Les derniers troubadours de la Provence, d après le chansonnier donné à la Bibliothèque impériale par Mr Ch. Giraud [troisième article]. - article ; n°1 ; vol.30, pg 649-683
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Les derniers troubadours de la Provence, d'après le chansonnier donné à la Bibliothèque impériale par Mr Ch. Giraud [troisième article]. - article ; n°1 ; vol.30, pg 649-683

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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1869 - Volume 30 - Numéro 1 - Pages 649-683
35 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1869
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Paul Meyer
Les derniers troubadours de la Provence, d'après le
chansonnier donné à la Bibliothèque impériale par Mr Ch.
Giraud [troisième article].
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1869, tome 30. pp. 649-683.
Citer ce document / Cite this document :
Meyer Paul. Les derniers troubadours de la Provence, d'après le chansonnier donné à la Bibliothèque impériale par Mr Ch.
Giraud [troisième article]. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1869, tome 30. pp. 649-683.
doi : 10.3406/bec.1869.462026
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1869_num_30_1_462026LES
DERNIERS TROUBADOURS
DE LA PROVENCE
d'après le chansonnier donné a la birliothèque
impériale par m. ch. giraud.
§ XXIII.
Exhortation au détachement des biens de ce monde et à la
pénitence. Cette pièce est de la dernière faiblesse. Si rebattu
que fût le sujet, si communes que soient les idées exprimées,
l'auteur inconnu de ces quatre couplets n'arrive point à s'ex
primer clairement ni même correctement. C'est à ce point qu'on
serait parfois tenté de douter de la correction du texte. Ainsi,
v. 12, soletament est difficile à construire. V. 31, il faudrait,
si la mesure le permettait , laisa au présent, et non laisava à
l'imparfait. — On remarquera que flor s (7) et prezicado[r]s
(24) riment en os, ce qui n'est pas sans exemple : voir ci-
dessus, Introduction, § IY.
Qui vol savi[sj viure membradament * (f. 14)
En aquest mon, non sia trop euros
D'acap * ďaver prezent 5 ni a rescos,
4 Car nom nol pot gauzir durablament ;
1. Les rimes des vers 20 et 25 montrent qu'il faut ici et aux vers 4, 9, 12,
entz ou ens, avec Vs adverbial.
2. Pour D'acapt. — Peut-être faut- il simplement : D'acapt aver?
3. Ms. pzent, par un p barré.
44 Per que cascun deu azer sovinensa
De sos peccatz e faire penedensa,
Car d'aquest mont es sobeirana flors
8 Qui pot tornar conma peccaire bos.
Sol la prena ben ez adrechament (v°)
E la fassa am fin cor corajos
Quex tro la fin, segon qu'er poderos;
12 Car non quer mais ni plus soletament.
Dons prena nom los bens en mantenensa
Ez en vil mal non ai' om s'entendensa,
Ans si' nom ben pentens e consiros
16 De sels c'a(n) fatz an gran contreccions.
Car en aisi ho deu far bonamentz
Homs que voira intrar el joy plentos
Ni posezir per tostems ses coros,
20 Que dezampar totz sos malvatz talentz
E sierva Dieu ab gran hobediensa,
Ez en la fe aya bona crezensa,
E vueir hobrar segon los bons sermos
24 Que auzira dels bons prezicados.
Car qui ben aus e ben es retenens
Contrais autres a grans meilhurazons
Que aus lo ben e l'auzir non l'es bons *;
28 Car non reinha pas ben ni saviamentz
Cel que s'arma gieta a mesprezansa,
E si [al el] malvaiza conoisensa
Car laisava so c'a plus aondos
32 Ses remedi a tormens perilhos.
§ XXIV.
Bertran Albaric et Guibert.
Je n'ai rien pu trouver sur ces deux personnages dont les
compositions (une tenson et deux câblas) ont été écrites vers le
milieu du xive siècle sur des pages restées blanches à la fin de la
1. Si on laisse subsister au vers précédent contrais autres, au plur., il faut
ici quelque chose comme Que lo ben auzon e l'a. nols es b. Ob'
première partie du ms. Giraud. Le nom du second était Guïbert
ou Da Guibert, non ďAguibert, comme on le voit par le vers
1 : Amie Guibert. Dans le premier couplet delà tenson, Bertran
demande s'il devra continuer à aimer une dame qui de plus en
plus s'éloigne de lui. Guibert répond affirmativement, selon la
théorie familière aux troubadours : qu'il n'est point de dame dont
on n'ait raison à force de soins et de courtoisie. Mais Bertran
trouve qu'il a assez longuement servi, et que le temps perdu
n'est pas facile à recouvrer. Aussi portera -t-il son amour
ailleurs.
Est-ce à ce nouvel objet de sa flamme que Bertran fait allusion
dans sa première cobla? Toujours est-il qu'il se félicite d'avoir
placé son amour si haut qu'un empereur y trouverait honneur,
si on daignait l'aimer. Déjà elle Га choisi pour son serviteur, et,
pensant aux biens qui lui en peuvent advenir, il sent qu'il
deviendrait plus fier qu'Alexandre. Mais il avoue qu'il n'est pas
encore arrivé au comble de ses désirs. — La seconde cobla con
tient un retour vers l'ancien temps. « Au temps passé on savait
» aimer loyalement, maintenant, chacun se donne pour éna-
» mouré sans en connaître la droite voie »
La tenson et les deux coblas offrent une disposition très-
fréquente, abba edde, que nous avons déjà rencontrée chez
B. Carbonel (§ VIII, m), chez Rostanh Berenguier (§ X, m),
et ailleurs encore (§§ XY et XXI) .
Tenson et coblas sont de la main que j'ai désignée dans
Y Introduction (§ III, ci-dessus p. 257) par (3. Une particularité
orthographique qui distingue ce scribe , consiste à écrire
constamment ci pour si; voy. dans la tenson, vers 7, 19, 21
(cigrai), dans la première cobla v. 3, dans la seconde v. 4
et 6.
Tenson de Bertran Albaric e da Guibert. (f . 20 v
Amie Guibert, ben a .vij. ans pasatz
Qu'ieu ai amat et ame coralmen
Bella dona jove et avinen,
4 E pregue la con fins enamoratz оу 77.
De respondre, mes tojorn plus [s'Jestranha;
Per qu'ieu vos prec que vos m'en conselhes
Ci l'amarai ueimais, pos tan tas ves
8 L'ai requista per aver sa conpanha.
— Amie Bertran, mans bos ditz e mas fatz
M'aves après d'amor veraiamen,
Don, pos amatz tal qu'es próz e valen,
12 Prec vo|s], sieus plai, que non vos en gicatz,
Qu'el mon non a dona ques om non franha
Am bellparlaret amb eser cortes,
E mais pot far .j. jorn ques ans guanres;
16 Per qu'ieu vos prec mais sufras lamguanha \
— Ausit ai dir, da s Guibert, so sapchatz,
De Jonc servir tanh gran melhuramen
E tems perdut non ci cobra leumens;
20 Per qu'ieu huemais en sui desesperatz 3
E cigrai tal que vol c'an * lui remanha
Ques aura guautz car li serai sosmes,
E farai li honor, que deutes es,
24 Plus que s'era reïna d'Alamanha.
II.
Bertran Albaric. (f. 22)
Ieu ame tal ques .j. enperador
I for' onratz, mas quell denhes amar,
Can sos bels ditz m'a ci volgut liar
Qu'ilhi me pres per Hal servidor;
E can mi pens lo ben quen pot venir
Fai mi estar en tan haut pensamen
G'Alisandre non fes tal montamen
Con ieu farai, sol qu'en puesca jausir.
1. Sic; peut-être faut-il corriger la lanha « l'affection, » et restituer que
avant mais ? ou simplement lire I [a] am lanha ?
2. Corr. en?
3. Ms. desesperaratz.
4. Pour c'am, comme dans la pièce suiv. v. 3, et quen pour quem, v. 5. ai dir qu'el terns ques es pasatz Ausit
Entendi1 nom en amor lialmen,
Et aras vei qu'es tomat a nien,
Ques un chasqun ci fai enamoratz
E non sabon d'amor la drecha via,
Com deu guardar, con ci deu captener,
Car non es res c'om deia tan temer
Con sas amos qui Га bell'e jolia.
§ XXV.
Peire Trabustal et Rainaut de Très Sauses.
Cette tenson (il serait plus juste de dire « ce partimen ») est
assez faible. — « Une dame, » dit Peire Trabustal, « veut vous
» donner son amour à condition d'être votre femme ou votre
» amie; autrement elle refuse (quel troisième parti pourrait-
» elle bien imaginer?); choisissez. » — Rainaut trouve que le
mieux, pour le présent, est de la prendre comme amie. — « Mais,
» reprend Peire, Dieu a condamné Adam pour avoir transgressé
» ses ordres, et vous savez bien que Dieu n'aime pas qu'on ait
» une amie; prenez-la donc pour femme. — Compagnon Peire,
» Dieu élève les humbles et abaisse les orgueilleux. Puisqu'elle
» s'humilie envers moi, je dois bien penser que je ne pourrais la
» maintenir au rang qui lui appartient, car elle est telle qu'elle
» a le prix de l'humilité. » — Peire déclare qu'il n'aime pas les
débats (pourquoi alors propose-t-il un jeu-parti?), et il insiste
sur le précepte du cinquième commandement dont il justifie la
nécessité par de très-pauvres raisons. — Rainaut, qui est un
esprit subtil, pense que l'amour ne vaut qu'autant qu'il se vend
cher : or (en épousant la dame), il ne se mettrait point à un prix
assez élevé {car it at non auria a mi mezes); il doit d'abord se
faire cher (car mi dey far...), puisqu'il n'a d'ailleurs aucune
raison

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