Le problème des contacts des peuples du Paléolithique final de la plaine européenne avec le territoire français - article ; n°10 ; vol.80, pg 308-321

Michel Kobusiewicz

Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1983 - Volume 80 - Numéro 10 - Pages 308-321
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: BULLETIN_DE_LA_SOCIETE_PREHISTORIQUE_FRANCAISE
• Publié le: 01 janvier 1983
• Nombre de lectures: 27
• Langue: Français
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Extrait

Michel Kobusiewicz
Le problème des contacts des peuples du Paléolithique final de
la plaine européenne avec le territoire français
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1983, tome 80, N. 10-12. pp. 308-321.
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Kobusiewicz Michel. Le problème des contacts des peuples du Paléolithique final de la plaine européenne avec le territoire
français. In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1983, tome 80, N. 10-12. pp. 308-321.
doi : 10.3406/bspf.1983.5402
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1983_hos_80_10_5402Bulletin de la SOCIÉTÉ
PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 1983 /TOME 80/10-12
Le problème des contacts des peuples
du Paléolithique final
de la plaine européenne
avec le territoire français
par Michel Kobusiewicz
dans la période préboréale et J. Campbell admet la Ce travail est le fruit de six mois de recherches en
possibilité d'une telle durée en Grande-Bretagne. 1980 et 1981, sur invitation du C.N.R.S. Nous nous
sommes spécialisé dans l'étude du Paléolithique et du Au Paléolithique supérieur terminal, la plaine
Mésolithique de la plaine européenne et nous avons européenne s'est étendue de manière ininterrompue,
examiné le matériel français afin d'en effectuer la de l'Oural à la Grande-Bretagne et à l'Irlande
comparaison avec le matériel d'Europe Centrale et découpée par un canal maritime étroit. Elle compren
Occidentale. Nous essayerons également d'établir si ait aussi des territoires actuellement inondés par les
des contacts quelconques ont existé entre ces terri eaux de la Mer du Nord et partiellement par celles de
toires écologiquement si variés, et d'en déterminer la la Baltique.
nature et les causes. Les dernières recherches très Ici, nous nous occuperons surtout des cultures qui pousées des stations du Paléolithique supérieur final, se sont développées à cette époque dans la partie notamment dans le Bassin Parisien, ont fourni des occidentale et centrale de la plaine européenne. renseignements nouveaux. Cette étude se propose
donc de présenter le résultat de ces recherches.
Nous désirons remercier le C.N.R.S. de nous avoir LES CULTURES DU PALEOLITHIQUE SUPÉ
permis, grâce à son invitation en France, de réaliser RIEUR TERMINAL DE LA PLAINE DE
ce travail. Nos remerciements vont aussi aux préhis L'EUROPE CENTRALE ET OCCIDENTALE.
toriens français dont certains ont mis à notre
disposition des articles non encore publiés. Que les La plaine européenne du Paléolithique supérieur
personnes suivantes soient chaleureusement remerc terminal se caractérise par des changements dynami
iées : F. Bordes, J. Combier. H. Delporte, M. ques et violents du climat et du milieu naturel. Parmi
Escalon de Fonton, F. Guillon, G. Guichard, J. les cinq périodes climatiques du Pleistocene tardif où
Guichard, D. Jagu, С. Karlin, A. Leroi-Gourhan, se développent ces cultures, trois constituent des
Arl. Leroi-Gourhan, G. Onoratini, H. Porte, J.-G. périodes de refroidissement, Dryas I, II et III,
Rozoy, D. de Sonneville-Bordes, B. Schmider, Y. séparées de deux oscillations chaudes, le
Taborin et J. Virmont. Que M. -G. Tromnau, Boiling et 1 Allerod, annonçant l'amélioration ho-
d'Allemagne Fédérale, soit aussi remercié pour son locène.
aide. Rappelons seulement le dualisme caractéristique
En parlant du Paléolithique supérieur terminal, on du Paléolithique supérieur terminal en Europe
pense aux cultures de groupes humains qui se sont divisant cette période en phases froides et en phases
développées à la fin de la dernière glaciation, du chaudes.
Dryas I à la fin du Dryas III. En chronologie absolue, Ces variations climatiques ont entraîné des change
cette période s'étend à peu près entre 11500 et 8000 ments dans le monde végétal et dans le monde animal
B.C. et par conséquent une adaptation humaine à l'env
Dans la partie nord-est de la plaine européenne, ironnement nouveau. Il a fallu constituer d'autres
ces cultures ont persisté un peu plus longtemps. Au modes de vie, créer des cultures différentes permett
nord-est de la Pologne, des traces prouvent qu'elles ant à l'homme de s'adapter et d'exploiter le plus
se sont encore développées au début de l'Holocène efficacement possible le milieu naturel changé. :
:
:
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La toundra est une végétation de climat froid et Les chasseurs de la toundra.
varie selon l'intensité de ce froid et la latitude. Les
phases chaudes voient apparaître les forêts dont
Ce groupe comprend les cultures hambourgienne, l'évolution dépend de l'intensité de la chaleur et,
Bromme-Segebro, ahrensbourgienne, svidérienne et aussi, de la latitude. En période de refroidissement la
en quelque sorte creswellienne (Cr es well Point Phase population a principalement chassé le renne.
de Campbell). Aux phases de réchauffement et notamment à
La dépendance humaine à l'égard de la chasse l'Allerôd, le modèle d'adaptation a changé. La
ressort très nettement dans les stations hambour- chasse de type trappeur ayant lieu dans une région
giennes de l'Allemagne du Nord, exceptionfermée, et donc liée à un mode de vie moins mobile,
nellement bien observées par A. Rust et G. Tromnau a remplacé la précédente.
(Tromnau et Rust, 1937, 1943, 1958 ; Tromnau, On peut distinguer deux cultures du Paléolithique
1973, 1975 a, 1975 b). Des campements sont aussi supérieur terminal de la Plaine de l'Europe centrale connus en Hollande et sur certains territoires de la et occidentale : celle de la toundra et celle de la forêt Pologne occidentale où dernièrement on en a avec, au coeur de chacune, des différences d'adapt découvert quelques uns à 400 km à l'Est de la ligne ation. Elles sont en partie la conséquence des très longtemps considérée comme la frontière occidifférences dans la paléogéographie de la Plaine ainsi dentale de cette culture (Kobusiewicz, 1973, 1974 ; que de la tradition culturelle des peuples cherchant à
Burdukiewicz, 1979). s'y établir dès que le glacier la quitte. Ces deux
Dans les couches organiques des stations de la facteurs, milieu primitif et tradition culturelle, ont
vallée d'Ahrensbourg en Allemagne du Nord, on a formé l'aspect des cultures du Paléolithique supé
trouvé de nombreux restes d'animaux, pour la rieur terminal de la Plaine.
Fig. 1 - Les types d'outils caractéristiques pour la période ancienne du paléolithique final de la plaine européenne. 1-8 Hambourgien ; 9-12 Creswellien 4." d'après A. Rust 1958 ; 9-12 d'après J.-B. Campbell 1977). (1, 3, 6, 310
plupart du renne, et des restes moins nombreux même chronologie, le voisinage direct et le milieu
appartenant à la faune de la toundra (Meiendorf, naturel presque identique où les deux cultures se sont
Stellmoor, Poggenwisch, Teltwisch). La question de développées, permettent d'admettre que l'existence
la datation de la culture hambourgienne s'est derniè de la population svidérienne s'est aussi appuyée sur
la chasse aux rennes et aux animaux de la toundra. rement compliquée, On Га située dans le Dryas I et
Les inventaires svidériens diffèrent des ahrensbour- plus précisemmentdans son oscillation plus chaude
de Meiendorf-Raunis et au début du Boiling. Ce giens par leurs pointes pédonculées qui, en général,
pendant, à la suite d'une nouvelle élaboration des ont, du côté ventral, des retouches solutréennes.
Dans ce cas, on a également appliqué la technique du diagrammes polliniques, elle se situerait plutôt dans
le Boiling (Usinger, 1975). Cette population a donc nucleus à deux plans de frappe, technologie qui a
donné des lames de silex de haute qualité, (fig. 2, 14 vécu dans un paysage de toundra couverte d'une
et 15). forêt de bouleaux. L'outillage type de la culture
hambourgienne comporte des pointes à cran très
caractéristiques, des perçoirs de type « Zinken », des Les chasseurs de la forêt. grattoirs principalement sur lames et possédant très
souvent des bords retouchés. Dans les cultures
récentes, on trouve parfois des grattoirs sur éclats, Ce second groupe englobe les cultures suivantes :
des microlithes à un bord couvert de fines retouches Federmesser, cheddarienne (Penknife Point Phase),
tarnovienne et vitovienne. La culture Federmesser appelées par A. Rust Mikroformen. Les acco