Le trésor d Escharen (Pays-Bas) - article ; n°2 ; vol.6, pg 153-210
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Description

Revue numismatique - Année 1959 - Volume 6 - Numéro 2 - Pages 153-210
45 46-59 60 61 62 63 \ ;
58 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1959
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Jean Lafaurie
Le trésor d'Escharen (Pays-Bas)
In: Revue numismatique, 6e série - Tome 2, année 1959 pp. 153-210.
Résumé
45 46-59 60 61 62 63 \ ;
Citer ce document / Cite this document :
Lafaurie Jean. Le trésor d'Escharen (Pays-Bas). In: Revue numismatique, 6e série - Tome 2, année 1959 pp. 153-210.
doi : 10.3406/numi.1959.1685
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/numi_0484-8942_1959_num_6_2_1685Jean LAFAURIE
LE TRÉSOR D'ESCHAREN (PAYS-BAS)
PL XI-XII.
Le trésor de monnaies mérovingiennes étudié ici a fait l'objet
d'une remarquable publication dans la Revue belge de Numismat
ique en 1898 x, mais il est resté à peu près ignoré des numismates
et des historiens en raison de la controverse qui s'est élevée, dès
son apparition sur le marché, sur l'authenticité de plusieurs pièces 2.
L'examen de ces monnaies, conservées dans les collections des
Cabinets de La Haye et de Bruxelles, a permis de constater que
ces soupçons étaient totalement injustifiés. Les solidi de Nimègue,
qui avaient particulièrement suscité cette suspicion, sont d'une
parfaite authenticité. Ces constatations permettent de reprendre
l'étude de ce trésor, qui peut être considéré comme un des plus
importants documents historiques et économiques de la période
mérovingienne 8.
1. C. Wilde et H. J. Dompierre de Chaufepié, La trouvaille d'Escharen, dans R. belge Num.,
1898, p. 253-272, pi. VI-VIII ; C. Wilde, dans Studièn op Godsdienstig, Westenschappelijk en
Letterkundig gebied. Compte rendu de cet article par M. de M(an), Trouvaille de monnaies méro
vingiennes á Escharen, dans Tijdschrift van het... voor Munt-en Penningkunde, VI, 1898, p. 147-
150.
2. M. de Man, op. cit. écrit déjà, dans son article daté de février 1898 : « II est vrai qu'un
numismate français des plus compétents, a déclaré qu'on fut la dupe d'une fabrication moderne,
et que les monnaies de la trouvaille sont fausses ». R. Serrure, Monnaies mérovingiennes fausses,
dans B. de num., IV, 1897, p. 91-92, fig. 13 ; С. Dupriez, Un nouveau sou d'or mérovingien, Gazette num. (belge), II, 1er octobre 1897, p. 8-10 ne doute pas de l'authenticité ; le môme
auteur dans le compte rendu de l'article de C. Wilde et Dompierre de Chaufepié, Gazette
num., 1er juillet 1898, p. 124-125, déclarent les monnaies authentiques.
3. Les monnaies ont pu être exposées et étudiées à Paris grâce au bienveillant concours de
Mm" Zadoks-Jitta, MUe J. Lallemand, MM. H. Enno van Gelder et Bâillon qui ne sauraient
être trop remerciés de leur grande amabilité ; J. Lafaurie, dans B. Soc. franc. Num., février
1958, p. 25-28 ; Deux trésors monétaires du VIe siècle trouvés aux Pays-Bas, dans La monnaie,
trésor d'art et d'histoire, Troisième exposition-concours de numismatique. Paris, Musée Monétaire,
mai-juillet 1958, p. 73-76, traduction en hollandais, Twee -e-eeuwse Munt-Vondsten uit Nederland,
dans De Geuzenpenning, VIII, 3 juillet, 1958, p. 25-28, carte. 154 J. LAFAURIK
Les circonstances de la découverte sont parfaitement connues
grâce à un acte notarié dressé le 21 septembre 1897 1 :
« Environ cent mètres au sud-ouest de l'église paroissiale de la
commune d'Escharen se trouve un champ, appartenant au père
des comparants, nommé Jean-Francis Schamp, dans le voisinage
immédiat de sa demeure. Dans le cours du printemps de cette
année, on s'est mis à déblayer ce champ pour se servir du sable
comme litière dans l'étable, et, vendredi le 16 avril 1897, dans
l'avant-midi, les deux comparants, jeunes gens d'environ 30 ans,
venaient de charger une charretée qu'ils vidèrent dans l'étable,
quand Je premier comparant remarqua, parmi le sable déchargé,
un objet qu'il prit d'abord pour une pierre. En le ramassant, et
en l'inspectant plus attentivement, il vit que c'était un petit pot
rempli de terre. Or, en le vidant, en le frappant contre le mur de
l'étable, il en vit tomber tout à coup 66 pièces d'or sur le sable.
En chargeant, on ne s'était pas aperçu du pot et celui-ci ne put
guère s'être trouvé en terre à plus de 60 cm de profondeur sous le
sol environnant. Les monnaies furent vite ramassées et déjà le
samedi, le lendemain de la trouvaille, on alla montrer une des
pièces dans une petite boutique d'orfèvrerie du voisinage, pour
savoir si elle était vraiment d'or. Une autre vint, peu de jours
après, pour 1 florin 50 cents, en possession d'un orfèvre de
Grave... »
Dans le numéro du 1er octobre 1897, de la Gazette numismatique
de Bruxelles, Charles Dupriez signalait un sou d'or de Nimègue,
mais immédiatement, dans son Bulletin numismatique, Raymond
Serrure écrivait : « II circule actuellement en Hollande des monn
aies mérovingiennes fausses... de types inventés de toute pièce...
l'une de ces dernières est un sou d'or prétendument frappé à
Nimègue... le faussaire a commis la maladresse de copier le revers
d'un tiers de sou valant sept siliques... », et d'invoquer le témoignage
de Maurice Prou. Marie de Man, en rendant compte d'un article
de G. Wilde consacré au trésor ajoutait : « II est vrai qu'un numis
mate français des plus compétents, a déclaré qu'on fut la dupe
d'une fabrication moderne, et que les monnaies de la trouvaille
sont fausses. » II n'a pas été possible de trouver un témoignage
écrit de Maurice Prou, seul un reçu d'un attaché de la Légation
des Pays-Bas, conservé au Cabinet des Médailles, permet d'affirmer
que Maurice Prou a eu les pièces en communication et qu'il les a
remises le 17 juillet 1897 au représentant du gouvernement néer-
1. C. Wilde et H. J. Dompierre de Chaufepié, op. cit., p. 269-270. TRÉSOR d'eSCMAREN 155 LE
landais, pour les transmettre à M. Dompierre de Chaufepié, alors
directeur du Cabinet des Médailles des Pays-Bas г.
Il est probable que si Г assertion de Serrure n'avait pas été exacte,
Prou aurait exigé une rectification. Son jugement un peu hâtif a
malheureusement laissé quelques doutes sur l'intérêt dé la trou
vaille, qui n'a pas été utilisée depuis.
Dès le 14 juin 1897 2 H. J. Dompierre de Chaufepié avait demandé,
à son ministre, l'autorisation d'acheter quelques pièces manquant
aux collections nationales. Cette autorisation lui était accordée le
lendemain. Ainsi 36 solidi et triens sont entrés au Cabinet des
Médailles des Pays-Bas. Les autres ont été dispersés, peut-être par
Dupriez. Dix exemplaires sont entrés dans la collection Baudouin
de Jonghe, puis, en 1924, au Cabinet des Médailles de Bruxelles,
deux autres dans la collection de Marie de Man. Il n'a pas été pos
sible de retrouver dans des collections connues la plupart des autres
exemplaires. La remarquable publication de C. Wilde et H.-J. de
Dompierre de Chaufepié permet cependant de connaître ce trésor
dans son intégralité. Seule la pièce vendue à l'orfèvre de Grave est
restée inconnue.
* * *
La situation géographique du lieu de la trouvaille est importante
pour sa compréhension et l'attribution des pièces à des lieux mod
ernes. Escharen est situé en Brabant septentrional au sud-ouest
de Nimègue, à environ 1,5 km de la rive gauche de la Meuse, donc
près de la ville qui paraît la plus importante du bassin inférieur du
Rhin, près aussi d'une voie navigable en relation directe avec le
Rhin.
Cette situation indique déjà que la constitution du trésor a été
tributaire de ces voies navigables, Rhin et Meuse, qui sont les
grandes voies commerciales qui unissaient la Gaule franque à la
Frise. Près des trois quarts des pièces composant le trésor pro
viennent d'ateliers rhénans ou mosans :
Ateliers rhénans : Bonn, 6 triens (nos 18-23),
Cologne, 6 triens (nos 12-17),
Magnia vico près de Nimègue, 2 solidi et
5 triens (nos 24-30),
Tiel, 1 solidus et 4 triens (nos 31-35).
1. Archives du Cabinet des Médailles, 1897.
2. Archives du Cabinet des Médailles de La Haye, 1897. Communiqué par Mme Zadoks-
Jitta. 156 J. LAFAUR1E
Ateliers mosans : Huy, 1 triens (n° 38),
Maastricht, 2 triens (nos 39-40).
Ateliers frisons indéterminés : 17 dont 14 de mêmes coins.

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