Les vestiges du Néolithique - article ; n°1 ; vol.74, pg 422-430
10 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les vestiges du Néolithique - article ; n°1 ; vol.74, pg 422-430

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
10 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1977 - Volume 74 - Numéro 1 - Pages 422-430
9 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1977
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Daniel Mordant
Les vestiges du Néolithique
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1977, tome 74, N. 1. pp. 422-430.
Citer ce document / Cite this document :
Mordant Daniel. Les vestiges du Néolithique. In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1977, tome 74, N. 1. pp. 422-
430.
doi : 10.3406/bspf.1977.10290
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1977_hos_74_1_10290de Barbey (la fosse C, néolithique, est en fait terres superficielles. Or, dans celles-ci, sont fossi
administrativement sur la commune de Barbey). lisés des lambeaux de niveaux d'occupation par
Les parcelles concernées appartiennent toutes à fois riches et les structures y sont souvent
la section D 4, nos 667-679, 682-683 (fig. 1). creusées. De ce fait, les engins anéantissent fr
équemment le gisement, toujours très difficile à Le site se localise à proximité de l'Yonne, sur découvrir par manque de contraste avec le sédla rive droite, mais pas directement à son contact iment encaissant, sur un terrain perturbé. L'in(3 400 m au plus près actuellement), sur une tervention pour le sauvetage reste donc fort aléamoyenne terrasse alluviale présente sur toute toire. la zone interfluviale Yonne-Seine. Elle corres
pond ainsi à celle de Marolles-sur-Seine, Les Le cas de Misy-Barbey n'est pas exceptionnel
Gours-aux-Lions (6). pour la région interfluviale, de même nature
géologico-pédologique. Les sites futurs seront Cette formation est constituée de matériaux donc tous aussi difficiles à localiser et à sauver. grossiers de l'Yonne riches en rognons de silex En effet, d'ici une dizaine d'années toute cette roulés, profondément remaniés par des phéno riche région archéologique, mais aussi agricole, mènes périglaciaires. Ils reposent sur la craie sera totalement anéantie : gravières systématicampanienne, elle aussi fortement cryoturbée et
ques, turbotrain, autoroutes, déviation, même soulevée parfois en « diapir », dans les alluvions. une centrale nucléaire ! La surface de base crayeuse est donc irrégulière
et le gisement alluvionnaire de qualité inégale. Le contexte archéologique est d'ores et déjà
Dans certaines poches-pièges, des limons et des très fourni : le site se trouve à vol d'oiseau, à
argiles rougeâtres peuvent s'accumuler sur des 0,8 km de la nécropole du Bronze final des « Cent
Arpents » à Barbey, à 2,8 km de Marolles, « Les épaisseurs notables (3-4 m). Sur les graviers,
s'étend un manteau presque continu de limon de Gours-aux-Lions », à 8 km des sites protohisto
couverture, d'épaisseur variable ; puis vient la riques de Cannes-Ecluse, et 9 km du confluent
terre arable. Ainsi, les matériaux recherchés par actuel de l'Yonne et de la Seine.
l'exploitation sont au minimum à 0,60 m voire De plus, sur la rive gauche de l'Yonne, à la le plus souvent à 1 m de profondeur, ou même même latitude, s'étend le site protohistorique de plus. Dans ce cas, le décapage mécanique descend Villeneuve-la-Guyard, « Prépoux ». jusqu'au gravier, enlevant le maximum de ces Le gisement de Misy s'intègre donc dans ce
cadre archéologique très riche du confluent ; il
y apporte une contribution originale et appré
(6) Voir à ce sujet l'article de P. Horemans in С Masset, D. ciable pour le Néolithique, le Bronze moyen et et С Mordant. Les sépultures collectives de Marolles-sur-Seine, final. G.P., 1967, t. X, fasc. 1, pp. 160-167.
Les vestiges du Néolithique
par Daniel Mordant
Les matériaux qui ont pu être sauvés ne repré LE RUBANE FINAL
sentent qu'une faible partie de ceux qui étaient
disponibles dans le sol, avant les travaux de
terrassement. Inclus dans des niveaux limoneux,
LES STRUCTURES. ils ont été mis au jour à la suite de décapages
mécaniques, en plein hiver, toutes conditions ne
facilitant guère une opération de sauvetage. Un ensemble, assez bien groupé, a été repéré
sur 800 m2 : il comprend 2 fosses, distantes de Si l'échantillonnage des vestiges mobiliers 40 m, et un lambeau de niveau d'occupation. recueillis peut paraître significatif, il en va autre
ment des structures (fig. 1 : A-É), simplement Sensiblement circulaires, les fosses (fig. 2) me
entrevues, qui comprennent 2 fosses et des lam surent 2 m de diamètre, environ. Elles sont
beaux de niveaux d'occupation. Découverte à creusées dans le limon et leur profil reste difficile
l'Ouest de l'enclos 1, une sépulture en position à reconnaître : la fosse A, de 0,30 m de profon
deur, sous un décapage d'au moins 0,50 m, montrepliée, dépourvue de mobilier, et peut-être néoli
rerait un profil en cuvette, alors que celui de thique, complète ce maigre inventaire.
422 composée surtout d'éclats de silex et de quelques la C, profonde de 0,20 m, serait plutôt en auge.
Les remplissages sont comparables : de limon outils, mais avec cependant une assez forte pro
brun foncé en surface et au centre, ils passent portion de céramique fine décorée.
à un matériau plus jaunâtre vers les parois et le
fond. Dans la fosse C, le sédiment brun foncé
est piqueté de petits charbons de bois. Des fonds L'industrie lithique.
de foyers, ou des fosses de rejets de foyers, ont Elle est façonnée à partir de galets de silex été repérés à 3 m au Nord-Ouest de la fosse G :
paraissant venir de la terrasse alluviale. Parfois il s'agit de cuvettes de formes irrégulières, peu
assez peu patinées, les surfaces ont des teintes profondes du fait de leur arrasement, comblées
qui vont du gris plus ou moins bleuté au blanc. de terre brune, mêlée de charbons de bois.
Deux molettes sont en grès : l'une, arrondie,
Le niveau d'occupation (B) n'a pu être dégagé mesure 75 mm de diamètre, l'autre, allongée,
finement que sur une vingtaine de m2. Les ves environ 140 mm (longueur reconstituée).
tiges y reposent à plat ; les tessons de céramique L'utilisation d'un silex de qualité inégale donne sont groupés par petits paquets, et on remarque un débitage peu caractéristique. Ainsi apparaît une accumulation de galets de silex rubéfiés, une forte proportion d'éclats très grossiers, sousur 1,50 m2 environ. Il y a donc tout lieu de vent corticaux, parfois d'aspect nucléiforme. supposer que des habitations se trouvaient à Cependant, on note la présence de petits éclats, proximité. Insistons, pour terminer, sur l'intérêt surtout dans la fosse С : plus de 50 % d'entre d'une telle découverte, le Rubané n'ayant été que eux mesurent moins de 35 mm et certains ont rarement trouvé en stratigraphie dans nos même un aspect lamellaire. régions.
Les nucleus affectent parfois une forme polyé
drique et mesurent de 15 à 60 mm. Certains ont
été réutilisés comme percuteurs. Un percuteur
LE MATERIEL. sub-cylindrique porte 2 faces opposées aplaties
et lustrées. Une pièce à retouche bifaciale (fig. 3,
G, n° 4) s'apparente, d'après les traces d'écrIl provient exclusivement des fosses et du
asement de son pourtour, à un retouchoir. niveau d'occupation.
Le niveau В a donné deux belles lames (fig. 3, Dans les fosses, l'industrie lithique est repré
B, nos 1-2), dont une aménagée en grattoir distal, sentée essentiellement par des éclats de débitage
à front arrondi ; dans la fosse A, on observe 2 et de rares outils. La céramique, surtout gros
produits plus courts, assez épais (fig. 3, A, nos sière, est très abondante dans la fosse A où l'on
1, 4), dont 1 à crête, utilisé comme couteau compte de larges restes de 2 grandes jarres à
(A, n° 1). provisions ; la fosse G a livré quelques éléments
plus fins et décorés. A noter, encore, 3 frag Peu d'éclats ont été utilisés, dans l'ensemble.
ments de bracelets (2 en roches dures exogènes Des grattoirs sommaires ont été aménagés sur
et 1 en céramique, incisé), un fragment de bois n° des 3) éclats : les assez parties plats actives (fig. sont 3, A, en nos général 2, 3 et très B, de cerf, à perforation transversale, venant de la
fosse A. limitées et peuvent être arrondies ou trapézoï
dale (fig. 3, В, n° 3). A noter, également, quelLe niveau d'occupation a livré un matériel
ques racloirs nucléiformes, de très médiocre assez comparable, avec une industrie lithique
facture (fig. 3, С, n° 3).
Seule, la fosse С a livr

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents