Les arts à la cour d Avignon sous Clément V et Jean XXII (1307-1334) - article ; n°1 ; vol.2, pg 36-83
49 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les arts à la cour d'Avignon sous Clément V et Jean XXII (1307-1334) - article ; n°1 ; vol.2, pg 36-83

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
49 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Mélanges d'archéologie et d'histoire - Année 1882 - Volume 2 - Numéro 1 - Pages 36-83
48 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1882
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Maurice Faucon
Les arts à la cour d'Avignon sous Clément V et Jean XXII (1307-
1334)
In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 2, 1882. pp. 36-83.
Citer ce document / Cite this document :
Faucon Maurice. Les arts à la cour d'Avignon sous Clément V et Jean XXII (1307-1334). In: Mélanges d'archéologie et d'histoire
T. 2, 1882. pp. 36-83.
doi : 10.3406/mefr.1882.6833
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-4874_1882_num_2_1_6833ARTS A LA COUR D'AVIGNON LES
SOUS CLÉMENT V ET JEAN XXII
(1307-1334).
(D'après les Registres earner aux de V Archiv h segreto Vaticano).
Rien n'est moins connu que la vie privée des papes d'Avignon,
leurs relations immédiates avec les personnes et les lieux au milieu
desquels ils résidaient, le point de vue sous lequel ils envisageaient,
pour les unir, leurs rôles de chefs de la chrétienté, de seigneurs
souverains d'Avignon, de protecteurs nés des sciences et des arts.
Le palais gigantesque élevé en quelques années sur la colline des
Domps est sans doute un magnifique témoin de leur puissance, et
une preuve de leurs conceptions grandioses ; mais ce palais ne fut
commencé que sous le troisième des papes d'Avignon, Benoît XII,
et fut principalement l'œuvre de Clément VI. Que sait-on jus
que-là de leur train de vie, de leur installation domestique, et
surtout des édifices qu'ils construisirent, des artistes qu'ils em
ployèrent ? A défaut de leurs œuvres, détruites pour faire place
aux œuvres nouvelles, les documents peuvent nous renseigner sur
ce que les premières ont été. Ces documents se trouvent à VAr-
chivio segreto Vaticano , dans la série des Cameralia , registres
des comptes du trésor pontifical, Camerae apostolicae sedis. Depuis
les premières années du XIVe siècle jusqu'à la fin du XVIe, ces
registres offrent une série de comptes de recettes et de dépenses,
incomplète malheureusement, interrompue par bien des lacunes,
surtout pour la période de la résidence des papes à Avignon, infin
iment précieuse néanmoins pour l'histoire de l'art, ainsi que pour ARTS À LA COUR d' AVIGNON 37 LES
l'histoire publique et privée de la papauté : dans une cour aussi
parfaitement administrée que la Curia romana, il n'est pas une
disposition qui ne laisse sa trace aux comptes du trésorier.
De ces comptes sont tirés tous les éléments de l'étude sut les
Arts à la cour des papes d'Avignon dont nous présentons aujour
d'hui la première partie : très-rapide en ce qui concerne Clément V,
à cause de la disparition presque totale des registres, elle n'em
brasse que les trois ou quatre premières années du pontificat de
Jean XXII, où les renseignements abondent. Le principal intérêt
consistant dans le témoignage même de tels documents, nous en
avons présenté le plus de citations possible, disposées méthodique
ment par ordre de matières, et accompagnées, suivant l'exemple si
bien donné par notre ancien confrère M. Eugène Müntz dans ses
deux volumes sur les Arts à la cour des papes aux XVe et XVIe
siècles, d'un texte explicatif qui ne fait que servir de cadre (1).
I.
CLÉMENT V.
Quand Clément V, en 1307, quitta pour Avignon la ville de
Lyon, où il avait été couronné, il ne semble pas qu'il soit venu
s'y fixer comme en une résidence définitive. C'était cependant un
choix fort judicieux, dont lui-même et ses successeurs purent ap
précier graduellement les avantages. En communication fréquente
(1) M. Eugène Müntz prépare un travail, qu'il a annoncé, sur le
château des papes à Avignon et sur les autres résidences pontificales du
Comtat. A cette occasion , il étudiera tout le mouvement artistique
auquel ces travaux ont donné lieu. Mais le grand palais d'Avignon
n'a été commencé que sous. Benoît X1T, et notre examen se borne aux
pontificats de Clément V et de Jean XXII. LES ARTS À LA COUR D'AVIGNON 38
et rapide avec l'Italie, tant par la voie de mer que par les routes
de terre, touchant aux terres de l'Empire et du roi de France sans
dépendre ni de l'un ni de l'autre, Avignon offrait à la papauté
un établissement sûr dans les possessions de cette maison d'Anjou
de Naples (1), constamment fidèle à l'Eglise, et assez éloignée pour
n'inspirer au pape aucune crainte. Protégé par son entourage,
celui-ci surveillait sans péril les mouvements de Rome et des
Etats italiens, et pouvait en observer et en diriger même la
politique. Néanmoins l'élection du nouveau pape avait été faite
dans dés circonstances si difficiles, et la volonté de Philippe-le-Bel
s'était dès le principe imposée avec tant de poids, qu'il n'était
pas permis de se fier pleinement à l'avenir et de songer à la
fondation d'une nouvelle Rome. Clément V, malgré lui, tournait
les yeux vers l'ancienne, où étaient sa véritable place, sa liberté,
sa puissance temporelle, garante de son autorité spirituelle. A
Lyon, sans royaume, sans influence, il avait vécu en simple chef
spirituel, chose étrange pour ces temps où tout évêque était en
même temps un puissant seigneur temporel. Les registres des
deux premières années de son pontificat, laissés au lieu de rés
idence ou égarés pendant les déplacements qu'ils ont subis, ne se
trouvent malheureusement point à V Archivio Vaticano. Mais le
registre de 1307 prouve qu'en arrivant à Avignon, il y continua
son train de vie simple et sans faste.
Il ne fait point construire de palais ; il accepte l'hospitalité
qui lui est offerte au couvent des Dominicains, situé à l'ouest de
la ville, en face du Rhône, hospitalité large d'ailleurs et magnif
ique, car le cloître passait pour un des plus beaux du monde
chrétien, et son église gothique à trois nefs, qui a subsisté jus
qu'au commencement de ce siècle, était la plus vaste d'Avignon.
(1) Robert d'Anjou fut couronne à Avignon le 3 août 1309. SOUS CLÉMENT V ET JEAN XXII 39
Le couvent était sur l'emplacement qu'occupe aujourd'hui la porte
Saint-Dominique.
Ce registre de 1307, coté 8, est le premier qui le concerne.
Le nombre des serviteurs (familiäres) attachés au service du pape
est restreint. Ce ne sont pas les officiers et courtisans d'un se
igneur souverain ; ce sont les gens d'un homme riche qui a beau
coup d'affaires. Aux mêmes servientes sont confiées des attributions
très-diiférentes. Un certain Tadiolus est chargé de payer les gages
de quelques courriers, et en même temps de répartir les salaires
entre les ouvriers aux ordres du pape pour la réparation des
" écoles „ et des " chambres des maîtres „, pour les travaux de
Noailles (1), pour les préparatifs auxquels donna lieu dans l'église
de Poitiers un service funèbre en l'honneur d'Edouard Ier, roi
d'Angleterre , pour une roue (?) destinée au cabinet du pape,
pour un siège, un autel et d'autres objets destinés à son habita
tion (2). Les frais de cuisine, tout au long détaillés, sont médiocres.
Le maître de la maison ne tient pas table ouverte, et le total des
dépenses mensuelles est presque toujours le même.
(1) Apud Noalham. Nous ne connaissons pas de Noailles près d'Avi
gnon ; mais il y a en Guyenne un grand nombre de localités qui por
tent ce nom, avec des formes variées : Noailles, Noaillac, Noaillan, etc.
C'était peut-être le nom d'un fief appartenant à la famille de Goth,
qui était de Guyenne.
(2) Beg. 8, f° 14 v° (du 19 au 26 mai 1307). — Item Tadiolo ser-
vienti pro operibus factis in scolis magistri et pro magistris . . . , pro
ferris, et aliis, et pro paratura camere ipsius magistri, xxi lib. ni s.
et π den. parvorum turonensium. — Ibid. f° 18 v° (du 9 au 16 juin).
— Tadiolo servienti pro operibus factis apud Noalham, ni 1. lin s. et
vi den. turon. — Ibid. f° 28 v° (du 4 au 11 août). — Item Tadiolo
servienti pro operibus factis in ecclesia sancti Pétri Pictavensis, quando
fuerunt dicte exequie (régis Eduardi Anglie) facte ibi, vu 1. xvni s.
et ix den. turon. parv. — Ibid. ΐ" 45 r° (du 3 au 10 novembre). —
Item Tadiolo servienti pro una rota pro studio Domini nostri, uno
sedili, uno altare et aliis operibus factis per eum in hospicio Dom

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents