Les biotechnologies au Japon - article ; n°1 ; vol.18, pg 356-364
10 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les biotechnologies au Japon - article ; n°1 ; vol.18, pg 356-364

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
10 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue d'économie industrielle - Année 1981 - Volume 18 - Numéro 1 - Pages 356-364
9 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1981
Nombre de lectures 39
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Gérard Gellf
Les biotechnologies au Japon
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 18. 4e trimestre 1981. Genèse et développement de la BIOINDUSTRIE. pp.
356-364.
Citer ce document / Cite this document :
Gellf Gérard. Les biotechnologies au Japon. In: Revue d'économie industrielle. Vol. 18. 4e trimestre 1981. Genèse et
développement de la BIOINDUSTRIE. pp. 356-364.
doi : 10.3406/rei.1981.1130
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1981_num_18_1_1130bioindustries au Japon Les
Gérard GELLF
Chargé de recherches CNRS
Université de Technologie de Compiègne
INTRODUCTION
Avec un chiffre d'affaires annuel d'environ 60 milliards de francs (soit l'équi
valent de 30 °/o de la production des industries chimiques) la bioindustrie japo
naise fournit plus de 2 % du produit national brut et près de 9 % de l'ensemble
des taxes perçues par le gouvernement, soit nettement plus que des
carburants automobiles (6 °/o).
Cette production est assurée par une soixantaine de sociétés intervenant dans
les secteurs de l'alimentation (Ajinomoto, Kikkoman, Meiji Seika, Sanraku) ou
de la pharmacie et de la chimie fine (Eisai, Fujisawa, Sankyo, Shionogi, Tanabe,
Takeda). Plus récemment quelques firmes importantes de la pétrochimie et de la
chimie lourde ont, par souci de diversification, consacré des moyens importants
pour se doter d'un outil de recherches puis de productions, encore limitées, dans
le domaine (Mitsubishi, Mitsui, Sumitomo, Toray).
I. — LES PRINCIPALES PRODUCTIONS
A — Fermentations alimentaires et alcooliques
Comme de nombreux pays asiatiques, le Japon possède une longue tradition
de boissons et d'aliments fermentes utilisant comme matières premières le riz et le
soja, auxquels se sont ajoutés récemment des productions (et des exportations)
importantes de bière et de whisky (tableau I).
Le vin de riz (saké) est préparé à partir de riz poli et étuvé selon une technologie
complexe et délicate à contrôler, qui nécessite la maîtrise de techniques total
ement différentes de fermentation (semi-solide et submergée) et le contrôle de
populations successives de micro-organismes : champignon filamenteux (Asper-
gillus), bactéries (Lactobacillus et Leuconostoc) et levures (Saccharomyces).
Le titre alcoolique, ajusté à 16 % pour la commercialisation, peut atteindre
20 % en fin de fermentation. Cette tolérance remarquable semble due à la nature
hétérogène de la fermentation (adsorption des micro-organismes, sécrétion de
protéolipides) et non à des caractéristiques particulières de la levure. Ce phéno
mène (ainsi que la recherche de levures thermotolérantes) est, depuis quelques
années, l'objet de recherches approfondies en vue d'améliorer la compétitivité de
la production par voie biologique d'éthanol.
356 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 18,4e trimestre 1981 production de saké (17 millions d'hectolitres/an) reste stationnaire, d'où le La
souci de diversification des producteurs, notamment vers le secteur pharmaceuti
que (Sanraku Ocean, Toy o Jozo, Takara Shuzo) ou la production de vin (San-
raku Ocean).
La pâte de fèves de soja ferment ées (Miso) avec une annuelle de
700 000 tonnes reste une production traditionnelle, peu évolutive et très dissémi
née, voire artisanale (Miyasaka, premier producteur, ne détient que 4,5 % du
marché national).
Par contre la production de sauce de soja (Shoyu, 12 millions d'hectolitres/an)
a fait l'objet d'efforts importants d'industrialisation et d'augmentation de la
productivité, notamment par Kikkoman Shoyu (30 % du marché).
A ces productions traditionnelles, se sont ajoutées des fermentations de type
occidental qui connaissent des taux de croissance élevés, (en particulier par
l'exportation sur l'ensemble du continent asiatique) et sont contrôlées par quel
ques grandes firmes. C'est le cas de la bière (50 millions d'hectolitres/an : Kirin,
Sapporo et Asahi), du whisky (3 millions d'hl/an dont 80 % par Suntory) et de
productions plus modestes comme le vinaigre (3 millions d'hl/an dont 50 % par
Marukan Su) ou les levures (36 000 t/an, Kanegafuchi, Oriental Yeast, Toyo
Jozo).
B — Les antibiotiques et antitumoraux
Débutée en 1946 (production de pénicilline puis de streptomycine), la product
ion d'antibiotiques au Japon resta longtemps dépendante de la technologie amér
icaine. Un effort de recherches important (et soutenu par une recherche publi
que de qualité) a permis au Japon d'être le deuxième producteur mondial avec
une production très diversifiée comprenant aussi bien les produits de grande con
sommation (pénicilline G et V, céphalosporine C, streptomycine, cf. figure 1), les
antibiotiques semi-synthétiques de deuxième et troisième génération et plus
récemment les antitumoraux et immunomodulateurs (polysaccharides bactériens
en particulier). Enfin les antibiotiques à usage vétérinaire ou phytosanitaire (ant
ifongiques en particulier) font également l'objet de recherches soutenues.
Au total, une vingtaine de sociétés sont activement engagées dans ce secteur en
développement rapide, soit par vocation pharmaceutique (Fujisawa, Takeda,
Sankyo, Shionogi, Tanabe) ou par un souci de diversification qui concerne aussi
bien des firmes ayant des activités à dominante chimique (Asahi, Kanegafuchi)
mais aussi alimentaire (Meiji Seika, Sanraku Ocean, Takara Shuzo, Toyo Jozo).
Sur le plan des objectifs de recherche, l'intérêt majeur reste la découverte de
nouvelles molécules naturelles et semi-synthétiques, avec un intérêt particulier
pour les antitumoraux et anticancéreux dont le marché connaît une croissance
très rapide (figure 2) et surtout les immunomodulateurs. Sur le plan stratégique,
la nécessité de rentabiliser l'effort de recherches implique le développement des
exportations qui restent encore limitées (mais bénéficiaires depuis 1979) et ont
provoqué récemment la multiplication des accords entre firmes japonaises, mais
aussi avec des firmes étrangères. Ainsi le Krestin, molécule anticancéreuse la plus
vendue au Japon (40 milliards de yens/an) a-t-il été développé par Kuneha Chem
icals, produit en vrac par Takara Shuzo et commercialisé par Sankyo.
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n" 18, 4« trimestre 1981 357 — Les acides aminés C
L'origine de cette industrie fut la découverte par Ikeda en 1908 que le principe
actif d'un condiment traditionnel préparé à partir d'une algue brune (Konbu)
était le glutamate de sodium dont la production commença par hydrolyse chimi
que du gluten (Ajinomoto). Mais le véritable essor de la production bioindust
rielle fut la découverte en 1956 par S. Kinoshita de la sécrétion d'acide glutami-
que par une bactérie (Corynebacterium), qui devait donner naissance à un effort
de recherches considérable (criblage et isolement des souches, sélection de
mutants auxotrophes, etc...) conduisant à des augmentations de productivité
spectaculaires et hissant le Japon au premier plan dans ce domaine (à l'exception
de la D,L méthionine produite par voie chimique, cf. figure 3).
Le Japon tend de plus en plus à exporter sa technologie, afin de réaliser la pro
duction au voisinage même des sources d'hydrates de carbone (mélasses en parti
culier) mais aussi à valoriser sa propre production par la préparation de dérivés
chimiques (acylglutamates en particulier). Plus récemment la de cer
tains acides aminés à partir de précurseurs (bioconversion ènzymatique) a permis
le développement de procédés continus de fabrication, plus faciles à contrôler et
surtout diminuant notablement les problèmes de pollution par les effluents.
D — Nucleotides, coenzymes et vitamines
Certains nucleotides (inosine et guanosine monophosphates : IMP et GMP)
sont utilisés au Japon comme exhausteurs de goût (en particulier en association
avec le glutamate) et produits soit par extraction à partir de l'acide ribonucléique
de levure (Asahi, Takeda) soit par fermentation (Ajinomoto, Kyowa Hakko)
avec une production annuelle d'environ 600 tonnes. Bien que les productions
soient modestes, certaines firmes japonaises (Oriental Yeast, Kanegafuchi)
détiennent un excellent savoir faire pour la production de coenzymes (ATP,
NAD, Coenzyme Q10) utilisés en analyse clinique et en pathologie cardiaque.
Dans le domaine des vitamines produites par fermentation (B12

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents