Le Tiers État d après la charte de Beaumont et ses filiales, par Édouard Bonvalot.  ; n°1 ; vol.45, pg 381-389
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Le Tiers État d'après la charte de Beaumont et ses filiales, par Édouard Bonvalot. ; n°1 ; vol.45, pg 381-389

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Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1884 - Volume 45 - Numéro 1 - Pages 381-389
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Publié le 01 janvier 1884
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Langue Français

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Maurice Prou
Le Tiers État d'après la charte de Beaumont et ses filiales, par
Édouard Bonvalot.
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1884, tome 45. pp. 381-389.
Citer ce document / Cite this document :
Prou Maurice. Le Tiers État d'après la charte de Beaumont et ses filiales, par Édouard Bonvalot. In: Bibliothèque de l'école des
chartes. 1884, tome 45. pp. 381-389.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1884_num_45_1_447263384
Le Tiers État, d'après la charte de Beaumont et ses filiales, par
Edouard Bopjvalot. Paris, 4884. In-8°, xxv-557 pages, appendice
de 88 pages.
La charte accordée en 1182 par Guillaume de Champagne, arche
vêque de Reims, à la ville neuve de Beaumont-en-Argonne, et connue
sous le nom de loi de Beaumont, doit sa célébrité à l'immense diffusion
qu'elle a eue, au moyen âge et jusque vers les temps modernes, dans le
nord-est de la France et en Belgique. Elle a servi de modèle à la plu
part des chartes de coutumes ou d'affranchissement octroyées aux vil
lages des comtés de Luxembourg, de Bar, de Chiny, de Réthel, du
duché de Lorraine; elle a pénétré jusqu'en Champagne. Bien que cette
loi eût depuis longtemps attiré l'attention des historiens, il était néces
saire d'en faire une étude plus approfondie et de soumettre à l'analyse
et à la comparaison toutes les chartes qui en sont dérivées. M. Bonvalot
est le premier qui ait tenté ce travail d'ensemble. Il paraît toutefois
oublier que des études partielles lui avaient ouvert la voie, et ne pas
rendre un hommage suffisant à ses devanciers. Il n'est pas hors de pro
pos de rappeler ici les plus remarquables d'entre ces travaux.
Dom Calmet signalait l'importance de la loi de Beaumont dès 1728 1.
Un article lui est consacré dans le Répertoire de jurisprudence de Guyot 2.
De nos jours, l'abbé Defourny l'a étudiée en un volume spécial3. Mais,
avant lui, Jeantin avait, dans ses divers ouvrages 4, indiqué, publié ou
analysé un grand nombre de filiales de la loi de Beaumont. M. d'Arbois
de Jubainville a écrit un chapitre sur sa propagation en Champagne 5.
M. Leclercq a dressé une liste des localités du Luxembourg et du comté
de Chiny affranchies à la loi de Beaumont, liste qui ne comprend pas
moins de soixante-seize villages ; il y a ajouté un supplément6. En 1878,
M. Kurth étudiait la charte d'affranchissement de Saint-Léger, imitée de
1. Histoire de Lorraine, t. II, col. 314.
2. T. XI, p. 18-19.
3. Defourny, Beaumont-en-Argonne et la loi de Beaumont, ou Histoire
d'une commune et d'une coutume depuis le XIIa siècle jusqu'à la Révolution
de 1789. Reims, 1863, m-8°.
4. Jeantin, les Chroniques de l'Ardenne et de Woëpvres... pour servir à
l'histoire de l'ancien comté de Chiny. Nancy, 1851-1852, 2 vol. in-8°. — Les
Marches de l'Ardenne et des Woëpvres. 1854, 2 vol. in-8°. — Manuel
de la Meuse. Nancy, 1861-1863, 3 vol. in-8\
5. Histoire des comtes de Champagne, t. IV, 2e partie, p. 715. Voyez au t. II,
p. cxxxvi, un document intitulé : ce Sequuntur loca quae comités Campaniae
palatini subdideruat archae seu legi Campaniae vulgo de Belmont. »
6. Leclercq, Coutumes des pays, duché de Luxembourg et comté de Chin//.
Bruxelles, 1867, in-4°, t. I, p. 24. — Supplément aux Coutumes des pays,
duché de Luxembourg et comté de Chiny. Bruxelles, 1878, in-4°, p. 1. 382
celle de Beaumont *. Et tout récemment le même professeur publiait
une excellente brochure sur le renouvellement annuel des échevinats
dans les localités de Belgique qui suivaient la loi de Beaumont 2. Autant
d'études que M. Bonvalot a connues, mais qu'il n'a point cru devoir
tout d'abord rappeler au lecteur, bien qu'il ait fait précéder son livre
d'une sorte de bibliographie. Il lui suffit d'énumérer (p. vn-ix) les auteurs
qui ont négligé de parler de la loi de Beaumont. Encore ne se pique-t-il
guère d'exactitude dans cette bibliographie négative. Il regrette de ne
rien trouver « dans les historiens du régime municipal, dans Leber,
dans Raynouard » ; il omet le plus illustre d'entre eux; Augustin Thierry,
qui a tout au moins marqué la diffusion extraordinaire de la loi de Beau-
mont3. Il reproche à M. d'Arbois de Jubainville de s'être borné à ana
lyser les dispositions de cette charte : un historien du comté de Cham
pagne n'avait pas à en faire une étude plus détaillée ; il lui convenait
seulement de signaler son influence, d'ailleurs assez restreinte, sur les
coutumes de Champagne.
Le plan suivi par M. Bonvalot n'est pas à l'abri de toute critique.
Son ouvrage s'ouvre par une description géographique et un tableau de
l'état social et économique de la Gaule- Belgique au xne siècle. Après
quoi il entre en plein cœur du sujet en publiant un texte (p. 98) de la
loi de Beaumont, qu'il eût été préférable de reporter en tête des pièces
justificatives. Il résume en quelques pages les traits essentiels et carac
téristiques de la charte de 1182. Má chapitre ni, il retrace la rapide et
surprenante extension de la loi de Beaumont. Il introduit dans ce cha
pitre un catalogue des coutumes qui en sont dérivées. Les chapitres iv
à vin sont consacrés à l'étude simultanée des dispositions de la charte-
mère et des filiales. Cette méthode admise, l'ordre adopté par M. Bonv
alot pour la classification des matières n'est pas satisfaisant. En effet,
l'étude sur l'état des personnes et de la propriété (ch. v) est séparée de
celle sur les redevances et services (ch. vu) par le chapitre vi consacré
à l'administration et la justice. Ces redevances frappant soit les per
sonnes, soit les biens, le chapitre vu aurait dû prendre la place du cha
pitre vi. Si M. Bonvalot s'est décidé pour un autre ordre, c'est, croyons-
nous, qu'il voit dans les redevances retenues par le seigneur une
compensation pour lui des privilèges qu'il avait accordés à ses hommes,
à savoir : « la liberté, la propriété, le self-gouvernement. » D'ailleurs,
1. Comptes rendus des séances de la commission royale ďhistoire, 4e série,
t. V, p. 27-40. Bruxelles, 1878, in-8\
2. Kurth, la Loi de Beaumont en Belgique. Étude sur le renouvellement
annuel des justices locales. Bruxelles, 1881, in-8°, extr. du t. XXXI des Mémoires
couronnés publ. par l'Acad. royale de
3. Tableau de la France municipale, à la suite de l'Essai sur l'histoire du
tiers état, in-12, 1866, p. 295. 383
l'examen simultané de la charte de Beaumont et de toutes ses filiales
n'est pas sans avoir entraîné une grande confusion. Ces filiales, encore
qu'elles aient un lien commun, n'en sont pas moins très différentes les
unes des autres. Les modifications qu'a reçues la loi primitive dans les
diverses seigneuries où elle a pénétré sont nombreuses. Les concessions
sont en outre d'époques très diverses. Il eût donc mieux valu, après avoir
soumis à une analyse détaillée la charte de Beaumont, l'avoir suivie
elle-même à travers les âges, répartir les filiales en divers groupes et
montrer en quoi elles différaient du texte d'où elles sont sorties. Mais
M. Bonvalot n'a qu'un médiocre souci de la chronologie. Le défaut de
sa méthode est particulièrement sensible dans le chapitre vin qui traite
de la procédure. Il a eu le tort de chercher à fondre en un seul tout des
éléments d'époques diverses.
M. Bonvalot ne cite que rarement ses sources. Il se contente de ren
voyer aux chartes où l'on peut trouver la justification de ce qu'il avance,
et cela en donnant le nom des villages qui les ont obtenues ; mais, si
nous exceptons celles qui ont été publiées dans l'appendice, les autres
se trouvent disséminées dans nombre d'ouvrages que le lecteur n'est pas
tenu d'avoir sous la main. C'est rendre les vérifications très longues et
très pénibles. D'autant plus quelle livre ne renferme pas de table alpha
bétique des filiales, et qu'il est difficile de les retrouver dans les tableaux
qu'en a dressés l'auteur. Certes, la citation de tous les textes n'eût fait
qu'encombrer un livre déjà très volumineux, mais il suffisait de trans
crire les textes caractéristique

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