Les transferts entre marchand et domestique. Travail des femmes. Loisirs des hommes - article ; n°1 ; vol.3, pg 121-143
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Revue de l'OFCE - Année 1983 - Volume 3 - Numéro 1 - Pages 121-143
Despite what is often said, it may be possible to quantify the transfers between the market and domestic (non-market) sectors of the economy by generalizing from the calculations made by individual consumers when they choose between them. Indeed manufacturers and retailers make such calculations when they decide to transfer parts of their own functions to consumers (self-service, do-it-yourself, etc.). These transfers transform domestic life and the allocation of activities within the family. Contemporary woman is torn between the stereotype of the « modern woman », competent and liberated by the market, and the contrary image which has emerged from the revaluation of domesticity, tending to make her economical, a good wife and housekeeper. For men too the revaluation of manual work, of independent and creative work which has led to the rise of the « handyman » is more often the result of choice rather than economic necessity.
Il devrait être possible de quantifier les transferts entre secteur marchand et secteur domestique chaque fois que le consommateur doit choisir pour lui-même entre les deux : les données de son calcul personnel peuvent être généralisées. En outre, les producteurs et les commerçants font le calcul inverse lorsqu'ils se déchargent d'une partie de leurs tâches sur l'acheteur (self-service, meubles prêts à monter, etc.). Ces transferts transforment les tâches domestiques et leur répartition au sein du ménage. Sur tous ces points, les données statistiques sont encore insuffisantes.
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1983
Nombre de lectures 46
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Denis Stoclet
Les transferts entre marchand et domestique. Travail des
femmes. Loisirs des hommes
In: Revue de l'OFCE. N°3, 1983. pp. 121-143.
Abstract
Despite what is often said, it may be possible to quantify the transfers between the market and domestic (non-market) sectors of
the economy by generalizing from the calculations made by individual consumers when they choose between them. Indeed
manufacturers and retailers make such when they decide to transfer parts of their own functions to consumers (self-
service, do-it-yourself, etc.). These transfers transform domestic life and the allocation of activities within the family.
Contemporary woman is torn between the stereotype of the « modern woman », competent and liberated by the market, and the
contrary image which has emerged from the revaluation of domesticity, tending to make her economical, a good wife and
housekeeper. For men too the revaluation of manual work, of independent and creative work which has led to the rise of the «
handyman » is more often the result of choice rather than economic necessity.
Résumé
Il devrait être possible de quantifier les transferts entre secteur marchand et secteur domestique chaque fois que le
consommateur doit choisir pour lui-même entre les deux : les données de son calcul personnel peuvent être généralisées. En
outre, les producteurs et les commerçants font le calcul inverse lorsqu'ils se déchargent d'une partie de leurs tâches sur
l'acheteur (self-service, meubles prêts à monter, etc.). Ces transferts transforment les tâches domestiques et leur répartition au
sein du ménage. Sur tous ces points, les données statistiques sont encore insuffisantes.
Citer ce document / Cite this document :
Stoclet Denis. Les transferts entre marchand et domestique. Travail des femmes. Loisirs des hommes. In: Revue de l'OFCE.
N°3, 1983. pp. 121-143.
doi : 10.3406/ofce.1983.937
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ofce_0751-6614_1983_num_3_1_937Les transferts
entre marchand et domestique
Travail des femmes
loisirs des hommes
Denis Stoclet
// devrait être possible de quantifier les transferts entre secteur
marchand et secteur domestique chaque fois que le consommat
eur doit choisir pour lui-même entre les deux : les données de
son calcul personnel peuvent être généralisées. En outre, les pro
ducteurs et les commerçants font le calcul inverse lorsqu'ils se
déchargent d'une partie de leurs tâches sur l'acheteur (self-service,
meubles prêts à monter, etc.). Ces transferts transforment les
tâches domestiques et leur répartition au sein du ménage. Sur
tous ces points, les données statistiques sont encore insuffisantes.
Dans un précédent article de cette revue, H. Mendras et M. Forsé [1]
ont proposé quelques distinctions analytiques pour mettre de l'ordre
dans ce fourre-tout que l'on appelle « l'économie informelle ». Pour
conclure aussitôt, en sociologues, que ces phénomènes sont trop complexes
et trop divers pour être comptabilisés et pour relever de la compétence
des économistes. Analyser des situations, des mécanismes et des rapports
entre situation et mécanisme, oui ; essayer de mesurer, non, puisqu'on
est dans l'ordre du social donc du qualitatif, à la limite de l'ineffable,
certainement d'un domaine si personnalisé que tout chiffrage en serait
indélicat. Je voudrais ici m'inscrire en faux contre cet a priori et tenter
de montrer que chaque fois qu'il y a choix pour un consommateur entre
marchand et domestique, une évaluation serait justifiée. Par ailleurs,
indépendamment de toute évaluation, j'analyserai dans une seconde part
ie, certaines tendances actuelles du travail ménager des femmes et dans
une troisième partie, les loisirs domestiques des hommes. En conclusion,
j'en tirerai quelques enseignements pour les industriels, les distributeurs
et les ménages.
Notre système économique évolue très rapidement et les transferts
entre secteur marchand et secteur domestique sont de plus en plus nom
breux mais si discrets qu'ils passent inaperçus. C'est le grand mérite
de J. Gershuny [2] d'avoir attiré l'attention sur ces transferts à l'aide de
son petit triangle que H. Mendras et M. Forsé proposent de transformer
* НЕС, spécialiste du marketing, collabore régulièrement au programme de recherches
sociologiques de l'OFCE.
Observations et diagnostics économiques n° 3 I février 1983 121 Denis Stoclet
en un espace à quatre secteurs, ce qui permet de se débarrasser de
l'ambiguïté créée par le travail noir, qui est marchand, mais illicite. Ici,
je m'attacherai aux secteurs qu'ils définissent comme fortement instit
utionnalisés : le marchand et le domestique, laissant le troc et le travail
noir hors de mon propos. En effet, pour l'analyste du commerce de
consommation, tout ce qui est don et contre-don est, par essence,
hors des circuits qui l'intéressent, ou plus précisément entre dans le
domestique, puisque c'est un troc entre biens et services produits dans
le domestique. Le travail noir, quant à lui, relève de la logique de la
fraude et doit s'évaluer en pourcentage du travail licite, en attendant [3]
qu'on trouve peut-être le moyen de le blanchir et de le rendre licite.
Mesures du domestique
Le domestique se mesure à l'aune du marchand
Reprenant le point de vue de certains économistes, H. Mendras et
M. Forsé affirment qu'un bien ou un service non commercialisé, ne faisant
pas l'objet d'un échange n'a pas de valeur. Et ils croient prouver leur
propos en l'illustrant de petites anecdotes où l'on voit clairement que
le travail domestique ne peut avoir une valeur et en affirmant que toute
évaluation est pure convention comptable, parfois utile, mais toujours
dangereuse, car non transposable. Pourtant les commerçants et les indust
riels, comme les consommateurs de leur côté, pensent, agissent, arbitrent
couramment sur la valeur attribuable à des activités domestiques. De
plus, en bonne logique, les biens et les services commercialisés ne
sauraient se substituer au travail domestique si celui-ci n'avait pas de
valeur stricto-sensu. Puisqu'il y a choix et substitution, il y a bien valo
risation et jugement comparatif, arbitrage au sens fort, selon Littré :
« choisir la voie la plus avantageuse ». L'arbitre est le consommateur,
c'est de son point de vue qu'il faut se placer si l'on veut comprendre
la logique qui le guide.
Notre axiome est donc : dès lors que des arbitrages permanents
sont effectués par les consommateurs entre divers biens et services
répondant aux mêmes besoins, l'analyse économique peut et doit être
menée. En revanche, on doit renoncer à évaluer une activité domestique
lorsqu'elle ne donne pas lieu à production marchande de quelque ampleur.
Aujourd'hui que chacun conduit sa voiture, prétendre évaluer cette
action de chaque individu au tarif d'un chauffeur de maître expose à
la même critique que l'économiste de naguère qui cherchait à chiffrer
la cuisine de 90 % de la population au prix du restaurant, pratiqué par
10 % de celle-ci. La disparition des chauffeurs de maître rend toute éva
luation impossible ; toutefois, beaucoup de banlieusards ont le choix
entre leur voiture et les transports en commun pour se rendre à leur
travail : ils arbitrent en termes de coût monétaire, de temps et de fatigue.
Il y a trente ans, la très grande majorité des repas était prise à domic
ile, le recours au restaurant apparaissait comme marginal. Presque toutes
les femmes préparaient les repas elles-mêmes, éventuellement avec l'aide
122 transferts entre marchand et domestique Les
d'une « domestique », avec les mêmes produits de base de l'agriculture.
Dès lors, il était fictif d'évaluer le travail de 90 % des ménagères au prix
du restaurant ou du tarif horaire d'une cuisinière. Aujourd'hui, 31 % de
l'alimentation est fournie par la restauration collective (cantines d'entre
prises ou scolaires) et par les restaurants de tous types. Par ailleurs,
les repas qui 'restent préparés à domicile donnent lieu à un choix entre
l'usage des produits bruts qu'il faut laver, éplucher, préparer, etc., et celui
de plats tout prêts. Il faut bien que la préparation des repas ait une
valeur pour que, à l'heure actuelle, se développe rapidement un marché
de la restauration. Il faut bien que le travail d'épluchage ou de cuisson
des l&#

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