Les monuments du Phnom Kulên - article ; n°1 ; vol.38, pg 199-208
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Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1938 - Volume 38 - Numéro 1 - Pages 199-208
10 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1938
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Extrait

Pierre Dupont
V. Les monuments du Phnom Kulên
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 38, 1938. pp. 199-208.
Citer ce document / Cite this document :
Dupont Pierre. V. Les monuments du Phnom Kulên. In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 38, 1938. pp. 199-
208.
doi : 10.3406/befeo.1938.4720
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1938_num_38_1_4720LES MONUMENTS DU PHNOM KULEN
par Pierre DUPONT,
Membre de V École française d'Extrême-Orient.
I. — Le Pràsàt Nak Ta
Description. — Ce monument fait partie d'un groupe de quatre sanctuaires,
tous orientés à l'Ouest, qui se trouvent à i kilomètre environ au Sud du village
d'Anlon Thom, en bordure de la piste conduisant à Thma Dap.
Lunet de Lajonquière (*), qui fut le premier à signaler le Pràsàt Nâk Ta
sous le nom de « Pràsàt Andóň è thbóň », le décrit en quelques lignes et ajoute
qu'il fut inachevé. M. Parmentier (2) Га étudié beaucoup plus minutieusement
par la suite. Il en a donné plusieurs plans et une description complète, autant
du moins que le permettait l'état du monument. Les premières fouilles eurent
lieu en 1936 sous la conduite de MM. Siern et Marchal et amenèrent la décou
verte du linteau et des colonnettes. En 1937, M. Parmentier retrouva un dernier
fragment de linteau et constata l'existence, sur la face Ouest, d'un large soubas
sement. Deux mois plus tard, je fis entreprendre le dégagement systématique du
monument, qui fut repris et achevé en 1938 (3).
Les travaux consistèrent extérieurement à supprimer les arbres et la végétation
qui avaient poussé dans la partie haute de l'édifice, à dégager le soubassement
sur les faces Nord, Est, Sud, et à en compléter le dégagement sur la face Ouest.
Ils permirent de découvrir un vaste dallage entourant le monument, prolongé
par une longue allée du côté Ouest. L'intérieur de la cella fut vidé de tous
les débris provenant des étages supérieurs écroulés, qui atteignaient par
endroits une hauteur de 3 mètres. Le corps du sanctuaire et le premier étage, qui
subsistent seuls aujourd'hui, portent d'ailleurs de profondes lézardes causées par
les racines des arbies et risquent à leur tour de s'écrouler bientôt. C'est proba
blement la même cause qui a entraîné la destruction successive des étages supé
rieurs.
Le Pràsàt Nàk Ta, dans son état actuel, comporte donc un sanctuaire dont il
reste seulement le corps et le premier étage, reposant sur un large soubassement
entouré d'un dallage en briques (PL LXIV, LXV, LXVII, A, LXXI). Sur le
côté Ouest, ce se prolonge par une allée, également dallée, longue de 16
mètres (PI. LXVIII, B). . .
Le corps due sanctuaire, dont M. Parmentier a déjà décrit les parties visibles
avant tout dégagement, est de plan carré avec un redent sur chaque face, corre
spondant à la porte et aux fausses-portes. La porte, ouverte à l'Ouest où le redent
(1) Lunet de Lajonquière, 1K., III, 240.
(2) H. Parmentier, АКР., I, 1 51 suiv., II, pi. LXII et LXIII.
(3) Mission au Cambodge, Chronique du BE., XXXVII, 1937, 670 suiv. et ci-dessous. Pierre Dupont 200
est plus marqué, est seule à avoir une décoration en grès. Son cadre est constitué
par quatre dalles larges de о m- 60, la dalle supérieure reposant simplement sur
les deux dalles verticales.
Elle comporte deux colonnettes octogonales soutenant un linteau. Le fût des
colonnettes est décoré par trois bagues largement espacées (PI. LXIX, C). Cha
cune est flanquée de deux anneaux, l'un garni sur chacun des huit côtés d'un large
fleuron triangulaire, l'autre garni tantôt aussi d'un fleuron (bague centrale), tantôt
d'un ornement floral inscrit dans une sorte de niche. Les extrémités du fût
comportent chacune un renflement bulbeux situé entre deux gorges décorées de
pétales de lotus. Ces renflements sont séparés des bagues par un anneau inte
rmédiaire décoré de fleurons.
Le linteau (PI. LXIX, B) comporte un bandeau supérieur à décoration florale
qui, sur d'autres pièces, constitue un bloc distinct (i)* II est décoré de feuillages. Les
extrémités de la branche centrale s'associent à un motif compliqué représentant
un lion sortant de la gueule d'un makara au corps remplacé par des feuillages.
Chaque makara repose sur une console, vestige d'un ancien chapiteau. Au centre,
vu de face et les ailes éployées, un Garuda tient dans chaque main un serpent.
Il porte une sorte de coiffure bouclée. La branche elle-même est encore
ornée de quatre fleurons, souvenirs de l'époque préangkorienne. Elle divise le
linteau en deux registres, décorés l'un et l'autre de feuillages. Sur le registre supé
rieur, on voit des feuilles de profil, enroulées symétriquement vers la figurine
centrale. Sur le registre inférieur, quatre grandes feuilles, de profil également,
sont séparées par trois pendeloques. Dans les angles supérieurs du linteau, deux
petits personnages sont représentés dans l'attitude de combattants ou de danseurs,
le corps penché vers l'extérieur et la tête tournée au contraire vers le centre. L'un
porte, comme le Garuda, une sorte de coiffure bouclée, l'autre un bonnet à étages-
Leur court vêtement serrant les hanches est à peu près celui que portent les
grandes statues. Par contre, ces personnages sont ornés de colliers et de bracelets,
caractéristique qui ne se rencontre pas dans la ronde-bosse.
L'entrée est précédée par un perron de quatre marches ordinaires et une
marche double, en forme d'accolade, telle qu'on en trouve souvent sur le Phnom
Kulên (PL LXVII, A). Les échiffres, à peu près informes aujourd'hui, sont en
briques. Sur les autres faces, tous les détails sont également en briques : vantaux
des fausses-portes, colonnettes rondes à chapiteau et base carrés, perrons. Ces
derniers sont tellement détériorés qu'il est impossible de fixer le nombre de leurs
marches (PI. LXVII, B).
On voit sur chaque face, des pilastres en forte saillie et en briqueg (PI. LXVI, B).
Ils sont surmontés d'un large chapiteau sur lequel vient reposer chaque fronton.
Ces derniers, en briques également, semblent avoir eu leur tympan décoré d'une
(1) Ce linteau a déjà été étudié par. M. Ph. Stern dans l'article ci-dessus, p. 111 suiv. Prasàt NÂk Ta 201 Le
réduction d'édifice ; c'est tout au moins le cas du fronton Nord, le seul qui soit
à peu près intact.
La base du corps du sanctuaire est décorée d'une quadruple mouluration qui
se continue sur les pilastres, ainsi que M. Parmentier l'a noté, et se rabat vers
les colonnettes de la porte ou des fausses-portes (PL LXVI, A et LXVIII, A).
Les moulurations hautes et la corniche elle-même, constituées par un tore placé
entre deux doucines, sont interrompues sur chaque face par le développement du
fronton (PI. LXIV). Elles surmontent une large bande de frise, où M. Parmentier
a distingué une guirlande en épannelage.
Enfin, les huit entrepilastres sont décorés de réductions d'édifices en briques,
juste silhouettées (PI. LXIV, LXV et LXX, A). On distingue seulement une
sorte de console supportant un édifice redenté ; celui-ci semble comporter acces
soirement un soubassement et deux ou trois étages de dimensions décroissantes
surmontés par une sorte d'arc outrepassé rappelant le kudu indien. Des éléments
assez informes, représentant très probablement des amortissements d'angles, sem
blent se répéter à chaque étage. C'est évidemment là une image reproduisant
l'aspect général du Pràsàt Nàk Ta lui-même, encore que le nombre des étages
•varie de deux à trois suivant les réductions d'édifice.
Le premier étage du Pràsàt Nak Ta, seul conservé aujourd'hui, et encore d'une
façon bien incomplète, reproduit le profil du rez-de-chaussée avec cette particularité
que les pilastres d'angle sont en forte saillie. En outre, les moulurations de la
base et de la corniche sont différemment réparties. On retrouve par contre,
rendus en briques, le redent sur chaque face, les fausses-portes (qui jouent le rôle
de fausses-baies), les

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