Les chapiteaux corinthiens normaux de Syrie méridionale (1ère partie) - article ; n°3 ; vol.67, pg 633-663
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Les chapiteaux corinthiens normaux de Syrie méridionale (1ère partie) - article ; n°3 ; vol.67, pg 633-663

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Description

Syria - Année 1990 - Volume 67 - Numéro 3 - Pages 633-663
31 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1990
Nombre de lectures 38
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

J. Dentzer-Feydy
Les chapiteaux corinthiens normaux de Syrie méridionale (1ère
partie)
In: Syria. Tome 67 fascicule 3-4, 1990. pp. 633-663.
Citer ce document / Cite this document :
Dentzer-Feydy J. Les chapiteaux corinthiens normaux de Syrie méridionale (1ère partie). In: Syria. Tome 67 fascicule 3-4, 1990.
pp. 633-663.
doi : 10.3406/syria.1990.7187
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1990_num_67_3_7187LES CHAPITEAUX CORINTHIENS NORMAUX
DE SYRIE MÉRIDIONALE
(lre Partie)
PAR
J. Dentzer-Feydy
CNRS, Paris (ERA 20)
Les 243 chapiteaux corinthiens normaux de Syrie du sud utilisés dans cette étude
constituent un échantillonage évidemment très lacunaire par rapport à ce que fut l'a
rchitecture de la région à l'époque romaine, mais représentatif de ce que l'on peut obser
ver actuellement. En plus de ces chapiteaux, une soixantaine de chapiteaux corinthiens
sont considérés comme «hétérodoxes» ou «hybrides» parce qu'un ou plusieurs des él
éments constituants des chapiteaux dit «normaux»1 leur manquent ou parce qu'ils
comportent des bustes. Dans cet article, toute l'attention sera portée sur les premières
formes des chapiteaux «normaux» de Syrie du sud, alors que l'étude détaillée des chapi
teaux «hétérodoxes» trouvera sa place dans un volume sur l'ensemble du décor archi
tectural préprovincial dans la région.
Les premières études synthétiques sur les chapiteaux syriens sont les deux articles
de E. Weigand2, suivis de celui de D. Schlumberger3 en réponse et en complément aux
1. Comme l'a rappelé D. Schlumberger dans son face. Comme l'indique Schlumberger, «le chapiteau
étude des formes anciennes du chapiteau corinthien dans vitruvien est un chapiteau normal», mais avec des
la région, Syria, 14, 1933, p. 285, la distinction entre les normes de proportions imposées, alors que «le chapiteau
chapiteaux normaux et ceux qui ne le sont pas remonte normal n'est pas nécessairement un chapiteau vitruvien».
On se servira occasionnellement des proportions vitru- aux travaux de R. Delbrueck, puis E. Weigand et
K. Ronczewski, qui ont rassemblé et analysé de nom viennes comme point de repère et non comme comparais
breux exemples de variantes des chapiteaux corinthiens. on, Vitruve, De Architectura, IV, I, 11-12.
Sont considérés comme « normaux » les qui ont 2. E. Weigand, Jdl, 29, 1914, p. 37 et s. et Jb Kunsl-
deux couronnes de feuilles, deux caulicoles, deux calices wiss., 1924/1925, p. 77 et s. et p. 165 et s.
dont sortent deux hélices et deux volutes angulaires par 3. Voir note 1. SYRIA [LXVII 634
travaux de Weigand. L'un et l'autre ont proposé une thèse pour expliquer la formation
du chapiteau syrien impérial, l'un insistant sur l'importance de l'influence culturelle de
Rome, l'autre sur une genèse régionale. Les apports ultérieurs à l'étude de ces chapiteaux
ont été en général plus ponctuels et liés à une monographie architecturale ou à une
fouille 4. Plus récemment sont apparues des études limitées à un site 5 ou à une région 6.
En isolant l'élément le plus représentatif et le plus complexe du décor architectural
gréco-romain pour en faire l'analyse et, si possible, la typologie, les objectifs sont
doubles : 1) Préciser les origines culturelles de telle ou telle forme, et chercher s'il existe
un lien entre sa diffusion et les situations politiques passées ou contemporaines. Cette
approche est sans doute la plus intéressante et la plus fructueuse car elle a pour objectif
de mettre en relation des faits culturels avec des faits historiques. 2) Tenter grâce à une
typologie des formes de retrouver une évolution chronologique des chapiteaux, et à
partir de là, de dater certains monuments. Cette seconde approche est plus difficile et
devrait être utilisée avec prudence dans une région située à l'écart des grands courants
culturels :
— En dehors de quelques rares cas pour lesquels le travail d'un même atelier est
identifiable sur trois ou quatre sites, une production de sculpture régionale est en général
moins homogène du point de vue des formes et du traitement, et donc plus difficile à
répartir en groupes suivant des critères de ressemblance et à organiser en séries.
— La vitesse de transmission des modèles d'un centre de création à une région
périphérique est mal connue ; cette transmission peut être directe ou indirecte 7, et les
modèles plus ou moins déformés. De même, on ignore combien de temps ils continuent à
être utilisés dans une région, alors qu'ils sont éventuellement déjà tout à fait périmés
dans des centres urbains importants.
— On peut déduire des deux points précédents que plus une comparaison est proche
géographiquement, plus elle a de chances d'être pertinente du point de vue de la chronol
ogie.
— Dans des régions dont l'histoire a été complexe et quelque peu mouvementée,
comme la région syro-palestinienne à l'époque hellénistique et à l'époque impériale jus
qu'au règne de Trajan, on peut citer de nombreux exemples de survivances et de coexis
tences culturelles surprenantes, dont le temple de Bel à Palmyre est une illustration. On
la Palestine, M. Fischer, Das korinlhische Kapilell im 4. Par exemple H. Seyrig, Syria, 21, 1940, p. 277-328,
sur les fragments «archaïques» de la fondation T du sanc Allen Israel in der hellenistischen und der rômischen Péri
tuaire de Bel; P. Collart, J. Vicari, Le sanctuaire de ode, Mainz am Rhein, 1989.
Baalshamîn à Palmyre, 1969, vol. 1, p. 137-154. 7. Cf. l'étude de M. Fischer, Korinlh. Kapitell,
5. B. Filarska, Études sur le décor architectural à Pal p. 54-55 et s., qui montre pour la Palestine l'impact des
myre, Études Palmyréniennes II, Varsovie, 1967. chapiteaux importés en marbre sur le développement des
6. Ch. Strube, AA, 38, 1978, p. 577-601, sur le décor en pierre locale et qui est prudent en ce qui
architectural dans les églises du massif calcaire ; et pour concerne la chronologie. LES CHAPITEAUX CORINTHIENS DE SYRIE MÉRIDIONALE 635 1990]
ne doit pas oublier que la construction du grand temple de Baalbek, avec ses chapiteaux
comparables à ceux de Rome8, est contemporaine de celle de la tour de Qalaat Fakra,
avec ses chapiteaux proto-éoliques9. En Syrie du sud, les fouilles récentes à Sf10 ont
révélé que le style de sculpture régionale développé dans le Djebel à la fin du Ier siècle
avant notre ère s'est prolongé au moins jusqu'au rattachement à la Province de Syrie
sous Trajan, alors que des bâtiments de style impérial syrien étaient déjà construits dans
le même secteur.
lèvre du L n pistil cololhos acanthe la volute couvrant colothosi . abaque I fleuron du rf fleuron
\ I fleui de l'ècomçon
hélices volutes
enroulement tige du fleuron
terminal de l'ohaque
calice
gousse
seconde couronne
d'acanthes collerette du
(secundo folio) caulicole
cannelures du première couronne
coulicole d acanthes
(ima folio)
nervure axiale
digilahon en pince vide digttation foliole oeil caulicole
de homard triangulaire
Fig. 1. — Schéma théorique d'un chapiteau corinthien avec désignation de ses différentes parties. D'après R. Amy et
P. Gros, La Maison carrée de Nîmes, Paris, 1979, p. 47, fig. 23.
Pour la description de ces chapiteaux, la terminologie classique utilisée par R. Amy
et P. Gros11 (fig. 1) sera suivie à deux détails près : au terme «foliole», on préférera le
terme «lobe» pour désigner les divisions de la feuille d'acanthe. D'autre part, le terme
«œillet» sera utilisé au lieu du terme «œil» pour désigner le petit espace creusé au fond du
10. J.-M. et J. Dentzer, CHAI, janv.-mars 1981, p. 82 8. B. Schulz, H. Winnefeld, Baalbek, Berlin et Leipz
ig, 1921, vol. 1, pi. 65, gauche; E. Weigand, Jdl, 29, et s.; J.-M. Dentzer et coll., Dam. Mitl, 2, 1985,
1914, p. 43 et s. p. 74-75.
11. R. Amy, P. Gros, La Maison carrée de Nîmes, Paris, 9. D. Krencker, W. Zschietzschmann, Rômische
Tempel in Syrien, Berlin et Leipzig, 1938, p. 51 et s., fig. 1979, p. 47.
73 et 76. SYRIA [LXVII 636
sinus entre les lobes. Pour rendre les comparaisons de proportions plus claires, toutes les
hauteurs totales du chapiteau (H) ont été réduites à 1. En effet, contrairement 

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