
méditerranéen marquant la conquête. Les villages se multiplient :
les traces archéologiques sont innombrables.
L'invasion méditerranéenne submergeant les anciennes popula
tions campigniennes est le fait capital dans la Préhistoire du
monde occidental, elle marque une étonnante prolifération d'hu
manité, une densité véritablement « moderne » du peuplement.
Elevage (avec cinq animaux), agriculture, se développent parallè
lement à cette Révolution démographique du IIIe millénaire. Les
terres libres se raréfient, la lutte active contre la forêt s'engage.
Des clairières s'ouvrent. Souvent elles remontent à cette période,
alors que trop fréquemment on leur assigne une origine médiévale.
Ce développement humain se marque dans une technique plus
poussée. Les Campigniens aux anciennes traditions d'exploitation
creusent des puits, des galeries, pour rechercher le silex, matière
première essentielle. Une fonction minière originale occupe près
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de 50 gisements, du Limbourg hollandais à la Charente, du Sud-
Est britannique à l'Aveyron : Saint-Gertrude, Obourg, Spiennes,
Champignolles, Meudon.
Les exploitations minières les plus excentriques sont les plus
tardives. Tel est le cas de la douzaine d'exploitations britanniques.
Leur activité durera jusqu'à la connaissance du métal. Même fait
tardif dans le Sud de la France, pour les centres de Murs et de
Malaucènes, les exploitations de silex en plaquettes du Languedoc,
l'Italie et l'Espagne.
Le centre de Spiennes, non loin de Mons, en Belgique, carac
térise pleinement cette phase industrielle du Néolithique de tradi
tion campignienne (phase qui pourrait prendre le terme parfois
utilisé de « Spiennien ») (II convient d'abandonner définitivement
le terme caduc de Robenhausien, qu'acceptent encore nombre de
préhistoriens d'outre-Quiévrain) .
L'outillage plus complètement conservé à Spiennes, donne des
indications précieuses : du matériel en bois de cerf, marteaux
et pics d'influence campignienne (et par là, de lointaine ascen
dance «mésolithique»), un peigne de tisserand à cinq dents,
analogue aux peignes du Néolithique méditerranéen (Egolzwill,
Châlain...), un matériel très diversifié en os, identique à celui
des palafittes suisses, italiennes et françaises, à celui des grottes
méridionales (France et Côtes méditerranéennes d'Italie et d'Es
pagne).
La poterie recueillie à Spiennes est du type de « Michelsberg »,
considérée comme synchronique ou légèrement plus récente que
la céramique de Cortaillod (ou Chasséen non décoré) dont elle
constitue en quelque sorte le faciès « terrestre ».
Mais le matériel lithique montre avec la plus absolue évidence,
l'influence déterminante campignienne, un seul puits de mine a
donné 1.500 pics de silex.
D'importants gisements s'alignent sur le grand axe de la péné
tration campignienne occidentale, de direction Nord-Est, Sud-
Ouest : Sainte-Gertrude, Rullen-Bas, gisements de l'Oise, de Nor
mandie, du pays d'Othe, de la vallée de la Cisse, de la petite
Garenne, près d'Angoulême avec des fosses d'extraction.
Les contacts sont évidents avec les porteurs de la céramique
de Cortaillod, et plus de soin dans les explorations, notamment la
recherche systématique des tessons céramiques doivent multiplier
les preuv

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