Les camps néolithiques des Matignons à Juillac-le-Coq (Charente) - article ; n°1 ; vol.9, pg 131-245
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Les camps néolithiques des Matignons à Juillac-le-Coq (Charente) - article ; n°1 ; vol.9, pg 131-245

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Description

Gallia préhistoire - Année 1966 - Volume 9 - Numéro 1 - Pages 131-245
115 pages

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1966
Nombre de lectures 47
Langue Français
Poids de l'ouvrage 13 Mo

Extrait

Claude Burnez
Humphrey Case
Les camps néolithiques des Matignons à Juillac-le-Coq
(Charente)
In: Gallia préhistoire. Tome 9 fascicule 1, 1966. pp. 131-245.
Citer ce document / Cite this document :
Burnez Claude, Case Humphrey. Les camps néolithiques des Matignons à Juillac-le-Coq (Charente). In: Gallia préhistoire.
Tome 9 fascicule 1, 1966. pp. 131-245.
doi : 10.3406/galip.1966.1261
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galip_0016-4127_1966_num_9_1_1261LES CAMPS NÉOLITHIQUES DES MATIGNONS A JUILLAC-LE-COQ
(Charente)
par Claude BURNEZ et Humphrey CASE
A proximité de la ferme, récemment abandonnée des Matignons à Juillac-le-Coq,
canton de Segonzac (Charente), des objets néolithiques furent découverts en 1955, sur
les indications de Joseph Piveteau, alors secrétaire de la Société archéologique et historique
de la Charente (cadastre : section B, parcelles 13, 63, etc.). De nombreux ramassages en
surface furent effectués par Claude Burnez à partir de cette date et, à son instigation, des
photographies aériennes du site furent prises en 1956. Elles révélèrent les traces les plus
inattendues de deux enceintes, ou de ce qui paraissait être deux enceintes, se chevauchant
(fig. 1, A). En 1956 des sondages préliminaires furent entrepris dans les fossés du camp
oriental (fig. 2, sondages A, B, C) qui fournirent un abondant matériel. Son interprétation
se montra délicate et provisoirement l'accent fut mis principalement sur ses affinités
chasséennes. Il était toutefois parfaitement clair qu'il n'appartenait pas au cycle Peu-
Richardien qui, pourtant, était jusqu'à présent considéré comme typique des camps à
fossés saintongeais1. Cette station importante devant être couverte de vignes presque
entièrement en 1960, les auteurs de cet article décidèrent de collaborer en vue d'explorer
l'indiscutable stratigraphie qu'elle offrait. Pendant tout le mois d'août 1960 les travaux
furent effectués par une équipe internationale, les propriétaires MM. Maurice Firino-
Martell, Chêne, Quichaud et Pilotte ayant accordé bien volontiers les autorisations pour
leurs terrains respectifs2.
Le camp 1, le plus à l'est, reconnu comme le plus ancien a livré un matériel exactement
semblable à celui recueilli dans les sondages A, B et C et qui sera décrit plus loin comme
matériel des Matignons I. Le camp 2, à l'ouest, le plus récent, donna du Peu-Richardien
(1) Burnez, Drion, Gee, Graïé, 1956.
(2) Une autorisation de fouille, ainsi qu'une subvention substantielle, furent facilement obtenues grâce à
l'obligeance du Directeur de la Circonscription préhistorique, le Professeur E. Patte. En plus une aide géné
reuse fournie d'une part par VAshmolean Museum à Oxford et d'autre part, par la Prehistoric Society permit
de résoudre au mieux tous les problèmes financiers posés par une fouille de l'ampleur envisagée. La direction
et la responsabilité de la fouille ont été assumées par H. J. Case, assisté par le Dr V. B. Proudfoot,
qui procéda aussi aux études des sols. MM. P.R.S. Moorey et J. Witheridge étaient en charge de la surveillance des
travaux. M. M. Rougé apporta son expérience de fouilleur et reconstruisit la section du rempart. Le Dr Sorabji et
M. D. Wilson se sont exclusivement occupés de l'enregistrement des objets. 132 G. BURNEZ ET H. CASE
de type continental (Groupe du Moulin de Vent) appelé ici Matignons IL Les analyses
de radiocarbone (voir p. 193-195) font penser que le camp 1 a été occupé aux alentours
de 2.600 av. J.-G. et le camp 2 aux environs de 2.400 av. J.-G.
Dans le compte rendu définitif qui suit, la première partie a été rédigée par
Humphrey Case et la seconde par Claude Burnez, mais les deux auteurs n'ont pu mener
leur travail à bonne fin que grâce à l'aide de leurs nombreux collaborateurs à qui ils
adressent leurs plus vifs remerciements3.
I
LES STRUCTURES
L'EMPLACEMENT DES CAMPS (fig. 1, 3)
Les deux camps s'étendent sur un léger coteau de la craie du crétacé supérieur, orienté
est-ouest, plafonnant un peu au-dessus de 71 m par rapport au niveau de la mer4, dans
l'intérieur du camp 2 (fig. 3 B) avec des pentes douces au nord et au sud. Au nord, la colline
domine une plaine formée par le lit, asséché maintenant, du haut cours du ruisseau de la
Renorville affluent du Né, lui-même affluent de la Charente. De ce côté l'éminence la plus
remarquable est le Terrier de Biard avec ses 89 m d'altitude et qui se trouve à environ
2 km des Matignons. Les deux camps cependant ne sont pas tournés vers Biard, mais sont
implantés sur le versant méridional de la colline qui surplombe un plateau crétacé, ondulé
et légèrement vallonné (fig. I B, 3 A), dominé à 2 km de là au sud-ouest par le village de
Juillac-le-Coq. Les limites des parcelles et la configuration générale du sol au pied de ce
versant méridional indiquent l'existence d'une source périodique (voir la ligne d'arbres
sur les fig. 1 et 3 A), qui aurait pu alimenter en eau les deux camps.
Leur situation n'est pas identique : le camp 1 entoure une légère dépression en forme
de soucoupe nettement déprimée en son centre suivant un axe est-ouest et s'abaissant vers
le midi (fig. 1 B) ; le camp 2 a été établi autour d'une zone plus élevée du coteau, la
majeure partie de l'enceinte se trouvant sur la pente sud-ouest. Bien qu'étant installée
sur une hauteur, aucune des positions n'apparaît particulièrement défensive et, de ce point
de vue, l'utilisation qui en a été faite, n'en a pas tiré le meilleur parti. Le motif déterminant
dans l'installation du camp 1 était clairement d'enclore une aire aussi plane que possible
mais par contre la situation du camp 2 peut être considérée tactiquement légèrement
plus favorable. Tous les deux sont donc très différents du Terrier de Biard5, de Peu-Richard,
du Moulin de Vent, de Barzan établis sur des collines beaucoup plus abruptes.
(3) Nous devons remercier ceux qui nous ont apporté leur contribution scientifique : Mlles H. Balfet,
A. G. Western ; Mme T. Poulain-Josien ; MM. Dr P.-R. Giot, R. E. Linington, D' V. B. Proudfoot; Mme P. Clarke pour
avoir dessiné la figure 28 et les titres des figures 2, 4, 6, 9-12 ; Mme M. E. Cox pour les figures 14-27 ; M. D. Wilson
pour les figures 5 et 8 B.
(4) Ce niveau et ceux apparaissant sur les fig. 4, 6, 9, 10 ont été pris avec un théodolithe aimablement prêté
par l'entreprise Cocuaud à Cognac.
(5) Burnez et Façon, 1957. A) Photographie aérienne des marques au sol des camps aux Matignons. Le nord se trouve à la partie supérieure. 1.
B) Le coteau calcaire des Matignons vu de l'arbre au centre de la partie inférieure de la photographie aérienne. Le
chantier I se situe à peu près au milieu de la ligne d'horizon et le chantier II est situé plus à gauche, entre les
arbres qui pointent derrière les vignes et ceux qui sont plantés sur le coteau. MATIGNONS JUILLAO LE - COQ ( CHARENTE ) LES
"~~ FOSSES RELEVES D'APRES LA RESISTANCE ELECTRIQUE DES TERRES
mm K - FOSSÉS RELEVÉS D'APRES LES PHOTOGRAPHIES AERIENNES
PRINCIPAUX TERRAINS INCULTES EN i960
2. Les camps des Matignons. LES CAMPS DES MATIGNONS 135
La position des camps des Matignons (comme celle du Chaillot à la Jard ou du Mourez
à Berneuil) sur une faible ondulation au-dessus du plateau du crétacé, avec une source
à proximité, est semblable d'une façon générale à celle du camp néolithique bien connu
de Windmill Hill (Wiltshire) du sud de l'Angleterre et du point de vue purement géo-
morphique évoque des habitats ou centres dominant des territoires tribaux relativ
ement étendus.
PLANS ET RELEVÉS PRÉLIMINAIRES (fig. 2, 11)
MÉTHODE DE FOUILLE
L'objet de la fouille était d'obtenir du matériel en position stratigraphique. Les
méthodes employées furent largement déterminées par les conditions locales. Seul un
espace limité de terrain en friche était alors disponible et aucune tranchée valable ne
pouvait être ouverte dans les vignes couvrant la plus grande partie de la colline.
Dans le but d'obtenir plus de renseignements sur. le plan du camp 2 que ceux fournis
par les photographies aériennes (par exemple fig. 1 A), et aussi de déterminer le point exact
d'intersection des enceintes, un relevé fut effectué, au préalable, avec un mesureur électro
niq

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