Les amis d Holstenius - article ; n°1 ; vol.6, pg 554-587
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Description

Mélanges d'archéologie et d'histoire - Année 1886 - Volume 6 - Numéro 1 - Pages 554-587
34 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1886
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Léon-G. Pélissier
Les amis d'Holstenius
In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 6, 1886. pp. 554-587.
Citer ce document / Cite this document :
Pélissier Léon-G. Les amis d'Holstenius. In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 6, 1886. pp. 554-587.
doi : 10.3406/mefr.1886.6497
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-4874_1886_num_6_1_6497AMIS D'HOLSTENIUS LES
La Bibliothèque Barberini conserve une partie de la corre
spondance de Lucas Holstenius, qui fut l'un de ses plus illustres
bibliothécaires. Ce n'est qu'après bien des aventures que le gen
tilhomme saxon trouva chez les Barberini, grâce à l'influence des
nombreux amis qu'il comptait parmi les savants, une position
durable et conforme à ses goûts. Ses fonctions de bibliothécaire
d'abord à la Barberine, puis à la Vaticane, le mirent en rela
tion avec la plupart des érudits européens, en firent l'un des
chefs de cette clientèle littéraire qu'avait groupée autour de ses
patrons leur intelligente libéralité. Il est donc naturel que sa
correspondance ait été volumineuse et qu'elle soit fort intéressante.
La Bibliothèque Barberini n'en possède plus que les débris:
Ses lettres latines, presque toutes autographes, sont contenues
dans le volume XXXI 64; les lettres latines de ses correspondants
d'Italie , d'Allemagne et d'Angleterre remplissent les volumes
XXXI 65-66. De sa correspondance française, on a composé un
recueil en deux volumes, inscrits au catalogue sous les nos XLIII
176, XLIII 85. Le premier volume contient 75 lettres adressées
à Holstenius par des correspondants de France et d'Allemagne,
entre autres l'archevêque de Montchal, le principal Aubert, le
libraire Cramoisy, Dupuy, Florent, Harcty, B. Michel, Poupart, le
comte de Rechein. Le n° XLIII 85 contient 40 lettres, adressées
à Holstenius par l'abbé de Barclay, Cramoisy, le chanoine au-
xerrois Noël Damy, Dupuy, le P. Mersenne, Delamare, etc. etc.;
44 lettres allemandes et anglaises, et 9 lettres adressées à Suarez,
évêque de Vaison, par des correspondants français. Un troisième
volume se joint naturellement à ceux-ci: c'est le n° XLIIE 158, les amis d'holstenius 555
qui contient des lettres écrites à Aléandro par des savants franç
ais, entre autres Dupuy et Rigault ; des lettres écrites à Pei-
resc (1), la dernière lettre de Peiresc à son frère, trois lettres
de M. de Valavès au cardinal Barberini, et quatre lettres à Suarez.
Ces lettres nous fournissent bien des renseignements curieux
sur la vie littéraire de ce petit cercle d'hommes distingués, sur
leurs travaux, sur leur caractère; elles précisent ou rectifient en
bien des détails ce que l'on sait de leur activité scientifique et
de leur vie. Elles nous introduisent dans l'intimité de ce groupe
littéraire dont la chronique familière devra entrer, au moins en
notes, dans la future histoire de la République des Lettres.
(1) Peiresc envoyait à son ami les lettres sur des sujets d'érudi
tion propres à l'intéresser, et celui-ci les gardait. Holstenius ne rendait
pas volontiers, semble-til, les livres qu'on lui prêtait. La bibliothèque
de Carpentras conserve une liste dressée par Peiresc des livres envo
yés par lui à Holstenius et gardés par celui-ci ; cf. dans le T. 2 de la col
lection Peiresc « Catalogi varii codicum » un catalogue des manuscrits
grecs de envoyés à Holstenius. cf. Lambert loc. cit. II, 8. Ces
livres ont enrichi soit la Vaticane, soit la bibliothèque Barberine. 556 les amis d'holstexius
I.
Charles de Montchal, archevêque de Toulouse (1).
diaries de Montchal (2) est, comme son illustre prédécesseur
le cardinal d'Armagnac (3), demeuré justement célèbre par ses
relations littéraires et ses goûts de bibliophile. Il fut l'ami et le
correspondant de plusieurs érudits de son temps. Les dédicaces
que lui adressèrent le Toulousain E. Molinier, Cironius, Com-
besis (4), Frizon (5), le R. P. Oddo, S. J., et d'autres encore (6),
(1) Dans l'intéressante séi'ie des Correspondants de Peiresc dont
plusieurs fascicules ont paru déjà, M. Tamizey de Larroque a annoncé
des lettres de M. de Montchal {Revue Critique 1884 I, p. 16, note 2).
Mais il manifeste l'intention de ne donner que des lettres tirées de la
Bibliothèque Nationale, des Bibl. d'Aix, de Montpellier, de Carpentras.
Cette réserve formelle nous autorise, semble-t-il, à publier ici des lettres
provenant de la Bibliothèque Barberini, sans crainte de paraître em
piéter indiscrètement sur le domaine légitime de l'érudit de Gontaud.
(2) Fils de Pierre de Montchal et d'Anne de Gruillon, abbé de
S. Amand de Boisse du diocèse d'Angoulême et de S. Sauveur de Cou-
tances, Ch. de Montchal fut promu à l'archevêché de Toulouse après
la cession du Cardinal d'Epernon de Lavalette et consacré le 9 Jan
vier 1628. Il occupa le siège de Toulouse jusqu'à sa mort survenue
le 22 Août 1651. Cf. G allia Christiana, XIII, coll. 61-64.
(3) Le cardinal d'Armagnac fut archevêque de Toulouse de 1562 à
1585 ; cf. Gallia Christiana, XIII, coll. 56-58, et l'intéressante étude, mal
heureusement introuvable, que M. Tamizey de Larroque a mise en tête
de son livre: Lettres inédites du Cardinal d 'Armagnac publiées avec
une introduction et des notes 'par Ph. T. de L. collection méridionale
tome V, Paris, Claudia, Bordeaux, Lefebvre, 1874. Tiré a cent exemp
laires. M. de Larroque donne une bibliographie du sujet.
(4) Fr. Combesis est l'auteur de la Bibliotheca Patrum Concinna-
toria, hoc est evangelia totius anni, sesta domenica illustrata ac exor-
nata ; Paris A. Bertier, 8 vol. in fol. 1662.
(5) Edition du célèbre traité d'Etienne Durand, De ritibus ecclesiae.
(6) L'histoire de S. Edmond par Casanova, le traité De virtutibus
et donis S. Spiritus de Ravel lui furent aussi dédiés. les amis d'holstenius 557
prouvent l'estime qu'on faisait de son mérite. Il était bon lati
niste, voire helléniste, il avait quelque teinture d'hébreu. Les
manuscrits de son cabinet (1) servirent de base à divers travaux
philologiques (2) et la plupart passèrent après sa mort dans la
Bibliothèque royale.
Enfin il fut l'ami de deux des plus notables savants de son
époque, Lucas Holstenius et Peiresc. Les lettres publiées ci-après
attestent la cordialité des relations qui existèrent entre eux. Elles
nous font mieux apprécier l'aimable physionomie de cet arche
vêque qui, réunissant tous les contrastes, fut un grand seigneur
érudit, un prélat théologien.
M. de Montchal se trouva aux prises, à son arrivée à Tou
louse, avec une situation fort embarrassée. Daus un diocèse qui
n'avait pas vu de pasteur depuis vingt-cinq ans (3), où la guerre
civile avait longtemps été en permanence, où le pillage était
presque à L'état chronique, il eut fort à faire pour rétablir quel
que discipline et pour fortifier les droits de sa charge. Il ne
trouva qu'hostilité eb mauvais vouloir dans son clergé, dans son
chapitre, et, chagrin plus vif peut-être pour son cœur d'humaniste,
dans son Université menu: qui " le traite comme un barbare et un
ennemi des lettres „. (Jette Université, restaurée (4) par le cardinal
d'Armagnac et jadis florissante, était, durant les troubles, arrivée au
dernier point de la décadence (5). Il ne s'est fait aucune leçon depuis
quatre ans, écrit l'archevêque, — sauf celles où l'on fit les " in-
(1) Cf. Montfaucon, Bibl. Bibliothecarum, II, p. 896, le catalogue
des mss. de Montchal passés dans la Bibliothèque Royale.
(2) Cf. (/allia Christiana, ΧίΙΓ, col. 63.
(}Ί) Vacant de 1/505 à 1614, le siège de Toulouse avait été occupé
de 1614 à 1G28 par le cardinal d'Espernon Lavalette. Mais celui-ci, qui
du resta était laïque, avait fort peu résidé ; c'est ce qui justifie l'expres
sion de M. de Montchal.
(4) L'université de Toulouse avait été fondée en 1229.
(5) Voir ci-après lettres 1 et 2 à Peire3C.
MÎ:r,ANGES d'AKCH. ET d'iIIST. VIe ΛΝΝΙΪΕ. 36 558 les amis d'holstenitjs
solences „ concertées contre lui. Dégoûté de ces querelles, un des
meilleurs professeurs, le doyen M. de La Coste, jurisconsulte emi
nent et 

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