Les industries précampigniennes du pays de Caux et leurs différents aspects - article ; n°1 ; vol.56, pg 93-100
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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1959 - Volume 56 - Numéro 1 - Pages 93-100
8 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1959
Nombre de lectures 9
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Louis Cayeux
Les industries précampigniennes du pays de Caux et leurs
différents aspects
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1959, tome 56, N. 1-2. pp. 93-100.
Citer ce document / Cite this document :
Cayeux Louis. Les industries précampigniennes du pays de Caux et leurs différents aspects. In: Bulletin de la Société
préhistorique française. 1959, tome 56, N. 1-2. pp. 93-100.
doi : 10.3406/bspf.1959.3556
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1959_num_56_1_3556industries précampigniennes Les
du pays de Caux et leurs différents aspects
PAR
Louis CAYEUX
La trame régionale des industries précampigniennes s'établit mainte
nant sur l'analyse d'un certain nombre d'études qui permettent, non
seulement de dégager ces du complexe néolithique haut-
normand, mais de leur reconnaître une typologie propre.
Nous savons (1) que l'outillage précampignien est généralement grand
et de fort volume et qu'il se compose de nombreux éclats utilisés ainsi
que d'outils différenciés dont la liste est courte. Ils sont obtenus par
un débitage sur enclume parfois complété au percuteur de pierre.
Cette industrie se compose de racloirs à dos épais, de grattoirs disques
à double face plane ou d'aspect nucléiforme, élevés, constituant parfois
une sorte de rabot court. On y reconnaît aussi des éclats ovalaires,
larges, peu ou pas retouchés, fréquemment bombés au centre, des grandes
pointes d'aspect moustéroïde, des perçoirs frustes ou alésoirs. Quelques
pièces longues complètent l'ensemble mais peuvent manquer sur cer
taines stations : ce sont de gros tranchoirs à lourde tête rappelant les
hachereaux, de rares pics, des écorçoirs ou de longs ciseaux.
Bien que facilement reconnaissable au sein de milieux différents
(ateliers de pente, habitats de plaine, anciens marais), ce précampignien
régional présente des types variables, mais nettement apparentés. En
effet, certains faciès se dégagent et caractérisent, les uns des occupations
nomadiques de plateau ou de plaine, les autres des stations de longue
durée, en milieu forestier, enfin, des habitats des anciens marais (2)
qui recèlent les deux types d'industrie en position stratigraphique.
Cette constatation plaide naturellement pour l'existence de plusieurs
pénétrations (3) successives ou simultanées, au moins deux, peut-être
plusieurs, qui se différencient à la fois par des caractéristiques particu
lières et par le volume des pièces.
Nous retiendrons les deux types les plus nettement établis.
1°) Le Précampignien nomadique.
Ce premier type de précampignien (probablement aussi le premier en
date d'arrivée dans nos régions) est constitué par un outillage de taille
nettement moyenne, peu différencié, mais fortement patiné.
Dans le bec de Caux où l'emploi du silex gris noir du cénomanien est
courant et même prédominant, la patine des pièces va du gris-roux au
rouge-olive et revêt un lustrage très marqué. On ne saurait mieux com
parer cette patine qu'à celle des éclats Levallois débités dans le même
silex. Les dominantes sont fournies par ces disques et rabots nucléi-
formes et ces racloirs à dos épais déjà cités. De nombreux éclats de très variables complètent par ailleurs cet outillage obtenu par
percussion sur enclume, aux plans de frappe inclinés ou relevés, avec
bulbes saillants, parfois multiples.
Ces pièces évoquent curieusement la technique de taille clactonienne
ou tayacienne. Il faut citer aussi des noyaux de forme irrégulière, tour
mentés et ayant reçu de nombreux coups et dans lesquels beaucoup
voient des pierres de jet.
(*) Reçu 21.2.1958; séance de septembre 195Í
(1) Voir la bibliographie à la fin. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 94
L'absence des outils du type forestier est complète : pas d'écorçoir,
quelques ciseaux frustes et des éclats mal définis constituent les rares
pièces allongées contrastant avec les outils obtus et raclants. Rencontré
jusqu'alors un seul tranchoir atypique qui puisse évoquer le tranchet.
Au milieu de cette industrie, de taille moyenne (8 à 10 cm, souvent
moins), se trouvent des petites pièces pareillement patinées mais dont
la forme et la facture étonnent un peu. Ces pièces, qui sont à peu près
constantes comme module (4 à 4,5 cm sur 3 à 4 cm) constituent des
pointes un peu obtuses dont la base forme 3 pans, des retouches amincis
sent les arêtes vers la pointe, le tout présente un aspect grossièrement
losangique ou trapéziforme (voir nos 2, 3, 8 et 12 des fig.). Serait-ce
l'héritage d'une industrie mésolithique à microlithes? Ce fait, s'il était
facile d'établir un rapprochement certain, apparaîtrait alors comme
extrêmement intéressant, en évoquant des contacts possibles avec les
populations mésolithiques ou constituant une relique du tardenoisien
tardif adapté par' les précampigniens. Souhaitons que d'autres études
nous fournissent les raisons de la présence répétée de ces outils hétéro
gènes au sein d'une industrie si typique.
Outre la taille réduite de ses outils au regard de ceux du précampi-
gnien de pente, sa patine marquée, ce précampignien occupe, toujours
en plaine ou sur des éperons médiocres, des aires restreintes, bien déli
mitées, démunies d'outils évolutifs. L'outillage est sans lien avec les
outils campigniens qui peuvent environner l'habitat et la limite de ses
débitages. On a bien l'impression de rencontrer là une occupation tem
poraire, le siège d'un gite d'étape jalonnant un itinéraire. C'est pourquoi
nous souhaitons différencier ce précampignien par le terme de « no-
madique » puisque cette industrie évoque, non seulement une pénétration
nouvelle, mais des occupations réduites et provisoires. Je pense, en outre
et jusqu'à plus ample informé, que cette industrie est la seule à ce
jour dans le Pays de Caux qui permette de supposer, même faiblement,
des contacts avec les mésolithiques autochtones. Elle doit être aussi la
plus ancienne sur la route des arrivées précampigniennes dans notre
région.
Parmi un certain nombre de ces habitats à l'étude, nous en avons
choisi deux bien typiques : La Grande Mare à Dollemard et la rue
Michelet au Havre, puis une coupe des marais : Le Perrey n" 2 qui nous
a fourni les deux types d'outillage précampignien en stratigraphie. Cela
nous entraînera pour comparaison au- rappel des caractéristiques du
précampignien macrolithique.
Station de la Grande-Mare à Dollemard.
Cette station occupe une aire qui s'étend sur environ 100 m d'Est en
Ouest et 60 m Nord-Sud, sur le plateau de Dollemard, au lieu-dit la
Grande-Mare (carte E. M, proj. Lambert 104,75-436).
L'habitat chevauche le chemin rural n° 8 qui part de la Gavée Haize à
l'Est pour se terminer à la falaise. A la limite Sud, s'amorcent les pre
miers vallonnements qui descendent vers le vallon d'ignauval à Sainte-
Adresse (voir carte).
C'est à notre collègue Jean Guyader que revient le mérite d'avoir
décelé cette industrie au centre d'une étude d'ensemble qui comprend les
lieux-dits : La Corvée , Dollemard, La Cavée Haize. Au cours de prospec
tions et de relevés propres à corriger des délimitations fournies par
d'anciens auteurs, J. Guyader prospecta une zone nouvellement remise
en culture et ayant fait partie de la bande fortifiée liée au fameux « mur
de l'Atlantique ».
Les blockhaus ont été démolis, les terres défoncées et quelques maisonn
ettes se reconstruisent de part et d'autre du petit chemin rural n" 8,
Fig. 1. — Industrie précampignienne du type nomadique. La Grande-
Mare (Dollemard).
1 : Racloir à dos épais; 2, 3 et 8 : petites pointes ou pièces géomét
riques; 4 : Grattoir-disque élevé nucléiforme; 5 : pointe à base recti-
ligne; 6 : rabot court; 7 : Eclat à plan de frappe incliné. Croquis de
situation. 96 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE
promu au titre de rue. Avant que ce périmètre ne s'inscrive dans la
zone urbaine du Havre, des notes, des coupes ont été prises.
J. Guyader fut frappé par

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