Les Basques aux Philippines - article ; n°1 ; vol.31, pg 155-163
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Description

Archipel - Année 1986 - Volume 31 - Numéro 1 - Pages 155-163
9 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1986
Nombre de lectures 28
Langue Français

Extrait

Damien Personnaz
Les Basques aux Philippines
In: Archipel. Volume 31, 1986. pp. 155-163.
Citer ce document / Cite this document :
Personnaz Damien. Les Basques aux Philippines. In: Archipel. Volume 31, 1986. pp. 155-163.
doi : 10.3406/arch.1986.2278
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arch_0044-8613_1986_num_31_1_2278PHILIPPINES ETUDES
Damien PERSONNAZ
Les Basques aux Philippines
armés de du (actuellement et L'équipage onze mangé détroit En cinq mille de août navires par canons Vierges. qui au 1519 les Rio portera départ placés indigènes. de à A Seville, Bilbao la ce est le Plata) sous moment-là, nom de et appareille En 236 le de du ainsi octobre commandement hommes. poudre chef nommé il de vers ne de l'expédition, reste En la le en Fontarrabie. même ponant 1520, souvenir déjà du année ils plus Portugais une au touchent d'un que L'immense large flotte a lieu trois capitaine du le espagnole Rio Magellan. navires, passage cap Salles étendes tué
due qu'ils traversent ensuite est calme, ils l'appellent : «le Pacifique».
Le 16 mars 1521, un samedi - qu'on appelait autrefois «jour de Lazare»
- ils atteignent l'actuelle île de Samar. Magellan nomme l'archipel San
Lazaro; peu de temps après, il est tué par un petit chef de Mactan : Lapu
Lapu. Son vaisseau, le «Concepcion» est brûlé. En novembre, le «Victoria»
et le «Trinidad» arrivent en vue des Moluques et font cargaison de clous
de girofle. Le «Trinidad» ayant une voie d'eau, le «Victoria» continue seul,
et parvient enfin le 7 septembre 1522 à Seville. Ainsi prend fin le premier
tour du monde de 14.000 lieues. A l'arrivée, l'équipage réduit à dix-huit
hommes, se traîne en chemise, pieds nus, un cierge à la main, jusqu'à l'église
Santa Maria de la Victoria pour remercier le Ciel de leur avoir permis de
revenir sains et saufs.
Le capitaine du «Victoria», un dénommé Juan Sebastian d'El Cano de
Guetaria n'était ni un Espagnol, ni un Portugais, mais un Basque.
Quelques Basques liés au passé philippin
Depuis l'arrivée d'El Cano en 1522, premier navigateur connu à faire
le tour du monde 0)f originaire de Guetaria en Guipuzcoa, les Basques ont 156
joué un rôle important dans l'histoire des Philippines.
A l'arrivée des Espagnols, les Philippines avaient déjà eu la visite de
marchands indiens et chinois faisant escale dans les rades calmes, propices
au commerce. L'Islam fait son apparition dès le XIVe siècle, notamment
à Mindanao, Sulu et Palawan.
En 1561, soit quarante ans après le passage de l'expédition de Magell
an, Philippe II voulut rattacher l'archipel des Philippines à son Royaume.
Il dépêcha alors une quatrième expédition, et à sa tête nomma un Basque,
Miguel L. de Legazpi, né au début du XVIe siècle et originaire de Zumar-
raga en Guipuzcoa. L'expédition partit du Mexique et débarqua à Cebu le
27 avril 1565. L'objectif de la mission était double : apporter la foi chré
tienne aux autochtones et renvoyer des épices en Espagne, s'il y en avait.
Dès son arrivée, Legazpi prit possession de Cebu et des îles voisines et bâtit
une forteresse. Très vite, il s'aperçut que l'archipel ne recelait que très peu
d'or. Aussi, se tourna-t-il plutôt vers le commerce. Il pensait en effet qu'en
«s'infiltrant» dans les réseaux commerciaux pré-existants, il pourrait déve
lopper les échanges entre Arabes, Malais et Chinois d'une part et Espa
gnols d'autre part, dans le sud de la Mer de Chine. Il aurait ainsi utilisé
des galères pour amener les marchandises dans un port qui se serait situé
aux Philippines.
Ainsi fut choisie Manille. Son site abrité et son arrière-pays agricole
susceptible de nourrir les nouveaux habitants, lui conférait une priorité de
plus en plus indiscutable vis-à-vis de Cebu quant au choix d'une nouvelle
capitale. Le 3 juin 1571, Legazpi prit possession de Manille malgré l'oppo
sition du Rajah Suliman. Il décida la construction de rues et de maisons
solides, ainsi que d'une église et d'un couvent. Ce fut le début d'Intramu-
ros, le coeur historique de Manille. Legazpi resta gouverneur du 13 février
1565 au 20 août 1572. Durant son mandat, l'archipel fut christianisé, sauf
certaines régions montagneuses du Nord et le Sud, terre musulmane.
Aux côtés de Legazpi se trouvait Andres de Urdaneta qui maniait par
faitement l'épée et le crucifix. Prêtre illustre et soldat farouche, il était le
directeur et le navigateur en chef de Legazpi. Urdaneta était un Augustin,
né à Villafranca en Guipuzcoa en 1498. Connaissant déjà Mindanao et les
Moluques pour y être passé lors d'un précédent voyage autour du monde
effectué cette fois-là d'Est en Ouest, il se joignit à l'expédition de 1564 pour
évangéliser le peuple philippin. Entre deux échauffourées à Cébu, il prê
chait l'Evangile et baptisait les convertis au nom du Christ - et de la Cou
ronne d'Espagne qu'il haïssait.
Pour mémoire citons également Guido de Lavezares qui fut le deuxième
gouverneur de l'archipel (1592-1596). Il obtint de l'empereur de Chine
l'ouverture de plusieurs ports à la suite d'accords commerciaux signés entre
la Chine et les Philippines; accords qui sont dans la lignée des idées de BAKACRA
Quelques villes portant des noms basques aux Philippines 158
Legazpi. Gabriel de Curuzeleagui y Arriola fut gouverneur entre 1648 et
1689. Domingo Salazar Garriga fut le premier évêque des Philippines.
Simon de Anda y Salazar, né le 28 octobre 1701 à Subijana en Alava,
fut nommé gouverneur-adjoint et capitaine général des En
1762, quand les Anglais attaquèrent Manille, alors sous l'administration
de l'archevêque Rojo, il se déplaça à Pampanga, où il se proclama gouver
neur et recruta une armée. Sa stratégie consistait à arrêter les convois de
vivres vers Manille afin d'affamer les Anglais. Anda était courageux et
tenace et - comme beaucoup de Basques - un rien têtu; bien qu'il perdît
toutes ses batailles contre les Anglais, il lutta pendant plus d'un an et demi.
En août 1764, Anda se rendit en Espagne et informa le Roi des injustices
commises par certains gouverneurs, fonctionnaires et moines espagnols con
tre le peuple philippin, insistant sur le fait que les Iles avaient besoin d'un
meilleur gouvernement. En juillet 1770 Anda retournait comme gouver
neur afin de mettre de l'ordre dans les affaires intérieures du pays. Cer
taine moines lui étaient hostiles. Il répara les murailles de Manille et fit
construire des bateaux. Il établit des relations commerciales avec Batavia.
En 1774, Anda s'opposa à l'ordre du Roi prescrivant la sécularisation des
monastères; en conséquence, cet ordre fut révoqué.
La quête de l'Ailleurs s'explique par la nécessité des hommes de trou
ver la nourriture indispensable à leur subsistance et à celle de leurs dépend
ants. Elle s'explique aussi par les invasions, les persécutions, le prosély
tisme religieux, l'impossibilité d'affirmer chez soi sa personnalité... et par
l'esprit d'aventure. L'histoire de José Oyanguren résume à elle seule la ment
alité et le caractère des Basques. Oyanguren, natif de Guipuzcoa, arriva
aux Philippines en 1825 afin d'échapper aux persécutions politiques espa
gnoles. En 1830, il se trouve à Caraga (Surigao) faisant du commerce le
long des côtes de Mindanao. En 1847, ayant appris la cession de la région
de Davao, Oyanguren propose au capitaine général un plan pour contrôler
cette région à condition de pouvoir y exercer le privilège exclusif du com
merce; en échange, avec des hommes de son choix (des Basques) il «paci
fierait et développerait toute cette région, du Cap San Agustin à la pointe
Sarangani» (2). Avant d'accepter formellement ce projet qui l'arrangeait,
le capitaine général Narciso Claveira porta le cas devant l'Audiencia. Le
projet y rencontra un peu d'opposition, étant donné la période de contrôle
assez longue demandée par Oyanguren, ainsi que le droit exclusif d'y exer
cer le commerce, faits sans précédents.
Malgré tout, l'Audiencia approuva le projet, en «stipulant que les ter
mes soumis par Oyanguren ne devraient pas être considérés comme un con

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