Le problème des ruines du Vieil-Evreux (Eure) - article ; n°2 ; vol.1, pg 191-206
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Gallia - Année 1943 - Volume 1 - Numéro 2 - Pages 191-206
16 pages

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Publié le 01 janvier 1943
Nombre de lectures 61
Langue Français
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Extrait

Marcel Baudot
Le problème des ruines du Vieil-Evreux (Eure)
In: Gallia. Tome 1 fascicule 2, 1943. pp. 191-206.
Citer ce document / Cite this document :
Baudot Marcel. Le problème des ruines du Vieil-Evreux (Eure). In: Gallia. Tome 1 fascicule 2, 1943. pp. 191-206.
doi : 10.3406/galia.1943.1974
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galia_0016-4119_1943_num_1_2_1974PROBLÈME DES RUINES DU VIEIL-ÉVREUX LE
par M. Marcel Baudot
Les fouilles du Vieil-Êvreux
[Les fouilles du Vieil-Évreux posent une question historique qui fait l'objet
principal de l'article ci-après de M. Baudot. Les fouilles elles-mêmes sont connues
et ont fait l'objet de publications excellentes, tant dans des ouvrages déjà anciens
cités par M. Baudot que, plus récemment, dans- des revues faciles à trouver.
On se souvient, en effet, qu'au cours des années précédant 1914, le commandant
Espérandieu avait repris les recherches sur le plateau du Vieil-Évreux et qu'il a
donné d'excellents comptes rendus de ses travaux et de ceux qui avaient précédé
les siens dans le Bulletin de la Société française des fouilles archéologiques, t. III,
3e fasc, 1913, p. 56-131 et t. IV, p. 78-106.
Plusieurs savants normands ont eux-mêmes publié les résultats de leurs
recherches sur le terrain : M. H. Lamiray, Le Vieil-Évreux, Fouilles de la Basilique
de 1911 à 1914 dans le Bulletin de la Société normande d'Études préhistoriques,
XVII, p. 106-129 et M. Baudot dans la même revue : XXX, 1936, p. 68-95 ;
XXXI, 1939, p. 132 sq. On trouvera un bon résumé des dernières découvertes
dans le Bulletin de la Société française des fouilles archéologiques, VII, 3e fasc,
1940-1942, p. 293-296, pi. XVII et XVIII. Rappelons qu'un exposé d'ensemble
a été donné des trouvailles du Vieil-Évreux dans le livre de M. J. Mathière,
La Civilas des Aulerci Eburovices, Évreux, 1925.
Pour la commodité du lecteur, nous reproduisons ici (fig. 1) le petit plan
d'ensemble donné par Espérandieu d'après Bonnin dans le Bulletin de la Société
française des fouilles archéologiques, III, 1913, p. 80-81.
Il convient d'y ajouter la découverte importante, due aux recherches de
M.Baudot, d'un fanum gallo-romain reconstruit sur un petit temple de caractère
celtique : Bulletin de la Société normande des études préhistoriques, XXX, 1936
et Bulletin de la Société française des fouilles archéologiques, VII, 1940-42. Ce
sanctuaire se trouve à 1 km. 500 au sud des thermes et à 2 kilomètres au sud-ouest
du théâtre, à 200 mètres environ du hameau de Cracouville, dans le quadrilatère
compris entre la voie ferrée de Paris à Cherbourg, le vieux chemin gaulois de 192 M. BAUDOT
Chartres à Rouen, la route d'Ivry et la voie ferrée d'Évreux à Dreux, aux lieux
dits La Mare-Losier et Les Fonlenelles. Comme l'indiquent ces noms, il s'agit du
sanctuaire d'une source aujourd'hui tarie. Quoiqu'éloignées du centre, où furent
retrouvés les restes des monuments les plus importants, ces ruines ne sont
cependant pas isolées. « Entre le quartier des thermes et les ruines de Cracouville,
— dit M. Baudot, — nous avons reconnu, de chaque côté du vieux chemin
gaulois une suite continue de vestiges antiques. »
Cette dernière découverte confirme l'impression de dispersion que produit
déjà le plan que nous reproduisons ici. Il s'agit, au Vieil-Évreux, d'un ensemble
extrêmement vaste, où l'on ne retrouve en aucune façon l'ordonnance régulière
des cités romaines, ni même la cohésion d'oppida celtiques tels que le Mont
Beuvray ou Gergovie.]
A. G.
Le Vieil-Évreux et Saint-Aubin-du-Vieil-Évreux, réunis depuis 1845 en une
seule commune, formaient avant 1810 quatre communes : Vieil-Évreux, Saint-
Aubin-du-Vieil-Évreux, Le Coudray et Cracouville. Les ruines s'étendent sur
toute la partie orientale de la commune actuelle, sur tout l'ancien territoire du
Vieil-Évreux et de Cracouville, à 8 kilomètres au sud-est d'Évreux ; elles
débordent sur le territoire des communes limitrophes de Miserey, de Cierrey et
du Val David. L'ensemble est situé à 133 mètres d'altitude sur le promontoire
d'un plateau d'argile à silex et de craie blanche, dominant, au nord-est, les fonds
de Cierrey et, au sud, le vallon desséché de La Neuville-des-Vaux.
Les ruines étaient assez considérables pour entretenir des traditions et
des légendes populaires. Dès le xvne siècle elles avaient retenu l'attention des
érudits et, depuis toujours, offraient aux constructeurs une inépuisable réserve
de matériaux : traditions locales attestées par la Vie de saint Taurin écrite
au ixe siècle par un moine de l'abbaye de Saint-Taurin d'Évreux (1) qui place au
Vieil-Évreux la résidence du « préfet » romain, par le nom même de Vieil-Évreux
que porte déjà la localité dans un texte du xne siècle (2), par des noms de
lieux-dits tels que les Remparts sur l'emplacement du théâtre romain ou V ancienne
rivière d'Iton pour les vestiges de l'aqueduc ; légendes populaires comme celle
des druidesses de Cracouville rapportée au xvne siècle par un historien
d'Évreux (3) ; observations des érudits locaux : Le Batelier d'Aviron qui
mentionne « un nombre infini de médailles d'or, d'argent et de bronze, romaines
et gothiques » trouvé au Vieil-Évreux (3) où il place l'ancienne ville d'Évreux,
(1) Éditée par l'abbé Mesnel, dans Les saints du diocèse d'Évreux. Saint-Taurin. Évreux (1914), p. 53.
(2) Marquis de Blosseville, Dictionnaire topographique de VEure, p. 231.
(3) Le Batelier d'Aviron, Mémorial historique des évêques, ville et comté d'Évreux, édition Lebeurier.
Annuaire administratif de VEure de 1865, p. 3. LES RUINES DU VIEIL-ÉVREUX 193
□n
o
B
Fig. 1. Plan général
des fouilles de Bonnin.
1 . Aqueduc ;
2. Thermes et gymnase ;
3. Basilique, prétoire ou palais ;
4. Théâtre ;
.">. Édifice dit du Champ-des-Dés ;
C>. Constructions diverses et puits ;
7. Petit temple dans le lieudit
Champ-des-Os ;
9. Tronçons d'encaissement maca
damisé ;
10. Terrain composé de cendres sur
une épaisseur d'un mètre ;
11. Bassin rectangulaire au-devant
du théâtre, où vient aboutir
une partie des eaux de l'aque
duc ;
12. Autre bassin près de l'édifice
ou du Champ-des-Dés.
Les constructions qui ne portent point de numéros étaient trop détruites pour qu'il fût possible d'en
étudier les détails et quelques-unes ont été tracées sur le plan d'après l'indication seule de leurs traces
visibles dans les blés au moment de la moisson. La « nécropole » est numérotée 8 ; sa position, qui n'est
pas indiquée sur le plan, serait à 1.300 mètres environ au sud des thermes, sur le prolongement du « tronçon
d'encaissement macadamisé » (n° 9).
(Bulletin de la Société française des fouilles archéologiques, III, 1913, p. 80-81.) 194 M. BAUDOT
opinion partagée par l'abbé Dumoulin dans son Histoire de Normandie (1) ;
M. de La Roque dans un article du Journal de Trévoux de septembre 1713 et
Durand dans son Calendrier historique et astronomique à V usage du diocèse d'Évreux
pour l'année 1749 qui ne voient dans les ruines du plateau qu'un camp de
César (2) ; le curé du Vieil-Évreux, Boislambert, dans une lettre parue dans les
Nouvelles Recherches sur la France en 1766 (3), qui donne d'intéressantes précisions
sur l'étendue des ruines et la richesse du sol en « médailles et autres sortes
d'antiquités » ; réserve de matériaux utilisés dès l'époque romaine pour la
construction de l'enceinte fortifiée du.nie siècle autour de la Cité d'Évreux, ayant
servi en tout cas à l'édification des murs des maisons rurales du Vieil-Évreux et
des hameaux d'alentour non moins qu'à, l'infrastructure de la route royale de
Paris à Lisieux entre 1765 et 1770 (4).
Le problème posé par ces ruines ne pouvait être résolu que par des fouilles
méthodiques. Dès 1801, un homme remarquable, François Rêver, directeur de
l&#

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