Les actes de saint Bénigne, apôtre de la Bourgogne. - article ; n°1 ; vol.21, pg 228-240
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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1860 - Volume 21 - Numéro 1 - Pages 228-240
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1860
Nombre de lectures 29
Langue Français

Extrait

Jules Marion
Les actes de saint Bénigne, apôtre de la Bourgogne.
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1860, tome 21. pp. 228-240.
Citer ce document / Cite this document :
Marion Jules. Les actes de saint Bénigne, apôtre de la Bourgogne. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1860, tome 21. pp.
228-240.
doi : 10.3406/bec.1860.445704
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1860_num_21_1_445704ACTES LES
SAINT BÉNIGNE,
APOTRE DE LA BOURGOGNE.
Étude historique et critique sur la mission, les actes et le culte de saint Bénigne,
apôtre de la Bourgogne, et sur l'origine des églises de Dijon , d'Autun et de Lan-
gres, par M. l'abbé Bougaud, aumônier de la Visitation de Dijon. (Publication de la
Société Éduenne.) — Autftn, 1859, 1 vol. gr. in-8°.
Parmi les nombreuses questions que la critique historique
aime à aborder de nos jours et s'applique le plus ardemment à
résoudre, la question si complexe des origines nationales occupe
le premier rang dans l'estime des savants et dans l'attention du
public lettré auquel s'adressent les travaux des érudits. Notre
génération, qu'on accuse d'ailleurs d'être si blasée, a conservé
pour tout ce qui touche à son passé la curiosité du jeune âge.
Indifférents en tant de points, nous voulons savoir au juste ce
que furent ceux qui nous ont précédés sur le sol que nous habi
tons, d'où ils venaient, et quelles transformations ils subirent
avant de porterie nom qu'ils nous ont légué. Ne serait-ce point le
désir de voir plus clair dans notre propre avenir qui nous rend
si curieux de connaître d'où nous sortons et par quels chemins
tortueux nous sommes arrivés au point où nous sommes? Mais
habituons-nous de bonne heure à la patience ; car la route est
longue et le point de départ enveloppé de ténèbres.
Au berceau de toutes les nations de notre moderne Europe
est assise une institution d'ordre supérieur, qui préside à leur
formation et à leurs premiers développements, à qui est confiée
la lourde tâche de leur éducation, et qui, pendantde longs siècles,
doit les guider d'un pas ferme et sûr dans les voies difficiles de
la civilisation. Cette institution, si bien appropriée au rôle ini
tiateur que la Providence lui a réservé, c'est le christianisme.
Aussi, entreprendre l'étude de nos origines nationales, est-ce
nécessairement et du même coup aborder celle des origines du 229
christianisme en Europe, tant les deux questions sont connexes.
Vraie pour l'histoire de nos voisins de race latine ou de race
germanique, cette observation a un caractère particulièrement
frappant en ce qui nous concerne, nous, les enfants de ce
royaume des Francs fondé par les êvêques, suivant l'expression
tant de fois citée d'un de nos plus originaux chroniqueurs. La
fille aînée de l'Église n'a qu'à montrer son histoire pour justifier
son titre.
Traitées avec amour par les immortels érudits des dix-sep
tième et dix-huitième siècles , puis délaissées au milieu des
tempêtes de la Révolution, les recherches sur les commencements
du christianisme en France et sur les premiers âges de nos di
verses églises épiscopales ont repris depuis vingt ans à peu près
une singulière activité. L'honneur de cette renaissance, il faut le
dire pour être juste, revient, au moins en partie, aux nouveaux
Bénédictins de la congrégation de France , héritiers, sinon de
l'esprit, du moins des traditions laborieuses de leurs devanciers,
et surtout aux remarquables travaux de leur chef, Tardent dom
Guéranger, et de son infatigable et savant collaborateur
Pitra. L'appel parti de Solesmes a été entendu, et, à l'heure
qu'il est, il y a peu de diocèses en France où les recherches sur
les origines de l'Église locale et sur ses premiers apôtres n'aient
déjà porté leurs fruits ou ne soient tout au moins à l'ordre du
jour. Là même où la saine érudition paraît quelque peu man
quer, le zèle et la bonne volonté ne font point défaut. Voici la
Bourgogne qui vient à son tour apporter sa pierre à l'immense
édifice qu'on tente, sinon de reconstruire entièrement, au moins
de restaurer par la base, et je ne crains pas d'affirmer que le
livre de M. l'abbé Bougaud sur saint Bénigne et sur les origines
des églises de Dijon, de Langres et d'Autun, à l'examen duquel
cet article est consacré, est digne à tous égards de la grande pro
vince dont il est destiné à éclairer les annales religieuses.
L'apôtre de la Bourgogne, saint Bénigne, appartient à cette
fameuse mission grecque de l'Asie Mineure, dans les rangs de
laquelle figurent d'abord les deux illustres fondateurs de l'église
de Lyon, saint Pothin et saint Trénée, puis saint Andéol, l'apôtre
du Vivarais, saint Valérien de Tournus, saint Marcel de Chalon,
saint Andoche et saint Thyrse, les martyrs de Saulieu, et dont
les premiers représentants débarquèrent sur les rivages de la
Gaule vers le milieu du deuxième siècle. Ordonné prêtre par 230
saint Pol ycarpe, évêque de Smyrně et disciple de l'apôtre saint
Jean, saint Bénigne, accompagné de saint Andoche et de
Thyrse, fut d'abord envoyé à Autun, où il baptisa saint Sym-
phorien, fils du chrétien Faustus, dans la famille duquel il avait
été recueilli. D'Autun, le saint missionnaire se rendit à Langres,
où il convertit à la foi chrétienne les trois frères jumeaux deve
nus plus tard les patrons de la cité Lingonne; puis il vint enfin
à Dijon, où, après un séjour de vingt ou vingt-cinq ans, il subit
le martyre, l'an 179 environ. Telle est la tradition constante des
églises de Bourgogne. Acceptée sans conteste pendant tout le
moyen âge, fidèlement reproduite dans les diverses versions des
actes du martyre du saint apôtre, consacrée par la liturgie, cette
tradition immémoriale commença d'être sérieusement attaquée
au dix-septième siècle. Depuis plus d'un siècle déjà, les légendes
des saints dont s'était nourri le moyen âge étaient soumises par
les savants a un grand travail de révision et de critique, que les
meilleurs esprits, en Europe, avaient jugé nécessaire. En France,
les bénédictins de la congrégation de Saint- Maur, dom Mabillon
en tète, s'étaient hautement associés au mouvement général,
tout en «'efforçant d'en contenir la marche dans les limites du
juste et du vrai et de prévenir les écarts des esprits exagérés.
Mais, à côté de l'école bénédictine, mesurée, sage, contenue,
s'était élevée une école violente, excessive, faisant de parti pris
litière de toutes les traditions, quelles qu'elles fussent, et dont
le chef et l'agent le plus actif était le fameux Jean de Launoy, su
rnommé le dénicheur de saints.
Ce fut un des plus fervents adeptes de cette école, Ismaël
•Boulli.au, protestant converti au catholicisme et plus tard même
ordonné prêtre, qui se chargea de passer au crible la légende de
saint Bénigne, et il le fit avec une hardiesse digne de son maître.
Dans une élégante dissertation latine intitulée : Diatriba in sanc
tum Benigními et publiée en 1647, Boulliau, après avoir habile
ment relevé les erreurs de toute sorte qu'il rencontre dans la
chronique de l'abbaye de Saint-Bénigne, monument du onzième
siècle, le seul qu'il paraisse avoir étudié, Boulliau, dis-je, arrive
à cette conclusion nette que la tradition du martyre de saint Bé
nigne a pour unique fondement une prétendue révélation miracu
leuse faite en 506 à saint Grégoire, évèque de Langres, et racontée
sur ouï-dire par Grégoire de Tours K , et que l'opinion la plus
1. De gloria Martyrům, cap. LI. 231
probable estque la mission de saint Bénigne et saint Bénigne lui-
même n'ont jamais existé, La dissertation de Boulliau, dont
l'érudition était d'ailleurs incontestable, porta se; fruits. Tille-
mont ' et Bail let % les plus comptés de ceux qui, après lui, trai
tèrent la question, se gardèrent bien sans doute de se lai

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