Les fouilles de Minet-El-Beida et de Ras-Shamra. Quatrième campagne (printemps 1932) : rapport sommaire. - article ; n°2 ; vol.14, pg 93-127
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Les fouilles de Minet-El-Beida et de Ras-Shamra. Quatrième campagne (printemps 1932) : rapport sommaire. - article ; n°2 ; vol.14, pg 93-127

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Description

Syria - Année 1933 - Volume 14 - Numéro 2 - Pages 93-127
35 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1933
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Extrait

Claude F.a. Schaeffer
Les fouilles de Minet-El-Beida et de Ras-Shamra. Quatrième
campagne (printemps 1932) : rapport sommaire.
In: Syria. Tome 14 fascicule 2, 1933. pp. 93-127.
Citer ce document / Cite this document :
Schaeffer Claude F.a. Les fouilles de Minet-El-Beida et de Ras-Shamra. Quatrième campagne (printemps 1932) : rapport
sommaire. In: Syria. Tome 14 fascicule 2, 1933. pp. 93-127.
doi : 10.3406/syria.1933.3730
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1933_num_14_2_3730BIBLIOTHEQUE
1FAPO
InV.:
Cote:
LES FOUILLES DE MINET-EL-BEIDA ET DE RAS-SHAMRA
QUATRIÈME CAMPAGNE (PRINTEMPS 1932)
RAPPORT SOMMAIRE (D
PAa
CLAUDE F. A. SGHAEFFER
La quatrième campagne de fouilles à Minet-el-Beida et à Ras-Shamra a
duré du début d'avril au début de juillet 1932. Mon ami, M. Georges Chenet,
du Claon, m'a prêté cette année encore son très dévoué concours. Je tiens à
l'en remercier ici. Pour la surveillance sur les chantiers, j'étais secondé en
outre par M. Pierre Yillforth, du Caire. Je remercie également les autorités qui,
sur place, ont facilité l'accomplissement de ma mission : à Beyrouth notam
ment le directeur du Service des Antiquités, M. Seyrig, ainsi que le général de
Bigault du Granrut, commandant supérieur des Troupes du Levant, puis à
Lattaquié le gouverneur, M. Schœffler, M. Badih el Khazen, directeur des
Travaux publics, le commandant Delattre, directeur des Affaires intérieures, et
le commandant de Cadoudal, commandant d'Armes.
Grâce aux subventions accordées par l'Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres, le Conseil des Musées Nationaux et le Gouvernement de Lattaquié,
j'ai pu maintenir une main-d'œuvre de plus de 200 hommes pendant toute la
durée de la mission. La température clémente a beaucoup favorisé nos tra
vaux ; aucun accident n'est venu les contrarier.
Nos chantiers s'étant considérablement agrandis, les niveaux multipliés et
compliqués, je divise ce rapport en plusieurs chapitres.
l1) Ce rapport a été lu in extenso, le 7 oc- prise de date. La reproduction des illustrations
tobre 1932, devant l'Académie des Inscriptions n'est pas autorisée. La description détaillée des
et Belles-Lettres. Il fait suite aux rapports sur fouilles et l'étude des trouvailles sont réservées
les trois précédentes campagnes: Syria, X, 1929, pour un travail ultérieur que je prépare en
p. 285-297; XII, 1931, p. 1-14; XIII, 1932, collaboration avec M. G. Chenet,
p. 1-27. Sa publication ne veut être qu'une
Syria. — XIV. 13 94 SYRIA
A. — LES FOUILLES A MINET-EL-BEIDA
Recherches et sondages dans l'ancien port de Ras-Shamra. — Au
deuxième millénaire avant J. -G., la baie de Minet-el-Beida, qui constituait alors
le port de Ras-Shamra, était bien plus vaste et mieux abritée que maintenant.
A l'aide d'une petite embarcation nous avons pu examiner, cette année, les
falaises en craie d'une blancheur éblouissante qui flanquent l'entrée de la baie
et qui lui ont fait donner le nom de Minet-el-Beida, c'est-à-dire « Port-
Blanc (i) ». Ces falaises s'avançaient jadis bien plus loin dans la mer, mais,
par suite de lour peu de resist mce, elles se sont effritées aux extrémités, où
r.iclioii dos flots est la plus violente. Elles forment maintenant des brisants que
les pécheurs contournent prudemment en entrant dans la baie. L'ancienne
passe se trouve à peu près au milieu de l'entrée actuelle.
D'autre part, des sondages étendus nous ont permis de constater que la rive
ancienne, rcconnaissable aux nombreux tessons de poterie du 2e millénaire à
bords émoussés par l'action des vagues, se trouvait à 120 m. environ en recul
par rapport à la rive actuelle. Elle était constituée, comme celle d'aujourd'hui,
par une plage de sable et de graviers fins, formant une pente douce sur
laquelle on tirait les bateaux lorsque le temps était mauvais, ou lorsqu'ils
devaient séjourner longtemps sans prendre le large. L'action de la mer qui,
pendant les tempêtes d'hiver, jette de grandes masses de graviers sur la rive,
ainsi que celle du Nahr-el-Fidd apportant des alluvions des montagnes,
comblent de plus en plus la baie et en diminuent l'étendue.
A l'ouest de la grande baie, et séparée d'elle par les falaises formant un
petit promontoire, se trouve une crique. Mieux protégée contre les vagues du
large et un peu plus profonde que la baie, elle permet à des navires de faible
tonnage d'y mouiller en toute sécurité. Du reste, de nos jours encore, les
barques de pécheurs et de caboteurs syriens viennent souvent s'y réfugier
devant un grain toujours à redouter au large de cette côte rocheuse et inhos
pitalière. Les environs de cette crique sont encore inexplorés (2), mais il paraît
(*) D'aprèsM. René Dussaud,à identifier avec diévale, Paris, 1927, p. 417.
le Leukos Limen du Stadiasme ; voir sa Topo- (2) D'anciennes carrières longent la côte ici
graphie historique de la Syrie antique et mé- sur plusieurs kilomètres ; quelques-unes ont LES FOUILLES DE MINET-EL-BEIDA ET DE RAS-SHAMRA 95
hors de doute que celle-ci fut utilisée à l'époque de Ras-Shamra concu
rremment avec la baie. Ras-Shamra disposait ainsi d'un port double où les
marins pouvaient mouiller soit dans l'un, soit dans l'autre bassin, suivant
leur préférence, ou selon la direction du
Fouilles dans la nécropole sur la falaise nord de Minet-el-Beida. —
Déjà, en 1930 et 1931,
nous avions remarqué
des traces d'anciennes
tombes sur la falaise qui
domine l'anse située à
l'extrémité nord de la
baie de Minet-el-Bei
da (2). Nous avons prof
ité du dimanche lermai,
pendant qu'une partie
de nos ouvriers étaient
en congé, pour faire
des sondages étendus
sur cette falaise.
Près du bord, nous L
avons déblayé cinq sé Fig. I. — Dégagement d'une sépulture à céramique mycénienne
pultures, taillées dans et chypriote sur la falaise nord de Minet-el-Beida.
la roche calcaire, en
forme de cuves quadrangulaires allongées, et que nous sommes tentés
d'attribuer à l'époque romaine. Quelques os longs et une minuscule
ampoule de verre écrasée sont tout ce qui restait de leur contenu. Deux de ces
tombes n'étaient plus qu'à moitié conservées; l'autre partie s'était écroulée
été exploitées jusqu'à ces dernières années. En tique Piseiria. Cf R. Dussaud, Top. hist.
plusieurs points nous avons ramassé en sur Syrie ant., p. 417. Voir aussi les constata
face des tessons de poteries romaines. tions analogues pour le port de Sidon, dans
(l) Nous avons reconnu le même dispositif G. Contknau, La Civilisation Phénicienne,
en 1931, lors de nos reconnaissances de la Paris, 1926, p. 32.
côte à 8 km. environ au nord de Minet-el-Beid (2) Cote 9 de la carte d'État-Major, au 50.000e,
a, dans le port double de Mina-el-Fasri, 19-29. Feuille Lattaquié : N 1-36. 96 SYRIA
dans la mer avec le bord de la falaise. A quelques mètres plus au nord, nous
remarquions dans la falaise une poche remplie de terre d'infiltration. Une fois
vidée, nous trouvions au fond de la cavité quelques côtes humaines, ainsi que
des fragments de vases chypriotes et mycéniens du type de ceux de la grande
nécropole de Minet-el-Beida des xive et xur3 siècles avant J.-C. Il s'agit, à n'en
pas douter, des restes d'une sépulture taillée dans la falaise et détruite par
éboulement(fîg. 1). Il est à supposer que, du temps de Ras-Shamra, une nécro
pole avait été installée ici avec des sépultures creusées dans la roche ; mais elle
semble avoir disparu presque complètement avec la falaise minée par la mer.
Un tumulus, à relief peu accusé, se trouve dans le champ situé en bordure
de la falaise. Deux tranchées, longues de 30 m., larges de 4 etde 6 m., ouvertes
l'une au nord et l'autre au sud du tumulus, de façon que chacune en enlève
un segment, ont donné dans leur partie supérieure de nombreux fragments
de poterie romaine, de verre et des débris de mosaïque à cubes blancs et noirs.
De trois monnaies romaines recueillies, l'une est un grand bronze complè
tement fruste, les autres sont des petits bronzes du ive siècle. Un grand mur
dégagé dans la partie est de la tranchée nord paraît indiquer le voisinage
d'u

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