Les sculptures décoratives du Monument des Taureaux à Délos - article ; n°1 ; vol.75, pg 55-89
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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1951 - Volume 75 - Numéro 1 - Pages 55-89
35 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1951
Nombre de lectures 12
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Jean Marcadé
Les sculptures décoratives du Monument des Taureaux à Délos
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 75, 1951. pp. 55-89.
Citer ce document / Cite this document :
Marcadé Jean. Les sculptures décoratives du Monument des Taureaux à Délos. In: Bulletin de correspondance hellénique.
Volume 75, 1951. pp. 55-89.
doi : 10.3406/bch.1951.2474
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1951_num_75_1_2474LES SCULPTURES DÉCORATIVES
DU MONUMENT DES TAUREAUX, A DÉLOS
(PI. VI-XVII)
Découverts en 1878-1879 (1), signalés en 1884, les morceaux de
sculpture décorative trouvés à Délos dans la fouille du Monument des
Taureaux n'ont jamais reçu la publication promise (2). Une controverse
récente ayant rappelé l'attention sur cet édifice (3), nous saisissons l'occa
sion pour donner quelques photographies des documents et préciser les
indications sommaires fournies par Th. Homolle dans le BCH, 8, p. 420-422.
En suivant jusqu'au bout le texte du premier éditeur, nous serons amené
à retirer au Temple des Athéniens une statue d'acrotère qui, depuis
A. Furtwangler, lui est injustement attribuée (4).
(1) Et non 1884 comme l'impriment P.-L. Couchoud et J. Svoronos, BCH, 45, 1921, p. 270
(ibid., n. 2, la référence à Β CH, 1883, est un lapsus pour 1884). — Déjà dans les Mon. Grecs, 1878
(parus en 1879), Th. Homolle donnait pour presque achevé le déblaiement du « Portique des
Taureaux », comme il disait (p. 29 ; cf. carnet de fouille 1878, p. 118 sqq.). La fouille fut complétée
du 26 juin au milieu d'août 1879 (cf. 1879, p. 54 sqq.). En 1882, A. Furtwângler vit les
sculptures au cours de son voyage à Myconos et Délos (cf. AZ, 1882, col. 365).
(2) BCH, 8, 1884, p. 422, n. 1. — En 1909, A.-J. Reinach fit une révision exhaustive des
fragments de la frise du lanterneau, mais il se borna ensuite à donner sur cet ensemble une simple
note dans son article des Mélanges Holleaux (1913), p. 248. Plus tard, Gerh. Poulsen rassembla
et dessina divers fragments de la frise marine, entre autres les marbres II α -γ réunis (je dois
ce renseignement à M. R. Vallois) ; mais ces dessins restèrent inédits.
(3) On a renoncé depuis longtemps à voir dans le Monument des Taureaux (comme faisait
Th. Homolle dans son article de 1884) le κεράτινος βωμός. Mais s'agit-il bien du Pythion (comme
le veut R. Vallois, Uarch. hell. à Délos, p. 33 sqq.) ? Tel n'est pas l'avis de Ch. Picard, J. Sav.,
1946, p. 115 sqq.
(4) II ne sera pas question ici des métopes sculptées de la face Sud, auxquelles fait allusion
R. Vallois, Uarch. hell. à Délos, p. 34 : les figures en sont presque totalement effacées. 56 J. M ARCADE
1. — Frise du lanterneau (pi. VI-IX)
Ont été exhumés dans le compartiment nord et autour, six fragments
d'une frise sculptée, sans compter ceux dont le relief est complètement effacé (1 ).
Les débris de ces plaques de frise (aucune n'est complète en longueur) sont en
effet extrêmement usés. La hauteur s'établit à_+49 centimètres, et l'épaisseur au
pied, relief non compris, atteint 4^16 centimètres. Mais le marbre, grenu, s'est
souvent écaillé, clivé, effrité, érodé, déformé : sur un même élément de plaque, les
différences de plusieurs centimètres en hauteur ne sont pas rares (2) ; à l'arrière,
plus une seule surface n'est franche ; les profils s'amincissent de bas en haut
jusqu'à former une arête à peine arrondie ; la moulure saillante qui couronnait la
face sculptée a disparu parfois sans laisser la moindre trace, et les scellements
rectangulaires qui fixaient les blocs par la partie supérieure ne sont reconnais-
sablés que dans quelques cas (3) ; de même, les trous de goujons inférieurs ne
sont pas toujours assez nets pour décider si l'on a affaire à un joint vertical ou à
une simple cassure (4).
Les cassures anciennes sont émoussées ; certaines cassures vives témoignent
que des fragments complémentaires, détachés au moment de la fouille, ont été
indûment rejetés : on ne saurait s'en étonner, car il devait être bien difficile, devant
un éclat isolé, de déceler les restes d'une sculpture. En règle générale, les détails
indiqués en faible relief sont effacés dans l'usure superficielle ; les parties en fort
relief, quand elles n'ont pas été séparées du fond par arrachement, forment des
saillies aux contours indécis ; sauf exception, il ne subsiste des personnages que la
silhouette confuse de leur corps.
Sur trois éléments de la frise (I-III), Th. Homolle a reconnu très just
ement des scènes de combat:
I. Deux hommes debout en lutte l'un contre Vautre; un homme agenouillé
saisissant de la main gauche la jambe d'un cheval ou d'un centaure.
(1) Nous reprenons en italiques les propres ternies de Th. Homolle.
(2) 3 centimètres, par ex., pour le n° I.
(3) Ces scellements (long. cons. : 4 à 5 centimètres ; larg. : 1 centimètre ; prof. : 3 cm. 5)
sont apparents sur le morceau gauche de III (deux ; écartement : 12 centimètres) ; sur IV (un,
dans la partie droite) ; sur V (deux ; écartement : 20 cm. 5) ; sur VII (à gauche) ; sur XII (à
droite) ; sur XV (deux : écartement : 15 cm. 5). — Sur II, dans la partie droite, une dépression
allongée (long. : 13 centimètres) pourrait être la cuvette d'un goujon double fixant deux pièces
de denticules contiguës au terme de la pose (R. Vallois) ; l'hypothèse d'une cavité de levage,
pour la louve, paraît, en tout cas, exclue.
(4) Les goujons inférieurs n'ont probablement existé que sous les joints. On est sûr ainsi
d'avoir le joint gauche de II, le joint gauche de III, le joint droit de V, le joint gauche de VII,
le joint droit de XII, le joint gauche de XIII, et le joint droit de XIV. Mais les trous de crampons
supérieurs, s'ils correspondent souvent à ces mêmes joints (le cas est certain pour III, V, VII
et XII), se rencontrent aussi en cours de plaque. SCULPTURES DÉCORATIVES DU MONUMENT DES TAUREAUX A DÉLOS 57
La scène est sculptée sur deux morceaux qui se rejoignent exactement (long,
totale : 1 m. 035) ; le joint gauche est peut-être partiellement conservé (pi. VI).
On distingue, à gauche, un personnage debout en attaque vers la droite. Les
jambes étaient de profil, mais le buste, incliné en avant, devait, d'après le mouve
ment du bras, apparaître de trois-quarts. En effet, le bras gauche avance un
bouclier rond dont l'orbe se devine encore sur le fond, tandis que le bras droit,
dont le départ est conservé, était levé en arrière, brandissant une arme.
Un second combattant, debout, les jambes écartées de profil à gauche, fait
face au précédent. On ne lui voit point de bouclier. Les épaules rondes et la
probable torsion du tronc rendent possible l'hypothèse d'un archer.
Vient ensuite, vu de face, un guerrier au torse puissant. Tombé sur le genou
droit, mais le corps dressé, luttant encore malgré sa blessure, il recule à peine le
buste dans un mouvement d'esquive : la jambe gauche demi-fléchie est assurée sur
le pied posé à plat, et si le bras gauche soulève le bouclier pour parer un nouveau
coup (1), nul doute que le bras droit plié ne tînt toujours le glaive menaçant (la
trace verticale qui reste sur la plaque ne va que de l'épaule au coude). La tête
tournée sur l'épaule gauche surveille et brave l'adversaire.
Celui-ci est un cavalier dépassant vers la droite. Soulevé sur sa monture, il
cabre la bête et lui fait exécuter une volte sur place (la tête apparaissait de face
au spectateur) : il s'apprête à sabrer de nouveau.
II. Un groupe de trois combattants dans des attitudes variées.
Cette fois encore, il s'agit de deux morceaux qui se raccordent directement
(pi. VI). Le plus petit est incomplet en hauteur. Long, totale : 1 m. 20. Le joint
gauche de la plaque, déformé par l'usure, est conservé ; le mince saillant vertical
qu'on observe à quelques centimètres du bord pourrait indiquer que les raccords
de la frise étaient parfois masqués par des motifs aux lignes simples interrompant
l'arabesque des personnages.
A gauche, un personnage de profil vers la droite a le buste penché en avant.
La jambe gauche tendue, la cuisse droite levée presque à l'horizontale (et la jambe
probablement pliée), il empoigne une forme allongée inscrite

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