Les puits et fosses de la colline Saint-Jacques à Cavaillon (Vaucluse) - article ; n°1 ; vol.23, pg 1-85
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Gallia - Année 1965 - Volume 23 - Numéro 1 - Pages 1-85
85 pages

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Publié le 01 janvier 1965
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 11 Mo

Extrait

Monsieur André Dumoulin
Les puits et fosses de la colline Saint-Jacques à Cavaillon
(Vaucluse)
In: Gallia. Tome 23 fascicule 1, 1965. pp. 1-85.
Citer ce document / Cite this document :
Dumoulin André. Les puits et fosses de la colline Saint-Jacques à Cavaillon (Vaucluse). In: Gallia. Tome 23 fascicule 1, 1965.
pp. 1-85.
doi : 10.3406/galia.1965.2219
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galia_0016-4119_1965_num_23_1_2219A
LES PUITS ET FOSSES DE LA COLLINE SAINT-JACQUES A CAVAILLON
(VAUCLUSE)
par André DUMOULIN
La colline Saint-Jacques, ancien oppidum de la tribu gauloise des Cavares, est un
petit massif crétacé qui émerge de la plaine quaternaire formée par les alluvions de la
Durance et de son affluent le Coulon. Sur le plateau qui en couronne le sommet (ait. 190 m.)
et sur ses pentes, de nombreuses monnaies massaliotes ont été découvertes de tous temps1
avec des fragments de poterie et des fibules se rapportant surtout à l'époque de la Tène2.
Des fonds de cabanes creusés dans le rocher, ainsi que des restes de rempart, sont visibles
en plusieurs endroits, et si les piétons accèdent aujourd'hui au sommet par un escalier
rustique construit au xvie siècle, les automobilistes empruntent une route moderne qui
suit le même vallon que l'ancien et unique chemin primitif appelé encore : la voie romaine.
Cette voie, dont on distingue toujours le tracé, escaladait en pente douce, par le nord, la
seule partie de la colline abordable naturellement, les autres versants étant, soit terminés
par des falaises abruptes, soit par des vallons descendant vers la Durance qui longe le
massif au sud (fig. 1).
Au quartier dit des Vergers, les couches de l'Urgonien supérieur qui constituent l'ossa
ture de la colline Saint-Jacques, inclinées vers le nord, s'ennoient sous une nappe impor
tante de graviers formés par des éboulis de pente mélangés à des apports éoliens, et à des
galets provenant des alluvions de la Durance et du Coulon3. Ces graviers sont utilisés dans
le Bâtiment. Trois carrières d'emprunt s'échelonnent en bordure de la R. N. 573, dite
« route d'Avignon », à sa sortie ouest de la ville de Cavaillon. C'est au cours de leur exploi-
(1) A. Sagnirr, Numismatique appliquée à la topographie et à l 'histoire des villes antiques du département de
Vaucluse, dans Mem. de l'Acad. de Vaucluse, 1890. H. Rolland, Monnaie gallo-grecque inédite, extrait du Courrier
numismatique, Bergerac 1931. A. Dumoulin, Notes relatives à quelques monnaies antérieures à Vepoque romaine, trouvées
sur la colline Saint-Jacques à Cavaillon (Vaucluse), dans Mem. de l'Acad. de Vaucluse 1933. J. Sautel, S. Gagnière
et L. Germand, Essais historiques sur le département de Vaucluse, Préhistoire et Protohistoire, Lyon, Rey 1933, p. 135,
nos 755 et 757 (en note).
(2) P. de Brun et A. Dumoulin, La colline Saint-Jacques de Cavaillon (Vaucluse) avant Voccupalion romaine,
dans Cahiers d'hist. et d'arch. de Nîmes, 1938. Chanoine J. Sautel, J. Girard, S. Gagnière, Chobaut, Vaucluse,
Histoire locale. Avignon, Rullière, 1944, p. 81, fig. 57.
(3) Sur l'âge de ce complexe géologique : L. Joleaud, dans Géologie et paléontologie de la plaine du Comtat et
de ses abords, dans Soc. linneenne de Provence, 1910 (p. 24) et P. Georges, La region du bas-Rhône, élude de géographie
régionale, Paris, Baillière, 1935 (p. 144). Ce dernier auteur le date de l'époque chelléenne. ANDRÉ DUMOULIN
tation, le plus souvent, malheureusement,
à la suite de coups de mines, que des exca
vations creusées anciennement dans ces
graviers ont été à diverses reprises mises
au jour, les premières en 1936 dans la
gravière de M. A. Jeune (parcelles 670,
671, section H dite des Iscles, du cadastre) ;
ensuite en 1941 dans celle de M. A.
Thiébold4 (parcelles 723 et 729 même sec
tion) à 400 m. à l'ouest de la précédente ;
1. La colline Saint-Jacques, de Cavaillon, vue du enfin en 1948 une nouvelle carrière ouverte
versant de la Durance. à 150 m. à l'ouest de celle de Thiébold
'lZRZ BOUCHET
2. Emplacement des puits et fosses dans les 3 carrières.
par M. G. Bouchet (parcelles 771 et 772, même section), permit la découverte de
plusieurs autres puits, en particulier en 1955 lors d'une exploitation intensive (fig. 2)5.
Ces excavations sont de trois sortes :
1° Des puits proprement dits, en majorité (nous en décrirons 13), qui avaient été forés vert
icalement dans l'épaisseur du gravier jusqu'à la nappe aquifère, sur une hauteur de 15 mètres environ.
D'un diamètre variant de 0,80 m. à 1,70 m., irrégulièrement arrondis, ces puits se présentaient en
coupe sur le front de la carrière, creusés à même le gravier, sans aucun revêtement intérieur. Le plus
souvent la partie supérieure manquait, mais nous avons pu savoir que leur orifice était surmonté
d'une petite murette circulaire, formée de trois ou quatre rangées de pierres sèches, sur laquelle
reposait une margelle carrée faite de deux parties symétriques juxtaposées, creusées sur le dessus de
4" trimestres (4) Elles 1943). firent A. l'objet Dumoulin, d'une publication Les puits antiques partielle de dans Cavaillon le bull, (Vaucluse), de la Soc. des suivie se. Nat. de : La de Vaucluse légende troyenne en 1944 sur (3e un et
vase de Cavaillon, par F. Benoit, conservateur des Musées d'Arles, et d'une note résumée au Congrès international
de Préhistoire et Protohistoire méditerranéenne, Florence 1950, par A. Dumoulin. Plusieurs vases de l'une de ces excava
tions (puits n° 1) ont été figurés dans : Vaucluse, histoire locale, op. cit., p. 72.
(5) Signalés dans Gallia, XIV, 1956, p. 249. C'est un devoir pour nous de remercier ici tous ceux qui nous ont
aidé dans nos recherches et ont facilité leur exécution, en particulier les propriétaires ou exploitants des carrières :
MM. Albert Jeune, Alphonse Thiébold, Gabriel Bouchet, ainsi que nos amis Jean Bastide, disparu tragiquement
pendant la dernière guerre, Georges Gauthier, chercheur passionné et désintéressé et Etienne Quintband, assistant
au Musée de Cavaillon, auteur des dessins qui illustrent notre travail. ET FOSSES DE GAVAILLON PUITS
Illustration non autorisée à la diffusion
3. Orifice d'un puits et sa margelle (reconstitution).
Dessin d'É. Quintrand.
L...
4. Le puits n° 7 lors de sa découverte. On voit, en haut,
l'un des chapiteaux de colonne qui en obstruaient
l'orifice. \
\r
5. Chapiteaux de colonne du puits n° 7 (profils). 1ocm
trois petites encoches rectangulaires pour l'appui des montants supportant la poulie (fig. 3). Dans
la plupart des cas, ces puits étaient comblés sur toute leur hauteur par une terre argilo-sableuse
contenant une grande quantité de vases brisés, mélangés à des ossements d'animaux, déchets de
cuisine, cendre et charbons, et décombres principalement dans leur partie supérieure. Quelques-uns,
par exception, furent découverts entièrement vides, et on voyait encore l'eau qui miroitait au fond.
2° Des fosses profondes (au nombre de trois) : sortes de galeries verticales cylindriques, (une
seule, la fosse n° 3 était de section horizontale carrée), assez semblables aux puits, mais dont le
creusement avait été arrêté volontairement à une profondeur de quelques mètres, n'atteignant
jamais l'eau. C'étaient des silos à provisions ou garde-manger.
3° Des fosses peu profondes (trois également), à usage sépulcral. 4 ANDRÉ DUMOULIN
L'énorme matériel céramique que nous avons recueilli (plus de 30.000 tessons)
a nécessité un travail considérable de nettoyage, classement et restauration, qui a demandé
plusieurs années. Ainsi, près de 200 récipients ont pu être reconstitués, donnant un éventail
à peu près complet de la vaisselle en usage chez les habitants primitifs de l'antique Cabellio.
Une salle entière du Musée de Cavaillon leur a été consacrée. Dans la réserve, 72 caisses
contiennent les fragments d'environ 300 autres vases, incomplets, de même provenance.
Les puits
Sur 13, nous n'avons pu en fouiller entièrement que 4 (puits n08 7, 5, 10 et 13), dont
l'emplacement ne gênait ni le travail des carriers ni le passage des véhicules. Pour les autres,
nous avons dû nous contenter de passer au crible la colonne de terre à hauteur du front
d'exploitation, soit 5 m. environ, ébou

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