Les deux Fabas. 1569-1654. - article ; n°1 ; vol.7, pg 545-566
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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1846 - Volume 7 - Numéro 1 - Pages 545-566
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1846
Nombre de lectures 25
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Anatole de Barthélémy
Les deux Fabas. 1569-1654.
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1846, tome 7. pp. 545-566.
Citer ce document / Cite this document :
de Barthélémy Anatole. Les deux Fabas. 1569-1654. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1846, tome 7. pp. 545-566.
doi : 10.3406/bec.1846.451994
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1846_num_7_1_451994-J К Т<
LES DEUX FABAS.
1569-1654.
Dans la période qui s'écoula depuis la prise de Mont-de-
Marsan par Montluc , en 1569, jusqu'au premier siège de la
Rochelle, sous Louis XIII, on voit à chaque instant paraître le
nom de Jean de Fabas ; pendant quatre-vingt-cinq ans, ce nom
est répété dans les mémoires contemporains, et cependant nul
ne s'est encore occupé de vérifier si cette longue carrière ap
partenait véritablement au même personnage.
Moreri parle très-légèrement des Fabas , trouvant sans doute
inutile de consacrer un article détaillé à deux champions de la
religion réformée ; La Chesnaie des Bois copie simplement Mor
eri ; enfin le marquis d'Aubais, dans ses Fragments, se contente
de rapporter ce qu'il a lu dans les mémoires imprimés du temps,
et encore le fait-il d'une manière fort abrégée.
Dans cette notice , je me propose de réunir tous les docu
ments que j'ai pu recueillir sur Jean de Fabas, gouverneur d'Al-
bret, et sur son fils, également nommé Jean, lequel, ayant hé
rité du caractère hardi et entreprenant de son père, se confondit
si bien avec lui, que, pendant près d'un siècle, il ne fut bruit que
des entreprises de M. de Fabas.
La maison de Fabas , originaire de Saint-Macaire , en Bordel
ais, ne semble pas de noblesse fort ancienne : du moins les do
cuments manquent-ils complètement pour remonter au delà de
Jean, seigneur de Roux, d'Arriès et de Castéts, père et aïeul des 546
précédents (1). Celui-ci était décédé en 1554, laissant deux fils
du nom de Jean, et une fille nommée Marie (2).
Jean II de Fabas , dont nous avons d'abord à nous occuper ,.
apparaît pour la première fois dans les guerres de Montluc et de
Montgommery. Quoique catholique , il avait embrassé le parti
de ce dernier, et, dès l'année \ 569, il avait failli être victime des
cruelles représailles que Biaise de Montluc exerçait pour venger
le massacre de Navarreins, où Montgommery avait fait égorger
plusieurs gentilshommes et entre autres un chevalier du nom
de Fabas.
Montluc marchait sur Mont-de-Marsaii , pensant réduire fac
ilement cette place, quand on vint lui dire que le capitaine Fabas
c'était jeté dans la ville avec cent vingt cavaliers et cent fantas
sins, et se disposait à faire une défense vigoureuse. Le maréchal
ne laissa pas de poursuivre son entreprise, et bientôt les assiégés
se virent contraints de capituler. Pendant que l'on discutait les
conditions, Montluc introduisit dans la ville quelques soldats ,
avec ordre de faire une bonne dépesche, et l'ordre fut si bien exé
cuté, que vingt-cinq gentilshommes seulement échappèrent au
massacre. Fabas fut du nombre , grâce à l'assistance des capi
taines Salignac et Fabien, qui l'arrachèrent aux mains des leurs,
parce qu il était en réputation d'être bon soldat (3).
A la suite de ce revers, Jean de Fabas quitta la France, et
s'en alla prendre part à la guerre contre les Turcs, où il se dis
tingua. L'historien de Henri III, à qui nous empruntons le fait,
n'entre dans aucun détail à cet égard (4); mais il est évident
qu'il s'agit ici de la campagne entreprise en 157 1 par larchiduc
don Juan d'Autriche , qui se termina par la victoire
de Lépante. Fabas revint aussitôt après en France, et, l'année
suivante, nous le retrouvons dans sa maison noble d'Arriès, où
(1) Contrat de mariage, en date du 19 juillet 1529, de Jean de Fabas, ëcuyer, de
meurant à Saint-Macaire , avec Marie d'Arriès. (Cab. gén. de la Bibl. roy.) — Des
armoriaux donnent pour blason à cette famille d'or à trois pals de gueules. Parmi
les tilres déposés à la Bibliothèque royale , j'ai remarqué des chartes du quinzième
siècle, auxquelles étaient attachés des sceaux portant un lion grimpant sur une
branche.
(2) 27 juin 1554. Reconnaissance en faveur de Jean et autre Jean de Fabas, éçuyers,
enfants et héritiers de Jean de Fabas, écuyer, et de Marie d'Arriès.
(3) Comm. de Montluc, liv. IV et VU. — Mezerai, Hist, de Charles IX. — D'Aubigné,
prem. partie, l.'V, ch. 14.
(4) Mezerai, Histoire de Henri III. 547
le 27 janvier il épousa Louise de Chassaigne, dame de Castets
en Dorte, et veuve de Gaston d'Arzac, seigneur de Castets : elle
était fille de Geoffroi de Chassaigne, second président au parle
ment de Bordeaux, et de Jeanne Fabie (1).
Cinq ans plus tard , Jean de Fabas occupait Bazas pour le roi
avec sa compagnie : chargé de défendre cette ville, il la livra au
roi de Navarre , à la suite d'événements qu'il n'est pas inutile de
rapporter. Un capitaine, habitant à Bazas, avait épousé une ri
che veuve, dont la fille, née du premier lit , était recherchée en
mariage par de nombreux prétendants. Son beau-père voulait
l'unir à l'un de ses parents : Fabas, de son côté, intriguait pour
ménager cette alliance à son cousin , le sieur de Gascq ; mais
bientôt, voyant qu'il ne pouvait atteindre son but que par la
violence, il fait assassiner le beau-père, enlève la jeune fille et
la livre à son parent ; puis , pour se soustraire aux suites cer
taines de son crime, il embrasse la religion protestante, met la
ville au pillage, saccage ses maisons des chanoines et démolit
l'église.
Par là, le nouveau calviniste espérait mériter la protection du
roi de Navarre. Pendant que les états se tenaient à Blois, Henri
s'était échappé de la cour de France avec sa sœur, pour éviter
une abjuration forcée, et surveillait les mouvements qui com
mençaient à agiter la Saintonge, l'Agénois et la Gascogne.
Dès qu'il fut enrôlé sous la bannière de Navarre, Fabas prouva
de quel secours il pouvait être. Il débuta par diriger l'attaque
delà Béole, escaladée, le 6 janvier 1577, au moyen d'échelles
de soixante pieds de hauteur , et accomplit cette entreprise de
concert avec Sully, accompagné seulement de soixante soldats ;
c'était là un immense service rendu à Henri de Navarre , car la
possession de la Béole lui permettait de se venger des Bordel
ais, qui lui avaient refusé l'entrée de leur ville. Fabas fut nommé
gouverneur de la ville qu'il venait de prendre, et de là il se mit
à inquiéter les environs de Bordeaux (2). Dans cette même an-
(1) Reconnaissance donnée à Jean de Fabas, écuyer, seigneur de Roux et Arriès, de
meurant audit lieu, le 14 janvier 1572. Le document, ainsi que son contrat de mariage,
est à la Bibliothèque royale.
(2) 21 août 1578. Vente par Henri de Navarre à Jean de Fabas, écuyer, seigneur de
Castets en Dorte, gouverneur pour le roi de France de la ville et château de la Réole,
de la seigneurie de Lisle de Varie, pour 17,000 liv. — D'Aubigné, deux, partie, I. III,
ch. 4 et 6 ; trois, partie, 1. 1, ch. 7. Mezerai. Berger de Xivrey, lettres de Henri IV, t. T.. 548
née, il battit six enseignes basques à Benauges, repoussa les arque
busiers du sénéchal de Querci, força Peudorat à lever le siège de
la Réole, fit manquer une entreprise sur Bazas, dirigée par Jean
Foucaut, seigneur de Lardimalie , et, un peu avant la paix de
Bergerac, alla, sur l'ordre du roi de Navarre , occuper Langon,
avec cinquante hommes. Son seul échec fut devant Saint-Ma-
caire, qu'il tenta vainement de surprendre en plein jour (1).
Lorsqu'il fut question d'entreprendre la guerre de 1580, Henri de
Navarre prit conseil de cinq de ses plus dévoués serviteurs, dont
était Fabas. Celui-ci opina pour la paix ; mais l'avis du roi l'em
porta, et les hostilités, commencées immédiatement, ne cessèrent
que le 26 novembre suivant, à la suite du traité de Fleix , en
Périgord (2).
La paix dura cinq ans. Pendant cet intervalle , le pays était
ravagé par des picoreurs, que la suspension des guerres civiles
avait privés de tout moyen d'existence. En 1583, une de

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