Les archives imprimées de l Ancien Régime à la Bibliothèque nationale - article ; n°1 ; vol.104, pg 219-236
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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1943 - Volume 104 - Numéro 1 - Pages 219-236
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1943
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Suzanne Honore-Duverge
Les archives imprimées de l'Ancien Régime à la Bibliothèque
nationale
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1943, tome 104. pp. 219-236.
Citer ce document / Cite this document :
Honore-Duverge Suzanne. Les archives imprimées de l'Ancien Régime à la Bibliothèque nationale. In: Bibliothèque de l'école
des chartes. 1943, tome 104. pp. 219-236.
doi : 10.3406/bec.1943.449300
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1943_num_104_1_449300.
LES
ARCHIVES IMPRIMÉES DE L'ANCIEN RÉGIME
A LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE
Que va-t-on généralement chercher dans une bibliothèque
publique? Des livres, c'est-à-dire des ouvrages contenant,
sous forme imprimée ou manuscrite, l'expression de la pensée
d'un auteur sur un sujet déterminé. Telle est du moins la
conception que nos esprits modernes, dans leur logique, se
font d'un tel établissement. Cependant, l'ancienne Biblio
thèque du Roi, comme le British Museum, comme tant
d'autres moins illustres, mais tout aussi vénérables, conserve
bien autre chose que des livres : médailles et antiques,
estampes, musique, cartes, tout s'y trouve rassemblé de ce
qui peut alimenter l'humaine curiosité. Le Roi n'est-il pas le
plus riche des collectionneurs privés?
De ces collections disparates, dont la présence étonne en
un tel lieu, la moindre en intérêt n'est pas celle des titres et
chartes tant imprimés que manuscrits. Mais, si ces derniers
sont bien connus et souvent utilisés des historiens1, il n'en
est pas de même des actes imprimés. Inconnus de la plupart
des bibliothécaires, presque totalement ignorés du public
érudit, ces documents imprimés, émanés tant du pouvoir
souverain que de toutes les administrations et juridictions
de l'Ancien Régime, constituent cependant une source non
négligeable pour l'histoire des institutions des deux derniers
1. Charmes évalue la collection des titres manuscrits conservés à la Biblio
thèque nationale à 800 cartons et 31,000 volumes, chiffre fourni par l'adminis
tration. Cf. Xavier Charmes, Le Comité des travaux historiques et scientifiques
(histoire et documents ), t. I, Paris, 1886, in-4° (Collection de documents inédits sur
Vhistoire de France publiés par les soins du ministère de Г Instruction publique). 220 SUZANNE HONORÉ-DUVERGÉ
siècles de la monarchie. C'est sur la collection dé la Bibli
othèque nationale, de beaucoup la plus riche que possède notre
pays, que nous voudrions appeler l'attention des historiens.
Les pièces ont été groupées, pour la plus grosse part, dans
la série F (Jurisprudence), bien que certaines, considérées
comme présentant un intérêt historique, aient passé dans la
série L (Histoire de France), et que d'autres soient demeur
ées au département des Manuscrits dans les collections par
ticulières dont elles faisaient partie ; les actes ecclésiastiques
entrent dans la série E (Droit canon). Un service spécial,
destiné à cataloguer cet ensemble de documents, fut créé en
1886 sur l'initiative de Paul Marchai ; on commença par ran
ger les actes isolés sur les rayons, selon un cadre établi par
Guilhermoz pour les in-folio, par M. Isnard pour les in-quarto
et les in-octavo. Puis on procéda à l'inventaire sur fiches,
pièce à pièce, de cette immense collection. Un travail d'une
telle ampleur ne va pas sans quelques oublis : certains
recueils factices n'ont pas été dépouillés, certaines collec
tions du département des Manuscrits ont été omises, de
même que la plupart des actes de la série L ; en outre, la
grande majorité des recueils d'actes ne figure pas au fichier
et les fiches de renvoi d'une section à l'autre n'ont pas été
dressées ; on s'occupe actuellement de combler ces lacunes.
Le fichier ainsi obtenu n'est pas à la disposition du public.
Aussi faut-il regretter davantage que la publication du cata
logue n'ait pas été plus activement poussée. La catégorie
des actes royaux, c'est-à-dire des actes émanés directement
du roi, édits, ordonnances, déclarations, lettres patentes et
missives, a eu seule jusqu'ici les honneurs de l'impression :
le t. I du Catalogue des Actes royaux parut en 1910 par
les soins de M. Isnard. Puis le service, interrompu pour
trente ans, ressuscita en 1936 et mit au jour le t. II1.
Suspendu une deuxième fois, le travail reprit en 1941 avec
une équipe triplée; aussi les t. III et IV sont-ils d'ores
et déjà prêts ; ils iront jusqu'à la mort de Louis XIV. L'on
peut, semble-t-il, espérer désormais un rythme d'impression
1. Ministère de Г Instruction publique et des Beaux- Arts. Catalogue général des
livres imprimés de la Bibliothèque nationale. Actes royaux, par M. Albert Isnard.
T. I : Depuis Vorigine jusqu'à Henri IV ; t. II : Louis XIII, Louis XIV (1610-
1665), Paris, Impr. nationale, 1910-1938, in-8°. LES ARCHIVES IMPRIMÉES DE L'ANCIEN RÉGIME 221
plus régulier et plus rapide, qui permettra, de couronner dans
peu de temps l'ouvrage de tables qui en doubleront le prix.
* * *
Cette immense série d'actes imprimés de l'Ancien Régime
ne s'est pas constituée d'une seule pièce. Encore moins : —
comme on pourrait naïvement le supposer - — est-elle l'œuvre
du dépôt légal *. Il semblerait, en effet, logique d'imaginer
que, depuis 1537, la Bibliothèque du Roi ait reçu tout ce qui
s'imprimait en fait d'actes isolés ou de recueils. Il n'en est
rien. Non que ce genre de publications ait été exempté de
l'obligation du dépôt ; mais, outre les habituelles négligences,
les imprimeurs omettaient volontiers de déposer ces minces
travaux, dont la plupart tiennent largement en une feuille
pliée in-4°. Le mémoire bien connu remis en 1720 par Joanne
à l'abbé Bignon, qui présidait alors aux destinées de la Biblio
thèque, s'en plaint beaucoup. Il souligne combien il est cho
quant « que la Bibliothèque ne puisse pas montrer un recueil
des édits, déclarations et ordonnances du roy, des arrests du
Conseil, des arrests des Parlemens ny d'aucune cour souver
aine, qu'elle n'ait rien qui émane du grand prévost, du lie
utenant civil, du lieutenant de police, du prévost des mar
chands, rien de beaucoup de choses qui s'affichent par leur
autorité ou avec leur permission 2 ». Il fait également remar
quer que rien n'arrive à la Bibliothèque des publications de
province : ainsi manque tout ce qui s'imprime par ordre des
intendants. Mais les réclamations de l'abbé Bignon eurent
peu ou point d'effet ; les mêmes doléances se retrouvent sous
la plume du contrôleur général Bertin en 1764 3. En fait,
1. C'est ce que pensaient des hommes aussi avertis que Langlois et Seignobos,
Introduction dux études historiques, 2e éd., Paris, 1899, in-80, p. 10, n. 1. Les
questions relatives au dépôt légal des actes imprimés ont été étudiées avec com
pétence par M. de Dampierre, Les publications officielles des pouvoirs publics,
étude critique et administrative, Paris, Picard, 1942, in-8°, p. 285 et suiv. Nous y
renvoyons pour tout ce qui suit.
2. Henri Lemaître, Histoire du dépôt légal. Ire partie : France, Paris, Picard,
1910, in-8°, p. xxi et 62-63 [Publications de la Société française de bibliographie).
3. Charmes, op. cit., lre partie, n° 9, p. 23-24. Il réclame « toutes les pièces qui
s'impriment journellement en province par les ordres des Compagnies supé
rieures ». 222 SUZANNE HONORÉ-DUVERGÉ
tout incroyable qu'il paraisse, il faudra attendre 1881 pour
que les publications administratives soient nommément as
treintes au dépôt légal.
Puisque la source de notre collection n'est évidemment
pas là^ qui donc a pris la peine de la rassembler? Nous
sommes redevables de ce soin à plusieurs collectionneurs,
plus intéressés que le roi lui-même à la conservation de docu
ments essentiels à l'administration d'alors et à l'histoire
d'aujourd'hui. Certes, au xvine siècle, les Bignon, les Sal-
lier, les Capperonnier avaient recherché diligemment les
principaux recueils anciens d'ordonnances. Mais le gros
d

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