Les élites industrielles britanniques : 1880-1970 - article ; n°1 ; vol.17, pg 157-188
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Les élites industrielles britanniques : 1880-1970 - article ; n°1 ; vol.17, pg 157-188

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Histoire, économie et société - Année 1998 - Volume 17 - Numéro 1 - Pages 157-188
Abstract The British industrial elite slowly merges with the Establishment between 1880 and 1914, borne by the economic weight of industrial production rather than by its personal wealth. It reinforces its position amongst the Establishment between the wars in spite of the rise of the professional manager and not withstanding the widening of its base towards the middle classes. This does not entail the demise of entrepreneurial values nor does it mean the adoption of an antiindustrial culture that might have caused a decline in the quality of management. The study of the education and formation of British industrialists does not suggest any striking inferiority with other European countries. Furthermore, the study of the diffusion of management theory in Britain shows that a large proportion of the British industrial elite did belong to the mainstream of international management thought. A réévaluation of the action of industrialists over the whole period suggests the need for a partial rehabilitation of the British industrial elite between 1880 and 1914.
Résumé Les élites industrielles s'intègrent progressivement à l'establishment britannique entre 1880 et 1914, portées par le poids des entreprises plus que par l'importance de leurs fortunes personnelles. Dans l'entre-deux-guerres, elles s'ancrent dans l'Establishment en dépit de la professionnalisation des chefs d'entreprise et de l'élargissement de leur recrutement au profit des classes moyennes, sans abandonner les valeurs entrepreneuriales au profit de valeurs aristocratiques. Il y a rapprochement des modes de vie et des valeurs des différentes composantes de l'élite. La situation d'après 1945 reste inchangée. L'évaluation de la qualité du management britannique à travers son niveau d'éducation, le contenu de ses études, sa formation professionnelle et ses idées managériales suggère qu'elle est au moins équivalente à celle des autres patrons européens des années 1880-1970 et qu'elle ne démérite pas par rapport aux pionniers de la révolution industrielle. L'analyse de son action à la tête des grandes entreprises suggère qu'il faut réhabiliter en partie le patronat britannique de la seconde industrialisation.
32 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1998
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Isabelle Lescent-Giles
Les élites industrielles britanniques : 1880-1970
In: Histoire, économie et société. 1998, 17e année, n°1. pp. 157-188.
Citer ce document / Cite this document :
Lescent-Giles Isabelle. Les élites industrielles britanniques : 1880-1970. In: Histoire, économie et société. 1998, 17e année,
n°1. pp. 157-188.
doi : 10.3406/hes.1998.1979
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hes_0752-5702_1998_num_17_1_1979Résumé
Résumé Les élites industrielles s'intègrent progressivement à l'establishment britannique entre 1880 et
1914, portées par le poids des entreprises plus que par l'importance de leurs fortunes personnelles.
Dans l'entre-deux-guerres, elles s'ancrent dans l'Establishment en dépit de la professionnalisation des
chefs d'entreprise et de l'élargissement de leur recrutement au profit des classes moyennes, sans
abandonner les valeurs entrepreneuriales au profit de valeurs aristocratiques. Il y a rapprochement des
modes de vie et des valeurs des différentes composantes de l'élite. La situation d'après 1945 reste
inchangée. L'évaluation de la qualité du management britannique à travers son niveau d'éducation, le
contenu de ses études, sa formation professionnelle et ses idées managériales suggère qu'elle est au
moins équivalente à celle des autres patrons européens des années 1880-1970 et qu'elle ne démérite
pas par rapport aux pionniers de la révolution industrielle. L'analyse de son action à la tête des grandes
entreprises suggère qu'il faut réhabiliter en partie le patronat britannique de la seconde industrialisation.
Abstract The British industrial elite slowly merges with the Establishment between 1880 and 1914,
borne by the economic weight of industrial production rather than by its personal wealth. It reinforces its
position amongst the Establishment between the wars in spite of the rise of the professional manager
and not withstanding the widening of its base towards the middle classes. This does not entail the
demise of entrepreneurial values nor does it mean the adoption of an antiindustrial culture that might
have caused a decline in the quality of management. The study of the education and formation of British
industrialists does not suggest any striking inferiority with other European countries. Furthermore, the
study of the diffusion of management theory in Britain shows that a large proportion of the British
industrial elite did belong to the mainstream of international management thought. A réévaluation of the
action of industrialists over the whole period suggests the need for a partial rehabilitation of the British
industrial elite between 1880 and 1914.LES ELITES INDUSTRIELLES BRITANNIQUES 1880-1970
Isabelle Lescent-Giles
Résumé
Les élites industrielles s'intègrent progressivement à Y establishment britannique entre 1880
et 1914, portées par le poids des entreprises plus que par l'importance de leurs fortunes personn
elles. Dans l'entre-deux-guerres, elles s'ancrent dans l'Establishment en dépit de la profession-
nalisation des chefs d'entreprise et de l'élargissement de leur recrutement au profit des classes
moyennes, sans abandonner les valeurs entrepreneuriales au profit de valeurs aristocratiques. Il
y a rapprochement des modes de vie et des valeurs des différentes composantes de l'élite. La
situation d'après 1945 reste inchangée. L'évaluation de la qualité du management britannique à
travers son niveau d'éducation, le contenu de ses études, sa formation professionnelle et ses
idées managériales suggère qu'elle est au moins équivalente à celle des autres patrons euro
péens des années 1880-1970 et qu'elle ne démérite pas par rapport aux pionniers de la révolu
tion industrielle. L'analyse de son action à la tête des grandes entreprises suggère qu'il faut
réhabiliter en partie le patronat britannique de la seconde industrialisation.
Abstract
The British industrial elite slowly merges with the Establishment between 1880 and 1914,
borne by the economic weight of industrial production rather than by its personal wealth. It
reinforces its position amongst the Establishment between the wars in spite of the rise of the
professional manager and not withstanding the widening of its base towards the middle classes.
This does not entail the demise of entrepreneurial values nor does it mean the adoption of an
antiindustrial culture that might have caused a decline in the quality of management. The study
of the education and formation of British industrialists does not suggest any striking inferiority
with other European countries. Furthermore, the study of the diffusion of management theory in
Britain shows that a large proportion of the British industrial elite did belong to the mains
tream of international management thought. A réévaluation of the action of industrialists over
the whole period suggests the need for a partial rehabilitation of the British industrial elite bet
ween 1880 and 1914.
Cet article a pour but de réfléchir à l'influence et à la compétence des
élites industrielles britanniques pendant la seconde révolution industrielle. Ces
deux thèmes divisent profondément les historiens du Royaume-Uni. Les élites
industrielles sont-elles dans une position dominante ou subalterne dans la
société britannique entre 1880 et 1920? Pour certains historiens, le monde des
affaires, industriels compris, fusionne entre 1880 et 1920 avec l'aristocratie de
la terre pour former un nouvel Establishment concentrant le pouvoir écono
mique, social, politique et culturel. Cette vision très œcuménique est violem
ment contestée par d'autres historiens, notamment Martin Wiener, W.D.H.
Rubinstein et F.M.L. Thompson, qui suggèrent une division des milieux d'af
faires entre les grands négociants et les financiers absorbés par la haute société
HES 1998(17' année, n" 1) 158 Histoire Économie et Société
dès les années 1880 et les industriels boudés jusqu'aux années 20. Quoi qu'il
en soit, nombre d'historiens réfutent toute idée de fusion des valeurs aristocra
tiques et bourgeoises et suggère que les industriels, pour se faire accepter par
Г Establishment, ont dû renoncer à leur éthique de travail, de concurrence et
d'épargne pour adopter des valeurs aristocratiques antiindustrielles et antimat
érialistes. Celles-ci étant incompatibles avec le métier d'entrepreneur, le débat
sur le statut des industriels britanniques recoupe donc en partie celui sur leur
compétence.
Le patronat des années 1880-1980 a en effet été taxé d'un manque d'audac
e, d'agressivité et d'initiative, par opposition avec les entrepreneurs de la
première révolution industrielle 1 ou ceux des années 1980 2. Cette critique
s'adresse au patronat familial comme aux managers professionnels. Faut-il en
conclure que les élites industrielles britanniques sont moins compétentes que
leurs homologues américains ou européens? Youssef Cassis le conteste dans
une étude systématique du patronat britannique, allemand et français au XXe
siècle et suggère que les résultats divergents des trois économies s'expliquent
essentiellement par des différences dans le processus d'industrialisation et les
institutions nationales 3. Cette étude ne peut donc être dissociée du contexte
économique des années 1880-1970. Ce sont, pour le Royaume-Uni, entre
l'apogée de 1851 et le second souffle des années 80 4, des années d'un ajust
ement difficile au nouvel environnement international 5. L'économie britan
nique connaît de profondes mutations structurelles, avec le déclin, parfois
retardé mais inexorable, des industries traditionnelles (textile, charbon et
constructions navales) au profit de nouvelles industries (automobile, chimie, électriques), d'industries anciennes totalement renouvelées (sidé
rurgie, bâtiment, agroalimentaire) et du secteur des services (banque, assuran
ce, grande distribution). Cette transition s'accompagne d'un chômage
structurel renforcé par des crises sporadiques (1873-75, 1921-23, 1929-32) et
1. Comme Richard Arkwright, Matthew Boulton ou Titus Sait.
2. Tels Lord Hanson ou John Harvey- Jones.
3. Voir Youssef Cassis (1997).
4. Qui n'est pas synonyme de renaissance thatchérienne. Margaret Thatcher, si elle a facilité certaines
mutations structurelles, notamment en cassant le pouvoir de quelques vieux syndicats figés dans des pra
tiques du travail héritées du siècle dernier, n'a fait qu'accompagner des évolutions plus profondes et p

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