Les Caryatides du Trésor de Cnide - article ; n°1 ; vol.23, pg 617-635
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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1899 - Volume 23 - Numéro 1 - Pages 617-635
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1899
Nombre de lectures 15
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Théophile Homolle
Les Caryatides du Trésor de Cnide
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 23, 1899. pp. 617-635.
Citer ce document / Cite this document :
Homolle Théophile. Les Caryatides du Trésor de Cnide. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 23, 1899. pp. 617-
635.
doi : 10.3406/bch.1899.3471
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1899_num_23_1_3471INSTITUT DE COHRESPONDANCE HELLÉNIQUE 617
attîque provenant de la côte thrace : je citerai par exemple les bas-reliefs
d'Abdère et de Sizéboli (Apollonie) ; mais la série est assez peu nombreuse
pour qu'un exemple nouveau ail son prix.
III. La servante, le coffret indiquent clairement « la scène de toilette», l'un
des sujets les plus gracieux, l'un des motifs préférés du répertoire funéraire.
Mais la stèle de Tchinily-kiosk présente une particularité remarquable: le
personnage principal, généralement assis, y est debout. Il vaut la peine de
rechercher si c'est une simple variante d'attitude, ou l'expression d'un sen
timent nouveau.
Les Attische Grabreliefs ne contiennent que deux monuments analogues
(PI. CLXVIIetCLXIX,fig. 871 et 875), la stèle de Démostraté d'Acharnés,
trouvée à Kantza(Coll Alex. Cambas), et la n° 1305 du musée d'Athènes.
Ces deux monuments sont du IVe siècle, comme le nôtre, quoique d'une
exécution moins soignée. Identiques pour la partie qui subsiste, ils permettent
de restituer ce qui manque: une femme debout, de face, la tête droite, le re
gard au loin perdu. L'attitude de la servante se retrouve dans la première,
le voile flottant dans la seconde.
En examinant avec soin ces trois monuments, on remarque les détails
suivants :
a) La servante a la tête levée vers le personnage principal. L'expression
triste et presque douloureuse de cette figure est remarquable, d'autant plus
que les personnages secondaires sont d'ordinaire inexpressifs.
b) Le personnage principal, pas plus que la servante, ne regarde le cof
fret, contrairement à ce qui a lieu dans les «scènes de toilette».
c) Le geste du bras droit n'est point d'une personne qui prend, mais bien
de quelqu'un qui laisse tomber un objet- Cela résulte de la position des doigts
de la main et de la distance qui dans une des stèles sépare la main du
coffret.
d) L'attitude du personnage principal est celle de la marche: le mouve
ment est indiqué par la saillie du genou, et par le voile flottant.
e) La fixité du regard perdu exprime l'indifférence aux choses présentes,
et la pensée de la mort.
Il en résulte que nous avons là une variante de la scène de toilette, ou
plutôt le contraire de la scène ordinaire et que la morte, au lieu de se parer,
se dépouille de sa parure. L'explication est confirmée par une stèle analogue
trouvée dans l'île de Salamine (Conze, n° 876). a La femme, dit la descrip
tion, semble détacher une épingle de ses cheveux ou une agrafe de sa robe».
Ce sont deux moments du même acte, l'adieu aux choses du monde, l'e
nlèvement et l'abandon de la parure, peut-être distribuée en souvenir aux
vivants.
C'est comme une fusion poétique et touchante de la « scène de toilette» et
de «la scène d'adieu», participant à la fois de la gracieuseté de l'une et delà
mélancolie de l'autre.
M. Homolle. — Les Caryatides du Trésor de Cnide. — La figure qui est r
eproduite en partie dans la planche VI a été restituée complètement, suivant
mes instructions, par notre mouleur M. G. Buda; cet essai n'a pas d'autre INSTITUT DE CORRESPONDANCE HELLÉNIQUE 618
prétention que de rapprocher et réunir des morceaux découverts en divers
temps et en divers endroits du sanctuaire, et de combler les vides trop laids
à voir qui les séparaient; c'est un assemblage tel quel, très simple et comme
on pouvait le faire sans l'aide d'un artiste.
Elle représente une des caryatides découvertes à Delphes, comme on peut
s'en convaincre par le chapiteau dont elle est surmontée; son style l'assigne
à la deuxième moitié du VIe siècle avant notre ère. Elle recule donc l'his
toire de ce type d'un siècle et plus au delà des caryatides de l'Érechtheion
et nous permet d'en étudier l'origine dans des conditions nouvelles et beau
coup plus favorables.
Reconstitution de la figure. — En 1891, nous étant, M. Cavvadias et moi,
rendus à Delphes pour délimiter la superficie du terrain des fouilles, nous
découvrîmes dans le champ qui porte sur notre plan les n°8 522-3 1= Pom
tow n° 134), un torse de marbre blanc plus grand quenature(l). Les fouilles
démontrèrent en 1894 que ce champ était placé juste au dessous du trésor
de Siphnos, ou plutôt de Cnide, et elles amenèrent la découverte entre 1894
et 1897, dans le même champ ou dans le voisinage, d'un certain nombre de
fragments qui furent reconnus appartenir à une même figure. Après divers
essais, nous réussîmes dans l'automne de 1898 à la reconstituer presque en
entier. Un autre fragment représente à lui seul une autre statue toute sem
blable, mais posée dans une attitude inverse, comme un pendant. Voici la
liste et la description sommaire de ces divers morceaux.
1° Inv. 2335. — En 1891, dans le jardiu n° 522. Marbre de Paros. — Haut.
0mt95. Torse de femme brisé à la naissance du cou et au bas du ventre;
manquent l'épaule gauche, l'épaule et le sein droit. Le sein gauche est aplati
les plis des étoffes emoussés ou interrompus par des cassures. La face pos
térieure a élé en partie usée par frottement, en partie rabattue au marteau,
et comme équarrie en une pièce de construction. Il est important de noter
que l'aspect du revers brut ne tient pas, comme dans certaines œuvres de
stinées à n'être vues que de face, à l'insuffisance d'une exécution volonta
irement abrégée; mais bien résulte d'une dégradation apportée après coup à
une œuvre soigneusement achevée. L'ajustement est celui des figures ar
chaïques de l'Acropole, à quelques variantes près : himation passé sous
l'épaule droite, rejeté sur le côté gauche qu'il couvre de sa masse tombante
en longs plis symétriques; chiton d'étoffe fine, serré à la taille par une
large ceinture, décoré sur le milieu d'une large bande à dessin, ramassé
dans la main droite, à en juger par la direction et la courbe des plis indi
qués sur le ventre et la cuisse.
La main droite est abaissée pour saisir le vêtement, la main gauche in
clinée et légèrement portée en avant. Les cheveux tombent sur les épaules
en quatre longues boucles divergentes.
2°. Inv. 929. PI. VIII. —28 Août 1893· — Dans un mur de la maison de
Droseros, n° 526. — Muller- Wieseler, Denkmxler, XL, n° 472. — Cylindre
de marbre de Paros (haut, et diarn. incomplets )brisé à la partie inférieure et
(1) BCH, XV, p. 449.
(2)XXI, pi. XIV-XV, INSTITUT DE CORRESPONDANCE HELLÉNIQUE 619
fendu à peu près par la moitié du haut en bas; le bord supérieur cerclé d'un
bandeau plat; dans le champ, sur toute la surface du demi-cylindre conservé,
bas-relief.
La description d'Otfried Muller est la suivante: «Baertige Satyrn beim
Wein, Weiber anfallend. Relieffrruppe von einem kleinen Steinblock (viel-
leicht Altaerchen) in Delphi. Die Art des Reliefs und die (freilich sehr ver-
witterten) Formen machten auf A. Schœll fast den Eindruck etruskischer
Technik und Zeichnung».
On y voit de gauche à droite, après de vagues traces d'une figure dansante:
un grand cratère posé sur le sol, un groupe de deux Silènes avec longs
cheveux, grande barbe, queue de cheval, qui exécutent des pas d'une gaîté
excentrique; un Silène grimaçant, plus animé encore que ses compagnons,
qui emporte dans ses bras une femme; une femme, une Nymphe ou Bac
chante sans doute. qui s'enfuit d'un air épouvanté à la vue de cet attentat.
Les deux femmes ont la chevelure enserrée dans un bandeau de métal ou
d'étolFe et portent en guise de manteau une peau de bête nouée par les pattes
par dessus un long chiton ; celui de la fugitive est retroussé.
Le cercle supérieur du cylindre porte au centre une cavité cylindrique, d'un
diamètre de 0m075 et d'une profondeur de 0m#045.

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