Les élections législatives des 5 et 12 mars 1967 - article ; n°3 ; vol.17, pg 429-467
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Description

Revue française de science politique - Année 1967 - Volume 17 - Numéro 3 - Pages 429-467
39 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1967
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Monsieur François Goguel
Les élections législatives des 5 et 12 mars 1967
In: Revue française de science politique, 17e année, n°3, 1967. pp. 429-467.
Citer ce document / Cite this document :
Goguel François. Les élections législatives des 5 et 12 mars 1967. In: Revue française de science politique, 17e année, n°3,
1967. pp. 429-467.
doi : 10.3406/rfsp.1967.393017
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1967_num_17_3_393017Les Elections Législatives
des 5 et 12 Mars 1967
FRANÇOIS GOGUEL
Avant d'analyser les scrutins qui ont eu lieu en France le 5
et le 12 mars 1967 pour l'élection de la troisième Assemblée
nationale de la Cinquième République, il faut rappeler bri
èvement la configuration et la tactique des formations politiques
qui se sont trouvées en présence, dire sur quels points les « règles
du jeu » avaient été modifiées par rapport à celles de 1958 et 1962,
indiquer enfin quels ont été les traits caractéristiques de la cam
pagne électorale.
A première vue, le nombre des formations qui ont présenté
des candidats aux élections de 1967 n'a guère diminué par rapport
à 1962. Mais plusieurs de ces formations n'ont pas eu accès à la
propagande radio-télévisée, faute d'avoir présenté au moins 75 can
didats, et n'ont recueilli que très peu de suffrages !. En fait, les
élections ont mis aux prises cinq tendances politiques de quelque
importance, dont quatre d'opposition 2 : encore les accords conclus
entre trois de ces dernières, en vue du second tour, avaient-ils con
tribué à simplifier plus encore la structure des forces politiques qui
s'affrontaient.
Dès le printemps 1966, les partisans du gouvernement — et
du Président de la République — avaient rassemblé les divers
éléments de la majorité sortante (U.N.R.-U.D.T., républicains indé-
1. Le Centre démocrate et républicain, de M. Palmieri, le Centre national
pour la Cinquième République, de MM. Bégué et Draillard, l'Alliance répub
licaine, de M. Tixier-Vignancour, et le Rassemblement européen de la liberté,
de M. Dominique Venner.
2. Le Parti communiste, le Parti socialiste unifié, la Fédération de la
gauche démocrate et socialiste, le Centre démocrate, en ce qui concerne l'oppos
ition ; le Comité d'action pour la Cinquième République, en ce qui concerne
la majorité. François Goguél 430
pendants, « gaullistes de gauche » et certaines personnalités ins
crites au groupe du Centre démocratique de l'Assemblée nationale)
dans un « Comité d'action pour la Cinquième République », pré
sidé par le Premier ministre, M. Georges Pompidou. Ce comité
prit très vite la décision de présenter un candidat, et un seul, dans
chaque circonscription. Les dirigeants de la majorité ont en somme
pensé que celle-ci gagnerait plus à manifester son unité devant le
suffrage universel qu'à se diversifier en laissant le champ libre, au
moins au premier tour, à la concurrence, ici entre « gaullistes de
gauche » et membres de l'U.N.R.-U.D.T., là entre ceux-ci et
« indépendants giscardiens ». Cet effort d'unité a été mené à bien.
Tout au plus quelques candidats à l'investiture du Comité d'action,
écartés par celui-ci, ont-ils constitué une formation dissidente, le
Centre national pour la Cinquième République, dont l'intervention
dans la campagne électorale n'a eu d'ailleurs qu'une portée négli
geable, tous les candidats « gaullistes dissidents » ne s'en étant
même pas réclamés.
Comme la majorité sortante, le Parti communiste a décidé dès
le printemps 1966 de présenter un candidat dans chaque circons
cription. Il avait sans doute accepté, au moment de l'élection pré
sidentielle, de soutenir, en la personne de M. François Mitter
rand, un homme politique de gauche qui ne relevait pas de sa
discipline. Mais il ne lui aurait pas été possible, sans déconcerter
ses militants, de renoncer, à l'occasion des élections législatives,
à l'attitude qu'il a constamment adoptée depuis plus de quarante
ans, et qui consiste à être présent partout au premier tour dans
toutes les consultations électorales.
L'effet de l'élection présidentielle sur les élections législatives
ne s'en est pas moins fait sentir, puisque les formations les plus
importantes de la gauche non communiste, qui avaient fait bloc
à l'automne 1965 derrière la candidature de M. François Mitter
rand, ont maintenu leur unité en 1966-1967, sous les auspices de
la Fédération de la gauche démocrate et socialiste, dirigée par
l'ancien candidat à la présidence de la République. Les socialistes
S.F.I.O., les radicaux-socialistes et la plupart des candidats classés
en 1962 comme centre gauche ont donc figuré en mars 1967 sous
une seule rubrique, celle de la Fédération, où se trouvaient aussi
les membres des clubs de la Convention des institutions républi
caines. Quant au P.S.U., sans s'être refusé dans un certain nombre
de cas à des accords avec la Fédération pour soutenir un candidat
commun, il n'a pas accepté de faire de cette attitude une règle
générale, sans doute parce qu'il tenait à présenter assez de can
didats pour avoir accès aux antennes de l'O.R.T.F. Législatives de 1967 431 Elections
La « dynamique de l'élection présidentielle » n'a pu en somme
aboutir, au printemps 1965. à l'unité complète des candidatures
de gauche ; elle n'en a pas moins provoqué une très notable sim
plification. Dans la plupart des circonscriptions, il n'y a eu que deux
candidats de gauche, le communiste et le fédéré, ou parfois, le
P.S.U. Il y avait eu en 1962 1 116 candidats de gauche, pour
465 circonscriptions ; il n'y en a eu en 1967 que 986 pour 470 ci
rconscriptions 3.
Fait sans doute plus important encore, les diverses formations
de gauche — - P.C.. Fédération, P.S.U. — ont conclu publique
ment, avant même l'ouverture officielle de la campagne électorale,
des accords concernant leur attitude réciproque au second tour de
scrutin, et ces accords ont montré que l'union des partis de gauche
avait fait de sensibles progrès depuis 1962. Il a été convenu le
20 décembre 1966 entre le P.C. et la Fédération que, partout où
la gauche aurait une chance sérieuse de l'emporter, l'un et l'autre
soutiendraient ensemble au second tour le plus favorisé de leurs
candidats du premier tour, réserve faite de « cas particuliers » que
le P.C. acceptait à l'avance d'examiner après le premier tour, et
dans lesquels il retirerait son candidat, même arrivé en tête, afin
d'accroître les chances de victoire de la gauche. Cet accord ne
couvrait cependant pas toutes les hypothèses : malgré la préfé
rence inverse manifestée par le P.C., la Fédération se réservait
en effet la liberté, dans les circonscriptions où la gauche n'aurait
aucune chance de succès, de faire voter au second tour pour tel
ou tel candidat « centriste », « résolument opposé au pouvoir per
sonnel », alors qu'aux yeux des communistes ces candidats
n'étaient que des « réactionnaires camouflés », indignes de recevoir
des suffrages de gauche.
En acceptant cette réserve, et en renonçant, comme il l'avait
d'abord demandé, à lier l'accord de tactique électorale à la négoc
iation d'un programme commun, le P.C. avait incontestablement
témoigné de sa ferme volonté d'apporter une contribution positive
à la réalisation de l'accord entre partis de gauche.
Des accords analogues à celui du 20 décembre furent ensuite
conclus par le P.C. et par la Fédération avec le P.S.U. A l'égard
du premier, celui-ci ne formula pas la même réserve que la Fédér
ation, mais il accepta, lui aussi, que celle-ci la formulât à son
égard.
L'individualisme traditionnel des modérés — à qui Jacques
Fourcade avait jadis proposé cette devise : « Se diviser pour ne
3. 470 candidats du P.C. ; 104 candidats du P.S.U. ; 412 candidats de la
Fédération. 432 Fra

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