Les Paraiges messins..., par Henri Klipffel.  ; n°1 ; vol.26, pg 71-75
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Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1865 - Volume 26 - Numéro 1 - Pages 71-75
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Publié le 01 janvier 1865
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Langue Français

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Auguste Himly
Les Paraiges messins..., par Henri Klipffel.
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1865, tome 26. pp. 71-75.
Citer ce document / Cite this document :
Himly Auguste. Les Paraiges messins.., par Henri Klipffel. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1865, tome 26. pp. 71-75.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1865_num_26_1_44602871
BIBLIOGRAPHIE.
auXP'F Les Pasaiges siècle, par messins. Henri Klipffel, Étude sur ancien la République élève de Г École messine normale du XIIIe supé
rieure, professeur d'histoire au lycée de Metz. Thèse présentée à la
Faculté des lettres de Paris. Metz, Marion; Paris, Durand, 1863. 1 vol.
in-8° de xi et 238 pages.
Le livre de M. Klipffel a pour sujet spécial l'histoire de l'aristocratie qui
a gouverné la ville libre de Metz pendant la seconde moitié du moyen âge ;
mais comme l'auteur, élargissant son cadre, a rattaché à l'histoire des
paraiges une étude développée sur la vie politique, sociale et intellectuelle du
vieux Metz, c'est en réalité une monographie assez complète delà république
messine qu'il a écrite. Dans un premier chapitre, intitulé : De l'origine et
de la constitution des paraiges messins, il tâche de rattacher la commune
de Metz à l'ancienne organisation municipale romaine, raconte rapidement
ses luttes avec les pouvoirs laïques et ecclésiastiques superposés, jusqu'à
l'époque de la constitution de la république, et explique, à son point de
vue , comment s'y est formée et y a triomphé l'aristocratie des paraiges. Le
second chapitre, de beaucoup le plus étendu, examine en détail l'organisa
tion de la cité à l'époque de son indépendance. Il y est question d'abord des
conseils et des magistratures, du maître échevin, du petit et du grand cons
eil, des treize entre les mains desquels se concentra peu à peu presque
toute l'autorité aux dépens du maître échevin, de leurs subordonnés, les
pardezours, maires et doyens, des prudhommes et des wardours par les
quels on essaya momentanément de les contrôler, des comtes jurés des
paroisses qu'ils réduisirent au rang de simples assesseurs, des septenies qui
n'étaient autre chose que des commissions administratives, et des amans ou
notaires de la cité; puis viennent, sous le titre commun ď État économique
de Metz , de nombreux renseignements sur les finances, l'industrie, l'agr
iculture et le commerce ; l'examen de l'assistance publique, des rapports
entre le clergé et; l'État, et du développement des lettres, sciences et arts,
élucide ce que M. Klipffel appelle l'état moral de la république, et trois
autres sections traitent de l'état militaire du vieux Metz, de ses sujets et de
ses rapports avec l'empire. Enfin, un troisième chapitre, destiné à retracer
la grandeur, la décadence et la ruine des paraiges messins, raconte en
même temps les vicissitudes politiques de la grande cité lorraine^ depuis sa
constitution autonome jusqu'à la conquête française.
L'ouvrage tout entier témoigne en faveur des recherches consciencieuses
de l'auteur et prouverait, une fois de plus, s'il en était besoin, que les pro
fesseurs d'histoire de l'université savent étudier à fond les sources origi
nales du temps passé, en même temps qu'ils en enseignent les faits princi
paux à leurs élèves. Il est en effet tiré presque entièrement des archives 72
de l'hôtel de ville et du cabinet des manuscrits de la bibliothèque de Metz,
et si M. Klipffel a eu dans ses recherches un guide presque toujours sûr,
non dans la médiocre histoire de Metz des Bénédictins, mais dans la pré
cieuse compilation du fameux ministre protestant Paul Ferry, l'adversaire
de Bossuet, dont les Observations séculaires ♦ sont comme un répertoire
général de l'histoire de Metz, il n'en faut pas moins lui tenir grand compte
du zèle et de la patience avec lesquels il a exploré par lui-même tous les
documents originaux encore existants, capables d'illustrer les antiquités de
sa ville adoptive. D'autre part, cependant, il faut bien reconnaître aussi
que l'habileté dans la distribution des matières, la netteté de l'exposition,
la pleine intelligence des causes si complexes qui ont présidé aux origines
municipales du moyen âge, font quelquefois défaut, et que par suite, sans
compter que la lecture du livre est assez difficile, les vues d'ensemble
ne sont pas toujours à la hauteur de la richesse et de l'exactitude des
détails.
Je suis obligé de renvoyer à l'ouvrage de M. Klipffel ceux qui désirent
connaître de plus près les six paraiges messins de Porte Muzelle, Jurue,
Saint-Martin, Port Saillis, Outre Seille et Commun ; ils pourront y étudier
à loisir les débuts, l'organisation, le recrutement, les mœurs, les querelles,
la politique intérieure et extérieure, la prudente administration, les guerres
glorieuses, puis aussi la décadence, l'épuisement et la chute de ces grandes
corporations patriciennes. Quant à moi, je veux seulement indiquer que
lques-unes des raisons qui, tout à l'heure, me faisaient faire mes réserves
sur certaines théories historiques de M. Klipffel.
Il a eu, ce me semble, le tort d'isoler trop l'histoire municipale de Metz
de celle des villes épiscopales allemandes ses sœurs, et d'avoir cru que la
différence du langage avait pu déterminer aussi une différence notable dans
le développement politique ; de là est résulté, qu'il a complètement méconnu
un double fait, qui seul, à mon avis, explique d'une façon satisfaisante la
marche de la révolution communale à Metz, à savoir, son passage par la
domination épiscopale et la nature essentiellement aristocratique de son
mouvement vers l'indépendance. Pour lui, comme pour les patriotes mess
ins qui l'avaient précédé dans ses investigations historiques, Metz n'a
jamais été une ville épiscopale, et Meurisse a obéi à de méprisables préoc
cupations, en prétendant établir la souveraineté des évêques messins sur
leur cité cathédrale ; pour lui, l'indépendance municipale messine remonte
en droite ligne à l'époque romaine ; elle s'affirme sans cesse par la conti
nuité de l'élection populaire des évêques à travers toute l'époque barbare ;
elle a été tout au plus obscurcie temporairement par des usurpations épis
copales (il y a le mot de coup d'État à la page 12), et les Messins n'ont fait
que consolider des libertés traditionnelles, en se constituant en véritable
république en face de l'affaissement de l'autorité royale des Césars germa-
1. 3 volumes in-folio, manuscrits. 73
niques. C'est là une théorie fort semblable à celle que défendaient, au dix-
septième et au dix-huitième siècle, les publicistes des villes libres all
emandes contre les avocats des princes-évêques qui, comme conclusion de
leurs déductions historiques, prétendaient tout doucement les rami^gr sous
l'autorité de la crosse pontificale, et on comprend à ce titre leur obstina
tion à ne pas se laisser convaincre. Mais aujourd'hui que toute préoccupat
ion politique se trouve écartée du débat et qu'il ne peut plus y avoir en
jeu, en dehors de la recherche impartiale de la vérité, qu'un patriotisme
rétrospectif, on est assez généralement arrivé à reconnaître que dans les
villes allemandes, comme dans les villes italiennes, la domination épisco-
pale a été la transition habituelle entre l'organisation échevinale carlovin-
gienne et l'autonomie républicaine de la seconde moitié du moyen âge. Les
Messins à leur tour peuvent donc, sans forfaiture, admettre, s'il y a preuve
suffisante du fait, que leurs aïeux aussi ont vécu sous l'autorité de leurs
évêques. Je n'entends pas plaider la validité de la charte alléguée par Meu-
risse et en vertu de laquelle Otton le Graud aurait, en 963, déféré la dignité
comtale à Metz, à l'évêque Adalbéron Ie1 ; mais je trouve, dans le livre même
de M. Klipffel, vingt passages qui me paraissent surabondamment démont
rer qu'à la fin du douzième siècle l'évêque de Met

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