Les nouvelles stratégies de la localisation internationale : le cas des semi-conducteurs - article ; n°1 ; vol.14, pg 171-178
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Description

Revue d'économie industrielle - Année 1980 - Volume 14 - Numéro 1 - Pages 171-178
8 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1980
Nombre de lectures 10
Langue Français

Extrait

Jean-Louis Truel
Les nouvelles stratégies de la localisation internationale : le cas
des semi-conducteurs
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 14. 4e trimestre 1980. Vers une nouvelle division internationale du travail. pp.
171-178.
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Truel Jean-Louis. Les nouvelles stratégies de la localisation internationale : le cas des semi-conducteurs. In: Revue d'économie
industrielle. Vol. 14. 4e trimestre 1980. Vers une nouvelle division du travail. pp. 171-178.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1980_num_14_1_961nouvelles stratégies de localisation Les
internationale : le cas des semi-conducteurs
Jean-Louis TRUEL
Université Paris XIII- Villetaneuse
Jusque vers 1975, la branche semi-conducteurs a vu s'organiser une division
internationale du travail particulièrement nette (1). Or, ce mouvement s'est nota
blement infléchi depuis quelques années et oblige à repenser les schémas théori
ques pouvant en rendre compte.
I — UN SCHÉMA BIEN DÉFINI : 1960-1975
Peu de branches ont pu illustrer aussi clairement, et simultanément, la délocal
isation des opérations de production intensives en main-d'œuvre et la hiérarchi
sation du contrôle global de la production entre pays industrialisés.
Grâce à différents mécanismes de marché et institutionnels (2), les Etats-Unis
ont, dès le début acquis le contrôle de la majorité de la production mondiale :
80 °7o en 1960, 60 % à l'heure actuelle (3).
De plus, un mouvement de délocalisation de l'assemblage s'est amorcé à partir
de 1962, pour s'amplifier considérablement dans les années 60 et jusqu'au milieu
des années 70 (4).
(1) Cette caractéristique lui a d'ailleurs valu d'être l'objet de plusieurs études destinées à défendre des
positions théoriques différentes, mais non contradictoires dans ce cas précis. La délocalisation de
la partie « labor-intensive » de la production s'accorde avec la thèse néo-classique de R.-W.
M AYON, Offshore Production in the Less Developed Countries. A Case Study of Multinationa-
lity in the Electronics Industry, Devine Institute of Finance, Bulletin n° 98/99, New-York, 1974.
Dans The International Diffusion of Technology, the Case of Semiconductors (Brookings Insti
tution, New- York, 1971), J. TILTON en fait une illustration de la théorie des échanges interna
tionaux générés par le retard technologique, à la suite de M. V. POSNER (International Trade
and Technical Change, Oxford Economie Papers, oct. 1961). Enfin, l'ensemble de l'industrie
électronique permet à S. HIRSH de tester la théorie du cycle international du produit dans Locat
ion of Industry and International Competitiveness, Oxford University Press, 1967. Nous verrons
dans la deuxième partie le point commun et les faiblesses de ces études.
(2) En particulier grâce aux programmes militaires. Cf. J. TILTON, op. cité.
(3) Rappelons que la première production commerciale de semi-conducteurs date de 1950, et celle de
circuits intégrés de 1960.
(4) Cf. E. SCIBERRAS, Multinational Electronic Companies and National Economie Policies, JAI
Press, Greenwich, Connecticut, 1977. On peut distinguer quatre phases dans la production des
semi-conducteurs : la conception, la fabrication proprement dite, l'assemblage et le test des cir
cuits assemblés. Ces opérations peuvent, dans une large mesure, être géographiquement disjoint
es, en particulier à cause du fort rapport prix/volume des semi-conducteurs : les frais de trans
port sont négligeables par rapport au coût total du produit (moins de 1 % en général).
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 14, 4« trimestre 1980 171 Trois éléments le montrent bien :
— On comptait trois usines américaines dans les pays en voie de développe
ment en 1965, mais environ 50 en 1970 et 90 en 1974 (plus 7 usines européennes et
moins d'une dizaine de japonaises).
— Les effectifs des firmes américaines à l'étranger sont passés de 4 000 en
1966 à 85 000 en 1974, dont 80 000 dans les P.V.D., alors que leurs effectifs
domestiques augmentaient beaucoup moins rapidement (de 88 000 à
135 000 personnes).
— La part des importations américaines en provenance des usines d'assem
blage délocalisées était de 23 % en 1977, contre 8 % en 1970, et moins de 2 % en
1965.
En revanche, les firmes européennes et japonaises ont beaucoup moins délocal
isé leur production.
A partir de 1975, on constate un ralentissement de cette tendance :
— Le nombre des implantations croît moins vite qu'auparavant, et surtout
moins vite que la demande en volume.
— L'emploi des firmes américaines à l'étranger n'a que faiblement progressé
entre 1974 et 1978. En tenant compte des nouvelles implantations en Europe, il
s'agit là d'une stagnation pour les seuls P.V.D.
En revanche, les importations en provenance des usines délocalisées se sont
stabilisées, sans qu'une régression sensible soit apparue.
A partir d'un échantillon des 37 principaux fabricants américains, japonais et
européens, nous avons essayé de retracer l'évolution des implantations par pays
d'accueil de 1971 à 1979. Le résultat est synthétisé dans le tableau ci-après.
On constate que l'Extrême-Orient, et secondairement le Mexique et le Brésil,
regroupent la majorité des sites d'assemblage. Toutefois, on observe un mouve
ment de substitution au sein des pays d'Extrême-Orient et entre le Mexique et le
Brésil. Il s'explique principalement par l'évolution des coûts de main-d'œuvre
dans les premiers pays d'implantation, mais aussi par la présence de marchés
locaux, notamment au Brésil.
Globalement, on remarque donc un ralentissement du phénomène de localisa
tion offshore, alors que la production mondiale croît rapidement : en particulier,
les effectifs se stabilisent, sans que le nombre d'usines diminue. Il n'y a donc pas
rapatriement, ou relocalisation des productions existantes, mais simplement non
poursuite de la croissance passée. Une des causes peut en être trouvée dans
l'attrait nouveau exercé par les pays développés.
Les implantations dans les pays industrialisés sont par nature différentes des
usines d'assemblage offshore. Il s'agit de servir un marché et non de profiter des
différences des coûts de main-d'œuvre.
172 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 14,4' trimestre 1980 Evolution des implantations des firmes américaines, européennes
et japonaises dans les pays en voie de développement (1971-1979)
NOMBRE DE FIRMES PRESENTES
PAYS 1971 1974 1976 1979
Asie du Sud-Est :
Corée 6 8 8 8
1 6 6 7 Hong-Kong
Indonésie 0 3 3 3
11 - 13 13 - 14 0-2 14 Malaisie
1 Philippines 0 6+1 prévue 0
Singapour 12 9 13 10
Taïwan 3 6 8 3
1 1 Thaïlande
Amérique Latine :
Brésil 5 + 3 prévues 0-2 2 5
Mexique 12 13
Barbades 0 0 1 0
Porto-Rico 2 3
El Salvador 1 1 2
Bassin
néen :
1 1 Maroc
Malte 1 1
2- 3 Portugal 3
Note : Chaque firme n'est comptée qu'une fois dans un pays même si elle dispose de plusieurs usi
nes. Quand il y a incertitude sur la date d'implantation d'une ou plusieurs firmes, deux chiffres sont
donnés.
Jusque vers le milieu de la décennie 70, le phénomène de délocalisation dans
d'autres pays industrialisés, n'a consisté qu'en la création de filiales américaines
en Europe, et accessoirement en implantations dans certains pays du vieux conti
nent de firmes originaires d'autres pays d'Europe.
La caractéristique principale des premières implantations en Europe et au
Japon tient à la nature de ces filiales. Elles assurent toutes la production, parfois
l'assemblage et dans certains cas une partie de la conception et de la recherche
appliquée. Comme le montre clairement E. Sciberras (5), ces implantations ont
été décidées pour servir les marchés locaux, notamment pour les semi
conducteurs à usage militaire, informatique ou de télécommunications.
En tout, on dénombre 3 filiales américaines en Europe en 1971 et 6 en 1974,
plus une au Japon et une demi-douzaine d'implantations croisées en Europe. En
1979, le nombre de filiales dans les pays développés, pour les firmes de notre
échantillon s'élève à 31. De plus, 7 implantations sont, à notre connaissance en
cours ou prévues. Le phénomène le plus marquant est l'implantation

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