Les burins - article ; n°11 ; vol.60, pg 791-803
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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1963 - Volume 60 - Numéro 11 - Pages 791-803
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1963
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Dr André Cheynier
Les burins
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1963, tome 60, N. 11-12. pp. 791-803.
Citer ce document / Cite this document :
Cheynier André. Les burins. In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1963, tome 60, N. 11-12. pp. 791-803.
doi : 10.3406/bspf.1963.3956
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1963_num_60_11_3956Les Burins
PAR
André CHEYNIER
Avec le concours des membres de la Commission du paléolithique supérieur
de la S.P.F.
Déchelette définit ainsi les Burins : « On nomme burins des lames
terminées par une pointe en angle dièdre. »
Nous pourrions préciser : le burin est essentiellement un angle
dièdre obtenu intentionnellement sur la tranche d'une lame ou d'un
éclat par une ou plusieurs fractures au moyen d'un procédé dit « coup
du burin ». Le point choisi pour le dièdre est appuyé sur un corps dur
servant d'enclume. Un coup latéral est donné par un percuteur variable,
un bâton par exemple. Il s'en détache une esquille que l'on appelle
« lamelle de coup de burin ». Cette lamelle emporte un petit bulbe et
laisse, sur la facette du burin, son empreinte en conchoïde concave.
Elle se termine souvent en charnière, ce qui laisse sur la pièce un
ressaut caractéristique (a). Parfois plusieurs coups sont nécessaires
pour obtenir une arête dièdre convenable, surtout quand la pièce est
épaisse. On a alors plusieurs facettes sur le plan, juxtaposées ou chevau
chantes, formant entre elles un angle à peine marqué, proche de 180°.
Si cet angle est moindre, on obtient une ligne brisée, ce qui conduit
au burin polyédrique (b).
Certains auteurs ont proposé des définitions et des classifications.
Le Gay serait le premier à avoir reconnu leur usage, mais il les appelait
tarauds (Bull, de la Soc. Anthr. Paris, 1877).
Les Bouyssonie, dans leur monographie de la grotte Lacoste, pro
posent quatre types (1) :
1) Burin bec-de-flûte. C'est le burin classique le plus simple de tous.
Le biseau, placé à l'extrémité de la lame, est formé de deux faces qui
se rejoignent en un angle dièdre assez aigu dont l'arête est perpendic
ulaire au plan de la lame. Il n'y a guère qu'un seul enlèvement de
chaque côté.
2) Burin à facettes multiples, a) Les uns dérivent du burin busqué
sans encoche, b) D'autres ont l'enlèvement lamellaire multiple des
deux côtés du biseau. Nous les appellerons volontiers « burins polyé
driques » (ou burins-ciseaux quand le biseau est large), c) Le burin à
facettes est encore fabriqué latéralement sur une lame épaisse ou un
petit bloc allongé et mériterait le nom de « nucléiforme » ou mieux
« prismatique ». Les enlèvements lamellaires font rarement le tour. Le
méplat est une surface naturelle ou produite par l'enlèvement d'une
seule écaille large perpendiculaire aux arêtes.
3) Burin à troncature retouchée (décrite à Noailles et au Bouïtou).
On en distingue deux groupes : a) les plus simples ont un enlèvement
(a) A Saint-Marcel les fractures en ressaut sont toujours situées à 0,035 m
du bout (emmanchement?).
(b) L'arête se décompose alors en plusieurs dièdres élémentaires juxtaposés. SOCIÉTÉ PREHISTORIQUE FRANÇAISE 792
latéral; b) les autres, qui se rattachent directement à certains grattoirs
carénés, sont à facettes latérales multiples disposées autour du bord
et passent souvent sous la lame en amincissant celle-ci. On pourrait
proposer pour cette variété le nom de « burin plan ».
4) Burin sans retouche sur la troncature.
Une première classification avait été donnée par ces auteurs en
1906 (2) : 1) burin busqué; 2) burin d'angle; 3) burin en bec-de-flûte.
Avant eux l'abbé Labrie avait classé de nouveaux « burins-gratt
oirs » (24).
L'année suivante Bourlon se lance, d'accord avec les Bouyssonie,
dans une nouvelle classification des burins (3).
On appelle « biseau », dit-il, la partie utile de l'outil formée par la
rencontre de deux pans, chacun pouvant être composé de plusieurs
facettes. Erreur de base, car le biseau n'est pas un dièdre, mais un
pan coupé obliquement. Il donne le tableau suivant :
FAMILLES GENRES TYPES
ordinaire
à facettes simples 1°) B. bec-de-flûte
à multiples
rectiligne
transvers. concave
convexe à troncature 2°) B. d'angle retouchée (type rectiligne
I. B. à biseau Noailles pour les concave
rectiligne oblique petits) convexe
bec de
perroquet
sur lame cassée
ordinaires
3°) B. sur lame appointée
à facettes multiples
4") B. à un seul coup
l avec coche
1°) B. busqués
( sans coche
2°) B. prismatiques et polyédriques II. B. à biseau
^ rectilignes polygonal ( l transvers ' concaves
3°) B. d'angle \ ordinaires
) à facettes multiples i / obliques
/ concaves
plans
Les Mortillet ne décrivent pas le burin à deux pans dit burin
simple (4). Les burins n'apparaîtraient qu'à la fin du Solutréen et
seraient essentiellement magdaléniens. La figure est la même que celle
de Déchelette. Le bec de perroquet n'est pas classé dans les burins.
(Pommerol l'aurait comparé au « bec d'âne ».)
Goury écrit (5) : « Le burin n'est pas autre chose qu'une lame dont
on a détaché deux éclats obliques au sommet. L'intersection des deux
points d'éclatement donne une pointe en angle dièdre. Puis il donne la
classification des Bouyssonie et de Bourlon en la simplifiant. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 793
burin simple ou en bec-de-flûte polyédrique ou burin-ciseau
burin busqué prismatique
burin à troncature retouchée ou burin de Noailles
le bec de perroquet est rangé timidement dans les burins sans en donner
les raisons (p. 343) ; il caractérise le Magdalénien V. Personne d'ailleurs
ne le range dans les burins sur éclats ni n'indique qu'il est à retouches
abruptes.
D'après l'abbé Breuil les burins sont (6) :
en bec-de-flûte (ordinaires)
i droite
polyédriques-prismatiques transverse convexe
concave
sur angle de lame à retouche ^ droite
oblique ) convexe
concave
C'est lui qui a dit, dans une boutade : « le burin est une scie à une
dent. »
Peyrony avait ses idées sur les burins. Il les a exposées tout au long
dans son ouvrage sur La Ferrassie (7).
Il dit qu'un burin d'angle à troncature oblique est un bec-de-flûte et
qu'un burin à double biseau est un burin droit. Page 44 nous lisons :
nos « lorsque 8, 11, la 12). troncature Il est généralement est oblique le obtenu est par en deux forme coups de bec donnés (fig. 44, au
même point, mais dans des directions différentes. »
Déchelette qualifie le burin à double biseau de burin ordinaire (8) et
le burin d'angle de burin latéral.
Les Kidder (M. et M""'), sous l'inspiration des Bouyssonie, ont mis en
valeur un burin à un pan (ou biseau) creusé par la retouche latérale
d'une profonde encoche, ce qui dégage le burin au maximum en rédui
sant son angle dièdre au minimum : c'est le de Lacan (9), magdal
énien III.
L'abbé Breuil avait déjà rencontré un burin semblable dans le Proto-
Solutréen du Trilobite. Il l'a longuement décrit comme burin-perçoir (10).
Il se trouve placé sur éclat ou sur lame courte, tandis que celui de Lacan
est sur lame.
Dans sa monographie des niveaux magdaléniens anciens de Badegoule,
A. Cheynier (11) décrit un nouveau genre de burin qui est un fossile
directeur de ces niveaux après les « raclettes », c'est le « burin à
coche sur éclat » fait sur une encoche préalable, placé n'importe où
sur le bord d'un gros éclat et dans n'importe quelle direction. Ce burin
caractérise à son sens, le plus bas niveau, a) de son proto-Magdalénien I.
F. Bordes a retrouvé ce fossile à la même place à Laugerie-Haute (12).
L'abbé Nouel avait identifié ces burins au Beauregard de Nemours (13)
mais il ne les a pas séparés de certains burins d'axe à troncature concave
qui sont surtout sur lames. Il les appelle «

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