Les relations d obsequium et de societas à la fin de la République - article ; n°1 ; vol.23, pg 155-187
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Les relations d'obsequium et de societas à la fin de la République - article ; n°1 ; vol.23, pg 155-187

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Description

Dialogues d'histoire ancienne - Année 1997 - Volume 23 - Numéro 1 - Pages 155-187
Ce texte est une lecture critique de l'ouvrage de Caria Masi Doria, Civitas Operae obsequium. L'auteur, qui a regroupé trois études sur la place des affranchis dans la société romaine de la fin de la République, démontre le rôle croissant joué par ce groupe social dans la constitution et le développement des sociétés commerciales. Toutefois, si les affranchis occupent une place centrale dans le secteur économique, leur statut reste entaché par la macule servile, d'où un débat juridique pour clarifier leur situation, notamment au regard des héritages.
This article is a critical lecture of Caria Masi Doria's work, Civitas Operae obsequium. The author has assembled three studies on the Freeds place in the society on the late Roman Republic. She demonstrates the emergent place of this social group in the formation and the growth of the societies of Trade. If the Freedmen have a central place in the economic sector, their statute is always marked by the slave's extraction. It's in this context that the judicial speech try to clarify their position in the society.
33 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1997
Nombre de lectures 9
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Antonio Gonzales
Les relations d'obsequium et de societas à la fin de la
République
In: Dialogues d'histoire ancienne. Vol. 23 N°1, 1997. pp. 155-187.
Résumé
Ce texte est une lecture critique de l'ouvrage de Caria Masi Doria, "Civitas Operae obsequium". L'auteur, qui a regroupé trois
études sur la place des affranchis dans la société romaine de la fin de la République, démontre le rôle croissant joué par ce
groupe social dans la constitution et le développement des sociétés commerciales. Toutefois, si les affranchis occupent une
place centrale dans le secteur économique, leur statut reste entaché par la macule servile, d'où un débat juridique pour clarifier
leur situation, notamment au regard des héritages.
Abstract
This article is a critical lecture of Caria Masi Doria's work, "Civitas Operae obsequium". The author has assembled three studies
on the Freeds place in the society on the late Roman Republic. She demonstrates the emergent place of this social group in the
formation and the growth of the societies of Trade. If the Freedmen have a central place in the economic sector, their statute is
always marked by the slave's extraction. It's in this context that the judicial speech try to clarify their position in the society.
Citer ce document / Cite this document :
Gonzales Antonio. Les relations d'obsequium et de societas à la fin de la République. In: Dialogues d'histoire ancienne. Vol. 23
N°1, 1997. pp. 155-187.
doi : 10.3406/dha.1997.2331
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/dha_0755-7256_1997_num_23_1_2331Dialogues d'Histoire Ancienne 23/1, 1997, 155-187
LES RELATIONS D'OBSEQUIUM ET DE SOCIETAS
À LA FIN DE LA RÉPUBLIQUE
Tre studi À propos sulla de condizione l'ouvrage giuridica de Caria dei MASI liberti, DORIA, Naples, Ciuitas Jovene Operae editore, obsequium. 1993, 150 p.
Antonio GONZALÈS
ISTA - UPRESA 6048 du CNRS / Université de Franche-Comté
Ce livre se compose de trois études, deux encore inédites, la
troisième publiée en allemand. Elles portent toutes sur les rapports
des patrons et des affranchis dans les relations de travail au moment
de l'affranchissement ou ultérieurement, et veulent démontrer les
bouleversements sociaux à Rome tout en soulignant le poids des liens
dans la mise en place d'une économie plus ouverte. Les liens entre
patrons et affranchis s'avèrent être un enjeu essentiel dans la
constitution des réseaux économiques, des associations commerciales
et dans la redistribution des bénéfices.
La première étude porte sur la Ciuitas libertasque et s'appuie
sur l'examen des trois formes de manumission iustae selon le droit
romain, uindicta, censu et testamente. Si de nombreux chercheurs ont
jugé ces comportements comme typiquement romains, notamment au 156 Antonio Gonzalès
regard de l'attitude des Grecs1, il existe tout de même des témoi
gnages antiques de cette perception du caractère exceptionnel du
droit romain en la matière. Un signe de cette possibilité est présent
dans la lettre de Philippe V aux habitants de Larissa en Thessalie2
datant de 214 avant J.-C. où ce dernier exhorte les destinataires de la
lettre à conférer le status ciuitatis, se référant en cela à l'habitude
des Romains d'intégrer leurs anciens esclaves dans la ciuitas une fois
la manumission effectuée3. Bien qu'au regard des lois votées sous
Auguste sur la manumission, on ne doute pas du rapport entre status
libertatis et status ciuitatis, pour les manumissions iure ciuïli, il n'en
va pas de même quand il s'agit d'étudier la genèse et le développe
ment des différentes formes de manumission.
Les sources offrent peu de renseignements sur l'origine des
diverses manumissions. L'énumération par Gaius des formes de
manumissio selon le ius ciui№ ne permet pas d'établir si rénumérat
ion de Gaius est historique, dans le sens où la manumissio uindicta
pourrait avoir une origine remontant à celles de censu et testamento,
ou si l'ordre adopté correspond à une hiérarchie d'une forme sur une
autre, bien qu'ailleurs (fr. Dosith. 5) la liste suive une succession
différente : uindicta, testamento, censu.
Dion d'Halicarnasse (4, 22) met en corrélation la manumissio
censu, l'inscription du libertus par le dominus sur les listes censitaires
romaines et l'institution du cens par Servius Tullius, lequel aurait
aussi intégré les liberti dans la plèbe. Tite-Live (2, 5, 9-10) rappelle
que la manumissio uindicta, revendication de l'esclave en liberté par
un adsertor libertatis aurait eu son origine dans la première année de
la République. Il faut cependant souligner que Dion d'Halicarnasse
ne mentionne pas explicitement la manumissio uindicta mais
rapporte la légende (5, 13 et 7, 3) de l'esclave Vindicius dont le nom
proviendrait de cette forme de manumissio5 .
1. Toutefois, atténuant les propos de F. DE VISSCHER, De l'acquisition du droit de
cité romaine par l'affranchissement, SDHI, 12, 1946, p. 70, sur l'attribution des
droits du citoyen à un ancien esclave, E. VOLTERRA, Manomissione e
cittadinanza, in Studi Paoli, Firenze, 1956, p. 695 sq ., avait déjà mis en évidence
le caractère non exceptionnel du droit romain.
2. Syll. 543= IIS 8763.
3. Fragmentům Dositheanum 5 : "Antea enim una lïbertas erat et manumissio fiebat
uindicta uel testamento uel censu et ciuitas Romana competebat manumissis : manumissio." auae appelîatur iusta
4. Gaius, 1, 17: "...et ex iure Quiritium domini, et iusta ac légitima manumissione
liberetur, id est uindicta aut censu aut testamento, is ciuis Romanus fit...".
5. Vindicius aurait acquis la liberté et la citoyenneté (libertas et ciuitas data) pour
avoir déjoué le complot visant le retour des Tarquins à Rome.
DHA 23/1, 1997 Les relations d'obsequium et de societas . . . 157
Caria Masi Doria, quant à la manumissio testaments , montre
que ses origines et ses effets ont donné lieu à de nombreuses discus
sions. Trois passages, un de Gaius (2, 224), un de Pomponius (Dig. 50,
16, 120) et un des Tituli ex corpore Vlpiani (1,9) semblent relier la
manumissio testamento à l'interprétation des XII Tables7. De fait
les discussions sur Vuti legassit decemviral sont multiples. Alors que
pour F. Wieacker8, les esclaves de la familia n'appartenaient pas en
propre aux biens (pecunia) du pater familias, M. Kaser9 affirmait au
contraire, en s'appuyant sur les XII Tables, qu'à l'époque
décemvirale le pater familias aurait pu disposer de quelques biens
appartenant à la famille et, en particulier, des esclaves10. Or la
confrontation des textes de Pomponius et de Gaius montre que la
disposition décemvirale ne contenait pas de référence explicite
relative à la manumission.
C'est au plus tard en 312, semble-t-il, avec l'innovation
d'Appius Claudius, même si cette forme de la manumissio ne
nécessite pas en principe une intervention de la ciuitas sous la forme,
par exemple, de la présence d'un magistrat dans le cas de manumissio
uindicta ou l'action des censeurs dans la manumissio censu, que les
bénéficiaires de la manumissio eurent les pleins droits civils. Il
semble, en outre, que ce fut un moyen plus commode pour les
propriétaires qui voulurent affranchir leurs propres esclaves et donc
un type de manumission étroitement lié avec les différentes formes
de testaments existant à Rome.
Caria Masi Doria rappelle que pour celui qui s'intéresse aux
effets des différentes formes de manumissio, la thèse de Mommsen
est très importante. Ce dernier pense que la manumission primitive,
relevant seulement de la coutume, n'avait pas encore atteint une
dimension juridique. Le renoncement à l'esclave aurait fait de ce
6. Tit. V l p ., 1, 23 ; 2, 4 ; 2, 7-8 ; Gaius, 2, 267.
7. XII Tables, 5, 3 : "uti legassit super pecunia tutelaue suae rei, ita ius esto". Les
témoignages de Pomponius et Gaius sont particulièrement précieux : le premier
reflète certainement une notice de Quintus Mudus. Quant à Gaius il transmet une
note relative à un travail sur les XII Tables.
8. F. WIEACKER, Hausgenossenschaft und Erbeinsetzung. Untersuchungen zur
Geschichte des rômischen Gesellschaftsrechts, in Festschriften Siber, 1940,
p. 9 sq.
9. M. KASER, Die Anfànge der manumissio und das fiduziarisch gebundene
Egentum, ZSS, 61, 1941, p. 155 sq .
10. Sur le point de Г Mři legassit ďécemviral Gaius (2, 224) rapporte: "sed olim
quidem licebat totum patrimonium legatis atque libertatibus erogare пес
quicq

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