Le site néolithique moyen de Liévin (Pas-de-Calais) - article ; n°10 ; vol.82, pg 422-448
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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1985 - Volume 82 - Numéro 10 - Pages 422-448
27 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1985
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

J.-F. Piningre
G. Delibrias
A.-V. Munaut
Ch. Vadet
Charles Tanguy Le Roux
Le site néolithique moyen de Liévin (Pas-de-Calais)
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1985, tome 82, N. 10-12. pp. 422-448.
Citer ce document / Cite this document :
Piningre J.-F., Delibrias G., Munaut A.-V., Vadet Ch., Le Roux Charles Tanguy. Le site néolithique moyen de Liévin (Pas-de-
Calais). In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1985, tome 82, N. 10-12. pp. 422-448.
doi : 10.3406/bspf.1985.8649
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1985_hos_82_10_8649:
422
Le site néolithique moyen de Liévm
(Pas-de-Calais)
Avec par J.-F. la collaboration Piningre de G. Delibrias, A.-V. Munaut, Ch. Vadet, Ch.-T. Le Roux
vallée de la Souchez. Les modifications du paysage
ne permettent plus d'apprécier à cet endroit la 1) HISTORIQUE morphologie du versant, mais quelques dizaines de
mètres au Sud celui-ci est encore très escarpé.
En juin 1968, F. Roger remarquait et fouillait dans Le substrat crayeux du Sénonien, très fissuré, se Liévin une fosse entaillée dans la craie, apparue en débite aisément en petits blocs. Il présente par coupe dans des travaux de terrassement, à l'intersec endroits des poches de dissolution colmatées par une tion des rues V.-Hugo et Clovis. Le matériel lithique argile sableuse jaune très plastique. La craie qui et céramique recueilli était attribué au Chasséen par affleure au Nord-Ouest dans les parties hautes de la A. Truffreau, auteur de la publication relatant ces parcelle, est recouverte par un limon jaune qui recherches (A. Truffreau, 1970). s'épaissit progressivement jusqu'à atteindre une puis
sance de 1 mètre en bordure de l'escarpement. Cette Le 9 février 1976, à la suite d'un projet de
lotissement sur le terrain voisin, des sondages déce
laient l'existence d'une seconde fosse qui était fouil
lée du 8 au 21 mars, alors que la surveillance des
travaux confirmait l'absence de tout autre vestige sur
cette parcelle (1).
2) SITUATION
Le site se trouve à la limite Sud de la Gohelle,
plaine crayeuse intermédiaire entre la plaine de
Flandre au Nord et les premières collines de l'Artois
qui s'élèvent rapidement à plus de 150 m, à 3 km au
Sud (fig. 1). La fosse est proche de la rupture de
pente du plateau crayeux, incliné légèrement vers le
Sud-Ouest, qui domine d'une dizaine de mètres la
(1) Nous remercions M. A. Sowinsky le propriétaire du terrain qui a bien
voulu nous autoriser à effectuer ces travaux avec compréhension.
Nous avons reçu un appui efficace dès le début des travaux de
P. Demolon. Conservateur au Musée de Douai envers qui nous sommes
particulièrement reconnaissants. Nous ne saurions oublier les principaux
membres de l'équipe A. Demolon. J. Barbieux. J. Blocquet et F. Roger Fig. 1 - Localisation du site de Liévin. ainsi que tous ceux qui nous ont apporté leur concours. 423
couche est très perturbée par des impacts d'obus et
des fondations de constructions anciennes. Aucun
vestige contemporain de la fosse n'y a été recueilli.
L'ensemble du plateau est actuellement loti par
des cités minières qui dominent le centre de la ville
de Liévin situé en contrebas. Les jardins privés
exceptés, il reste peu d'endroits qui permettraient d'y
poursuivre des recherches. Plus au Sud, à 300 m
environ des fosses, une zone de loisir laisse espérer la
possibilité d'investigations futures.
La fosse se présente sous la forme d'une excava
tion subrectangulaire, longue de 7 m. large de 3 m.
d'une superficie de 18 m: environ, orientée N-E,
S-W. D'une profondeur de 2,30 m environ sous la
surface du sol actuel, elle entaille la craie sur 1.10 m Fig. 2 - Fosse n" 2 à la fin de la fouille. Au premier plan, l'appendice en plan environ. Ses deux grands côtés N-W et S-E sont incliné.
constitués par des diaclases. Au Sud-Ouest une sorte
d'appendice descend progressivement suivant le plan
— Couche I incliné d'une interstrate pour rejoindre le fond de la
fosse. Partout ailleurs, les parois subverticales extr
C'est une couche humique homogène à sédiment êmement délitées et fissurées, s'effritent sous la forme
fin. gras et noir, enrobant un petit cailloutis de craie de blocs anguleux (fig. 2).
corrodé. Elle présente fréquemment des poches de
petits granules de craie vides de sédiment. Son
épaisseur, de 30 à 35 cm vers le centre de la fosse,
s'amincit sur les bords où elle a été tronquée par le
3) LA STRATIGRAPHIE (fig. 3) décapage des engins.
Sous les limons de couverture, les dépôts se — Couches lia, lib. Ile
regroupent en deux ensembles bien distincts. Des
couches d'éboulis de comblement constituant l'essent Ces formations lenticulaires à pendage centripète
iel du remplissage recouvrent un niveau d'occupat sont constituées par un cailloutis de craie corrodée
ion reposant directement sur le sol. De haut en bas dominant à matrice limoneuse brune. Les éléments
nous trouvons : grossiers deviennent plus denses et plus aérés vers le
u к vin и>7<;
Fig. 3 - Coupe stratigraphique Est-Ouest. :
424
centre de la fosse. Ceci, et le litage régulier des quelques fragments d'une calotte crânienne humaine
dépôts, illustrent un comblement naturel par gravité. portant des traces d'ustion, ultimes témoins d'une
utilisation épisodique de la fosse au cours de son
remplissage. — Couches Ild et Ilf
Les couches Ilia et Illb se distinguent nettement Cet ensemble de couches lenticulaires à pendage
des précédentes. Le matériel archéologique de la centripète, est composé en majorité de biocailles ou
couche Ilia est dense, réparti sur toute son épaisseur. de cailloutis de craie cimentés en bordure de la paroi
La répartition en plan est uniforme et suit l'extension par un sédiment argileux gris ou de la brèche. De la
maximale de la couche (fig. 4). Les tessons de paroi vers le centre de la fosse on passe d'un open
céramiques sont de taille et de cuisson inégales, work, parfois difficile à différencier de la craie en
certains fragments appartenant à la même céramique place, à un petit éboulis sec homométrique qui
ont été recuits après le bris du récipient. Les tessons s'accorde avec une première phase de désagrégation
les plus grands reposent le plus souvent sur leur face de la paroi, sans doute assez rapide.
convexe et épousent d'une manière générale le
pendage de la couche. Toutefois, les fragments — Couche Ilia proches de la verticale sont fréquents. Les éclats et
La couche Ilia, épaisse de 10 à 15 cm, est déchets de débitage l'emportent nettement sur les
composée de sédiment fin charbonneux de pigmentat outils avec 83,9 % de l'ensemble. Comme dans les
ion noire. Elle est localisée au plan incliné et à ses couches I et II les pièces craquelées au feu sont
abords immédiats, le long de la paroi Sud-Ouest, et nombreuses et représentent en poids 38.3 % de
repose sur la roche en place. l'ensemble, outils et éclats compris. La faune, égale
ment abondante, est très esquillée. En nombre de
— Couche Illb fragments sa représentation domine nettement toutes
les autres couches. Néanmoins en raison de cette
Sous les couches d'éboulis, un mince niveau limo fragmentation, seuls 12 % des fragments ont pu être neux jaunâtre, riche en granules et cailloutis de craie, déterminés. On retrouve ici encore une action du feu épais de quelques cm, repose sur tout le fond de la importante sur 44,3 % des esquilles contre 5 % pour fosse, soit directement au contact de la roche en l'ensemble II et 31 % pour l'ensemble 1.
place, soit en F4-F5 sur un aménagement de bio
cailles de craie et d'argile compactées destiné à
régulariser un niveau sensiblement horizontal.
4) REPARTITION DU MATÉRIEL ARCHEO
LOGIQUE
Le mobilier archéologique présent dans les format
ions supérieures (couches I à Ilf) est composé de
déchets de débitage du silex, d'outils, de fragments
de céramiques très morcelés et d'ossements animaux.
On le retrouve réparti sur toute l'épaisseur du
sédiment, sans organisation particulière comme dans
les couches I et lib, mais aussi fréquemment dans les
zones externes, proches de la paroi, comme en Ild.
La dispersion de quelques fragments appartenant
rarement à une même

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