Les grands pharmaciens : X. Les pharmaciens de Napoléon - article ; n°30 ; vol.9, pg 317-333
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Description

Bulletin de la Société d'histoire de la pharmacie - Année 1921 - Volume 9 - Numéro 30 - Pages 317-333
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1921
Nombre de lectures 48
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Paul Dorveaux
Les grands pharmaciens : X. Les pharmaciens de Napoléon
In: Bulletin de la Société d'histoire de la pharmacie, 9e année, N. 30, 1921. pp. 317-333.
Citer ce document / Cite this document :
Dorveaux Paul. Les grands pharmaciens : X. Les pharmaciens de Napoléon. In: Bulletin de la Société d'histoire de la
pharmacie, 9e année, N. 30, 1921. pp. 317-333.
doi : 10.3406/pharm.1921.1394
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0995-838X_1921_num_9_30_1394X
N" 30 JUIN 1921
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«Gloire de V»
SIEGE SOCIAL Rue de Jouy. 7. PARIS
M- Ç.-H. GUITARD, 7. M. H. GILLET, 7, M. C.-H. FIALON, 29,
rue Ozenne, Toulouse, reçoit rue de Jouy, Paris, rue du Général-Noël, Kueil
les manuscrits et les communic IV, reçoit les envois (Seine-et Oise), reçoit les
dons pour le musée. ations intéressant le Bulletin. d'espèces et les volumes.
Les Grands Pharmaciens
(0
X. - LES PHARMACIENS DE NAPOLÉON
A l'occasion du centenaire de la mort de Napoléon,
qui vient d'être célébré si dignement en France et à
l'étranger, il me semble tout à fait de saison de vous
entretenir des pharmaciens qui ont eu l'honneur de
servir ce grand homme.
Dès qu'il eut été proclamé empereur (28 floréal an XII
= 18 mai i8o4), Napoléon se constitua une vraie mai
son de souverain, avec grand aumônier, grand chamb
ellan, grand maréchal du palais, grand écuyer, grand
veneur, maître des cérémonies, intendant génér
al, etc. Ce dernier avait sous ses ordres, de nombreux
personnages (peintres, architectes, etc), entre autres les
médecins, les chirurgiens et les pharmaciens compos
ant le (( Service de santé » de Sa Majesté.
Organisé par Gorvisart, devenu premier médecin
de l'empereur, le service de santé se composait, en i8o5,
de huit médecins, huit chirurgiens, trois pharmaciens,
un « médecin oculiste » et un « chirurgien-den-
(1) Notice lue à la Société le 28 mai 1921. 'Si8 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ
tiste » (i). Plus tard il s'accrut de quatre « médecins
par quartier », de quatre « chirurgiens par quartier »,
d'un « pharmacien ordinaire », d'un « chirurgien-ban-
dagiste » (2), etc.
Corvisart avait fait octroyer la charge de « premier
chirurgien » à l'illustre Boyer, et celle de «
pharmacien » à l'honnête Déyeux, à qui il adjoignit,
comme «. pharmaciens ordinaires », Cadet, Clarion et
Bouillon-Lagrange, qui, devenu médecin de l'impérat
rice Joséphine, fut remplacé par Rouyer.
DÉYEUX
Né à Paris, le 21 mars 17-45, Nicolas Déyeux fît ses
études au collège Mazarin, puis il entra chez son oncle,
Philippe-Nicolas Pia, apothicaire, rue du Four, près de
la Croix-Rouge, où il fît son apprentissage et son stage
en vue de la maîtrise de pharmacie. « Déyeux était alors
d'une beauté remarquable, dit l'auteur de son Eloge (3)
anonyme : sa taille était noble, ses membres délicats
étaient moulés. La pharmacie Pia était très fréquentée :
elle avait une belle et riche clientèle. De grandes dames
y venaient souvent chercher elles-mêmes quelques pât
es agréables, quelques médicaments de bonbonnières,
quelques vinaigres efficaces ». L'une d'elles conçut
pour Déyeux un violent caprice, qu'elle s'ingénia à
satisfaire de la façon suivante : simulant une indisposit
ion, elle se mit au lit et commanda chez Pia un clys
tère, avec la recommandation expresse qu'il fût apporté
par Déyeux lui-même. Celui-ci arrive, muni du pré
cieux remède et s'apprête à l'administrer, lorsque la
dame lui fait comprendre par « un mouvement qui dé
truit tout soupçon de paralysie », qu'elle désire autre
chose qu'un lavement médicamenteux. Nouveau Jo
seph, Déyeux s'enfuit « franchissant quatre à quatre
(1) Almanach impérial pour l'an 1806, p. 66.
(2)Vannée 1809, p. 77.
(3) Eloge de Nicolas Déyeux, professeur de chimie, membre de V Ins
tant, premier pharmacien de l'Empereur, Paris, 1840, p. .6. d'histoire de là pharmacie 319
les marches de l'escalier » (i). Avec une vertu aussi
rigide, il devait indubitablement faire son chemin.
Reçu maître apothicaire en mai 1772, Déyeux suc
céda à son oncle Pia dans son officine de la Croix-Rouge
et il y pratiqua fructueusement la pharmacie pendant
quinze ans. En 1774, il est nommé « conseiller du Roi
quarti nier de la Ville » pour le quartier de l'Ile Notre-
Dame (2) .
Lors de la création du Collège de Pharmacie (1777),
il est chargé d'y enseigner la chimie : « démonstrateur
très suivi et très écouté » (3), il professait encore en
1793, date à laquelle Bailleau (4) lui fut adjoint. Après
avoir vendu sa pharmacie à Boudet (5), il se retire rue
de Tournon et s'y adonne à des travaux de laboratoire,
en collaboration avec son ami Parmentier : leur grand
Mémoire sur les laits (6), rédigé pendant les années
1 787-1 788, leur vaut, en 1790, le premier prix de la
Société Royale de Médecine.
La Révolution surprend Déyeux en pleine activité;
et, tout en le ruinant, lui fait courir le danger de suivre
sur l'échafaud, son frère Didier, notaire à Paris.
Au début de 1795, Déyeux est à l'Ecole de Santé de
Paris (établissement devenu plus tard Ecole de Méde-
(1) Eloge de Nicolas Déyeux, pp. 7 et 8.
(2) Almanach Royal, année 1775, p. 347. Le « quartenier ou quarti-
nier, dit le Dictionnaire de Trévoux (nouvelle édition, t. VIII, p. 78,
Paris 1771), est un officier de ville qui a un certain quartier de la
ville assigné, où il fait exécuter les ordonnances et les mandements
de la Ville ».
(3) Planchon (G.). L'enseignement de la chimie au collège des Apo
thicaires (Journal de Pharmacie et de Chimie, 6e série, t. VI, p. 328,
Paris 1897).
(4) Bailleau (Joseph), reçu maître apothicaire en 1768, était établi
rue Saint-Séverin.
(5) Jean-Pierre Boudet, dit Boudet oncle, né à Reims en 1748, mort
à Paris en 1828, fut reçu maître en pharmacie, le 19 octobre. 1787 et
succéda immédiatement à Déyeux. 11 s'associa avec son neveu, reçu
maître en l'an IX. 11 prit part à l'expédition d'Egypte en qualité de
pharmacien en chef d'armée et de membre de l'Institut d'Egypte.
(6) Ce Mémoire a été publié dans l' Histoire de la Société Boy aie de
Médecine, années f7»7 et 17êS, Paris., 1790, pp. 415-524. Un autre mé
moire, fait en collaboration par Parmestier et 1>éyeux (Mémoire sur
le mn(t), a paru, en Î794, dans le tmtrnal de Physique de l'abbé
Rozier, t. XLIV pp. 372-390 435-473. 320 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ
Faculté^ de Médecine), professeur de la chaire cine, puis
de « chimie médicale et pharmacie », qu'il occupera
jusqu'en 1822 (1); le 22 octobre 1797, il est élu membre
de la section de chimie de la Classe des Sciences physi
ques et mathématiques de l'Institut National (2); et lors
de la création du Conseil d'hygiène (6 juillet 1802), il
en est nommé membre par le préfet de police Dubois;
enfin, le ier décembre i8o3, il est avec Chaussier dési
gné par l'Ecole de Médecine pour présider aux examens
de l'Ecole de pharmacie et à la visite des officines du
département de la Seine.
Nommé premier pharmacien de l'Empereur, Déyeux
aurait accepté cette charge éminente, à une condition
invraisemblable, qui est rapportée dans son Eloge ano
nyme (p. i4) : « Sire, dit-il, permettez-moi d'y mettre
une condition : c'est que je n'irai jamais à l'armée; je
ne puis vivre que dans le calme, et je dois vous avouer,
à ma honte, que je ne suis pas brave du tout ».
<( Vous n'irez point à l'armée, dit l'empereur; je sais qui
vous êtes : je vous estime ». « Ma foi, sire, vous avez
bien raison, aurait ajouté Corvisart, qui en usait fami
lièrement avec l'Empereur ».
. Déyeux n'alla donc point à l'armée. Pendant que son
maître guerroyait dans toute l'Europe, il dir

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